Jacques-Bénigne Bossuet4.5/5
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Oeuvres oratoires
Résumé :
Mais, Messieurs, l'éloquence est morte, toutes ses couleurs s'effacent, toutes ses grâces s'évanouissent, si l'on ne s'applique avec soin à fixer en quelque sorte les langues, et à les rendre durables. Car comment peut-on confier des actions immortelles à des langues toujours incertaines et toujours changeantes ; et la nôtre en particulier pouvait-elle promettre l'immortalité, elle dont nous voyons tous les jours passer les beautés, et qui devenait barbare à la France même dans le cours de peu d'années ? Quoi donc ? la langue française ne devait-elle jamais espérer de produire des écrits qui pussent plaire à nos descendants ; et pour méditer des ouvrages immortels, fallait-il toujours emprunter le langage de Rome et d'Athènes ? Qui ne voit qu'il fallait plutôt pour la gloire de la nation former la langue française, afin qu'on vît prendre à nos discours un tour plus libre et plus vif, dans une phrase qui nous fût plus naturelle, et qu'affranchis de la sujétion d'être toujours de faibles copies, nous puissions enfin aspirer à la gloire et à la beauté des originaux. Vous avez été choisis, Messieurs, pour ce beau dessein, sous l'illustre protection de ce grand homme, qui ne possède pas moins les règles de l'éloquence, que de l'ordre et de la justice, et qui préside depuis tant d'années aux conseils du Roi, autant par la supériorité de son génie, que par l'autorité de sa charge.
Maintenant qu’elle a préféré la croix au trône, et qu’elle a mis ses malheurs au nombre des plus grandes grâces, elle recevra les consolations qui sont promises à ceux qui pleurent. Puisse donc ce Dieu de miséricorde accepter ses afflictions en sacrifice agréable ! Puisse-t-il la placer au sein d’Abraham et, content de ses maux, épargner désormais à sa famille et au monde de si terribles leçons !
Non, après ce que nous venons de voir, la santé n'est qu'un nom, la vie n'est qu'un songe, la gloire n'est qu'une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu'un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes.
Parmi les écrivains les plus illustres du XVIIe siècle, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Bossuet, Boileau, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, figure La Bruyère. Avec Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle, il a tendu au public de son époque un miroir qui nous reflète toujours. Bien des comportements de la société de Louis XIV ressemblent aux nôtres. Les temps changent, pas le fond des hommes.
Jean-Michel Delacomptée explore ce miroir et ce que ses reflets disent de nous.
De La Bruyère lui-même, on sait fort peu de choses. Quels milieux fréquentait-il ? Était-il misanthrope, misogyne ? A-t-il aimé ? Était-ce un orgueil blessé ? Quelle était la morale de cet auteur si grave et pourtant si drôle ?
Jean-Michel Delacomptée brosse le portrait captivant de ce classique de notre littérature. Il ouvre ainsi une porte dérobée dans les Caractères, dont il rappelle avec force l?intemporelle grandeur.
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