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3,72

sur 1541 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec un tel titre, je m'attendais à être emportée dans un tourbillon d'émotions... Ce fut plutôt un courant d'air glacial.

J'aime beaucoup l'auteur, surtout ses deux livres" Glaise" et " Grossir le ciel". Et l'écriture est ici toujours aussi hypnotique, abrupte, poétique, sauvage.
Sauvage comme les trois frères et leur soeur Mabel. " Ils inspiraient fort et buvaient le vent qui montait de la vallée"...Celle du Gour Noir, un nom qui fait penser à un gouffre qui engloutit tout. Un lieu symbolique, étouffant, dominateur.

Ils sont mal partis dans la vie , ces quatre-là, entre une mère froide et bigote et un père, abimé par son travail ,et qui n'a pas su les aimer. Cependant, leur lien est fort, exprimé le plus pleinement lorsqu'ils se balancent, accrochés à une corde, du haut du viaduc, près de la centrale. Ils ont envie de liberté, d'espace. Seule, Mabel la lumineuse semble être prête à s'envoler ailleurs.

Mais, et c'est également un " mais" pour moi, que de noirceur d'âme autour d'eux, que de violence et de désir de possession! Les personnages sont froids, persécuteurs, sans aucune parcelle d'empathie, d'humanité. Même les quatre principaux protagonistes finalement ne sont pas arrivés à m'émouvoir.

le style magnifique n'a pas suffi à combler le vide émotionnel, les attentes que j'avais de l'histoire. Ce n'est évidemment qu'un ressenti parmi d'autres, sûrement plus enthousiastes que le mien. Un rendez-vous un peu manqué.
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Franck Bouysse reste dans un domaine qu'il maitrise parfaitement : le roman noir en milieu rural
Nous sommes au Gour Noir, une vallée isolée au milieu des montagnes
3 frères , Marc ,Matthieu et Luc, comme les Évangiles ,et une soeur Mabel, jeune fille troublante et rebelle. Ils s'amusent en se balançant du haut d' un pont
Ici, tout le village dépend de l' usine électrique et de son tout puissant propriétaire et directeur, l' énigmatique Joyce, qui a poussé la mégalomanie jusqu' à donner son nom à toutes les rues du village
Entre une mère bigote et un père violent et faible, Mabel a des rêves de grands espaces et de vrais désirs qu' elle assouvit sans complexe
Clash assuré avec la mère crispée sur sa Bible.Mabel s' en va
Les choses vont alors s'accélérer. Un accident plutôt suspect, surtout aux yeux du policier local , un gars pas très net, je ne en dis pas plus
Le bel équilibre familial , plutôt bancal , va être chamboulé
L' ordre social aussi jusqu'au dénouement final que je vous laisse apprécier... ou pas
J' ai trouvé les 100 premières pages du livre très lentes pour ne pas dire fastidieuses.Ensuite ,tout est chamboulé et j'ai retrouvé le style Franck Bouysse , fait de mystères sur fond de noirceur sociale .
C' est passionnant et rudement bien écrit. La fin du livre m'a semblé un peu moins percutante
Si, comme moi, vous connaissez bien l' univers de Franck Bouysse, vous trouverez ce livre un peu inégal et un peu en dessous des précédents Né d' aucune femme et Grossir le ciel, par exemple
J' ai l'impression que Franck Bouysse est un peu à la croisée des chemins. Soit il reste dans son monde de roman noir et rural sur fond de tensions familiales, ce qui qui plaira à ses fidèles lecteurs.Soit il prend des risques pour changer de registre.Personnellement, j' aimerais bien retrouver son superbe style dans un roman plus novateur


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Telle Félix sentant monter une irrépressible contrariété devant son Whiskas goût "pâté de campagne" alors qu'évidemment c'était goût "saumon sauvage" qu'il fallait prendre, longtemps j'hésitai avant de me lancer dans le dernier Bouysse, échaudée par plusieurs critiques bien plus tièdes que pour le punchy "Né d'aucune femme".

De fait, le début n'est pas fantastiquement convaincant ; l'auteur semble avoir mal réglé la pression au tuyau (t'as vérifié les injecteurs, Francky ?) : les adjectifs, verbes, adverbes giclent en tourbillons et , même en retroussant ses manches et en claquant du fouet , il semble galérer à les faire monter à leur bonne place sur le tabouret.

Et ce titre, vacillant un poil entre poétique et pouetique ? Bouysse se serait-il télétransporté sous la peau de Christian Signol, frôlant dangereusement au passage l'étagère des G comme Virginie , avec des titres exquis tel "Que ne bruissent que les scintillantes étoiles" ?
Non, mais si, il est bien ce titre en vrai.

Le coup de tonnerre de l'évidence ne frappe pas forcément les - nombreux et hétéroclites- personnages. Ils m'ont semblé un peu figés , comme des santons dans une crèche, tout le monde est là mais pas grand chose à se dire, ah d'accord c'était le sujet ok.

Heureusement le jeune Matthieu revivifie un peu l'attention par son amour puissant de la nature, il sent même les arbres lui parler à travers les pieds, c'est tentant, je veux les mêmes. La jeune Mabel nous remet aussi en selle par son impétueuse sensualité , j'adhère totalement en voilà une bonne idée, la panacée à tous les coups durs de la vie ("les inévitables aspérités de la vie" , copyright mon tonton Jean-Pierre de Vannes).

Au fil du texte, les dialogues à la cow-boy qui nous enchantèrent dans ses autres ouvrages reprennent enfin du poil de la bête, c'est vif, ça envoie, on s'y retrouve, ouf.

Il manque quand même une homogénéité, je trouve. Ce n'est que mon avis, d'amoureuse déçue de l'univers enveloppant et du style claquant de ses précédents romans.
Et si un livre est une auberge espagnole où l'on trouve surtout ce qu'on y a apporté, eh beh mon flamenco fut assurément sans duende.

Quoi qu'il en soit, reprenant sans vergogne le souffle à trémolo gaullien, je conclurai : groupie dégrisée, groupie désoeuvrée mais groupie délibérée :)
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J'ai beaucoup aimé la poésie qui émane de ce roman. Une fratrie attachante où chaque membre est un petit phénomène à lui seul. Comment ne pas tomber en empathie avec Luc, se rêvant pirate dans l'île au trésor, Matthieu et son irrépressible envie de plonger dans la nature, Marc et sa passion chevillée au corps pour les livres et enfin Mabel, libre de corps et d'esprit. Oui, des frères et soeur très attachants et très liés entre eux, presque de façon animale.

Comment ne pas aimer aussi les images apportées par l'écriture, comme ces cordes suspendues au-dessus du viaduc permettant de ressentir dans le corps les vibrations du train, de se balancer dans l'air et de boire le vent à chaque impulsion. Quelle liberté ! Quelle sauvagerie aussi !

Il y a tant de beauté dans ces pages et tant de vilénie aussi, apportée par les hommes. Parce que les hommes sont cruels entre eux et qu'un petit pouvoir sur l'autre annihile toute humanité.

Mais malgré tout, je n'ai pas succombé à l'ivresse de ces Buveurs de vent. Trop de points communs avec « Né d'aucune femme » (une enclave hors du temps, un patron féroce et omnipotent, un père empli de culpabilité, une fille rêvant de liberté, un personnage extérieur venu en aide...) m'ont donné l'impression de lire une histoire bien trop proche.
Alors certes, un ton plus léger est présent grâce aux personnages de Snake et Double qui ressemblent plus aux pieds nickelés qu'à d'intrépides tueurs, certes l'écriture est magnifique, les références littéraires nombreuses, les métaphores poétiques (trop ?), mais les thèmes développés sont les mêmes : famille, transmission, tyrannie, soumission...
Voilà pourquoi au final, mon ressenti est en demi-teinte.
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Après "Né d'aucune femme", qui avait connu un succès foudroyant et avait été courronné de prix dont le prestigieux prix des lectrices de ELLE, Franck Bouysse, avec son dernier opus en date Buveurs de vent ( avec un changement d'éditeur il est désormais chez Albin Michel) nous plonge dans le Gour Noir

Dans cette vallée isolée, tous les hommes et les femmes qui y vivent semblent être sous la coupe de Joyce, propriétaire de la centrale électrique, tyran mégalomane qui épuise ceux qui sont sous ses ordres tant la terreur imposée par les hommes de main de Joyce est prégnante..

Parmi les habitantss du Gour Noir, on suit précisemment trois frères et une soeur, très proches les uns des autres, liés, nés du Gour Noir. » Leurs noms : Mabel – Luc – Mathieu – Marc - tous les quatre nés du Gour Noir, tous les 4 aux caractères bien différents, de Marc le fou de littérature à Mabel, belle et sauvage en passant par Luc, l'enfant différent que Mabel cherche à protéger du monde extérieur.

Nos quatre jeunes héros vont progressivement décider que la soumission à Joyce est terminé et vont se mettre à le défier, à leur risque et péril

Franck Bouysse est souvent décrit comme un « écrivain paysagiste » qui sait bien décrire la nature, un monde parfois hostile et rude où la beauté et la poésie de la nature se mêlent en une danse envûtante mais pernicieuse.

On reconnait ici comme dans "Né d'aucune femme", la même prose poétique et métaphorique et les thématiques habituelles (famille, la transmission, la tyrannie et soumission) de l'écrivain dans cette tragédie qui emprunte à la grande fresque humaine et inhumaine en même temps.


Alors certes, le style est parfois un peu ampoulé, Bouysse ne ménage pas sur certaines figures de style un peu lourdes et qui les méchants qui le sont vraiment ( très méchants) pourront agacer ceux qui refusent le manichéisme

Mais ceci étant dit, le talent de conteur de Bouysse est évidente et sa facon de raconter cette une épopée où la nature enveloppe les hommmes et les âmes reste assez singulière dans un paysage littératire français plus à laise avec les récits intimistes et nombrilistes.

Le livre connait un succès énorme en librairie et il figure en tête du palmarès des Libraires - Livres Hebdo donc on ne fera pas la fine bouche et on vous conseillera comme tout un chacun d'aller vous enivrer avec ces Buveurs de vent..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En panne d'inspiration ces derniers temps pour rédiger mes chroniques...

Voici quand même en quelques mots mon ressenti suite à cette lecture que je viens de terminer.

Enthousiasmée par Glaise et pour aller plus loin dans mon expérience avec Franck Bouysse, j'ai emprunté Buveurs de vent à la bibliothèque.
L'auteur situe son récit dans un village de Corrèze, perdu dans la vallée du Gour Noir dont il s'est inspiré de la légende.
L'histoire s'articule autour de la centrale électrique qui emploie une grande partie des habitants sous la tyrannie de son propriétaire.
Un homme dont la toute-puissance s'étend au village entier, les rues portant même son nom.
Un roman qui oscille entre le conte et le drame social.
J'ai moins accroché et n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages.
Malgré une famille Volny dont les membres ont une personnalité bien marquée et leur lutte pour conserver leur identité ainsi que celle de tout le village, je ne suis pas parvenue à m'immerger dans ma lecture comme je l'aurais voulu.

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J'adore le titre de ce roman ! Pour lui-même et pour ce qu'il représente. Cette liberté sauvage et cette façon de défier la vie est tout simplement enivrante et angoissante.. Se suspendre au-dessus du vide ainsi que le font les quatre frères et soeur, principaux personnages de ce roman, reste pour moi un moment fort du roman. C'est à ce moment là qu'on ressent la belle symbiose entre Marc, Mathieu, Mabel et Luc et surtout leur volonté de s'échapper de leur quotidien peu enviable et de l'atmosphère lourde qu'il règne au Gour Noir, vallée perdue au milieu des montagnes.

J'aime l'écriture poétique de Franck Bouysse et cette façon de donner aux lecteurs le sentiment d'une fin inéluctable. Tels les romans de Zola.

J'ai moins aimé le fourmillement de personnages qui empêche le lecteur de s'attacher à un ou deux personnages. On virevolte d'un personnage à l'autre sans prendre la peine de le suivre jusqu'au bout. L'auteur sait rendre chacun des protagonistes intéressant et au moment où l'on commence à s'accrocher, on passe déjà à un autre pour revenir à lui juste en l'effleurant du bout des yeux. Pourtant, certains auraient mérité qu'on ne les abandonne pas aussi vite...

Je n'ai pas aimé la deuxième partie du roman. J'y ai trouvé moins d'intensité et moins d'intérêt... Les histoires de meurtre, ça n'a jamais été ma tasse de thé.

J'ai détesté la fin. À vrai dire, je n'ai pas vraiment compris la motivation et la psychologie de Joyce du début à la fin du livre. Il est le méchant, le tyran, d'accord, mais pourquoi ? Et puis c'est le genre de fin qui me fait dire que l'auteur a fini par s'embourber lui-même dans toutes ces histoires plus ou moins abouties et que c'était pour lui la seule façon d'en finir avec ce roman qui portait pourtant en lui de belles promesses.
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Je n'ai pas réussi à pénétrer dans la vallée du Gour Noir soumise au tyran Joyce et où survit la fratrie Volny, Luc un peu simplet, Mathieu le pêcheur, Marc l'intello et Jean alias Mabel, chaudasse qui joue à la prude dès qu'on l'aborde.

Contrairement à 'Née d'aucune femme', ce 'Club des cinq' à la sauce Musso ne m'a pas emporté.


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Adepte des romans de Franck Bouysse, c'est avec impatience que je me suis plongée dans « buveurs de vent », ce roman noir qui se déroule dans la vallée du Gour Noir, au coeur du Massif Central.
Le lecteur entre dans une vallée isolée, gouvernée par un potentat local, impitoyable et paranoïaque. Ses indics et son officier de loi sont à sa botte pour faire marcher droit tous les habitants qui lui doivent de travailler dans ses carrières ou à la centrale électrique près du barrage.
Dans une nature sauvage et oppressante, les quatre enfants Volny inventent leurs propres jeux et narguent le danger. Un lien indéfectible les lie face à leur père violent et indifférent, leur mère à la bigoterie rude. Il y a Matthieu, proche de la nature, puis Marc, toujours plongé dans un livre. Luc est un éternel enfant dont la vie est un roman d'aventure. Et puis il y a Mabel, la seule fille, adulée par ses frères, rebelle à la beauté troublante. Elle veut conquérir sa liberté, ce qui semble impossible sous une telle chape de silence, d'opprobre et d'oppression.
Il y aura des morts suspectes, des secrets révélés, des menaces, avant que la machine impitoyable ne se grippe tout à fait.

J'ai aimé suivre l'évolution, les péripéties de cette famille assujettie depuis des générations à cette ville sans avenir. L'auteur brosse quelques beaux portraits, comme celui de Luc, le simplet qui parle au renard mort, ou bien le grand-père invalide, complice de la loufoquerie de son petit-fils qui cherche son île au trésor. Il y a aussi Mabel dont la sensualité irradie tout autour d'elle. Indifférente au danger, elle refuse de se soumettre à la loi des hommes.

Charmée par la première partie du roman, mon intérêt s'est vite émoussé au fur et à mesure de l'intrigue et des péripéties de ses nombreux personnages. Dans l'ensemble, je l'ai trouvé assez inégal, sans grande envergure et je n'ai pas retrouvé la magie et le charme des précédents romans de l'auteur. Même le style est plus verbeux, moins efficace que dans « Né d'aucune femme »

Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir car « Buveurs de vent » reste un roman agréable à lire et le style Franck Bouysse mérite qu'on s'y arrête.


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Un sentiment très ambivalent pour ce roman que j'ai lu très vite et qui pourtant n'a pas réussi à me convaincre totalement.
J'ai eu l'impression de ne pas être face à un tout, plutôt devant un mélange de trop de choses. Intrigue familiale, intrigue sociale, beaucoup de remplissage, beaucoup d'éléments qui ne servent pas à grand-chose… On en vient à ne plus souhaiter connaître le fin mot de l'histoire.
J'ai bien retrouvé l'écriture de Franck Bouysse qui m'avait tellement subjugué dans « Grossir le ciel » ou dans « Né d'aucune femme » mais ici l'effet n'y est pas. Ce qui était brut devient verbeux, ce qui était envoutant devient un peu prétentieux.
Heureusement il reste l'atmosphère. L'auteur excelle à créer des ambiances lourdes, noires, rurales et ce talent ne se dément pas.
Vite appâtée mais jamais complétement ferrée, je n'en serais pas moins lectrice du prochain Franck Bouysse parce qu'il reste, selon moi, une voix à part.
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