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3,97

sur 877 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Séjour tendance rustre et âpre à la ferme, du côté de Puy Violent.
Montagne et campagne, dans une ambiance plutôt rugueuse et dramatique avec une histoire qui se déroule à l'époque de la Première Guerre mondiale dans le Cantal.

Roman rustique, intimiste, d'une belle puissance. Force des personnages, tendresse enfouie sous les silences, rudesse du milieu paysan et du quotidien du monde rural. Des femmes et des hommes besogneux. Et, de la fureur.

Comme de nouveau la foudre n'augurant rien de bon, la nuit précédent son départ, c'est le drame vécu par nombre de familles qui s'abat sur Victor et ses proches en ce jour d'été 1914 dans la ferme familiale. C'est la mobilisation générale.
"Ce ne fut qu'une fois l'uniforme revêtu qu'il prit véritablement conscience qu'on le volait à lui-même et à ceux qu'il aimait".

Le jeune Joseph, alors adolescent, se retrouve l'homme de la maison, il va falloir s'organiser, s'occuper de la ferme, avec Marie sa grand-mère, Mathilde sa mère, et avec l'aide de Leonard leur ami voisin.
Valette, propriétaire alentour, apparaît d'emblée comme un personnage détestable et écoeurant ; marié à Irène, il va héberger Hélène sa belle-soeur qui débarque avec sa fille Anna, parties se mettre à l'abri à la campagne.

Leur arrivée va bouleverser l'ordre quotidien des choses, et avec cette terrible guerre, réveiller le volcan en sommeil en chacun des personnages.
*
La nature environnante est décrite de façon magnifique dans ce monde rural d'un coin que l'auteur connaît bien.
Il sait trouver le ton juste pour signifier le dur labeur de la vie à la ferme, la solitude et la résignation que prennent à bras le corps les femmes, courageuses, pragmatiques, en ces temps où les hommes vaillants sont partis à la guerre ; le coeur en émoi des plus jeunes qui se découvrent alors.

Glaise... on peut s'y embourber, subir la fatalité, ou s'efforcer de la sculpter à la façon d'un tour nouveau que l'on voudrait donner à sa vie...
Les mots choisis par l'auteur donnent toute la mesure de cette terre à la fois matrice et tombeau.

L'atmosphère est palpable, grise, elle est comme un ciel d'orage. Brouilles entre les familles, violence sourde, souffrances tues ... Et toujours le devoir de combattre pour survivre en ces temps et milieux difficiles.

Un style brut et puissant.
Peut-être plus de mystères auxquels je m'attendais qu'il n'y parait au final, mais un roman fidèle à ce que j'ai pu lire de l'auteur jusqu'alors.
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Roman qui est tout à fait d'actualité à l'heure où j'écris cette critique, période de célébration des 100 ans de la fin de la grande guerre.

Où l'on vit la guerre avec ceux qui restent, en plein campagne auvergnate.
C'est presque un huis clos, où règne une tension de plus en plus forte, latente, entre les jeunes qui tentent d'exister au milieu de la survie, et les plus agés qui eux oublient d'exister pour ne pas se désespérer dans leur tentative de survie.
C'est un roman rugueux, rustique, qui sent la terre, le sang et les larmes.
Pas très joyeux tout ça non ? En effet.
Et Dieu qui finalement ne fait pas grand chose.
Et ce méchant qui incarne un personnage si proche de l'ogre qu'on en cherche presque le Petit Poucet.
Et cette guerre qui n'en finit pas de séparer les proches et contraint ceux qui étaient étrangers à vivre ensemble.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Parce que finalement vous réaliserez combien votre vie est douce.



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Pas le meilleur Bouysse à mon avis , mais un vrai plaisir de retrouver cette belle écriture, juste, précise et ciselée .

Les personnages sont poussés à fond, comme d'habitude avec cet auteur, et on arrive à les connaitre parfaitement, à les comprendre, même si leurs actions ne nous plaisent pas.
L'ambiance est lourde, glauque, terrible et palpable.
Et au milieu de tout cela, pas très loin de cette boucherie où les hommes valides sont tous appelés , il y a quand même un peu d'amour.

Un beau livre sur le monde rural, sa dureté, et sa solidarité, pendant qu'il se trouve abandonné aux femmes, aux enfants et aux recalés de la guerre.
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Vies d'argile…

Ce roman décrit la survie des habitants d'un village du Cantal, après le départ des hommes à la guerre en 1914.
Un bel hommage aux soldats morts durant cette horrible guerre et aux familles qui durent rester dans l'attente d'un retour….

Encore un roman de Franck Bouysse qui m'a vraiment meurtrie…

Deuxième roman de cet auteur que je lis, après "Née d'aucune femme", et je crois que je vais arrêter là…

Pourquoi ?
Franck Bouysse est un artiste talentueux et atypique ; un véritable poète, au langage riche.

Malgré de très belles descriptions poétiques des paysages du cantal, du travail des champs (la scène du labour est magnifique), des croquis somptueux des maisons et des personnages je ne peux plus supporter la violence, la manipulation, la détresse qui sont bien décrites.

Le malheur, la méchanceté, la folie planent toujours dans les ouvrages de Franck Bouysse et je ne peux plus les lire…
Je me demande où il puise son inspiration ...

J'ai terminé ce livre, très addictif, à cinq heures du matin, une boule au ventre et dans l'impossibilité de dormir…

Un peu déçue par la fin ouverte (!) : on ne connait pas la vie des personnages survivants…
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Franck Bouysse où l'art d'ancrer le lecteur dans une ambiance bien noire où les grands espaces semblent plus enfermants qu'un deux pièces parisien.
Tout est oppressant et son écriture si belle, traduit à merveille les non-dits, les rancoeurs et les tensions.
J'avais beaucoup aimé "Grossir le ciel" et "Plateau".
Là , j'ai eu le sentiment de retrouver les cousins ou les frères des personnages précédents. le même genre de caractère opiniâtre et taiseux ou fragile et décalé, inadapté un peu.
Comme si Franck Bouysse replaçait toujours les mêmes personnages dans un contexte différent.
Cela prend quand même, l'écriture vaut toujours le détour, mais j'aurai vite fait de mélanger ces histoires.
La fin m'a laissé une impression de manque, comme s'il n'avait plus su quoi faire de ses personnages...
Je reste sur des questionnements.
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L'histoire se passe dans un village du Cantal, Saint-Paul de Salers, au début de la Grande Guerre.
L'espace est dessiné par des fermes isolées et leurs terres, sources de jalousies, de ventes obscures, de rancoeurs anciennes. Ici, on se lève aux aurores, on trime, on mange un peu et on s'endort, abruti de fatigue. On parle peu, on parle utile.

Et il y a la déclaration de guerre, l'enrôlement des jeunes et des moins jeunes.
n fait, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman, des situations, des ambiances, des possibilités d'événements qui n'arrivent pas vraiment. On se dit : mais au fond, c'est quoi l'histoire ?

Et c'est sans doute cela qui fait l'intérêt du livre : on devine les faits, qui existent ou qui pourraient exister mais l'important est ailleurs. C'est une sorte de roman-paysan, sociologique et ethnologique, l'évocation d'un monde lointain et dans le temps et dans les moeurs, un monde fait de dureté et de moments légers, avec en arrière-plan, des paysages, des animaux, une nature forte et tendre à la fois, comme cette glaise que Joseph aime tant modeler. L'auteur aime cette région, c'est certain, et veut la présenter au lecteur.

Les personnages nous entraînent vers une fin qui nous secouera, comme ont été bouleversés tous les participants à cette boucherie que fut le première guerre mondiale. Injuste, terrible, le sort des personnages nous restera longtemps dans la mémoire, tous comme les noms inscrits sur la pierre du monument aux Morts de Saint-Paul de Salers, noms que j'ai cherchés sur la véritable liste de ces Morts pour la France, dernière page glaçante de ce roman hors-norme.
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Lorsqu'on aime les livres et qu'on a la chance de tomber un jour sur un auteur de la trempe de Franck Bouysse, on ne le lâche plus.
Après - Né d'aucune femme - et - Grossir le ciel - j'ai gloutonné - Glaise -, un roman noir, très noir, poétique, très poétique, empreint de lyrisme et de réalisme, et surtout d'une écriture d'une beauté, d'une force, d'une précision telles que je ne vois personne en France qui arrive à la plume de ce magicien du verbe.
- Glaise - est le roman de la folie, de toutes les folies, celles des hommes ( la guerre, l'amour, la haine…), de la nature et du ciel. Folies qui se résignent et se transcendent pour être supportables.
Si cet ouvrage a pour toile de fond la Grande Guerre, celle-ci n'apparaît pas directement, mais est omniprésente… et vue de l'arrière elle nous apparaît dans une cruauté, une âpreté, une souffrance pour beaucoup insoupçonnées.
Ce livre permet d'un peu mieux comprendre ce qu'il y a eu derrière ces noms gravés sur la pierre froide de ces monuments aux morts érigés dans les petits villages de France, souvent saignés d'un père seul, ou "entouré" d'un ou de plusieurs de ses enfants.
On appréhende mieux l'impact qu'eut sur les femmes cette "boucherie".
Outre le présence de la guerre, celle des femmes, des hommes, des animaux, il y a bien évidemment celle de la glaise, de la terre… sur laquelle s'ouvrent et se ferment nos yeux le temps d'un(e)...
Et comme dans les romans précédents, les personnages ont chez Franck Bouysse, une présence, un relief et une densité remarquables.
L'histoire de ces hommes et de ces femmes ordinaires est rendue extra-ordinaire par le magicien Bouysse.
Il ne me reste plus qu'à acquérir le prochain… - Plateau - probablement.
PS : sans révéler la fin… quelqu'un(e) peut-il me confirmer le sort réservé à Joseph ?
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C'est le troisième roman de Franck Bouysse que je lis, le premier m'avait beaucoup plu, un peu moins le second mais avec Glaise j'ai retrouvé tout le plaisir éprouvé en lisant Grossir le ciel.
Le rendez-vous ? 1er août 1914 dans un village du Cantal au pied du puy Violent
Les fermes en vingt-quatre heures se vident de leurs hommes. Chez les Lary c'est Victor le père qui part juché sur son vieux percheron que l'armée réquisitionne au passage, Marie sa mère et Mathilde sa femme devront faire face, heureusement il y a Joseph, un bon garçon de 15 ans. Les deux femmes et le garçon pourront compter sur Léonard leur voisin qui aide volontiers aux travaux des champs et qui n'est jamais avare de bons conseils et de tendresse pour Joseph.

Chez les Valette la chanson est différente, Eugène le fils est parti, le père enrage que sa main accidentée l'empêche de partir, c'est un tordu " Un type violent, sournois et envieux " tout doit plier sous sa main. Lorsque son frère l'instituteur, celui qui a réussi, lui envoie sa femme, Hélène, et sa fille, Anna, pour être à l'abri des combats, elles vont payer pour toute la rancoeur qu'il a accumulé.
Joseph malgré la désapprobation de sa mère, se rapproche d'Anna, ressent les émois d'un premier amour. Il leur faut se cacher de Valette étouffé par sa rancoeur et qui tourne autour d'Anna.

L'été s'avance, les saisons passent " le balancier d'une pendule répandait du temps en un lieu qui ne savait apparemment qu'en faire. " et les nouvelles du front sont maigres. Les premiers morts du village font faiblir l'espoir d'une victoire rapide.

Les sentiments des uns et des autres vont être nourris par ce temps qui passe, Joseph voit son " univers amputé de la part tendre de l'enfance." Il est contraint de " Devenir un homme avant l'âge d'homme. "

Valette lui le temps révèle tous ses défauts, sournois, envieux, frustré et plein de colère et de haine, il rend la vie impossible à Irène sa femme qui s'en venge sur Anna et sa mère.
Les relations se tendent, la méfiance et la peur s'insinuent dans les têtes et l'amour fou éclate.
Franck Bouysse est un excellent artisan, un faiseur d'histoires et de personnages.
L'auteur aime les mots et son récit est nourri, rythmé, il sait donner de la pesanteur à son histoire, il prend son temps. le lecteur pénètre derrière lui dans les fermes, on entend le vrombissement des mouches, on sent l'orage venir, l'air qui se raréfie. Il y a de la sensualité dans la description des amours mais aussi dans celle d'une nature pas toujours tendre.
Un bon roman, servi par une écriture ample et parfaitement accordée au récit.

Après Grossir le ciel, voilà une seconde réussite qui fait plaisir et qui fait revivre un monde rural en perdition.




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Août 1914, dans la chaleur étouffante du Cantal, les hommes valides quittent les fermes pour rejoindre les rangs de l'Armée.

Joseph, 15 ans reste avec sa mère et sa grand-mère malade. Avec l'aide de Léonard, vieux paysan de la ferme d'en-haut, ils vont apprendre sur le tas et faire tourner la ferme à eux deux ... 

Au-dessus, Valette, seul homme resté là en raison de sa main invalide, accueille Hélène, sa belle-soeur arrivée de la ville avec sa fille Anna...

La rivalité ville-campagne qui s'exacerbe, la misère sexuelle, la vie à la dure, les réquisitions , les besoins de la terre et des bêtes qui rendent esclaves d'un travail qui n'en finit jamais ...

J'ai retrouvé dans ce roman des scènes vues dans mon enfance, l'aile de canard utilisée pour épousseter les cendres du dessus de la cuisinière et des abords de la cheminée, la rudesse des femmes qui n'arrêtent jamais de trimer ... 

Un roman aux descriptions très évocatrices, où l'absence des hommes est palpable mais reste muette pour ne pas attirer le mauvais sort ... 

Un grand roman 

Un auteur à suivre sans hésiter ! 
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J'ai été un peu surpris lorsque j'ai abordé ce roman par son contenu, car je m'attendais à un récit de guerre, vu du côté des soldats, comme dans beaucoup de romans sur le sujet.
Que-nenni, ici, nous restons "à la maison", c'est à dire dans les montagnes austères du Cantal, et ce que nous allons vivre, c'est la vie rude et difficile des gens restés chez eux pendant que les hommes partent à la boucherie.
Plusieurs familles, c'est le dur labeur, il faut survivre, ce n'est pas l'évidence même. Nous croisons à tour de rôles des personnages horribles, des jeunes plein de bonne volonté, des femmes pressées par le chagrin, le tout dans une ambiance lourde, comme on pourrait se l'imaginer un jour de grisaille et de froid au fin fond du Massif central.
Le récit est parfois dur, terrible, mais Franck Bouysse nous embarque dans son histoire qu'on ne peut pas vraiment lâcher avant le dénouement.
Deuxième lecture de l'auteur, et deuxième bonne surprise sans pour autant être un coup de coeur.
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