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Voici mon retour de lecture sur le chant du bois de Marie Boulic.
Du nord de l'Afrique aux prisons italiennes, ce chant du bois raconte en vers libres l'incroyable épopée d'un arbre et ses différentes vies.
Arraché à sa terre, changé en barque de pêcheur, le bois navigue, éperdu, sur la Méditerranée (troublant parallèle avec les migrants naufragés qu'il contribuera à sauver).
Plus tard, échoué dans le cimetière des bateaux de Lampedusa, le bois sera sauvé de la décomposition par le projet Metamorfosi. Dans les mains d'un prisonnier, il deviendra violon.
Le chant du bois est un magnifique texte et j'ai eu un énorme coup de coeur pour cet ouvrage.
Nous suivons cet arbre qui évolue, se transformant par exemple en barque qui aide les migrants. J'ai pris plaisir à suivre son chant, ses aventures, ses évolutions. Quel belle fin que celle d'être un violon :)
Les pages se tournent toutes seules et pourtant, au premier abord, mon intérêt pour ce livre n'était pas gagné !
Je n'arrive pas toujours à accrocher avec les romans écrits uniquement en vers libre. J'aime bien la poésie toutefois par moment je ne suis pas transportée.
Ici, pas de problème, dès les premières pages j'ai été touché par ce chant.. que dis-je.. le cri.. de ce bois.
C'est un hymne à la résilience et à la mémoire. C'est un chant qui permet de voir les migrants autrement.
La plume de Marie Boulic est magnifique et j'ai totalement été envoutée.
Laissez vous à votre tour embarqué dans le chant du bois, que je note cinq étoiles.
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Coup de coeur total pour ce long poème engagé - en vers libres - qui puise son inspiration dans l'actualité pour métamorphoser la douleur en espoir.

La nature mouvante de ce texte est saisissante. Il sait se faire chant ou cri déchirant selon qu'il s'élève de la terre, de la mer ou qu'il résonne entre les murs d'une prison. La réussite de ce projet réside dans la beauté de l'écriture et la façon dont les mots occupent les pages, dans un mélange unique d'humilité et de lyrisme.

Un grand livre sur la capacité de résilience et la puissance de la mémoire, à lire sans fin.

#Lechantdubois #NetGalleyFrance #ETMagnier
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Enorme coup de coeur pour ce texte.
En Italie, le projet Metamorfosi est destiné à porter la voix des migrants disparus en mer. Dix barques ont été sorties du cimetière marin de Lampedusa. Trois sont exposées en l'état, les sept autres ont été transformées en instruments à cordes par des prisonniers de la prison Milan-Opéra.
Ce livre est l'histoire d'un de ces violons, d'une de ces barques, d'un de ces arbres, d'une graine germée, d'une fleur pollinisée.
L'arbre nous raconte sa vie, ses rencontres avec les humains, de sa naissance à sa métamorphose. Six chants en vers libres, le choix des mots étant au service de la rythmique, composent un slam qui pourrait être porté par la voix de Grand Corps Malade dans une version audio.
Merci à #NetGalleyFrance et à #ThierryMagnierEditions de m'avoir permis de lire ce magnifique texte en avant première.
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Je ne suis pas une grande lectrice de poésie mais lorsque j'ai vue ce service presse je me suis dit qu'il pourrait rentrer dans la thématique musique du mois de juin. Et puis après l'avoir lu j'ai préféré vous en parler en avant première ce mois-ci car il est parfait pour le thème naturel du mois. La couverture m'a également donné envie de découvrir ce recueil alors même si je m'étais dis "Justine tu diminues les services presses", j'ai quand même demandé ce livre. Je suis faible je sais... Mais j'ai vraiment bien fait car ce livre est un véritable coup de coeur, le premier du mois d'avril.

Le texte est très beau et retrace la vie d'un arbre utilisé par les hommes à plusieurs reprises. Cette histoire, à la fois douce et dure, nous permet de balayer une multitude de thèmes d'actualités et/ou qui font échos à mes valeurs. J'ai d'ailleurs trouvé le roman très complet et j'ai adoré la plume de l'autrice que je vais suivre avec plus d'attention.
Une plume qui est très poétique, douce, bienveillante et qui met en avant la beauté de la nature, la cruauté de la vie et la destruction par l'Homme de tout/tous ce(ux) qui l'entoure.

Pour aller plus loin dans les thèmes abordés dans ce roman tourne autour de la nature. Celle qui pousse et qui a permis à la terre de se peupler mais aussi la nature humaine avec ses violences, sa bonté et sa reconstruction après des évènements qui font basculer notre vie.
L'Homme est abordé pour son rôle de destructeurs de la nature et de la vie. Ce qui permet à l'autrice d'abordé l'immigration clandestine, l'écologie, le suicide, la violence et le monde carcérale. Mais aussi la bonté, la douceur et les missions de vies qui nous pousse à grandir et à avoir des projets et de sortir de notre zone de confort pour grandir.
En parallèle l'autrice aborde le cycle de la vie et de la mort, une thématique très liée à celles déjà cité mais qui ressort dans de nombreux textes comme quelque chose d'inéluctable. Contre lequel on ne peut pas lutter mais qu'il faut apprendre à accepter pour devenir plus résilient. J'ai beaucoup aimé cette partie du texte qui est abordé en arrière plan tout au long du récit et qui est combiné aux poids des souvenirs, de l'Homme et de la nature. Car ce sont nos souvenirs qui nous permettent de nous construire et qui constitue notre histoire individuelle et commune.

Enfin j'ai beaucoup aimé la mise en page des poèmes, ou plutôt des différents chants, du recueil qui mettent en avant les propos et les scènes décrites dans les poèmes. Mon seul regret est l'absence de sous titre au sein des chants qui ne permettent pas de retrouver les poèmes facilement. Pour autant c'est un recueil que je vous recommande et que j'aimerais beaucoup avoir dans ma bibliothèque car il nous raconte une jolie histoire et met en avant un beau projet humanitaire: le projet Metamorphosi.

Lien : https://justineetseslectures..
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Un poème en vers libres sur les vies incroyables d'un arbre. Arraché du sol, il deviendra barque pour les migrants avec qui, il partagera des heures sombres mais aussi violon... afin de raconter son histoire. Un texte touchant et un chant magnifique qui mérite d'être découvert et partagé. Cette traversée du monde est aussi une rencontre ou plutôt des rencontres qui permettent d'aborder des sujets de société très actuels : déforestation, parcours des migrants, projet de réhabilitation des prisonniers... Bref, vous l'aurez compris, un livre coup de coeur. #Lechantdubois #NetGalleyFrance
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Le roman en vers trouve peu à peu sa place en littérature jeunesse. En 2016, Clémentine Beauvais donnait chez Sarbacane Songe à la douceur, un roman en vers libres inspiré par l'Eugène Onéguine de Pouchkine. En 2019, l'éditeur Nathan publiait Signé Poète X, d'Elisabeth Acevedo, une slameuse afro-américaine, dans la traduction de la même autrice. Avec sa diction particulière, le slam impose ses « groupes de souffle », ensemble de syllabes lues d'un seul jet, qu'on trouve depuis longtemps dans les histoires lues aux plus petits et qui commandent leur typographie.

D'autres auteurs jeunesse ont cherché dans cette forme le moyen de doper la lecture d'une nouvelle énergie, comme récemment Damien Galisson avec son récit de fantaisie, La dragonne et le drôle (Sarbacane). Grâce à ses vers souvent libres, avec ou sans rime, à la métrique souple, jouant parfois sur les assonances, sur des ruptures, des rejets et des enjambements issus de la mécanique classique du poème, le roman en vers propose une lecture qui rompt avec l'horizontale et son apparente monotonie pour imposer une autre esthétique du texte et, littéralement, un autre coup d'oeil sur lui.

C'est particulièrement vrai avec le deuxième roman de Marie Boulic, le Chant du bois. L'autrice a adopté cette forme en vers pour raconter tout un pan de notre époque, tendu et tragique. Et le regard du lecteur est comme entraîné dans une cascade de sens, une lecture verticale le long d'une étroite colonne de signes, une chute qui donne le sentiment un peu vertigineux tantôt d'une accélération tantôt d'un ralentissement, plus globalement d'une pulsation du texte ponctuée de rebonds, toutes sensations que le sage enchaînement des mots et des paragraphes d'un livre normalement mis en page ne procure pas toujours.

Le narrateur de cette histoire n'est autre que le bois d'un arbre qui ne va cesser de faire entendre sa voix tout au long des métamorphoses qu'il doit subir pour se plier aux usages à lui imposés par les êtres et les destins qu'il côtoie.

Pour que ce chant du bois s'élève, il faut d'abord que l'arbre naisse, vive et meure, lui qui avait poussé sa frondaison au plus près des étoiles. Mort et équarri, l'arbre se fait bois, planches et bientôt coque de bateau.

Ce bateau porte sur la mer Zohra, la vieille pêcheuse qui, d'aventure, se fait un jour pêcheuse d'homme, ce drôle de poisson qui s'était aventuré sur la mer et a failli s'y noyer.

C'est le bois des barques qui chante alors l'espoir et la tragédie des Africains qui tentent de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée, là où la vie est plus riche et plus douce. On sait la traversée longue et périlleuse. le chant du bois se fait alors déploration du drame des naufrages, de la profondeur des abysses qui volent tant de vies.

Zohra, elle, arrive à bon port. Quant à sa barque, échouée, elle pourrait être vouée au pourrissement sur une côte de l'île de Lampedusa. Mais voici que d'autres mains, celles de prisonniers, s'emparent de ce bois peint, multicolore, pour le façonner à nouveau, de sorte qu'il pourrait bien se mettre à chanter vraiment, se faisant instrument au coeur de la musique, laissant entrevoir une rédemption revenue de ces étoiles que l'arbre, à l'origine, avait tutoyées.

En six chants, comme autant de chapitres, Marie Boulic déploie donc le récit d'un témoin inattendu de la folie et de la résilience humaine : le bois, fruit de l'arbre sacrifié, cinquième élément de l'univers. le choix du roman en vers n'est pas ici gratuit. le bois ne saurait parler, comme un livre ordinaire, de la vie et de la mort, de l'exil et de la prison. le roman en vers claque ses mots, pour retrouver leur intensité originelle. Mais il sait aussi se faire sensuel comme dans ce court passage :

« Mes formes rondes
te parlent.
Tu t'attaches à la chaleur
de mon bois
qui te devient familier.
Nos rendez-vous te délivrent. »

Ces formes rondes, ce sont celles d'un violon né des mains de prisonniers milanais auxquels un luthier italien a transmis son savoir-faire et son art.

Le Chant du bois, c'est aussi ce chant humain qui court tout au long de ce récit dont Marie Boulic a sculpté la forme en magnifiant chaque mot.


Lien : https://littejeune.blogspot...
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Ceci n'est pas un roman, ceci n'est pas un recueil, ceci n'est pas que de la poésie ou des rimes. C'est très profond, c'est un hymne, une ôde à des personnes qui ne peuvent s'exprimer.

Je pense qu'il faut avoir un esprit calme et posé avant de prendre ce livre en main. Il faut également se laisser porter car la plume de l'autrice est poétique, enivrante, prenante. Un tourbillon de mots, une valse de phrases entraînantes pour ceux qui savent tendre l'oreille et ouvrir leur esprit.

Au début je ne n'y arrivais pas, c'est pas du tout à quoi je m'attendais. J'ai laissé traîner l'ouvrage deux jours, puis, lors d'un moment d'apaisement, je l'ai repris dans de meilleures conditions et j'ai pris le temps de le lire, de le savourer, de me délecter, imaginant des mélodies, des sons, des voix qui chantaient le bois.

J'ai apprécié les lignes en formes d'arbres dans les livres, ce petit clin d'oeil aux scènes qui s'y passent dans les chants.

Cette lecture a été déroutante, pérturbante et boulversante.
La vie d'un arbre est aussi mouvante en tragédies et en espoirs que celle d'un homme. Il y a tellement de thématiques abordées, passant de l'écologie, de l'immigration et du milieu carcéral, parlant de vie et de mort, ce livre nous transmets énormément de valeurs.

Je recommande, tout en avancant qu'il faut une certaine sensibilité pour ressentir les émotions de la part de ces textes. Une empathie compréhensive. Si vous n'en avez pas, vous fermez ce livre sans en avoir compris toutes les interprétations que vous pourriez en faire et le sens qu'il dégage.
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Cet ouvrage atypique est un roman-poème, écrit avec beaucoup de grâce et de talent.
En plusieurs chants (façon tragédie grecque), Marie Boulic y narre la vie d'un arbre, amoureux des étoiles, qui est un jour abattu, transformé en barque de pêche manoeuvrée par Zohra. Auprès de cette femme généreuse, le bois découvre l'amour de la mer, puis le besoin de venir au secours des migrants qui risquent leur vie sur les flots. Abandonnée sur les rives d'Italie, à Lampedusa, la barque dépérit, jusqu'au jour où son bois connaît une nouvelle renaissance, une nouvelle transformation. Par les mains de prisonniers, il est peu à peu transformé en violon...

Cette histoire est véridique, puisqu'il correspond à un projet, "Metamorfosi", lancé par la Maison de l'Esprit et des Arts de Milan qui oeuvre pour la dignité des êtres humains et pour l'insertion des publics en difficulté. le savoir ajoute encore de la force au récit, et pourtant, en tant que fiction, cette passation de vie entre le bois et l'humain, le migrant et le prisonnier, le coeur et la main, est marquante, bouleversante en tant que telle.

Remarquablement transcrits, les sensations du bois, les flux de vie végétale, les remous du temps, la beauté de la mer... sont un bonheur à lire.
Les mots de Marie Boulic se dégustent à voix haute, doués d'une véritable puissance poétique.
Ce chant est un enchantement.
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Écrit en vers libres qui accompagnent la lecture sans la freiner, le chant du bois est un roman jeunesse qui nous place entre les rainures du bois pour le laisser nous conter son histoire. Un narrateur inhabituel qui chante un voyage tout aussi singulier, celui des migrants, dont la voix peine généralement à atteindre nos oreilles. Les mots ondulent sur les pages sous les doigts de Marie Boulic et nous transportent à travers les paysages. Ils mêlent les histoires singulières de la courageuse pêcheuse Zohra, des migrants traversant la Méditerranée et d'un prisonnier Italien.
Ce chant est inspiré d'une histoire vraie et d'un magnifique projet, metamorfosi, dont le but est de donner une nouvelle voix aux migrants. La fondation Maison de l'esprit et des arts produit un “orchestre de la mer” à partir des barques abandonnées de Lampedusa. Travaillé par des prisonniers Milanais, le bois prend une nouvelle forme pour chanter l'espoir, et conserver la mémoire des migrants.

Une merveilleuse lecture que je recommande chaudement. Amoureux du vers libre ou débutants, laissez-vous transporter par cette délicieuse ballade. Une lecture pleine d'émotions et une super idée cadeau ; )
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📚Résumé📚 : Ici, c'est la nature qui montre la voie en guidant le lecteur à travers la métamorphose d'un arbre. de sa voix, ce dernier transcende l'humanité en devenant outil, témoin et guide. Enraciné dans la terre et coupé à coups de hache, il devient la barque d'espoir des migrants et le violon d'un prisonnier, mais surtout, il devient un lien entre nature et humanité.

Ce roman en vers met en avant nature et humanité en présentant avec brio le projet Metamorfosi. Ce dernier a été mis en place par la Maison de l'esprit et des arts de Milan et consiste à donner une voix aux migrants disparus en mer en exposant des barques venant d'un cimetière marin de Lampedusa ou en les transformant en instruments à cordes à la lutherie de la prison Opéra Milan afin de permettre à des prisonniers condamnés à de lourdes peines d'apprendre ce métier tout en participant à cet hommage rendu aux migrants.

✒Mon avis✒: le chant du bois de Marie Boulic est un ouvrage magnifique par son fond comme par sa forme. Narrée par l'arbre lui-même, l'histoire est empreinte de bonté et d'humanité. de la fin de sa vie lorsque le bûcheron l'abat à sa renaissance en tant que barque, puis en tant que violon dans les mains du prisonnier italien, l'arbre montre que l'Homme est inscrit dans la nature et qu'il (re)trouve la vie en elle. Les laissés-pour-compte, ici migrants et prisonniers, sont mis en avant par la poésie et un hommage leur est rendu avec dignité et réalisme. Les vers libres, quant à eux, sont superbes et font alliance avec le contenu de manière remarquable : l'un ne domine pas l'autre, ils sont au service l'un de l'autre. Une fois ce livre ouvert, je n'ai pu arrêter ma lecture car j'ai été profondément touché par son contenu. Je vous recommande vivement ce livre qui est une ôde à la Nature et à l'Humanité.
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