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3,9

sur 1600 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres, sinon, je ne serais pas retournée dans les méandres noirs de Franck Bouysse. Et j'en ressors encore dans un état lamentable. Tout y est noir encore une fois et c'est désespérant. Déjà, ce n'est absolument pas un livre policier, a contrario des prix qu'il a obtenu (ont-ils lu ce roman ?) mais un roman de terroir où l'on suit deux personnages, Gus, éleveur de bovins, la cinquantaine, vivant seul après avoir vu ses parents s'entretuer. Et puis un peu plus bas de chez lui Abel, dans les soixante dix encore vert, qui lui pleure toujours sa femme décédée. Ok. Donc bien sûr, une vie solitaire dans le fond du fond des Cévennes, où la neige tombe abondamment où l'on se lève pour travailler jusqu'au soir, sans répit et sans communication, sauf quand Gus va au village où il est peu apprécié…en plus. Donc on est dans le Noir. Mais ce n'est pas fini, car le noir va devenir plus sombre, quand Gus remarque d'étranges empreintes de pieds nus et que son chien adoré est en train de mourir.
Allez, je ne vais pas divulgâcher en plus une fin, forcément noire ténèbres.
Mais je dois reconnaitre que l'auteur écrit bien, et on est vraiment dans cette campagne que je ne pourrais que fuir, faite de malheur et de non-dit du début à la fin.
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Premier roman de Franck Bouysse que je lis. Réédité au Livre de Poche en 2018, il a remporté pas moins de 5 prix. Sur la couverture de l'édition de poche, il est marqué "policier". Or, c'est une histoire sans enquête ni gendarmes ou policiers. C'est plus exactement un roman noir ou "sombre" où il ne se passe à peu près rien avant la fin où "tout s'accélère" alors. Je ne suis pas très familier du genre mais, au-delà, j'ai eu du mal à adhérer à cette histoire,en trouvant des éléments, dont certains importants, peu vraisemblables et d'autres aspects "tirés par les cheveux".
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Déçu, je suis déçu. J'aime beaucoup l'écriture de Franck BOUYSSE, et j'ai beaucoup aimé cette histoire, sauf à la fin avec les "suceurs de bible".
la fi fin de ce roman me laisse sur ma faim...
je ne comprends pas qui sont ces "évangélistes" et pourquoi ils tuent Gus le héros du livre!
quand à l'épilogue, je n'ai pas vu le rapport avec le livre, ni trouver d'explication à la fin incompréhensible de ce roman pourtant bien écrit.
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Ayant lu peu de romans de Franck Bouysse, je ne suis jamais parvenu à leur accorder plus de deux étoiles, peut-être injustement, car ses textes présentent de nombreuses qualités. C'est leur structure et leurs dénouements bâclés qui m'ont chaque fois incité à porter une appréciation plutôt négative.

Je vais déroger avec ce roman en allant jusqu'à trois étoiles, malgré, encore une fois, une fin, à mon goût, complètement ratée alors que toute la progression du roman pouvait laisser espérer une apothéose du noir au milieu du décor blanc de neige des hauts plateaux cévenols.

La qualité de l'écriture de Franck Bouysse est indiscutable, ses descriptions de la nature saisissantes, avec peu de clichés, ses études des personnalités humaines élaborées, du moins pour les principaux protagonistes, laissant pour les autres une impression d'inachevé.

Ici, il met en scène deux hommes, voisins solitaires par la proximité de leurs fermes perdues dans la nature, séparés malgré eux par des dissensions familiales que l'un d'eux méconnaît totalement et qu'il va découvrir à mesure de l'avancement de l'histoire.

Gus et Abel, voisins, suspicieux l'un envers l'autre, ayant chacun besoin des services de l'autre, passent à côté des joies de l'existence, frappés qu'ils sont par les enchaînements du destin, des méchancetés humaines diverses, jusqu'au jour où ils iront tant mal que bien "grossir le ciel" où les attend depuis peu l'abbé Pierre.

Que vient faire l'abbé si populaire dans cette galère où des évangélistes sortis de nulle part veulent convertir des hommes que leurs racines camisardes ont rendus étanches à toute parole faisant référence au divin qu'ils invoquent pourtant chacun à leur manière? L'image de l'abbé finit par dominer au long de la lecture, tel un repère que le lecteur finit par trouver peu à peu nécessaire.

Malgré cette fin que j'ai trouvée une nouvelle fois très médiocre, l'écriture de Franck Bouysse saisit, emporte, l'ensemble de son style et la richesse sobre de ses dialogues finissant par atteindre tout lecteur.
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L'abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l'avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c'était un peu comme si l'abbé faisait partie de sa famille, et elle n'est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n'en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu'un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C'est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée ? Non. Longtemps après, Gus se dira qu'il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s'est-il passé chez Abel ?

J'ai aimé l'écriture, j'ai vraiment été plonge dans l'ambiance de ce roman et dans l'état d'esprit des personnages. Gus est très attachant mais l'histoire par elle même... Bof... mise à part ce que l'on apprend à ma fin, je l'ai trouvé sans réel intérêt...
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Ce roman de peu de pages (moins de 200) se déroule en Lozère, terre cévenole chère à mon coeur et c'est une des raisons principales pour lesquelles il était entré dans ma PAL.
Malheureusement et à ma grande déception, je reste sur ma faim en tournant la dernière page : du bon, du moins bon et une fin en demi-teinte à mon goût.

Pour le positif : les personnages principaux Gus et Abel, deux vieux garçons qui vivent seuls dans leurs fermes isolées respectives. Durs au mal et à la tâche, taiseux par nature, ils ont développé une drôle de relation, une sorte d'amitié de circonstance, faite à la fois de pudeur et de méfiance. Personnages forts comme de la rocaille et pourtant émouvants dans leur incapacité à vivre leurs sentiments et leurs émotions.
Ce roman est un polar mais ne cherchez pas une enquête trépidante : on est sur un polar d'atmosphère. Et Franck Bouysse a parfaitement réussi à poser une ambiance lourde, noire qui désoriente le lecteur et rend la lecture inquiétante.

Malheureusement, cela s'arrête là pour le positif: la fin m'a parue inachevée, pour ne pas dire bâclée.
Mais surtout, je ne suis pas sûre que ce roman rende justice à cette magnifique région que sont les Cévennes, à ma grande déception.
Par un côté on y retrouve pourtant bien le côté rude et sauvage, surtout dans le caractère des personnages, mais pour le reste, les paysages sont fades et éteints, la nature manquait de la force que j'attendais.
Rendez-vous manqué donc, et petite déception pour moi.
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Le « deus ex machina » est, au théâtre comme dans le roman, une solution de facilité, expéditive autant qu'artificielle, destinée à précipiter les choses pour dénouer l'imbroglio et sacrifier au goût ou aux attentes supposés du public. Mais il y a pire que le deus ex machina, c'est le « diabolus ex natura » : le Diable, tout à coup surgi de sa boîte ou tombé des nues… Jaillissant de la cage aux instincts (fauves et sournois, ça va de soi), déboulant dans le fracas de l'orage et le chaos des éléments (terribles et éperdus, comme de bien entendu) ou (pourquoi pas, tant qu'on y est ?) pointant son nez camard depuis « des mondes parallèles », comme dans "Glaise", le roman de Franck Bouysse.

L'instant d'avant, on était installé dans une chronique paysanne avançant au pas lent ou lourd de la mule et des boeufs, au rythme de l'évolution des saisons et des liens entre générations, en prenant le temps de détailler les changements d'humeur et de visage de la nature autour de soi, de laisser se désengourdir, venir au jour et prendre forme les sentiments ou émotions les plus neufs et les plus universels, les pensées les plus simples et profondes, de s'attacher à des personnages entiers et complexes qui ne se livrent qu'à tout petits coups, bourrus et chiches. Car il faut dire que Franck Bouysse excelle à décrire, d'une plume aussi lyrique que vigoureuse, les parures changeantes du ciel, de la montagne ou des champs, à ethnographier comme pas un les travaux et la vie à la ferme, à brosser, en traits aussi bruts, économes et sagaces que leur être-au-monde, ces terriens qu'il aime et connaît bien, ou encore à coller sur la psychologie des personnages les mots qui manquent à ces taiseux et qui semblent pourtant les leurs tant ils leur correspondent. Les chapitres de présentation de "Grossir le ciel" sont à ce point de vue absolument remarquables : un condensé de toutes les qualités d'écriture et de sensibilité de l'auteur et un petit chef d'oeuvre de littérature. Ainsi porté par le souffle généreux et la langue haute en couleurs de Franck Bouysse, on suit et on vit avec intensité ce drame humain dont tous les fils se resserrent inexorablement sous la tension des passions et la logique interne des destins à laquelle le hasard vient seulement donner quelques coups de pouce.

Et puis voilà qu'à quelques encablures de la fin tout se précipite, le Diable s'en mêle, tout s'emballe et tout dérape, les fils de ce petit monde humain touchent ceux des puissances infernales et ténébreuses, et c'est la déflagration, l'embrasement général, l'apocalypse… Dans "Glaise", le Méchant a vu soudain le diable et, d'horreur, il bascule à la renverse par une trappe, s'écrase quatre mètres plus bas, auprès de sa femme qui de son côté vient d'accoucher seule, dans l'étable, d'un bébé fantôme, lui tétraplégique à vie, elle définitivement folle, l'enfer à demeure. Quant au héros, sorti halluciné de tout cela, il se voit foudroyé sur le champ, comme l'avait été son père avant lui, et si l'éclair ne le tue pas (on apprend incidemment qu'il mourra peu après sur le front), il lui arrache pourtant d'un coup et son âme et son amante, foudroyée à ses côtés. Dans "Grossir le ciel", le diable (qui, nous dit-on, « habite au paradis ») se dissimule, à la faveur d'un quiproquo, sous les traits d'un fils monstrueux surgi inopinément et déclenche là aussi catastrophes, révélations et rebondissements en cascade : du meurtre d'un chien à un parricide, puis un fratricide, avant que le héros-assassin-malgré-lui, emporté dans cet enchaînement diabolique, ne disperse ses bêtes et sa vie, se jette dans les pattes de ses tueurs (les « suceurs de bible », qui sont en fait les sbires du grand satan) et aille à son tour, avec tous ces défunts de fraîche date, « grossir le ciel »… Trop c'est trop. Trop de rebondissements gratuits, trop d'invraisemblance, trop de violence complaisamment étalée, trop d'aléas rompant le fil de la nécessité…

Pourquoi cet excès et cette surenchère ? On sait que le deus ex machina a été inventé comme une concession de l'auteur au goût ou à la morale du public quand le premier ne se résout pas à rendre les armes au second sans un clin d'oeil à la cantonade. Pour ne pas succomber au marché de dupes… Y aurait-il quelque chose de cet ordre dans la « diabolisation » façon Franck Bouysse ? Des romans profondément humanistes, lyriques sans mièvrerie, réflexifs sans cuistrerie, badigeonnés en (faux) polars, en (faux) thrillers ? Ce qui apparaît comme une faiblesse du roman, comme une facilité de l'auteur serait alors imputable à la nécessité de prendre le lecteur par son point faible, de sacrifier au goût du jour ou à la mode ? Il semble bien, en effet, y avoir une tendance en ce sens dans les fictions actuelles, littéraires, cinématographiques ou télévisuelles. Comme si notre sensibilité engourdie, notre intelligence endormie ou notre volonté blasée avaient besoin d'un traitement de choc pour s'ouvrir un tant soit peu… Mais, à supposer même qu'il en soit ainsi, faut-il toujours et nécessairement traiter le mal par le mal (au risque d'y faire allégeance et de pactiser avec lui), et, d'autre part, la parodie marque-t-elle une distance suffisante quand la sagesse conseille de toujours venir à la table du diable muni d'une « longue cuillère » ?
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Très bien écrite pourtant, cette sombre histoire ne vous laisse pas du baume au coeur, loin s'en faut. Là, autant parfois le texte est narré de façon poétique, comme souvent quand on parle de la campagne, autant l'histoire s'enferre dans le rien, l'inaction, les détails sans importance, le quotidien d'un fermier en plein hiver en montagne et avec une télé qui parle de l'abbé Pierre, on ne voit pas où l'auteur veut en venir, on ne voit pas arriver d'intrigue, au fond d'ailleurs, y en t-il vraiment une ?
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Wah mais, nique!

Cette façon de tisser un fil sans qu'on en devine la trame, c'est fabuleux surtout quand c'est tout fait en poésie sombre et écorchée, comme chaque roman que j'ai pu lire du roi du rural noir.

mais mon vieux, plus les pages s'égrènent, plus tu sens la tension monter, mais.

(cette fin est un peu gâchée, vas-y quand même pour les trois premiers quarts)
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Après avoir dévoré "Né d'aucune femme", je voulais continuer ma découverte des oeuvres de Franck Bouysse. J'ai trouvé "Grossir le ciel" chez Oxfam. Je me souvenais que ce livre avait été encensé, une pépite, une claque. Je me suis donc lancé sur cette lecture et...

Grosse déception ! Une fois de plus, je suis passé à côté d'une lecture et je suis loin des 300 personnes qui ont donné 4 ou 5 étoiles à ce livre sur Babelio !

Tout d'abord, ce livre est classé dans les romans policiers. Pour moi, il n'y a pas sa place. S'il faut le qualifier, je dirais "roman sociologique", noir oui, mais policier ou polar, non !

Il ne se passe rien pendant les 3/4 du récit, c'est le blanc (de la neige), la solitude de 2 hommes, des voisins qui se fréquentent parce qu'ils n'ont personne d'autre à qui parler.

Le héros, c'est Gus, un paysan plutôt taiseux dont la vie est rythmée par les travaux des champs. Il vit seul depuis que ses parents qui ne l'ont jamais aimé sont morts. Son unique compagnon est son chien qu'il adore.

Son voisin, c'est Abel, paysan comme lui, seul comme lui depuis que sa femme est morte. Ce dernier cache un secret qu'il révèlera à Gus en fin de récit et c'est la seule partie qui a pu attirer quelque peu mon attention.

Je n'ai pas détesté, mais cent pages de plus et j'abandonnais ma lecture !

Pas pour moi ce genre de lecture.
Lien : http://phildes.canalblog.com..
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