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Ce récit historique romancé, à chapitres courts, oscillant entre journal intime, celui de Solange, extraits d'articles de journaux de l'époque :----- le Parisien, L'Humanité, le Matin, L'éclair-------lettres poignantes de poilus , courriers des différents protagonistes, avec en toile de fonds , la 1ère guerre mondiale conte les destins entrecroisés de trois femmes : Clémence, Lili et Solange et leur évolution ainsi que celle de personnages secondaires foisonnante , entre 1910 et 1920.

Travailler à l'usine dans des conditions difficiles, nourrir les enfants, soutenir les hommes partis à la guerre, supporter les restrictions, de la simple ouvrière à la petite bourgeoise, s'engager comme infirmière, danser dans les cabarets, toutes les catégories sociales sont représentées, de la putain pour les troupes du front, à la bonne, aux artistes ........
Entre Belle époque, guerre mondiale et années folles, chaque héroïne luttera , à sa manière contre le carcan du silence et des préjugés, les cancans et les non- dits, la violence des hommes,la condition de vie à l'arrière, l'enfermement dans les caves sombres, les restrictions , les blessés, la douleur et l'arrachement du deuil, l'injustice ........
On assiste à la mutation de la société , rien ne sera plus comme avant ..........
On croise les grands noms des artistes de l'époque, Marcel-Proust ou Colette, on lit" La paix chez les Bêtes ", Les trois mousquetaires" de Dumas, Alcools,"Jean - Christophe" de Romain-Rolland, , on va au théâtre voir "La dame aux camélias " .........
C'est un écrit intéressant , vivant , original grâce à la construction alternée entre journal, lettres, presse même si l'écriture est banale .
La guerre a bouleversé le monde, détruit des vies et changé la société........on assiste aussi à la création de nouveaux journaux ...
Surtout , malgré l'angoisse latente, le fanatisme patriotique , la misére et la souffrance de tant de vies perdues, les milliers de morts, les femmes vont lutter , s'organiser sans les hommes, lutter avec courage et détermination , se battre pour leur liberté et leur émancipation !
Amitié , loyauté , liberté ,affranchissement , trois mots clés pour les femmes de ce récit à qui la guerre permet paradoxalement , de résister , avancer et se lancer peu à peu dans une mutation irréversible !
Je ne connais pas l'auteur , je remercie Marylin ,mon amie de la médiathéque qui me l'a proposé.
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Là où tombent les anges, publié à l'occasion du centenaire de la Première guerre mondiale et récompensé par le prix du Jury 2016, est un roman émouvant, touchant très original par sa conception, extraits de journaux, actualités, lettres , journal intime, et surtout par le choix du narrateur.
Là où tombent les anges c'est la guerre à l'arrière des lignes, c'est la vie de ces milliers de femmes qui ont pris le chemin de l'usine, oeuvrer nuit et jour pour fabriquer munitions, vêtements , envoyer des colis. Ces femmes , sorties de l'ombre, ces femmes au foyer telles que les voulaient la société, la gente masculine ..Premiers pas accomplis dans la douleur mais aussi dans la fierté !
Solange est une jeune fille montée à Paris à 17 ans. Elle a fui un père alcoolique que l'ivresse rend fou furieux, elle a sauvé sa peau! Petite midinette, elle s'est étourdie dans les bals et les bras de ses amoureux mais elle s'est finalement posée dans ceux d'un banquier Robert Maximilien, elle va connaitre la sécurité et le confort d'une vie bourgeoise . Malgré les mises en garde de ses amies Lili, Marthe et Clémence elle accepte le mariage à charge pour elle de s'occuper d'Emma la tante acariâtre De Robert. Adieu liberté et indépendance. Robert est un despote, jaloux , ombrageux , manipulateur.... La guerre éclate...
Charlotte Bousquet sait donner du rythme à son récit. Les chapitres s'enchainent. Les lettres venues du front laissent transparaitre le calvaire vécu par les Poilus. Les journées de nos parisiennes nous racontent le quotidien de ces femmes, mises à la tâche, le plus souvent exploitées, mal -payées. L'angoisse les mine, les nouvelles de leurs proches partis au front se font rares, la mort plane, il leur faut subvenir à leurs besoins et souvent à ceux de leur progéniture. Solange nous ouvre les portes de milieux différents, celui des ouvrières qui fabriquent les armes de guerre souvent au risque de leur vie , celui de la bourgeoisie bien pensante qui relaie les discours du gouvernement, celui d'un monde artistique, où l'on aspire à une liberté intellectuelle et à une vie sexuelle plus épanouie...
Un roman que j'ai lu, que dis-je que j'ai dévoré.,une lecture aussi plaisante qu'instructive.
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Maltraitée par un père tyrannique et violent, Solange quitte Auvers-sur-Oise en 1912, à dix-sept ans, pour rejoindre Lili, son amie d'enfance devenue artiste à Paris. Solange n'a ni son talent ni son audace, elle sera 'cousette', puis se mariera par confort. Arrive la guerre, les hommes partent, les femmes restent à l'arrière, s'autonomisent, assurent les travaux agricoles, conduisent des bus, participent à l'effort de guerre en travaillant dans les usines d'armement. Certaines vivent dans la terreur que leur chéri se fasse tuer, d'autres savourent cette liberté nouvelle - entre deux permissions de l'époux maudit. Elles se rapprochent, deviennent solidaires, tombent amoureuses...

Le ton est un peu désuet et mièvre. C'est peut-être voulu pour mieux rendre compte de l'ambiance d'alors et de l'état d'esprit de la naïve Solange ?
Malgré tout, ce roman est agréable à lire, et nous en apprend beaucoup sur la première guerre mondiale à l'arrière et sur la condition féminine au début du XXe siècle (liberté et précarité vs liens du mariage et confort matériel).

Lire plutôt et/ou aussi :
- 'Maisie Dobbs' de Jacqueline Winspear, sur les gueules cassées ;
- 'Chien Loup' de Serge Joncour, pour la Première guerre mondiale du côté des civils.
Voir les tableaux d'Otto Dix, pour la déchéance des hommes revenus des tranchées blessés dans leur chair et leur âme.
___

[ PS : fréquentes erreurs de conjugaison pour la première personne du singulier au conditionnel - confusion avec le futur ]
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Très agréablement surprise par la qualité de ce roman jeunesse !!
Le sujet de la guerre n'est pas ma tasse de thé, le résumé ne m'emballait pas plus que ça, je craignais de lire du « convenu » et « déjà lu » … or il n'en est rien !

Certes le fond est bien la Première guerre Mondiale puisque le récit s'étend de 1912 à 1920. Toutefois l'auteur ne propose pas uniquement de narrer la dure vie dans les Tranchées : si l'atrocité en est perçue via les lettres et autres écrits reçus par les femmes des Poilus, c'est bel et bien la vie de ces femmes restées en ville qui est ici racontée avec précision et détail. En effet cette Guerre fut longue et douloureuse pour toute la population : privation, peur pour un fils, un père, un mari envoyé au Front, obligation de travailler, exploitation des patrons qui paient un salaire de misère, augmentation des loyers et des denrées, dénonciations et censure, mensonges politiques, vérité camouflée, injustices… la liste est longue !
J'ai aimé la façon qu'a choisi Charlotte Bousquet de tisser son intrigue entre récit à la troisième personne, journal intime de sa protagoniste à la première personne, les différents courriers échangés entre différents personnages, les extraits des journaux de l'époque, des citations d'auteurs de l'époque également. le lecteur a ainsi un panel d'idées et de points de vue qui se confrontent, s'opposent ou se rapprochent. C'est très intéressant et c'est sans doute ce qui m'a plu. Nous n'avons pas là « un seul son de cloche », bien au contraire. Chaque lecteur peut prendre parti selon ce qui lui convient.
Sans doute, le fil directeur est-il la condition féminine de l'époque car il est vrai que la plupart des personnages sont des femmes, et qu'elles vivent toutes sortes d'expériences de vie. Nous découvrons le travail des munitionnettes, les infirmières ou chanteuses sur le front pour aider les soldats, les marraines de guerre, les premières femmes travaillant dans le métro ou encore à l'ouvroir.
J'ai aimé que le récit se déroule à Paris, en partie dans un milieu aisé où l'on reçoit les artistes dans son salon. Nous croisons ainsi Marcel Proust, y lisons Colette, Conan Doyle, Jack London, évoquons Paul Poiret ou encore l'engagée Hélène Brion. de nombreux films sont cités. C'est toute la vie culturelle qui transparait.

Ce roman est une véritable fresque historique du Paris des années 10 à 20. Fort bien écrit du reste et très documenté ce qui ne gâche rien…n'est-ce pas ?
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A dix-sept ans, Solange fuit son père violent et va à Paris rejoindre son amie Lili.
De l'été 1912 à l'hiver 1920 elle nouera des amitiés, connaîtra un premier amour puis se mariera à un homme qu'elle n'aime pas, violent comme son père.
Voilà un livre comme j'ai l'impression d'en avoir lu des tas à mes débuts de lectrice (fort lointains les débuts!)
Ici, au récit même se joignent des échanges épistolaires, des extraits de journaux.
Je me suis quand même laissé prendre à la vie de Solange et de ses amies.
Mais ça ne m'a pas apporté grand chose non plus.
Les amours malheureuses, les horreurs de la grande guerre, la solidarité entre femmes …..
que des choses déjà vues, déjà lues.
Le style est correct mais pas exceptionnel.
Tout cela manque un peu de punch, de relief, d'originalité et de caractère.
Le titre lui-même est un peu trop bateau.
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J'ai beaucoup aimé ce livre jeunesse mais qui convient aussi parfaitement aux adultes, c'est un excellent roman historique et je ne suis pas passée loin du coup de coeur.

Solange, seize ans habite Auvers sur Oise, son père est alcoolique et très violent. Elle ressemble à sa mère qui l'a abandonné (on comprend pourquoi!) et le père se venge sur sa fille. Un jour qu'il s'est montré encore pire que d'habitude, Solange décide de s'enfuir à Paris pour rejoindre son amie Lilly. Celle-ci se produit dans un cabaret et se montre très délurée. Solange reste sage et trouve un emploi dans un atelier de couture, les journées sont longues, le salaire bien maigre, mais elle est heureuse, découvre la vie parisienne, le cinéma, le théâtre et même un premier amour avec Aurélien, un étudiant en droit. Ils vivent l'instant présent, le jeune homme ne lui promet rien et elle craint de le perdre, ce qui ne manque pas d'arriver. Elle rencontre ensuite Robert, un banquier qui lui propose le confort matériel pour s'occuper de sa vieille tante, puis le mariage. Solange se sent en sécurité avec lui même si elle ne l'aime pas et accepte, malgré les mises en garde de Lilly qui a compris sa vraie nature. Ils se marient fin 1912, Solange devient une bourgeoise, elle a de l'argent, mais subit de nombreuses brimades De Robert et de Tante Emma.

Nous suivons la vie des deux filles ainsi que de leurs amies Marthe et Clémence, puis plus tard des nouvelles amies de Solange de 1912 à 1920. Lilly est une artiste de cabaret, les deux autres sont ouvrières dans des ateliers de couture. Elles restent liées tout au long de la guerre, Solange est consciente d'être une privilégiée, alors que Clémence connaîtra la misère des usines de munitions, par contre son mari l'aime.

Ce livre est très bien documenté, il mêle histoire et roman. On y rencontre des personnages importants de l'époque comme Marcel Proust, chaque chapitre, plutôt court, commence par la citation d'un article de journaux, d'une chanson, d'une lettre de poilus ou autre texte contemporain. le contexte est vraiment très bien posé et développé. On suit le destin de ces femmes de différents milieux, en particulier durant la guerre qui marque la fin d'un monde et le début du monde « moderne ». Cette pluralité sociologique est particulièrement intéressante, l'auteure écrit d'un point de vue féministe pour nous conter comment ces héroïnes vont conquérir leur liberté, chacune à leur manière. La violence est ce qui caractérise le plus la condition féminine au début du vingtième siècle, les filles sont soumises à l'autorité de leur père, les femmes de leur mari et les plus pauvres à celle de leurs patrons qui ne font pas dans la dentelle. Les femmes sont soumises, écrasées et on ne leur demande pas leur avis. Lilly et Solange commencent par fuir leurs pères et découvrent une vie plus libre à Paris, mais Solange voit rapidement son côté un peu illusoire au vu des contraintes économiques qui les écrasent : Que deviendra Lilly lorsqu'elle aura perdu la fraîcheur de sa jeunesse ? Elle préfère donc se mettre sous le joug De Robert qui l'écrasera et la dominera, lui interdisant de voir ses amies, et après la guerre se révèlera du même tonneau que son père, seulement à ce moment elle ne sera plus une jeune fille craintive et saura se défendre. Clémence épousera Pierre un instituteur qui fait contrepoids à ces hommes dominateurs, un homme très moderne qui aime vraiment sa femme et lui ouvrira les portes de la culture malgré leur pauvreté.

Du point de vue sociétal, la guerre marque aussi la fin du dix-neuvième siècle, les hommes partis sur le front, les femmes doivent les remplacer dans les usines militaires ou pour conduire les trams et les métros. En 1919, elles refusent de reprendre leur place au foyer, c'est le début de la lutte pour leur émancipation. le roman nous raconte la vie des Parisiens durant cette période, même si les hommes donnent des nouvelles du front, surtout Pierre, le mari de Clémence. Si la société et les femmes évoluent beaucoup durant cette période, les hommes reviendront traumatisés, mutilés et souvent alcooliques et très violents comme Robert.

Solange et Tante Emma sont les deux personnages principaux, elles sont très attachantes, même la tante qui révèlera à sa protégée le pourquoi de son attitude hostile du début et les raisons de sa tolérance envers la tyrannie de son neveu, dont elle souffre aussi. Leur psychologie est très élaborée et réaliste. L'évolution de la jeune fille est particulièrement intéressante. Elle s'ouvrira au monde et lorsque Robert se révèlera être une copie du père, elle aura les moyens de ne plus être une victime. Pierre est aussi un personnage très attachant, mais malheureusement peu réaliste : En effet les horreurs de la guerre, si bien décrites dans ses lettres semblent lui glisser dessus comme de l'eau sur les plumes d'un canard, sa pureté n'en sera pas altérée, ce qui est peu vraisemblable. le courrier envoyé du front, surtout les lettres de Pierre est aussi peu réaliste, la censure veillait à ce que la vérité des combats et des exécutions sommaires de « déserteurs » ne parviennent pas à l'arrière. La propagande du gouvernement est bien présente dans le roman, qui montre que les civils n'en croyaient plus un mot après un ou deux ans de guerre. Après le conflit, la société met une nouvelle fois la pression sur les femmes pour les obliger à accepter les handicaps physiques et ou psychiques de leurs maris, on ne quitte pas un héros, même s'il est devenu alcoolique, violent et n'a plus figure humaine, une nouvelle violence faite aux femmes par cette société patriarcale, qui sera heureusement vite ébranlée.

Un très beau roman que je recommande chaleureusement.
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Malgré les bonnes critiques que je lisais sur la toile, je ne pensais pas que j'accrocherais autant à ce roman. C'est un véritable coup de coeur ! le récit m'a fait l'effet d'une claque : il m'a émue, bouleversée et révoltée. L'auteure ne se concentre pas uniquement sur Solange, l'héroïne, mais sur tout un groupe de femmes issues de milieux sociaux différents et qui dissimulent des plaies derrière des sourires. Ces femmes, auxquelles je me suis attachée, m'ont énormément touchée. Chacune a une personnalité intéressante, si bien que je ne saurais dire laquelle j'ai préféré. J'ai été admirative du trio principal : il y a la belle Lili au caractère explosif qui aime écouter son coeur et ses passions du moment, la douce Clémence qui va trouver l'amour en ignorant que ce dernier irait au front ainsi que l'altruiste Solange qui va, peu à peu, apprendre à s'affirmer. Il y a également cette vieille tante qui se révèle peu à peu au fil des pages…

Son mari est réellement un personnage exécrable. Je ne sais pas s'il est possible d'apprécier un tel homme, même avec du recul. Avec brio, Charlotte Bousquet a réussi à me faire ressentir de la haine et du dégoût. En lisant la quatrième de couverture, je ne pensais pas rencontrer un tel protagoniste aussi jaloux, soupçonneux, possessif, violent et cruel. Même une fois dans les tranchées, il a encore la main mise sur son foyer. Il contrôle tout… Prive aussi bien sa tante que sa femme de leurs libertés… Impose ses caprices par la force… Ainsi, les scènes de violence conjugales et de viols m'ont fait serrer les dents. J'ai ressenti beaucoup de peine pour cette jeune femme soumise qui est prisonnière de son statut et de ses obligations.

L'auteure a réussi à me captiver non seulement avec son récit mais également avec sa façon de narrer : on alterne entre des échanges épistolaires (lettres entre les trois amies, courriers des soldats à leur femme, etc.), extraits de journaux d'époque, passages du journal intime de Solange et simple récit. le mélange fonctionne à merveille. Cela permet d'avoir un oeil sur tous les protagonistes et de voir les liens se créer ou pérenniser. J'ai réellement eu l'impression de me trouver face à des personnes réelles. Charlotte Bousquet a su rendre sa fiction très crédible ! Ces portraits de femmes sonnent tellement juste !

J'aime beaucoup les récits abordant la Première ou la Seconde Guerre mondiale, néanmoins celui-ci a réussi à me faire découvrir une autre facette de cette période que j'avais assez peu lue : la vie des Femmes à Paris, pendant que les Hommes sont au front. Cela me changeait des ouvrages se déroulant au coeur de la Guerre, sous les déflagrations et les tirs incessants. J'ai également été intéressée par d'autres types de personnes que l'on ne voit pas dans toutes les oeuvres : les marraines de guerre, les « putains » des soldats, les musiciens et autres artistes d'époque, …

C'est un ouvrage riche en informations qui a autant sa place dans les rayons adultes qu'adolescents. Les thèmes abordés m'ont beaucoup plu et les personnages ont non seulement su me convaincre, mais également me faire ressentir un panel d'émotions. À découvrir sans hésiter !

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Solange quitte son village natal pour fuir un père tyrannique et violent. Nous sommes en 1912. Elle a 17 ans. Elle va retrouver son amie Lili, artiste qui se produit sur scène. Les évènements mondains s'enchaînent, elle semble vivre les jours les plus heureux de son existence. Elle fera même la connaissance de Patrick, fou amoureux d'elle. Faisant le choix de la sécurité, Solange va l'épouser. Mais il devient de plus en plus contrôlant et violent. Heureusement pour elle, la Grande Guerre arrive. Il part au front, laissant enfin de l'air à Solange. La vie s'organise. Les femmes sont très actives, s'émancipent, deviennent libres. Et Solange prie. Elle prie que Patrick ne revienne jamais du front. Afin qu'elle vive ce qu'elle est en réalité, cette part d'elle qui était restée bien cachée au fond d'elle. Une femme qui aime une femme. Un beau roman sur l'émancipation, qui parle du pouvoir des femmes. Des personnages bien construits. Je me suis prise rapidement d'affection pour Solange. Mais quelques fois, le roman est larmoyant et un peu répétitif. Pas assez pour gâcher la lecture, mais quand même… Une belle lecture, ancrée dans une époque que je n'ai pas assez lue, soit la Première guerre mondiale.
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Une lecture passionnante et distanciée à la fois. Je m'explique :
Charlotte Bousquet nous décrit avec réalisme et détails le Paris de la première guerre, la vie à l'arrière, celle des femmes, des anciens, des invalides. Pas d'insistance sur les aspects dramatiques, mais une vue comme peut la ressentir une femme lambda de cette époque.
D'un autre côté, au départ il est difficile d'entrer en empathie avec les personnages, surtout Solange, l'héroïne. Elle garde une distance, elle se protège. Cela crée une barrière invisible avec le lecteur, mais est totalement justifié par ce qu'à pû vivre ce personnage. Battue, dans la nécessité quotidienne de survivre, en faire un personnage plus léger, plus riant m'aurait paru artificiel.
Heureusement, on a les personnages secondaires pour la légèreté apparente (Lili) ou l'affection débordante (Clémence). On s'attache à chacun d'eux, à sa façon, on s'agace de leurs travers.
La fin me paraît un peu précipitée. Mais l'auteur avait entamé beaucoup de travail dans son écriture. Et comme elle l'avoue elle-même, elle a failli ne pas aller au bout du projet. Il fallait réussir à s'en sortir avec les destins de ses héroïnes. Elle s'en est sorti. Un peu rapidement peut-être, mais c'est l'accélération de l'histoire, le rythme des vies qui veut ça.
Un roman ado, oui sûrement, mais pas que.
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Trajectoires de femmes pendant la guerre de 14-18. Solange se réfugie à Paris afin d'échapper à la violence de son père. Moins entreprenante que son amie Lili, elle ne cherche pas à monter sur scène mais se réfugie dans un atelier de couture où elle rencontre Clémence.

Le hasard l'amène à fréquenter Robert, un banquier, qu'elle va accepter d'épouser, se privant ainsi de sa liberté. Son rôle se limite à escorter son époux lors de ses sorties et de veiller sur sa vieille tante aigrie éprise de musique.

Mais la guerre éclate et envoie tous les hommes sur le front, redistribuant les cartes et les rôles, elle chamboule les vies et remodèle une société nouvelle. Solange, en l'absence de Robert, reprend goût à l'existence et devient par ses écrits un porte parole de la voix des femmes...

Magnifiques portraits de femmes entrecroisés d'articles sur l'époque et de lettres des protagonistes. le choix de suivre trois femmes offre un livre rare et vrai sur leurs vécus, leurs espoirs et leurs luttes.

Charlotte Bousquet nous plonge dans des milieux très différents, de la simple ouvrière à l'aristocrate en passant par la petite bourgeoise, comme pour mieux montrer que leur combat traverse les strates de la société.

Cela lui permet aussi de faire foisonner à l'intérieur de ce roman un nombre important de références littéraires mais aussi musicales. On s'amuse à redécouvrir avec les personnages les ouvrages qui évoquent souvent le voyage, la fuite et l'ailleurs.

Ils représentent en quelque sorte le seul échappatoire de leur vie misérable ou rachitique. Mais c'est bien la vie quotidienne qui est ainsi mise en avant par contraste. On aime, on tremble, on s'inquiète avec les héroïnes.

En plus des trois personnages principaux, une multitude de figures sont esquissées de la putain pour les troupes du front, à la bonne de famille en passant par les artistes... L'auteur dresse un panorama complet de ce que pouvait être une femme en 14-18.

A lire absolument !

Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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