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EAN : 9782845867277
342 pages
Karthala (01/12/2005)
4/5   1 notes
Résumé :
La douceur et l'amertume : deux saveurs essentielles de la cuisine au Laos, deux images qui résument le mode de vie et l'état d'esprit actuel de ses habitants.
Longtemps enclavé au cœur de l'Asie du Sud-est, montagneux et peu peuplé, le Laos devient progressivement un État carrefour à la croisée des routes du Grand Mékong. Comment se réalise concrètement l'étrange alliance entre régime socialiste et libéralisme économique ? Quelles en sont les conséquences so... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La fête du That Luang, célébrée chaque année au mois de novembre à Vientiane, offre sans doute l'un des exemples les plus frappants de la symbiose entre bouddhisme et socialisme. Le monument religieux, érigé au XVIème siècle par le roi Setthathirat comme symbole centrifuge du royaume de Lan Xang, a remplacé le marteau et l'enclume comme emblème national. Les leaders lao et membres prédominants du parti communiste s'affichent volontiers à présent devant les caméras en train d'accomplir des offrandes durant les principales fêtes bouddhistes, y compris durant celle de la fête du That Luang, qui est devenue au fil des ans une vitrine de la culture nationale telle que celle-ci est conçue et mise en scène par le régime, c'est-à-dire un mélange de discours socialisant, de rituels boudhistes et de représentations de la culture "multi-ethnique". Précisons cependant que cette ferveur populaire religieuse, récupérée par les autorités, ne concerne qu'une partie de la population car, selon les chiffres du recensement de 1995, plus du tiers des citoyens lao ne sont pas bouddhistes. Le clergé bouddhique, le Sangha, demeure en outre sous contrôle des autorités au Laos, et bien qu'ayant (re)gagné en popularité, garde des liens étroits avec le parti (Stuart-Fox, 1999: 168). L'institution bouddhique lao a certes vu son rôle évoluer ces dernières années, mais sa fonction n'est en rien comparable à l'alliance éminemment plus solide et ancienne à la base des liens entre l’État, la monarchie et la religion en Thaïlande.
En réalité, à côté des gestes ostentatoires et fortement médiatisés durant les fêtes populaires bouddhistes des dirigeants lao, le gouvernement tente aussi de séculariser le bouddhisme. Les tentatives au Laos pour démontrer la compatibilité entre bouddhisme et marxisme sont anciennes. Dès 1975, les séminaires politiques assénaient aux moines bouddhistes que les deux systèmes de croyances possédaient des principes identiques, c'est-à-dire "l'égalité essentielle entre toutes les personnes", et poursuivaient le même but fondamental, c'est-à-dire l'exhortation au bonheur à travers l'élimination de la souffrance" (Stuart-Fox, 1999: 161)*. Le gouvernement souhaitait également convertir les moines en éducateurs du programme socialiste, en particulier dans les campagnes. Mais la convergence entre les deux philosophies ne culmina jamais dans la création d'une doctrine de socialisme bouddhiste, comme en Birmanie; de même que le parti n'envisagea pas de supprimer la religion. Les autorités s'employèrent plutôt dans le milieu des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt à limiter et à contrôler le Sangha, en censurant par exemple les pratiques dites de gaspillage (telles que les donations aux temples) ou en obligeant les moines à suivre des cours obligatoires de séminaires politiques. En bref, l'objectif était de "soumettre [le Sangha] à la volonté de l’État" (Evans, 1999: 135)**.

* Stuart-Fox, M., 1999, "Laos : from Buddhist Kingdom to Marxist State", in Ian Harris (éd.) Buddhism and Politics in Twentieth Century Asia, Pinter, London and New York, pp. 153-172.
**Evans G. (ed.) 1999, Laos, Culture and Society, Silkworms Books.
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