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Éliane Bouvier (Directeur de publication)Christine Jordis (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070770946
1428 pages
Gallimard (17/06/2004)
4.48/5   111 notes
Résumé :
A quel envoûtement obéit un jeune Suisse bien né, sur le berceau duquel les fées se sont penchées, pour " prendre la route " à 24 ans, ses diplômes en poche, en Flat Topolino, mais sans un sou vaillant et pour un aller simple ? Il est décidé à en découdre. Avec lui-même, avec la vie et avec l'écriture. De la Yougoslavie au Japon, c'est dur, mais c'est cette dureté qu'il recherche : la descente en soi qui peut être illumination ou descente aux enfers, l'intensité de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est écrit en quatrième de couverture : 1428 pages et 252 illustrations…
Tout Nicolas Bouvier en 1 kilo…
Pour ceux qui n'ont pas encore compris pourquoi ma librairie préférée à Palais se nomme l'usage du monde, pour ceux qui n'ont pas encore lu Chronique japonaise ou le Journal d'Aran, voici un ouvrage à s'offrir ou à se faire offrir… On y retrouve les dessins en noir et blanc de Thierry Vernet, des photos de ces voyages, d'Eliane et de leurs enfants.

Suite sur urbanbike :
http://www.urbanbike.com/index.php/site/oeuvres-de-nicolas-bouvier-ecrivain-voyageur/
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J'ai dévoré ou plutôt dégusté sur une période de plusieurs mois tous les livres de cette brique de 1400 pages, entrecoupé d'autres lectures, histoire de varier. C'est encore une fois grâce à une référence de David Lebreton que j'ai découvert ce suisse écrivain, photographe, iconographe et surtout grand voyageur peut-être trop peu connu ?
J'ai tout de suite bien accroché avec sa prose un peu poétique et pleine d'intelligence. Son premier et peut-être plus long opus "L'usage du monde" raconte son périple en Fiat Topolino de 1953 à 1956 de Zagreb jusqu'en Inde. Il ira par la suite se perdre à Ceylan où il finira par s'extraire de cette ambiance noire. pour naviguer vers le Japon. Il s'établira là bas pendant plus de 3 ans avec quelques incursions en Corée du Sud et ne Chine où il enchainera les petits boulots. de retour en Suisse où son travail d'iconographe lui prendre du temps, il se rendra après en Irlande et les Iles d'Aran, les Hébrides, l'Ecosse pour terminer son tour du monde dans l'Ouest américain. Les publications littéraires se succèdent avec "La descente de l'Inde", "Chronique japonaise" puis le Poisson-scorpion" plus caustique rédigé rongé par les maladie dans les vapeurs d'alcool. Il s'essaiera même à la poésie avec "Le dehors et le dedans".
Suivront des récits plus courts " Voyage dans les Lowlands", "Journal d'Aran et d'autres lieux". Son travail de recherche d'images le conduira à publier "L'art populaire en Suisse", "Histoire d'une image", "Le Hibou et la baleine" puis de très courts récits plus intimes autobiographique " La chambre rouge" et "La guerre à huit ans". Cet impressionnant recueil termine par "Routes et déroutes", un entretien avec Irène Lichtenstein-Fall.
Un condensé d'une époque pas encore rongée par le tourisme de masse qui donne a postériori l'envie de partir à la découverte du Monde.
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Quelle oeuvre !
Sa lecture m'a accompagnée tout au long de cette année 2012, entrecoupée de nombreux autres livres. Il faut dire que l'oeuvre de Nicolas Bouvier est magnifiquement dense, la beauté de la langue se mêle à l'interêt du fond. Tous ces voyages, entre témoignage éthnologique et conte moderne, sont un hymne à la vie et ces textes, un hymne à la littérature.
J'ai adoré ! Nicolas Bouvier est désormais un de mes auteurs cultes.
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Le poisson scorpion est mon préféré !
Le lieu, l'ambiance, la chaleur, m'ont complètement imprégnée... les sons, les odeurs, la lumière... tout est encore présent dans mes yeux !
... sa maladie, sa fatigue au climat, sa soif, son harassement, ses efforts, sont passés directement en intraveineuse.
C'est un livre hautement sensoriel !
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En plus de tous les principaux livres et textes divers , cette énorme somme ( 1428 pages) propose une biographie très complète de l'auteur .
On découvre également , grâce à ce livre que Bouvier ne fut pas simplement un écrivain voyageur , mais qu'il vécut ou plutôt survécut surtout à titre d'iconographe , c'est à dire de chercheur de documents photos pour des éditeurs ce qui l'amena à passer des éternités dans les bibliothèques les plus prestigieuses et à se constituer un fond de documentation immense ainsi qu'une culture encyclopédique considérable qui transparait dans tous ses livres et explique leur côté didactique .
Il fut également journaliste et conférencier ce qui lui permit de poursuivre le voyage de façon un peu plus confortable .
Donc du "tout en un " sur papier glacé , pour les inconditionnels ...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
De nouveau une boîte aux lettres, des bateaux et des maisons dans le même agencement admirable : de solides maisons en bois d'épave, qui n'ont plus rien à craindre de la mer. Par la fenêtre d'une de ces cabanes, j'observe depuis un moment un couple de pêcheurs occupés à étendre sur des séchoirs des algues longues de plusieurs mètres et grosses comme le poignet. Je n'ai pas encore rencontré grand monde sur cette côte, mais tous ceux que j'ai vus allaient par couples, et jamais bien éloignés l'un de l'autre. Tout à fait comme les albatros ou les pluviers. La femme en général un peu plus grasse et rendue plus hardie par la curiosité. J'ai frappé au carreau.
- Bonjour !
- Entrez donc !
- Est-il impossible de prendre votre photo ?
(Il est plus poli de poser la question à la négative, et plus la vie est maigre mieux cette politesse qui la meuble un peu se justifie.)
- Bien sûr que non !
(C'est à dire : faites donc, je vous en pris...)
Elle est venue à la lumière, sur le seuil de la porte, et j'ai fait un portrait genre "Salon américain". L'homme découpe ensuite une de ces algues en lanières fines comme du tabac à chiquer et m'en remplit les poches. C'est du kombu, que l'on mange ordinairement macéré dans le vinaire et qui m'a l'air d'être l'unique ressource de ces villages. J'ai poursuivi ma route en mâchonnant cette espèce de cuir qui contient tous les goûts de la mer : sel, iode, la trace d'un banc d'anchois ou le sillage huileux d'un cargo. En le retournant sur la langue on a même l'impression d'y sentir la pulsation des marées et le poids de la lune.
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Finalement, ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur.
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C'est grâce à Holan, autant qu'à Michaux, que j'ai compris que certaines visites que la vie nous rend sont si mystérieuses qu'elles doivent prendre la forme d'un poème, que la prose la plus éclatante ne rendrait justice ni à leur transparence ni à leur opacité qui sont forcément voisines puisque nous ne comprenons pas la transparence mais pouvons seulement la flairer comme un limier flaire un gibier dont il sait qu'il n'est pas pour lui. Ce sont eux qui m'ont, sur le tard, conduit à écrire des poèmes, non par ambition littéraire, mais pour survivre et mieux vivre, sachant, à travers eux, que la poésie est le seul antidote contre la solitude et la mort. ( p. 885).
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La distillation d'un whisky haut de gamme demande beaucoup de savoir-faire mais n'est pas coûteuse à Islay. La main d'œuvre, l'eau, la tourbe, une partie de l'orge sont sur place. Le prix de revient d'un grand whisky tourbé est d'environ 4 livres terling au litre. Les taxes d'État multiplient ensuite ce prix par cinq ou six. C'est là que le bât blesse ; les iliens blêmissent lorsqu'on évoque ces taxes, ils ne supportent pas que leur « eau de santé » soit considérée comme produit de luxe. Et les sept distilleries de l'île ne travaillent qu'à demi régime pour ne pas mettre sur le marché des whiskies de moins de huit ans, et maintenir les prix. On me dit qu'il y a à Islay un whisky Bruichladdish. Mais mon chat s'est fait les griffes sur « The Whisty Map of Scotland » ; les noms de plusieurs distilleries, et parmi les meilleures, ont disparu. Je ne sais si je m'en remettrai.
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Mi-somnolence, mi-égarement, je reste un bout de temps les mains étalées sur la balustrade, jusqu'à la nuit tombée, et chaque fois mes regrets suivent le même cours. quand ce n'est pas le froid, mes propres plaintes me raniment, me ramènent sur cette terrasse, la plus élevée, la plus noble, la plus solennelle, celle du gouverneur que j'ai cru être si longtemps. sous mes pieds il n'y a déjà plus que pierre et nuit ; quelque part le vent siphonne une rue, autrement c'est le silence de l'abandon ; mais l'abandonné, c'est moi. Même vide, la ville continue. Elle ne contient plus une âme (d'ailleurs, où est la mienne ?). Il y aura cet automne quatre ans que j'y suis seul, quatre ans qu'ils l'ont tous quittée. Pas si seul que je le voudrais quelquefois : quelqu'un, à mon insu, remonte les horloges, que je n'ai encore jamais aperçu malgré mes fréquentes rondes et les traquenards que je lui ai tendus.
Si je me trouve ici, proie d'un isolement que je hais chaque jour davantage, ce n'est ni le fait d'une peste ou d'une famine, ni d'aucune de ces calamités auxquelles tout gouverneur se trouve d'ores et déjà prêt à faire face ; mais d'événements d'une autre nature
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Vidéo de Nicolas Bouvier
"On ne fait pas un voyage, c'est le voyage qui nous fait" - Nicolas Bouvier La Ride : un road movie où l'amitié vous guidera d'un coup de pédale dans une aventure au coeur de la France !
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En juin 1953 débute l’aventure. Nicolas et Thierry partent-ils à pied, en voiture ou à dos d’âne ?

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