Thierry Bourcy nous convie à suivre son héros Célestin Louise, flic et soldat français dans la guerre de 14-18.
Dès le départ attiré par l'étrangeté de cette démarche littéraire, je me suis donc lancé dans l'aventure.
Sept romans plus tard, tirons-en le bilan et, au vu des quelque 90 critiques déjà émises, allons à l'essentiel.
Le Célestin "soldat" correspond plus ou moins à l'horizon de mes attentes.
Du sinistre quotidien des tranchées aux assauts sanglants et meurtriers, des si courtes "pauses" entre deux montées en première ligne aux permissions aussi rares que frustrantes tant moralement qu'affectivement, de la "camaraderie" du front à l'indifférence de l'arrière avec son défilé de planqués en tous genres (galonnés de préférence)... tout cela est généralement bien rendu, plutôt crédible, non dépourvu d'humour et agrémenté de quelques brins d'antimilitarisme de bon aloi mais sans plus.
Le Célestin "flic" ne m'a, par contre, guère convaincu.
En effet, les intrigues développées par l'auteur tout au long de cette saga se révèlent bien souvent assez faibles d'écriture et de contenu.
D'une part : Énigmes policières abracadabrantes, aux grosses ficelles scénaristiques, sans grandes surprises ni originalité particulière le tout frisant l'invraisemblance - D'autre part : Surabondance des dialogues, pas toujours très élaborés, au détriment d'une narration qui, quant à elle, manque singulièrement de relief, d'épaisseur, de profondeur psychologique et de qualité stylistique.
Mon impression : Romancier en pilotage automatique paraissant essentiellement soucieux de se conformer à un canevas d'écriture soigneusement préétabli à l'instar de ces réalisateurs de séries TV préformatées omniprésentes sur nos petits écrans.
En guise de conclusion, puis-je me permettre de vous donner un conseil ?
Souhaitez-vous plonger dans l'enfer de cette première grande boucherie humaine de l'ère industrielle tout en suivant une enquête policière des plus palpitantes ?
Dégustez alors, sans tarder, la BD Notre Mère la Guerre de Kris (récit) et Maël (dessin et couleur) déclinée en quatre complaintes chez Futuropolis.
Vous découvrirez des personnages haut en couleur, plus vrais que nature, une intrigue minutieusement documentée servie par un graphisme époustouflant.
Tout y est fouillé, travaillé, façonné avec soin, intelligence et sensibilité.
Une pure merveille au scénario finement ciselé, à l'écriture aussi précise que concise.
Vous m'en direz des nouvelles !
PS : Ne vous étonnez pas.
J'ai posté simultanément cette critique sur La cote 512 premier opus apparemment le plus lu de la saga et sur Les ombres du Rochambeau clôturant le cycle et bizarrement (?) le moins lu des sept, espérant, de la sorte, susciter quelques commentaires ...