Voici un roman de baroudeur, viril à souhait. Durant la deuxième guerre mondiale, l'armée japonaise utilise le savoir-faire de ses prisonniers anglais pour construire un pont sur la rivière Kwaï, afin de permettre à ses troupes de progresser jusqu'au golfe du Bengale.
Pour l'auteur, le génie est anglais, tandis que l'incompétence, la couardise, le vain orgueil du vainqueur sont du côté nippon. Plus chauvin, on ne fait pas ! Bien que
Pierre Boulle ne soit pas anglais…
Est-ce bien raisonnable de vouloir réduire ces Japonais à leur seule volonté, leur détermination, leur hargne ? Peut-être… Les faire passer pour des incapables, les traiter de “singes jaunes” , c'est un peu hard.
Aujourd'hui, où toutes ces tensions de la deuxième guerre mondiale sont apaisées, le livre de
Pierre Boulle nous semble un rien xénophobe, il ne peut y avoir d'un côté les bons, les intelligents, les ingénieux, les civilisés, et de l'autre, sans discernement, ceux qui n'ont pas su franchir le pas … de la civilisation modèle, … occidentale, of course !
Ce roman se lit avec plaisir, mais il me semble verser dans la caricature.