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Louis Marckl (Autre)
EAN : 978B00TIMWL2Q
118 pages
Ligaran (09/02/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
I - Le gamin de Paris - Section I. Du Môme ; Section II. Du Moutard
II - Naissance du gamin

III - Education morale
IV - Du costume
V - Du geste
VI - Point de vue politique
VII - Le voyou
VIII - Comme quoi le gamin tourne au galopin
IX - Du galopin industriel
X - exposition de l’industrie du galopin
XI - De la canne
XII - La boutique à quatre sous et autres articles à prix fixe
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Enfant du peuple de 7 à 14 ans, mioche turbulent délaissé par des parents qui ont eux-mêmes subi le même sort de gamin abandonné, le gamin s'éduque par ses semblables, du moins, il n'apprend que l'essentiel à sa survie : il découvre d'abord au travers des jeux les prémices du commerce, puis vend aux passants, partout dans Paris, n'importe quel objet ou service.

La misère les pousse à l'ingéniosité. Les gamins, devenant des galopins industriels, sont inventifs, bricolent, réparent, récupèrent :

- D'une planche suspendue au cou par une ficelle, les gamins déambulent un peu partout, près des théâtres surtout pour y vendre des allumettes.

- Achètent ou récupèrent des débris de cannes qui sont revues et corrigées, appliquent un vernis et les vendent, toujours en pleine rue.

- Ouvrent des boutiques « à 4 sous » à prix fixe, où une ou deux grandes caisses mélangent un millier d'objets, vêtements, ustensiles du quotidien, et se sauvent dès qu'ils aperçoivent un sergent de la ville. D'une voix criarde et nasillarde, on les entend une bonne partie de la journée clamer haut et fort : «  Les voilà - tous les petits, grands, jolis cartons - cartons carrés, cartons ovales » parfois avec une drôle de phonétique « Tattes d'Afric, Tatt d'Algé, Tatt de Tunis, pon pour l'estomac » et il n'est pas rare qu'en fin de journée, le pantomime succède à la parole éteinte, desséchée.

- Un peu de ruse et de combines quand un galopin éclabousse de son pied un passant tandis qu'un malin compère s'écrie d'une voix aigu : « faites cirer bourgeois ! Faites cirer vos bottes ! », lui vendant un savon, un miroir… Il peut même saisir par sa redingote un provincial, un touriste, ou un bourgeois niais et l'humilier à voix haute : « Avez-vous jamais vu un collet plus sale et plus dégoûtant que le collet de Monsieur, en parlant par respect, on ne le prendrait pas avec des pincettes… Eh ! Eh bien moi - Messieurs, avec mon savon, je prétends faire disparaître toute la saleté (...)»

- Maîtrisent à la perfection le recyclage, ramassent des bouts de cigares pour en extraire le tabac et en recomposer un nouveau, se trempent régulièrement dans la Seine pour filtrer et récupérer tout type d'objets jetés : du vieux clou, vase cassé aux bijoux, tout leur convient à ces « marins d'eau de vaisselle ». Les pattes de homards jetées au coin de prestigieux restaurants leurs servent de pipe à tabac… Quel objet ou déchet ne récupèrent-ils pas ?

En matière de services, c'est simple, demandez leur n'importe quoi, les galopins le feront :
Garder votre cheval ; mener les chiens en laisse ; indiquer un restaurant voisin, où se trouve telle rue ou tel parc (Leur mémoire visuelle et topographique est prodigieuse étant donné qu'il sont constamment dehors) ; être commissionnaire pour acheter des fraises, des fleurs… Saute ruisseau pour transporter d'une étude à une autre étude un dossier juridique… Ou encore, dès qu'un fiacre élégant s'arrête en pleine rue, un gamin s'y précipite et dépose un tapis en bas des marches du fiacre pour que Madame ne se salisse pas.

La faim tout juste comblée par ses innombrables activités commerciales et quasi-industrielles, il consacrera le reste de son temps à son unique passion : flâner librement avec un esprit tout enfantin. Il nargue le sergent de la ville, des marchands ambulants puis se sauve avec des gestes provocateurs assez variés, dont le fameux pied de nez.

Toute exposition, journée gratuite au musée, défilé militaire, émeute, fêtes, grouille de ces galopins grimpant aux arbres, chantant la Marseillaise et tout type de chansons populaires de Béranger.
Quand le théâtre n'est pas gratuit, ils tenteront de s'y faufiler discrètement incognito. de jeunes gamins auraient même joué un rôle non négligeable selon l'auteur (Jules Janin le pense aussi) lors de la révolution de 1830, participant à l'émeute. Ce sont de véritables héros merveilleusement disposés à l'agitation et au tumulte ; l'odeur de la poudre et des bruits de canon les enivrent, ils sont naturellement du parti le plus faible contre le plus fort, du parti sans armes contre le parti qui est armé. A des coups de fusil ils répondent brièvement par des coups de pierre.

Aimables sauvageons ! Courageux, indépendants et ayant l'art de vivre de peu. Industriel des petites choses, flâneur et émeutier, acceptant d'être appelé polisson, trublion, fripon mais jamais laquais ou serviteur ; sa liberté est sa plus grande possession !...Physiologie précise et touchante.
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