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4,11

sur 5581 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A quatorze ans, Rose est vendue par son père au maître de forge. Pas par vénalité mais la famille est très pauvre et ne compte pas de garçon. La suite c'est Rose qui la raconte dans son journal, confié secrètement au curé alors que Rose a cessé de vivre sur cette terre où tant de souffrances lui furent infligées.

Les pages d'ouverture de ce roman noir, très belles et inspirées, laissent présager une suite magnifique. Le problème est que d'énigmatique et profond, le récit de Franck Bouysse glisse vers une surenchère ; des mots, des effets inutiles et redondants, des scènes nauséeuses. À cela j'ajouterais une fin facile et une histoire qui semble calquée sur celle de l'excellent livre de Nell Leyshon, La couleur du lait, écrit il y a maintenant quelques années. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il existe des qualités narratives indéniables chez Franck Bouysse (visibles à condition qu'il renonce à ses effets tape à l'oeil et superfétatoires) laissant penser que notre romancier du terroir est perfectible. Ce n'est bien sûr que mon avis.
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J'aime bien rédiger la plupart de mes critiques sans lire ni relire celles des autres, parfois lues bien avant le livre lui-même. Souvent les étoiles me donnent envie de découvrir un livre, ou des billets qui ne révèlent rien de l'intrigue, et je m'en tiens là.

Je regarde la couverture (celle-ci m'a fortement interpellée), et le titre. C'est tout. Je m'ouvre à la découverte. Je me laisse conduire par l'auteur, page après page, car je déteste connaître la trame à l'avance. Mais en principe je sais au moins dans quelle catégorie je me trouve. Là, pas du tout ! Alors à chaud mon impression est mitigée.

J'ai commencé à lire, et à être subjuguée par le style de cet écrivain que je ne connaissais pas. Les phrases s'enchaînent avec élégance, justesse, rythmes alternés, vocabulaire riche et bien orchestré. L'histoire démarre avec du suspens, puisque je ne sais rien. C'est un roman polyphonique, pas de soucis, j'épouse chaque personnage. Je déroule le premier tiers toujours sous le charme de cette écriture ciselée, puis progressivement je commence à me sentir mal, et réaliser où j'ai mis les pieds. Je n'avais pas forcément envie de cette ambiance violente, de cette angoisse qui prend au fil des pages, même si la psychologie des personnages est détaillée avec soin. Mais j'ai continué, à la fois fascinée par les mots, parce que je voulais connaître l'issue, et que je voulais en finir au plus vite. Je l'ai lu jusqu'à la lie ! Mais maintenant il flotte en moi toute la substance de cette histoire, si proche de la réalité que l'on côtoie que c'est un sentiment de malaise qui surnage.

Vite, un petit Ito Ogawa, j'ai besoin d'une jolie écriture poétique pour apaiser mon âme tourmentée par ce roman noir.

Mettant 5 étoiles pour mes coups de coeur, je reste honnête, même si j'apprécie follement son style, et si l'intrigue est bien menée, je n'ai pas envie d'en lire plus.
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Cet ouvrage est resté un petit moment tout près de moi et sa présence m'est apparue pesante. Il me faisait de l'oeil sur mon étagère, non pas parce que je ne l'avais pas commencé, mais parce que j'ai ressenti un profond effroi en le refermant.

Fleur, elle s'est fait arracher les pétales !

J'en conviens je ne suis pas coutumière de la lecture du roman noir. Je ne suis donc pas bien armée pour en débattre.

C'est ma première rencontre avec cet auteur.

Paradoxalement, je l'ai lu très vite, à ce niveau-là, Franck BOUYSSE a réussi son pari.
Les chapitres ne sont pas trop longs, le roman est bien construit.

Rose est issue d'une famille pauvre. Son père Onesime l'a vend a un riche fermier pour devenir bonne....mais pas que cela... Son destin est terrifiant.

En dépit de l'écrasant poids que j'ai ressenti lors des passages les plus ardus, comme beaucoup j'espérai un dénouement plus pacifique, mais cela n'aurait pas été aussi irréversible…

La barbarie utilisée à l'égard de Rose m'a bouleversée profondément et me hante encore. Son avenir est sans issue, il est inéluctable. On comprend très vite qu'elle n'aura aucune planche de salut, elle est passée par l'indéfinissable cruauté de son bourreau.

Rose fait sauter son dernier verrou, durant 14 longues années d'enfermement, elle s'est épanchée sur le papier et fait du prêtre l'ultime messager de son destin après sa mort.

Durant ce passage, on comprend les motifs de l'effroyable chape de plomb dont étaient victimes les personnages qui l'entourait et on se reprend un autre coup derrière la tête.

Je ne regrette pas d'avoir lu ce roman, je pense que Franck Bouysse a une belle plume, mais je déplore qu'il ait forcé le trait sur le martyr de Rose.

Cela reste une fiction, mais pourtant, j'ai été très bousculée.
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Je dois avouer que j'ai bien failli abandonner la lecture de cet ouvrage vu l'enchainement des faits d'une noirceur innommable.
Heureusement, la seconde partie du livre m'a permis de terminer ma lecture.

L'âme humaine n'a pas de limite : voilà le message de l'auteur.

Je vous laisse découvrir cet ouvrage que je ne lirai pas à nouveau.
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Après Grossir le ciel et Plateau, Né d'aucune femme est mon troisième Frank Bouysse. A la lecture de Plateau, je lui avais reproché de mettre mon vocabulaire à l'épreuve. Il faut dire qu'il n'y était pas allé de main morte en employant mots et expressions qui feraient un carnage dans un quizz sur Babelio. Je laisse aux forts en thème le soin de jauger leur niveau à la lecture d'un florilège que j'avais souligné dans mon intervention sur Babelio. J'en profitais pour mettre en garde l'auteur contre le piège de la sophistication.

Avec Né d'aucune femme, il a tenu compte de mon conseil. Il est revenu à un parler que l'on comprend d'autant mieux qu'il malmène allègrement notre sacro sainte vieille grammaire, comme on se plaît à le faire dans nos conversations de tous les jours. Un parler que nos instituteurs, pas encore professeurs des écoles, se sont évertués à tenter de dégraisser de ses idiomes et autres tournures exotico-argotiques. Mais avec cet ouvrage, Franck Bouysse nous offre une autre forme de mise à l'épreuve.

Cette fois, noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir.

Ce vers extrait d'une chanson bien connue de notre rocker national récemment disparu va comme un gant à cet ouvrage. J'ai failli craquer. Il n'y a vraiment plus d'espoir. On a franchi un cap dans la déprime. J'ai failli ne pas aller au bout tellement la marteau-thérapie du malheur y est allée fort pour écraser toute velléité de voir émerger le moindre petit bonheur.

Mais quand il n'y a plus d'espoir, on se prend toujours à espérer. On est comme ça. On ne veut pas croire qu'il n'y ait plus d'espoir. Et espérer quand il n'y a plus d'espoir, ça s'appelle croire au miracle. C'est pour cela que je suis allé au bout du tunnel. Et seuls ceux qui y sont allés aussi savent s'il y a de la lumière au bout du tunnel. Cet ouvrage, c'est comme le boyau du malheur dans lequel on rampe en quête d'air pur, qui se rétrécit au fur et à mesure de la progression, jusqu'à étouffer son lecteur dans l'enfermement d'une solitude oppressante. Claustrophobie mentale.

La victime sur laquelle Frank Bouysse s'acharne avec son style en forme de flagellation s'appelle Rose. Elle a été vendue par son père à un riche propriétaire en mal de descendance. Rose vivra un martyre. Elle nous dit dans les cahiers qu'elle rédige, pour témoigner de son calvaire à la postérité, et exister enfin, ne pas savoir trouver les mots pour exprimer son désarroi. Frank Bouysse le fait pour elle. Il le fait si bien qu'on voudrait lui tendre la main à Rose. C'est pour cela qu'on va jusqu'au bout. On veut savoir si les cahiers que Rose a pu faire parvenir à un prêtre seront sa seule échappatoire à la spirale de la négation de la personne dans laquelle il a enfermé sa victime.

Aux constantes que l'on retrouve dans ces trois ouvrages de Frank Bouysse - un ancrage dans le monde rural, des personnages rustiques au point d'en devenir associables, un acharnement du sort sur un héros qui devient victime de son auteur, et un épilogue qui reste à deviner, ouverture incertaine vers l'espoir, quand même - à ces constantes on ajoutera dans ce dernier ouvrage, Né d'aucune femme, une cruauté froide qui glace le sang.

Un roman qui m'a fait marquer une hésitation en son milieu quant à le terminer. Je suis quand même allé au bout.
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Pfou..... Difficile, difficile à critiquer..... Un style superbe, c'est sans doute pour cette belle écriture que j'ai continué..... Mais franchement quel texte dur, trop dur pour moi.... Pour ceux qui l'ont lu, j'ai failli arrêter à l'entrée à l'asile, je n'en pouvais plus ! Je l'ai fini, je ne sais pas trop pourquoi....
J'avais été tentée par ce livre pour sa très belle couverture, pour les critiques plutôt favorables trouvées sur Babelio. Donc ce livre me tentait beaucoup. Je ne sais pas ce que j'imaginais, mais en tout cas pas cette violence page après page, ligne après ligne.... Dérangeante en un mot ! Usante.... et pourtant je suis allée jusqu'à la fin (un peu irréaliste à mon goût d'ailleurs). Bon manifestement je n'étais pas le public visé.... Dommage car l'auteur a une très belle plume...
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Je suis vraiment mitigée quant à mon appréciation de ce livre. Je l'ai lu en deux jours, ne pouvant pas le lâcher, et lisant même au réveil afin de terminer plus vite. Et en même temps il me laisse très mal à l'aise.
C'est mon deuxième livre de cet auteur, j'ai lu il y a peu "grossir le ciel" que j'avais peu apprécié. Mais voyant passer le titre très souvent, notamment sur babelio, aidée par le titre accrocheur et la photo de couverture intrigante, je me suis laissé tenter en le trouvant sur une étagère de ma mediathèque préférée, semblant me tendre les bras. Serait-ce mon instinct maternel ?
L'écriture de Franck Bouysse est à la fois intéressante et maladroite, comme si elle n'était pas totalement aboutie. Trop de redondance dans le style et la forme, des incohérences dans le récit, comme l'annonce de l'histoire par le biais des carnets de Rose, pour entendre finalement de multiples voix raconter son histoire. Mais cela n'est rien en regard de la lourde et insistante noirceur du destin de Rose, qui nous transforme en voyeur, sans nous attacher vraiment au personnage. On peut croire au début à une reconstitution historique, mais quand trop c'est trop, on n'y croit plus.
Comment un jeune fille comme Rose peut elle être à la fois si soumise à ses maîtres (on lui a appris à obéir) et avoir une vision si lucide de son misérable sort, allant même jusqu'à consigner dans des cahiers son histoire tout en en analysant les tenants et les aboutissants ? Comment n'est elle pas devenue folle ou alors ne s'est elle pas suicidée pour en finir vraiment avec toutes ces horreurs ? C'est difficile à croire.
Je ne crois pas que je relirai du Bouysse.
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Difficile pour moi de faire une critique de ce livre tout simplement car il a provoqué des sentiments contradictoires.
Je me suis régalée avec toute la 1ere partie, j'ai moins aimé la 2e et j'avoue que je n'ai pas aimé du tout la fin que j'ai trouvé inadaptée et extravagante.
L'écriture est agréable et très fluide. La forme polyphonique y est certainement pour beaucoup. Par contre, on devine aisément ce qu'il va se passer. Pas beaucoup de surprises dans le déroulement de ce roman, sauf pour la fin qui du coup, est complètement décalée à mon gout.
Bref, j'ai aimé la forme, le coté roman du terroir et j'ai quand même passé un bon moment de lecture mais cela ne sera pas mon coup de coeur de l'année.

Pioche de novembre 2020 choisie par Laehb80
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Un conte noir, lugubre. ce roman me faisait de l oeil depuis un moment et les critiques excellentes ont piqué ma curiosité....j'ai certainement mis beaucoup d'attentes dans cette lecture...mais finalement je suis passée à côté. Je n'ai pas accroché au style de l'auteur et il y avait à mon sens trop de longueurs ..
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Je découvre Franck Bouysse avec ce livre qui a obtenu de nombreux prix et déclenché l'enthousiasme de bon nombre de lecteurs sur Babelio. Personnellement, ce roman choral m'a laissée sans voix, incapable de dire si j'avais aimé ou pas ma lecture. Bien que je sois habituée à lire des thrillers particulièrement glauques, j'ai été décontenancée par l'histoire de Rose. Chaque page tournée était un palier de plus, franchi dans une longue descente aux enfers, vers l'indicible et le sordide.

L'auteur nous transporte en plein XIXe siècle dans la propriété d'un notable. Rose, 14 ans, y arrive comme bonne à tout faire, vendue par son père, trop pauvre pour nourrir ses quatre filles. Edmond, le palefrenier-jardinier du domaine tente mollement de l'avertir du danger qu'elle court, mais son sort est scellé. Que peut-elle faire pour échapper à son destin ? Conduite aux portes de la folie par la cruauté des hommes ou leur aveuglement volontaire, la jeune fille ne trouvera d'échappatoire qu'à travers les mots. Faisant preuve d'un courage à toutes épreuves, malgré ses difficultés, elle qui n'était rien et n'avait que peu d'instruction, décide de laisser une trace de son histoire à travers l'écriture d'un journal. Tour à tour, le lecteur découvre donc les pages de ce journal, en alternance avec le récit de Gabriel, le prêtre à qui il a été confié et celui d'Edmond qui a côtoyé Rose pendant son calvaire. L'auteur donne également la parole à un narrateur pour évoquer divers personnages qui ont gravité autour du maelstrom de l'horreur vécu par Rose sans en connaître les profondeurs, notamment à ses parents.

Tout en confrontant son lecteur à la noirceur de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de pire, Franck Bouysse rend également un bel hommage à la maternité, à une époque où la femme n'existait qu'à travers le statut de mère. Malheureusement, je suis peinée de ne pas avoir apprécié ce livre à sa juste valeur. Perturbée par le style de l'auteur, j'ai eu l'impression que l'émotion que j'aurais dû ressentir était muselée. Il sait adapter son texte à ses différents personnages mais globalement, l'écriture m'a semblé lourde, notamment le récit de Rose fait d'un bloc, sans marquage des dialogues. D'un côté, je peux comprendre que ce soit volontaire car elle utilise les mots comme elle le peut, mais cela donne un aspect touffu. C'est une histoire qui demande beaucoup de concentration si l'on veut repérer les jalons que l'auteur a semé pour en comprendre le dénouement. Déroutée par l'écriture, j'en ai cruellement manqué et j'avoue qu'à la fin, l'essentiel m'avait échappé. J'ai dû faire page arrière pour trouver la lumière et je n'aime pas particulièrement ça.

Un roman très noir, dont j'ai aimé le fond, mais à mon plus grand regret, pas la forme. Pour moi, malgré un final inattendu, c'est un 10/20. Pour confirmer que je suis vraiment passée à côté de ce roman, j'en cherche encore l'aspect "conte" revendiqué par certains. Quant au Grand Prix décerné par les lectrices de Elle, je me demande encore pourquoi il a été attribué dans la catégorie policier.
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