« Certains pensent que je ne suis qu'un objet, inerte et insensible ; peu remarquent, en soulevant mon aile, que mes cordes vibrent sous les sons qui leur parviennent. Ainsi, lorsque vous parlez à mes côtés, chaque syllabe, chaque intonation, par résonance, fait tressaillir mes cordes… ».
Fischer le piano a connu l'amour fusionnel avec son interprète Graham, puis les joies du travail en groupe avec violon et violoncelle, Susan et Mary. Mais la guerre a éclaté, il a été délaissé. Il va revivre (revibrer) avec le ronronnement d'un chat.
Fischer c'est la voix intérieure de Bouffanges,
Abimés est sa vision du monde qu'il transcrit ici dans un tableau sensoriel et vivant.
Bouffanges va nous dresser des portraits de lui, à travers les âges, de ses proches, de personnages qu'il a créés.
Nous rencontrons, entre autres : un titi parisien qui a une épiphanie avec un grand oncle taiseux au fin fond de la Creuse ; Augustine, qui tous les matins, ouvre sa fenêtre et contemple, au loin, la lumière du phare jusqu'au jour où elle ne voit qu'une lueur vacillante, alors inquiète, bravant tous les dangers, elle prend une barque… ; un peintre imbibé de fée verte ; des animaux, des chats, un hérisson, un chevreuil, un papillon…
Tour à tour philosophe, mutin, poète, justicier, Bouffanges nous invite dans son univers, pour partager ses moments de joie, de tristesse ou de colère, et aussi ses valeurs.
Il tisse des passerelles intergénérationnelles, nous parle de son amour de la nature et des animaux, du devoir de mémoire, de la vie, de la mort, de la maladie, de l'infirmité, de la loi du Talion…
La ville de Lyon est remisée à l'arrière-plan. Entre les dalles de béton du métro pousse un arbrisseau sur lequel veille Don Quichotte, un clochard à la barbe bien taillée en pointe. Bouffanges exalte la Provence, sa lavande, et Saint Pardoux (dans la Creuse).
Un grand merci à ma Babelamie @NicolaK.
J'ai été profondément émue par le talent de Bouffanges pour communiquer ses vibrations intimes. J'ai vraiment eu l'impression d'être à ses côtés, de ressentir ses tourments… J'ai eu plaisir à pénétrer dans le monde de cet homme intègre épris de justice et de nature. J'ai apprécié le style direct, franc, poétique, sensuel, parfois cruel mais non dénué d'humour et de tendresse.