Les Allées sombres

Alors comme le cerf, pendant trois jours et trois nuits, je fis résonner la forêt alentour de mes pleurs et de mes cris qui sur cette terre ne l’atteindraient plus

Il y eut ses lèvres fragiles, les plus douces du monde, il y eut des larmes chaudes qui, naissent d'un trop grand bonheur, la sourde langueur des jeunes corps qui nous faisait incliner la tête sur l'épaule l'un de l'autre et il y eut ses lèvres déjà brûlantes, comme fiévreuses, quand je déboutonnais sa veste et embrassais ses jeunes seins de lait dont la pointe se durcissait, fraise des bois encore verte...

Voilà que la terre et le ciel s’embrasaient !

Parfois, une étoile s’allumait entre les nuages noirs, un souffle paresseux montait faiblement de la rivière, qui apportait le murmure assoupi des grenouilles

Il demeura un instant près de la fenêtre ouverte sur le balcon, en pyjama, plissant les yeux devant le soleil et les aiguilles dorées qui dansaient sur la mer

Il m’arrive souvent de pleurer au lever du jour. On se réveille et soudain on se prend en pitié ….

Alors qu’elle revenait du cimetière en grand deuil, quelques nuages printaniers flottaient dans le ciel léger de Paris, en cette belle journée d’avril, et tout parlait de jeunesse, de vie éternelle… et de sa vie à elle, dont c’était la fin

Oui, d’année en année, jour après jour on n’attend secrètement qu’une seule chose : une rencontre heureuse ; on ne vit que de cet espoir, mais toujours en vain ….

Un ciel maussade pesait sur toute la campagne, et le champ bleuâtre et pentu derrière la rivière semblait toute proche

La nuit semblait infinie de douceur avec la chaleur du lit et celle de la vieille maison, solitaire dans la blancheur ténébreuse de cet océan de neige déferlant …