Il faut se laisser entraîner dans l'univers loufoque de Pierre Bouvart.
Ses «
Contes d'un mangeur de poules » regroupent des textes courts, variés, d'une belle qualité littéraire, sur lesquels souffle un esprit indéniablement libertaire. Monsieur Bouvart est un espiègle, un doux impertinent, un provocateur goguenard qui, par exemple, se joue honteusement des lois, des tribunaux, d'une justice à plusieurs vitesses sans embrayage. Il peut aussi se prendre pour Dieu foirant sa création, s'amuser à imaginer un méga-suicide collectif sur notre bonne vieille Terre, mais je n'en dirai pas plus car je ne veux spolier personne(surtout pas l'auteur que ça ne fera pas s'poiler…)
Ces « détours en Absurdie » comme il les appelle, sont autant de réussites. Et que dire de ce dialogue permanent qu'il entretient avec son lecteur ? Monsieur Bouvart s'autorise à l'interpeller, à le gourmander, à le cornaquer, à le rudoyer même… Gonflé le mec ! Mais le résultat conforte l'efficacité de l'ensemble.
J'ai beaucoup apprécié la nouvelle « C'était écrit », plaisant récit d'un départ en vacances très moyennement réussi. Il m'arrive rarement de lire une histoire en gardant un sourire ravi du début à la fin et ici, ce fut le cas. Car, quand
Pierre Bouvart met le doigt sur nos petits travers quotidiens, on s'y retrouve et on rit de soi-même.
Les autres nouvelles sont aussi intéressantes, le style est recherché, agréable et fluide. Il est certain que ces contes se prêtent parfaitement à une lecture à voix haute, à un travail théâtral.
J'ai aussi appris au détour d'une page l'existence « d'auxiliaires de vit » qui peuvent avoir un rôle social non négligeable. Lequel ? Découvrez-le toutes affaires cessantes dans ce joli recueil !