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Citations sur Là où tombent les anges (27)

Mais tu connais les hommes. Au fond, ce sont tous les mêmes : des gosses ou des goujats. Moralité, ils finissent toujours par nous décevoir...
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le fréquenter, passe encore, mais quitter ton travail pour aller tenir compagnie à sa vieille tante et lui faire la lecture ? Je ne te comprends pas. Quand tu es arrivée, tu voulais une vie de bohème et la liberté ! Où sont passés tes rêves, Solange ? Pourquoi t'enterrer avec ce petit bourgeois qui t'écrase de tout son poids ?
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[ août 1917 ]
De plus en plus ouvertement, des syndicats de travailleurs, des personnalités politiques, s’opposent au travail des femmes. Certains craignent qu’elles ne volent la place de leurs époux partis sur le front. D’autres évoquent leur fragilité, l’incompatibilité de tâches pénibles avec la nécessité de procréer. Il faut semer de la graine de poilu, faire son devoir de Française en donnant des enfants à la patrie. Et, ainsi que le conseillent les rengaines les plus populaires, accepter aussi bien l’enthousiasme du soldat à son retour du front que de ne pas être la seule femme dans sa vie. Prétexte ? Le repeuplement.
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« Te contenter de ça. »
Les mots de [son amie] ressurgissent, douloureusement blessants, douloureusement justes.
« Te contenter de ça. »
Une existence passive, coincée entre une vieille infirme aigrie et un homme dont les exigences sont celles d'un tyran.
« Te contenter de ça. »
Une existence faite de mensonges et de mesquineries, de petites trahisons et d'ennui.
Et encore, nous allons au spectacle. Nous sortons. Quand nous aurons un enfant, il ne me restera même plus cela.
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"J'ai vu , hier, les victimes des derniers raids d'avion .
Encore ne les ai- je pas vues toutes.
Car elles sont mille , dix mille , cent mille ......
Je ne sais combien, je n'ose savoir combien de mille........
Je ne crains pas que la censure me coupe cette prévision alarmiste.......
Vous tremblez?
Il y a de quoi .
Vous trembleriez davantage si vous alliez rue de la Bûcherie, oú l'on examine les enfants pauvres de Paris que les réveils en pleine nuit, les séjours dans les caves, les courses dans les escaliers gelés ont doté de pneumonies, de bronchites aiguës,d'éruptions, de fièvres, d'angines, de tics nerveux..".......

"Les enfants de Pâques " par Colette, L'éclair, 31 mars 1918 ..
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Quand les hommes sont partis, vous avez pris leur place : vous avez dévoilé votre jeu. Vous n'êtes ni frêles ni dépendantes. Et vous êtes aussi compétentes qu'eux. Si j'étais eux, je serais un peu effrayée, tout de même..
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[ avril 1918 ]
Le gouvernement, qui a de plus en plus de mal à justifier le conflit, devient paranoïaque. Nul, pas même les enfants, n'est à l'abri d'une arrestation. [Elle] a lu, dans un article récent, qu'un lycéen de quatorze ans a été emprisonné pour propos défaitistes.
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Me taire est devenu une habitude, un mode de vie. Mon passé m’appartient. C’est un sac, un énorme sac fermé par une corde épaisse. Je ne peux pas le jeter, je ne peux pas l’oublier, mais je peux l’enfouir très profondément dans l’obscurité.
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[ 1912, jeune fille de 17 ans ]
Paris, vue d'Auvers-sur-Oise, c'était une ville de carte postale, une ville d'échappées vertigineuses au sommet de la Tour Eiffel et de bals extravagants. Une ville où tous les rêves étaient possibles. Maintenant, elle lui semble terriblement hostile.
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Noël approche. Pas de permission pour les soldats. Clémence désespère et moi, je respire puisque Robert ne rentre pas à Paris. Ici, on prépare les fêtes avec ferveur : tu ne peux imaginer le nombre de colis bourrés de lainages, chocolats, pipes, tabac et gilets de corps qui partent chaque jour sur le front. Dans tous les journaux, on fait appel au dévouement des mères, épouses et sœurs. Travaillez plus, travaillez jusqu’à tomber d’épuisement, travaillez même si vous n’êtes pas payées, la France et vos hommes vous en seront reconnaissants. Les vitrines des grands magasins regorgent de produits en tous genres destinés aux Poilus et à leurs fils. Et bien sûr, les réclames, dans les journaux, vantent mille et un articles destinés à améliorer l’ordinaire des soldats… Clémence a failli acheter des pilules destinées à fortifier le sang de son mari. Heureusement, Marthe l’en a empêchée ! L’une de ses collègues a envoyé des médicaments du même genre à son fils, et il a été malade pendant une bonne semaine.
Je me sens extérieure à tout cela, même si je participe à l’effort de guerre. Chaque mardi et chaque jeudi, je retrouve Blanche et Odile chez Catherine Villepreux pour un thé caritatif. Imagine une douzaine de bourgeoises vêtues de la façon la plus austère possible, qui tricotent, cousent, des vêtements pour les enfants victimes de la guerre. D’après ce qu’elle nous a expliqué, l’idée lui est venue en lisant l’histoire de Denise, une fillette blessée par une bombe à la fin du mois de septembre. La petite a fait preuve d’un courage exemplaire, malgré sa blessure et a demandé aux secours de ne pas inquiéter sa mère. Les journaux se sont emparés de l’histoire et en ont fait une héroïne nationale. Catherine Villepreux s’est sentie « inspirée ». Sa cause en vaut bien une autre. Georgette, qui vit près du Cirque d’hiver, est de plus en plus effrayée par l’afflux de réfugiés belges. Comment les loger ? Comment les nourrir ? Faut-il leur faire confiance ? Pour Catherine, dont la générosité et l’inspiration ont des limites, la réponse est évidente : on ne peut pas accueillir tout le monde, on ne peut se fier à des étrangers.
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