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Citations sur Oeuvres complètes (23)

On n'a pas à être sévère avec ce qui décline. On n'en veut pas aux vieux malades d'être vieux et malades, mais le moment venu, avec quel soulagement on s'en éloigne. (P. 302)
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Préface de Christine Jordis page 12:
"Au bout du compte, vidé de soi-même par la marche et l'épuisement on est fin prêts. Prêts à accueillir en soi le surgissement de la réalité, qui tout le temps se tenait là, à nos côté, mais enfouie, distante, lointaine, si bien qu'on ne la voyait pas, occupés comme nous l'étions de nous-même, de nos soucis et de nos obsessions, de notre petit enfer intérieur, lancés à la poursuite d'une image de soi ou d'un statut social - toutes choses qui nous agitent démesurément au point que nous en oublions d'exister. Si Nicolas Bouvier avait un reproche à formuler, c'est que nos sociétés mettent toujours en avant le "faire", alors "qu'être" au monde est en soi une occupation tout à fait valable, peut-être la plus difficile, et certainement la plus importante."
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Sans cet apprentissage de l'état nomade, je n'aurais peut-être rien écrit. Si je l'ai fait, c'était pour sauver de l'oubli ce nuage laineux que j'avais vu haler son ombre sur un flanc de montagne, le chant ébouriffé d'un coq, un rai de soleil sur un samovar, une strophe égrenée par un derviche à l'ombre d'un camion en panne ou ce panache de fumée au dessus d'un volcan javanais.
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La lecture, pas plus que le voyage, n'est une activité gratuite ou innocente. Certains livres vous rendent un entrain de vivre ou d'écrire qu'on craignait d'avoir perdu; d'autres vous agressent (...) Il y a enfin ceux (souvent de brefs recueils de poèmes) où le tragicomique et la gravité absolue de l'existence sont posés sur la table comme une "main de poker", dans une évidence si implacable qu'on les referme avec un mélange de terreur et de gratitude, en se disant "pas un mot de plus". Et pendant quelques jours, on se retrouve interdit de lecture, passant et repassant dans son coeur quelques lignes ou quelques vers qui, par une alchimie qui nous échappe, transforment le plus obscur chagrin, charbon arraché à mains nues au fond de la mine, en cristal.
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Nous avions deux ans devant nous et de l'argent pour quatre mois. Le programme était vague, mais dans de pareilles affaires, l'essentiel est de partir. [...] Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui nous pousse. [...] Le voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. (p. 79)
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Je suis devenu photographe par désespoir et portraitiste par accident.
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« On n'a pas à être sévère avec ce qui décline. On n'en veut pas aux vieux malades d'être vieux et malades, mais, le moment venu, avec quel soulagement on s'en éloigne. » (à propos de l'Iran de 1954, p. 302)
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Ces grandes terres, ces odeurs remuantes, le sentiment d'avoir encore devant soi ses meilleures années multiplient le plaisir de vivre comme le fait l'amour. (p. 150)
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leçon de choses

La nuit bouge
elle bat des ailes au fond du pré
dans le vert qui vire
une corneille brille comme anthracite
Encore une goutte de lumière
pour chaque noix aux noyers
pour le chapeau clair des coprins
éclos dans la nuit
leur invraisemblable candeur
contre tout ce noir qui se prend
et tire à lui les couleurs

Bascule de l'ombre
Instant fragile, menace de cet automne
où nous pourrions bien quitter sans crier gare
ce logis piteux et mal aimé du corps
le laissant seul à négocier nos redditions
face à l'inexorable gravité de l'existence
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L'unique objet de ces quelques lignes est de payer une dette. Une dette très ancienne. J'avais vingt-deux ans lorsque je suis tombé, dans un supplément littéraire du Journal de Genève, sur un texte de Holan, traduit par le journaliste et philologue Armand Gaspard. C'était le magnifique poème "Il y a " :
"Il y a le destin , et tout ce qui ne tremble pas en lui n’est pas solide. »
Inutile de dire que la vie n’étant que tremblement, de terreur ou de plaisir, ce qui ne tremble pas ne m’intéresse pas le moins du monde. (p. 883)
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