La plume d'
Olivier Bourdeaut, ce que j'en connais en tout cas.
L'originalité du sujet.
Le regard de la petite fille sur la couverture (sa robe de satin rose et son diadème ne parviennent pas à cacher la tristesse, mais aussi la détermination de ce regard).
La quatrième de couverture succincte :
« Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée. »
Tout cela m'a convaincue de lire
Florida.
D'emblée, j'ai été happée par cette descente aux enfers d'une jeune fille redoutablement intelligente à laquelle
Olivier Bourdeaut nous propose d'assister.
C'est si bien écrit qu'on se croirait dans la tête de l'héroïne, Élisabeth. On sent la haine, la rage, la détresse, la folie, et ce sans temps morts. Les phrases sont courtes, quelquefois réduites à des mots isolés, sans verbe, livrant une parole vive et incisive, allant parfois jusqu'à la logorrhée.
Le vocabulaire assez cru donne au récit un rythme particulièrement tendu, similaire aux vibrations d'Eminem, qu'écoute Élisabeth.
L'auteur aborde le thème de l'enfance exploitée, voire sacrifiée, mais aussi celui du culte du corps poussé à son paroxysme, et de l'auto-destruction, qui conduisent cette héroïne forte et attachante à une certaine forme de folie.
Le regard sur ces parents qui se servent de leur enfant comme faire-valoir social, qui projettent leurs fantasmes irréalisés sur leur progéniture n'est pas sans me rappeler le magnifique «
Les enfants sont rois » de
Delphine de Vigan.
Bref,
Florida est un roman dense et puissant, qui, à certains moments, suscite le sourire et, à d'autres, le malaise ; une découverte qui ne m'a pas laissée indifférente. Cette histoire bouscule, interpelle, donne à réfléchir...