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Elisabeth Suetsugu (Traducteur)
EAN : 9782809716429
172 pages
Editions Philippe Picquier (06/10/2023)
3.64/5   22 notes
Résumé :
Toutes les histoires de Kawakami sont d’amour, et chacune est une petite sonate qui nous entraîne dans sa musique douce-amère. En vérité très douce, nimbée parfois de mélancolie car il arrive que l’amour nous blesse au cœur, parfois drôle, malicieuse, elle pétille et se laisse chavirer de tendresse, emporter par une touche d’étrangeté.
Dans chacune de ces histoires, c’est la voix d’une femme qu’on entend. L’une s’éprend d’un réfugié qui s’est bâti une cabane ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
De Kawakami Hiromi, j'ai depuis longtemps en attente de lecture son roman-phare, Les années douces, ainsi que le vent qui va, le vent qui vient. Les éditions Picquier ont publié il y a quelques semaines un recueil de nouvelles d'elle, le premier en France, ce qui a éveillé ma curiosité et mon envie de découvrir cette auteure japonaise reconnue au Japon.
Ce livre de 170 pages écrit en assez gros caractères comportant pas moins de 16 nouvelles m'a au premier abord inquiété, surtout lorsqu'un discret sous-titre indique « Petites histoires amoureuses »… Je craignais une énième publication feel-good. Mais dès les premiers textes, j'ai compris que le plaisir de lecture serait bien là.

Ces textes sont des instantanés de vie qui visitent les plis et replis de l'amour sous toutes les coutures. La narratrice est toujours une femme, âgée disons de 20 à 30 ans, presque toujours célibataire, qui va ressentir le sentiment amoureux, peut-être passer à côté, sans pour autant verser une larme. C'est là toute la force de l'âme japonaise. Qu'une déception arrive ou simplement qu'une vague nostalgie commence à poindre, la conscience de l'impermanence des choses et de l'inexorable fuite du temps vient apaiser. Les choses sont comme cela, voilà tout, il faut les accepter dans la sérénité, nous n'y pouvons rien.

Il est ici question d'amour avec écart d'âge important dans le couple, de poly-amour, d'amour par-delà la mort, d'amour de jeunesse, d'amour pour un réfugié, pour un homme pas libre, pour son fils homosexuel, pour sa grand-mère. C'est l'amour sans engagement, sans attache, l'amour nomade qu'on découvre au coin de la rue, sans calcul et sans bagages, celui qui n'a besoin de s'encombrer de rien, pas même du souvenir des traits de l'être aimé, qu'on a à peine connu, et qu'on ne reverra jamais. Même le souvenir s'estompe dans une brume cotonneuse, sans tristesse. Demeure parfois un objet, une clé, un stylo, comme ultime mémo.
Enfin parfois, si, les larmes coulent à flots ! Les réactions sont un peu puériles, comme dans ce récit où notre narratrice, Kanade, est une capricieuse « adulescente ». Elle a perdu son copain parce qu'elle a été infidèle, mais les hommes sont faibles et sont comme des pantins, aux dires de Monsieur Kurahashi, ce vieux pâtissier qui ramasse tous les jours avec ses pinces les mégots du parc où elle a ses habitudes et vient lui causer franc, ce qu'elle aime bien. le vieux bougre qui supporte sa femme et lâche qu'il aimerait mieux avoir un chien lui souhaite pourtant le retour de son copain Ryôsuke et de se marier (« Les pinces »). Car c'est la grande affaire, l'amour, le couple, ce couple idéal introuvable, quand il est si difficile de se fixer, et de parvenir à une compréhension mutuelle avec l'autre sexe. Et puis un jour, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, vous avez la bride, et cela dure sans même s'en rendre compte…
Le style de Kawakami est simple, sobre, assez minimaliste, fait de phrases souvent courtes, de dialogues légers et anodins, du moins en apparence.

L'atmosphère est à la tendre rudesse, à une forme d'autodérision et d'humour subtils aussi. Indépendance, sentiment de ne pas pouvoir faire confiance aux hommes, regard des proches qui cherchent toujours à vous marier jeune, approche malaisée de la sexualité, l'auteure porte un regard mi-amusé mi-critique sur la société japonaise.

Au terme de ces courts textes bien ancrés dans le quotidien, qui relatent les petits riens de la vie, on se dit qu'il n'y a pas besoin de s'inquiéter pour si peu, tout cela n'est pas bien important ni grave, demain est un autre jour, et nous sommes si peu de choses dans l'univers…

L'adresse de Kawakami est d'utiliser systématiquement le même profil de narratrice (peut-être un double d'elle-même plus jeune ?) pour jouer toutes ces saynètes. Son habileté, c'est de tisser un joli fil continu de récits en récits, qui pourrait presque former une trame de roman autour de l'héroïne : elle aimerait bien tomber amoureuse, mais rencontre toujours un grain de sable qui enraye le projet ou la relation. En fait d'Amour grande cause, elle ne vit que des amourettes ! Et, surprise, le dernier texte enchaîne réellement avec le précédent, qu'il vient éclairer du point de vue de l'autre personnage féminin, dont les sentiments pour son amie sont ambivalents, amitié certes, mais aussi jalouse de sa réussite sentimentale alors qu'elle ne cherchait rien.

L'ensemble est frais, léger, on se surprend à enchaîner les récits sans avoir envie de s'arrêter, sans lassitude devant ces variations sur les joies et déboires du sentiment amoureux. Sans constituer un bijou absolu, ce recueil est pour moi une agréable surprise.
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Le texte explore l'anticipation de la lecture des oeuvres de Kawakami Hiromi, en particulier "Les années douces", et l'introduction récente en France d'un recueil de ses nouvelles. Bien que l'on puisse craindre que ce recueil intitulé "Petites histoires amoureuses" soit trop conventionnel, on découvre finalement qu'elles sont de nature et thèmes variés

Les histoires offrent des instantanés de vie explorant diverses facettes de l'amour, avec une narratrice souvent une femme célibataire de 20 à 30 ans. L'expérience du sentiment amoureux sans larmes reflète la tranquillité face à l'éphémère, une caractéristique de l'âme japonaise confrontée à l'impermanence et à l'écoulement du temps.

Les nouvelles explorent des thèmes variés tels que l'amour avec une différence d'âge, le polyamour, l'amour au-delà de la mort, mettant en avant un amour sans engagement ni attaches, éphémère et nomade. Les souvenirs des êtres aimés s'estompent rapidement, parfois remplacés par des objets symboliques.

Malgré des moments de larmes, les réactions peuvent sembler puériles. L'auteur souligne l'importance de l'amour et du couple, décrivant la difficulté d'établir des relations stables et d'atteindre une compréhension mutuelle entre les sexes. le style de Kawakami est décrit comme simple, sobre, voire minimaliste, avec des atmosphères mêlant tendre rudesse, autodérision et humour subtil. L'observation de la société japonaise par l'auteure, marquée par un regard mi-amusé mi-critique, aborde des thèmes tels que l'indépendance, la méfiance envers les hommes, le désir des proches de marier les jeunes, et la complexité de l'approche de la sexualité.
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles montrant des épisodes de la vie sentimentale de femmes japonaises. C'est écrit avec élégance et c'est assez sympathique avec des personnages un peu décalés et attachants. Cela se lit très bien car les histoires font chacune environ dix pages seulement. Bien sûr c'est très japonais dans le style et dans les histoires. Une lecture agréable donc, même si je préfère Yoko Ogawa dans le genre.
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« "Tu compteras toujours pour moi ", a déclaré Taneda.

J'ai murmuré une vague approbation. Mais intérieurement, je me répétais : "C'est ça, ouais, tu parles ! Depuis quand un garçon est capable de prendre vraiment soin d'une fille ? "»

Hiromi Kawakami nous conte la complexité des relations amoureuses hétérosexuelles et les difficultés que les deux genres rencontrent pour se comprendre.

Un recueil magnifique, d'une finesse incomparable, en totale résonance avec Les 10 amours de Nishino de la même autrice.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quand je suis tombée amoureuse pour la première fois depuis longtemps, j'allais sur mes quarante ans.
Ça craint ! ai-je tout de suite pensé.
C'était mon premier amour. Enfin, non, mais quand on tombe amoureux, on commet toujours l'erreur de s'imaginer que c'est la première fois. Seulement cette fois, c'était vrai. p173
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Le japonais est une langue bien pratique. Ni tu, ni vous, ni prénom, ni nom, rien n'entrave la possibilité d'entamer la conversation.
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«Tu compteras toujours pour moi», a déclaré
Taneda. J'ai murmuré une vague approbation. Mais intérieurement, je me répétais: « C'est ça, ouais, tu parles! Depuis quand un garçon est capable de prendre vraiment soin d'une fille? » p.67
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Depuis, Ibuki s'est encore dégarni. Et moi, je l'aime bien comme ça. p.167
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Vidéo de Hiromi Kawakami

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Payot - Marque Page - Hiromi Kawakami - Les dix amours de Nishino.
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