Le Poke n’a rien à voir avec les caprices d’une boule se dandinant comme une pute au milieu de trente-six numéros avant de pointer son doigt sur l’élu de son cœur… qui d’ailleurs se fera lui-même plumer jusqu’au dernier cent les heures ou les jours suivants.
Le Poke, Boby, c’est pas une boule à la con qui décide de ton sort et de ton compte en banque ! Ce sont tes tripes, tes couilles, ta matière grise et, éventuellement, la complaisante participation des dieux de la flambe qui feront ou pas ta fortune…
Les technologies de pointe, invisibles, étaient intraitables et enregistraient tout. Toute conversation, tout déplacement d’air était capté, classé, sécurisé. Mâchonner un chewing-gum, siffler un coup de gnôle sous le bureau ou se gratter l’entrejambe se traduisaient quelque part en kilomètres de sinusoïdes.
Tous les joueurs de poker, des plus anonymes aux plus grands, sont intimement habités par l’idée qu’il existe entre ces cartes de hasard et la pulpe de leurs doigts, une relation, presque un dialogue, qui relève plus ou moins de la magie. Une alchimie qui prévaut largement sur les lois de la statistique…
Dans la variété, la presse people, les journaux gratuits, le mécénat, le porno, les boîtes de nuit, les backrooms… Un vrai rusé, ce gnome qui se donnait des allures de ponte hollywoodien avec un véritable sens des affaires.
C’est le malheur quand on est trop attaché à quelqu’un : se laisser embarquer dans des aventures, des coups tordus qui peuvent coûter très cher. Sur ce coup-là, il allait vraiment tirer le bon numéro !