Un jour par an seulement, ma mère possédait un prénom fixe. Le 15 février elle s'appelait Georgette. Ce n'était pas son vrai prénom, mais la Sainte-Georgette avait lieu le lendemain de la Saint-Valentin. Mes parents trouvaient tellement peu romantique de s'attabler dans un restaurant entourés d'amours forcés, en service commandé. Alors chaque année, ils fêtaient la Sainte-Georgette en profitant d'un restaurant désert et d'un service à leur seule disposition. De toute manière, Papa considérait qu'une fête romantique ne pouvait porter qu'un prénom féminin.
- Veuillez nous réserver la meilleure table au nom de Georgette et Georges s'il vous plaît. Rassurez-moi, il ne vous reste plus de vos affreux gâteaux en forme de coeur ? Non ! Dieu merci ! disait-il en réservant la table d'un grand restaurant.
Pour eux, la Sainte-Georgette n'était surtotu pas la fête des amoureux.
La vérité est mal payée, pour une fois qu'elle était drôle comme un mensonge [...]
Ceci est mon histoire vraie, avec des mensonges à l’endroit à l’envers parce que la vie c’est souvent comme ça
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En voulant tout éteindre, tout arroser, le passage des pompiers avait aussi étouffé le feu de ses yeux.
Quand la réalité est banale et triste inventez-moi une histoire.
Donnez-moi le prénom qui vous chante ! Mais je vous en prie, amusez-moi, faites-moi rire, ici les gens sont tous parfumés à l'ennui !
Quand la réalité est banale et triste, inventez moi une belle histoire, vous mentez bien, ce serait dommage de nous en priver.
Le temps d'un cocktail, d'une danse, une femme folle et chapeautée d'ailes, m'avait rendu fou d'elle en m'invitant à partager sa démence.
Comme une prisonnière volontaire, elle nous avait demandé de l'enfermer dans un grenier dès que la folie commençait à montrer le bout de con nez. Elle nous avait déclaré qu'il n'y avait que dans le noir qu'elle pouvait voir ses vieux démons dans le fond des yeux,
Maintenant que vous m’en parlez, je me souviens vaguement d’une campagne militaire quand j’étais dans la cavalerie… Je m’étais fait tirer le portrait après une bataille couronnée de succès. Je suis ravie d’apprendre que je suis désormais au-dessus de votre cheminée et que je vous ai déjà mille fois épousée.