Cyann est jolie, très jolie même, mais elle est aussi égoïste, plus séductrice qu'amante, tête brûlée au fort caractère et issue d'une haute famille dirigeant Olh : "On t'a pondue sur un sommet que tu n'as rien fait pour atteindre.".
Mais voilà, les hommes meurent sur sa planète de mystérieuses fièvres pourpres, et c'est son père, malade lui-même, qui charge Cyann d'une mission : trouver un remède à ces fièvres sur Ilo : "Tu as peut-être hérité d'une grande gueule et d'un petit châssis à faire bander un mort, mais tu as aussi hérité d'un nom ! Si ton père a besoin de toi, tu ne peux pas te défiler ! C'est ça aussi être Olsimar !".
Il faut dire que les relations père-fille sont tendues, chacun ratant l'autre et ne le comprenant pas au même moment : "Ton père et toi, c'est du pareil au même. La crainte des conflits entrave vos discussions et un mur de fierté isole vos deux vies.".
Et puis il y a aussi Nacara, la meilleure amie de Cyann, qui la pousse dans cette mission, issue d'une classe modeste et désireuse d'aventures.
Ce premier tome du cycle de Cyann est complexe à plus d'un titre.
Tout d'abord dans le contexte, il y a la Source et la Sonde, qui s'entendent mais sont aussi en conflits latents, dans les différentes classes de la planète et même dans le code vestimentaire.
Il y a énormément d'idées, mais un petit explicatif n'aurait pas été superflu car j'ai eu l'impression d'être balancée en plein milieu d'une histoire et j'ai mis un certain temps à comprendre qui était qui et qui faisait quoi.
Mais les relations entre les différents personnages sont elles aussi complexes, à commencer par Cyann et son père.
Ces deux-là passeront leur vie à se rater et à se comprendre après coup.
Cyann est elle-même un personnage complexe : elle provoque, ne s'attache jamais vraiment, passe son temps à agacer son entourage mais aussi la population d'Olh qui en fait tout de même sa championne : "Du jour au lendemain, je porte les espoirs et deviens la championne de tout un peuple … qui me hait.".
Autant dire qu'un peu de plomb dans la cervelle ne lu iferait pas de mal et que le pari était risqué de faire aimer du lecteur un tel personnage qui a plutôt tendance à irriter.
Le processus créatif de cette bande dessinée est quelque peu original :
François Bourgeon et
Claude Lacroix à la conception mais c'est
François Bourgeon seul à la réalisation.
Le résultat est réussi, c'est créatif et les dessins magnifiques, fourmillant de détails et de créations originales.
"La SOurce et la SOnde" est une entrée en matière un peu complexe dans le cycle de Cyann mais qui se découvre avec plaisir et renferme une bande dessinée de science-fiction aussi réussie qu'originale.
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