Racine, Racines

Quand on choisit de lire un livre de Teulé par exemple, il n'y a pas de "surprise" ou plutôt si, il n'y a même que ça, c'est un genre tout à fait particulier et un style décalé.

Par contre, avec François Boulay, on est quand même franchement surpris.

En fait, j'ai acheté ce bouquin dans une station service en revenant de week-end.
La couverture m'a attiré et le 4ème de couverture m'a décidé à l'achat.

Là où j'ai été déçue c'est que le 4ème de couverture n'annonce pas la couleur si ce n'est que la recommandation "ames sensibles s'abstenir", conseil qu'on peut retrouver dans un paquet de livres historiques dès lors qu'on y aborde le moyen âge, ainsi que les époques ou fleurissent empoisonneuses, faiseuses d'anges et autres buchers.

Il y a tout de même, très peu, quelques traits d'humour fin.
Indépendamment de cela, l'histoire est volontairement vulgaire, les termes crus et l'histoire alambiquée.

Une déception en ce qui me concerne, je retiens vraiment très peu de choses de ce roman.

Peu avant sa mort, Jean Racine s'est fait apporter une cassette dans laquelle il avait enfermé des papiers lui appartenant. A partir de là l'auteur essaie d'écrire sur le personnage. Qui était-il avant d'être l'auteur révéré que l'on connaît aujourd'hui. Pour François Boulay, Racine, pour trouver l'inspiration n'a pas hésité à plonger dans les bas-fonds de Paris et à y assassiner des jeunes filles. Un roman sans grand intérêt.

Roman au langage inattendu car très moderne, François Boulay ne lésine pas sur les mots fleuris pour conter une histoire sombre.
Histoire empruntée à L Histoire, autour de laquelle se brode une intrigue sordide, celle d'un écrivain à la dérive, cherchant l'inspiration dans les fluides des femmes,dans leur sang, dans leur chair, dans leurs liquides...On note quelques passages humoristiques et fantastiques qui se fondent avec brio dans le tourbillon des meurtres.

Très accessible, un peu déçue cependant de la fin, et de l'ensemble d'une manière générale ( contrairement à l'exaltation avec laquelle Gérard Collard l'avait présentée dans sa chronique sur France 5).

Du François Boulay pure jus. Toujours la même mise en page (pas de chapitre), toujours le même style à la fois incisif, fantasque et provocant. L'auteur éclaire d'un nouveau jour quelques zones d'ombres dans la vie de Jean Racine. Un livre qui s'éloigne des précédents thrillers de l'auteur mais les fans retrouveront avec plaisir un François Boulay de nouveau inspiré.