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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pierre Boulle - le Pont de la rivière Kwaï - 1952 : C'est toute l'absurdité de la raideur militaire qui est décrite dans ce livre, un monde brocardé dans de nombreuses oeuvres antimilitaristes qui culmine ici dans l'opposition acrimonieuse entre deux officiers supérieur (un anglais et un japonais) plongés dans la jungle hostile malaise. L'enjeu primordial pour tout prisonnier pris au combat est normalement de chercher à s'évader et surtout de garder envers et contre tout cette dignité qui distingue l'être humain de l'animal. Mais la guerre en elle-même est-elle une preuve de l'avancée humaniste d'une société ? Étouffés par l'humidité et la nature luxuriante, les prisonniers anglais stagnent au pied d'un pont en construction déjouant par divers combines la surveillance de leurs gardiens japonais. Tout est fait pour que le chantier n'avance pas dans une résistance passive qui honore l'esprit ingénieux de ces hommes rompus pourtant par les fatigues d'une captivité éprouvante. L'arrivée d'un nouveau colonel britannique va changer la donne pour les prisonniers et pour les geôliers. Avec son amour du règlement militaire, son intransigeance aussi l'homme va mener son régiment à la baguette en tenant tête au commandement japonais et ceux malgré les mauvais traitements et les humiliations subis par ses hommes. Formaté par une carrière entièrement dédiée à la grandeur de l'armée britannique l'homme va s'engager à construire ce pont sur la rivière Kwai, ouvrage qui doit permettre aux japonais d'envahir d'autres territoires et de continuer la guerre. de façon totalement aberrante il va pour y parvenir en épuisant ses hommes mal nourris et malades dans des taches surhumaines uniquement pour démontrer la seule évidence à ses yeux : la supériorité de la couronne britannique sur le reste du monde. La réalisation de cet ouvrage devient pour lui la grande aventure de sa vie et s'identifiant totalement au projet il ira jusqu'à la trahison pour empêcher des commandos alliés de le détruire. Ce roman est captivant de bout en bout, tant dans la partie relatant les travaux et les souffrances endurées par les prisonniers que dans celle décrivant la préparation des opérations de sabotage. Pierre Boule avait combattu contre les japonais en Indochine dans les rangs de la France libre avant de passer deux ans dans un camp de prisonniers nippon expérimentant par lui-même le mépris viscéral ressenti par les officiers du soleil levant envers les vaincus. Emballé dans une écriture précise qui ne manquait pas de force et de lyrisme, «Le pont de la rivière Kwai» fait partie à jamais des oeuvres phares racontant la deuxième guerre mondiale et ses vicissitudes... un grand roman
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L'humour anglais m'avait toujours paru indépassable. Mais ça, c'était avant. Je viens de m'apercevoir que le plus caustique des humours britanniques était manié de main de maître par (My Goodness!) un Français. Roman hilarant, cinglant et jouissif, "Le Pont de la rivière Kwaï " fait valser les baudruches de nos idéaux et les vieilles badernes toutes corsetées de suffisance dans un chamboulle-tout réjouissant (Non, ce n'est pas une faute d'orthographe, c'est un jeu de mots).
Pour éviter les guerres, une seule solution: renoncer à l'héroïsme, ses oeuvres, ses pompes et ses serviteurs!
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Ce roman de Pierre Boulle doit son succès au film de David Lean qui en a été tiré en 1957, film que je n'ai d'ailleurs pas vu. Je ne suis pas non plus fan de livre sur la guerre mais comme il traînait dans ma PAL depuis longtemps, je me suis dit qu'il était temps de le dépoussiérer.

Comme l'adage dit "c'est dans les vieux pots qu'on fait la bonne soupe", j'ajouterai "c'est dans les vieux livres qu'on retrouve parfois le plaisir de la lecture". J'ai apprécié l'écriture limpide et moderne de Pierre Boulle, hormis au début, sa façon choquante de parler des Japonais. Il faut s'imprégner du contexte (lieu, époque) pour passer outre. La tension est présente tout au long du roman. Dans les premiers chapitres, c'est l'affrontement de deux traditions incarnées par deux hommes que tout oppose. le colonel Saïto, vainqueur japonais, tout en agitation et incompétence, va se heurter au perfectionnisme et à l'entêtement britannique du perdant, le colonel Nicholson. le lecteur est tenu en haleine jusqu'au bout avec un compte à rebours final éblouissant.
Alors que ce récit de guerre ne semblait pas fait pour moi, les réflexions philosophiques qu'il entraîne, notamment sur le patriotisme et le sens du devoir, m'ont paru très intéressantes. L'altruisme du médecin commandant Clipton et les doutes du jeune Joyce, membre du commando, sur ses capacités à aller au bout de l'action, apportent encore une sensibilité profondément humaine au texte. Une excellente lecture à laquelle j'accorde un 18/20.
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Le thème principal de ce roman à grand succès est la complète démence de l'homme. L'homme capable du meilleur et surtout du pire, enfermé dans des certitudes et des carcans sociaux.
Aucun des protagonistes principaux n'arrive à s'extraire de cette chape de folie. Les japonais torturent leurs prisonniers britanniques pour les contraindre. Les britanniques sous le prétexte de résister et de retrouver leur combativité servent leur ennemi en acceptant de construire un pont qu'ils avaient d'abord sabordé. L'américain n'est pas celui qu'il prétend.
Chacun suit la pente qui lui a été tracée jusqu'à la sortie brutale de l'emprise et du conditionnement.
On a vu ainsi des savants capturés ou déplacés par leur ennemi se livrer avec zèle à des recherches plutôt que de refuser toute collaboration, on voit aujourd'hui des chefs d'entreprise mettre leurs concitoyens au chômage préférant délocaliser l'emploi en Chine ou en Afrique du nord. le ressort est le même, la morale s'efface devant le gain primaire et se réveille lorsque les dégâts sont désespérés.
Aussi, il serait illusoire de ne voir en ce roman qu'un grande histoire de guerre car il traite avant tout et surtout de ces égarements de notre mental agressif et pétris d'orgueil et de rigidité.
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Un livre sur une forme de folie, la normopathie. Peu importe la guerre, le pont, le travail forcé. Tout cela ne sert que de support pour illustrer le mécanisme de la folie normopathique. Cette dernière est un peu à l'opposé de la folie schizoide.
Qui dit folie dit absence de libre choix, de pleine conscience. Cela fait penser à Don Guichotte qui perd le contact avec la réalité.

La folie consiste à survivre en allant dans un autre monde. le premier cas très bien décrit, c'est celui d'Ajax qui refuse d'affronter le rusé Ulysse et s'échappe dans la folie. Se créer son film et le rendre public....pour dire aux autres....vous voyez bien que je suis fou.

La folie normopathique est bien plus rependue qu'on ne croit. Je trouve que sous des formes bénignes et pourtant dangereuses elle est plus répandues chez les femmes. Bon allez pas grave, je vais me mettre les féministes à dos.

Une femme qui se sent prisonnière dans un couple aura tendance à la folie normopathique. Elle inventera des règles psychorigide pour le couple et les imposera.

Comme tous les grands écrivains Pierre Boule sait illustrer, mettre en scène. Il existe une sorte d'humour. la folie a un avantage, elle prête à en rire. le seul qui ne se rend pas compte de la folie, c'est le fou lui même.
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Hello, le soleil brille...
Vous avez tous en tête, l'air principal du film de 1957 (ne dites pas non, je vous ai entendus siffloter), et dans votre souvenir vous voyez l'explosion par laquelle ce magnifique pont s'écroule dans les eaux de la rivière Kwaï. Il est vrai que ce film de David Lean (qui allait signer plus tard Lawrence d'Arabie et le Docteur Jivago, excusez du peu) est une réussite, tant par la réalisation que par l'interprétation. Mais il doit (presque) tout à un roman de Pierre Boulle paru en 1952 et portant le même nom "Le Pont de la rivière Kwaï". Je dis "presque" parce que, dans le livre, le pont ne saute pas. Il semblerait que Pierre Boulle, en apprenant ce changement "spectaculaire" du scénario, aurait regretté de ne pas y avoir pensé lui-même, mais on ne prête qu'aux riches...
Même sans explosion à la fin, le livre vaut largement le détour. Pierre Boulle y a incorporé plusieurs de ses souvenirs, ainsi que des témoignages de personnes qui ont participé à la construction du pont. Car le pont existe, et on peut même le visiter. S'il est vrai en partie qu'il a été construit par des prisonniers alliés sous la férule des Japonais, les détails racontés dans le roman n'ont en aucun cas valeur documentaire. Ce qui n'enlève rien à l'intérêt de ce dernier, à la fois roman d'aventure, roman de guerre, et passionnant roman de réflexion sur l'action, l'engagement, le sens de l'honneur...
Au cours de la Deuxième guerre mondiale, les Japonais envisagent la construction d'une ligne de chemin de fer pour relier la Thaïlande à la Birmanie. Des milliers de travailleurs y sont enrôlés de force dans des conditions déplorables, de nombreux ouvrages "d'art" sont nécessaires, dont ce pont sur la rivière Kwaï. Les Alliés se proposent de le faire sauter, mais c'est sans compter sans l'obstination d'un colonel britannique (le colonel Nicholson, commandant les travailleurs britanniques), qui, par entêtement et/ou en vertu d'un sens de l'honneur un peu désuet et révolu, veut garder le pont intact.
Pierre Boulle (1912-1994) est l'auteur d'une oeuvre abondante et diversifiée qui oscille entre deux pôles : action (guerre et espionnage) et science-fiction. "William Conrad" (1950), "Le sacrilège malais" (1951) "Le Pont de la rivière Kwaï" (1952), "Un métier de seigneur" (1960) illustrent ce premier pôle. le second comprend entre autres : "La planète des singes" (1963), "Le photographe" (1967) ou encore "Contes de l'absurde" (1953) et "E = MC2" (1957), deux recueils de nouvelles où Pierre Boulle s'inscrit dans la continuité de Barjavel.
Un auteur attachant et sensible, qui mériterait d'être mieux connu...
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La construction d'un pont par des prisonniers Britannique durant la seconde guerre mondial est le point de depart de ce grand classique de Pierre Boule.
La construction commence mal car le colonel Nicholson refuse de travailler arguant qu'un officier Britannique ne travail pas. Battu, mis à l'isolement, le colonel de l'armée Britannique n'en démordra pas si bien que le chef de camp, le colonel Saïto, alcoolique notoire, se résoudra à laisser l'officier Anglais agir à sa guise et construire le pont avec les méthodes de travail occidental, forcément supérieur à celle des forcément sauvages Asiatique. le récit est ponctué de réflexions un brun chauviniste voir carrément ethno-différentialiste qui sentent le vécu, Pierre Boulle étant un ancien officier des renseignements ayant officié en Asie du Sud Est.
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai lu ce roman qui à l'instar de "la planète des singes" propose une vrai réflexion philosophique. Ici on s'interroge sur jusqu'où doit aller le sens du devoir, la probité et le respect de la hiérarchie et quels en sont les limites. le colonel Nicholson est un personnage très bien travaillé dans toute sa complexité. Il nous oblige à nous positionner en juge et à peser le pour et le contre de son action situé à la frontière entre l'absurdité et l'honneur. Rien dans ce livre n'est obsolète et même les non amateurs de roman de guerre dont je suis y trouverons leur compte
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Un classique. Belle leçon sur l'ambition aveugle d'un homme.
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