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4,25

sur 631 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Joseph Boyden fait partie de ces écrivains de génie qui savent tour à tour vous toucher en plein coeur, vous écorcher vif, vous retourner et vous marquer au fer rouge. Sa plume poétique et crue, son histoire saisissante et authentique, ses personnages si réels qu'on aurait presque l'impression de pouvoir les toucher du bout des doigts...sont incontestablement responsables du coup de coeur ressenti tout au long de ma lecture.

Néanmoins...ce coup de coeur là est bien différent des précédents...c'est un bleu qui commence tout juste à disparaître...sa couleur se modifie....la douleur s'atténue... A moi maintenant de vous expliquer pourquoi...

Comme certains d'entre vous, j'avais remarqué il y a un petit moment, la couverture de ce livre en me promenant sur le net, intriguée, j'avais placé ce livre dans ma liste d'envies...où il est resté bien au chaud jusqu'à ce que mon mari décide de son côté de l'acheter et de le lire. Nous n'avons généralement pas les mêmes goûts en matière de livres et c'était donc l'occasion de partager une lecture.

Une fois le livre disponible et ses impressions énoncées, je me suis jetée à corps perdu dans ma lecture ! Il m'avait parlé d'un malaise qui ne le lâchait pas...de scènes difficiles que se soit à lire, à imaginer ou à oublier...

Je m'attendais donc tout naturellement à une histoire marquante...je n'aurais cependant pas imaginer à quel point elle pourrait l'être.

Dans ce roman, Joseph Boyden nous conte l'histoire de trois personnages dont les vies se lient et se délient au rythme des péripéties auxquelles ils sont confrontés tout au long du récit.

Confrontés à des modes de vie et de pensées différents, chaque personnage va devoir s'adapter, appréhender l'autre et affronter ce qui se dressera sur son chemin.

Le récit est scindé en trois grâce aux différentes narrations. Les points de vue du Jésuite, de l'Iroquoise et du Huron se succèdent permettant ainsi au récit de garder une cohérence et un rythme des plus intéressants tout au long de la lecture.

Joseph Boyden nous plonge dans une époque troublée, celle du 17ème siècle. Débarqués sur le nouveau continent pour prêcher la "Bonne Parole", les jésuites tentent de convertir les "sauvages" par tous les moyens afin de sauver leurs âmes condamnés. Les Indiens, quant à eux, voient en ces "corbeaux" qui sentent mauvais et qui semblent fous, une opportunité à saisir. Entre un climat souvent hostile, un mode de vie sur le déclin et des guerres incessantes opposant différentes tribus Indiennes, l'arrivée inopinée de ces intrus pourrait s'avérer profitable. En effet, le commerce, les échanges et les alliances, s'ils étaient au rendez-vous, seraient un coup de pouce non négligeable...à priori.

Oiseau est un chef de guerre Huron. Christophe est un Jésuite français avec pour mission, d'évangéliser les tribus indiennes. Chute-de-Neige est une jeune Iroquoise qui se retrouve captive de l'homme qui a tué sa famille. Ensemble, ils vont devoir s'apprivoiser pour mieux cohabiter...si une éventuelle cohabitation est envisageable.

Ainsi, chaque narration apporte quelque chose au récit et se veut indispensable à son entière compréhension. Trois personnages dont les trois voix se confrontent et tissent la toile de fond de ce roman.

L'auteur parvient à adapter son style au narrateur, ce qui nous permet très rapidement de reconnaître le personnage qui s'exprime. le lecteur ne se perd jamais et est totalement conquis par le rythme du roman. La lecture est fluide, dynamique et agréable (si je puis dire).

Joseph Boyden ne se contente pas de nous raconter des moments de vie ou les affres d'une époque qui est à l'aube de nombreux changements...Non...Il nous les fait vivre. le lecteur se voit aux côtés de ces personnages. Il ne regarde pas de loin le calvaire, la détresse, la tristesse...il les ressent ! Il n'est pas que spectateur, il vit chaque événement.

Les scènes et certaines descriptions sont tellement réalistes qu'elles donnent la nausée...Le réalisme avec lequel Joseph Boyden traite son sujet est saisissant...il va droit au but, sans fioriture...tel que cela se passait à l'époque : sans compromis. Les combats, les coups du sort, les aléas de la vie, les relations qui naissent et meurent sous nos yeux, la richesse des personnages, sont décrits avec tant de justesse qu'ils empoignent le lecteur.

En conclusion : 'Dans le Grand cercle du monde' est un livre sur l'Humain avant tout...un roman où le respect, l'amour, la douceur, la fragilité, l'humanisme côtoient la guerre, l'atrocité, l'horreur, la douleur, la cruauté. L'authentique est tellement bien mis en avant que c'est ce qui émane de ce roman, une fois terminé : le vrai...le brut...la beauté dans la noirceur. L'intemporel.

Ce chamboulement intérieur...cette vision de l'humain...sont indispensables pour nous recentrer... Je remercie Joseph Boyden pour cette lecture d'exception et vous la recommande plus que vivement.
Lien : http://moncoinlivresque.over..
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Ce roman est un véritable bijou. Il est d'une richesse déconcertante, de par ses personnages, mais aussi par les informations sur le peuple Wendat. J'ai fini en larmes et cela fait longtemps qu'un livre ne m'avait pas procuré une telle sensation. Quand je l'ai fini, j'ai pensé magnifique et merveilleux.
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La première surprise vient de ce titre complètement abscons ; où est-ce qu'ils ont été cherché un truc aussi naze ? Si je n'avais pas lu de nombreuses critiques élogieuses (et certaines plus réservées) je serai passé à côté de ce bouquin, d'autant que je ne connaissais pas l'auteur et que la couv' n'attire pas vraiment l'oeil hagard en errance dans sa librairie préférée. Bref il eut été plus judicieux de conserver le titre original The Orenda, le mot huron qui désigne leur magie (à défaut de casser trois pattes à un canard ça titille notre curiosité).

Toute la question est maintenant de savoir si j'aurai raté quelque chose en ne lisant pas ce bouquin. Sans la moindre hésitation la réponse est OUI. A défaut d'être indispensable (mais quel bouquin peut se prétendre indispensable ?) c'est une lecture des plus agréables, aussi bien de par le style de l'auteur que de par son intrigue.

Une intrigue en triplex en quelque sorte. Les chapitres alternent en effet entre les points de vue de Oiseau, le chef de guerre Huron, de Christophe, jésuite français qui rêve d'évangéliser les Hurons et de Chutes-de-Neige, la jeune captive iroquoise ; tous retranscrits à la première personne. Qui plus est chaque personnage adresse ses réflexions à un autre, Oiseau se confesse à son épouse décédée (tuée avec leurs deux filles par les Iroquois), Chutes-de-Neige s'adresse à ses parents (tués par Oiseau en même temps que son frère et sa soeur, sous les yeux de la jeune indienne) et Christophe consigne ses pensées dans un journal destiné à son supérieur quand il ne s'adresse pas directement à Dieu. Trois personnages venant d'horizons et de cultures radicalement différents, trois personnalités parfaitement restituées par l'auteur ; un sacré défi d'écriture qu'il relève haut la main, et au passage je tire aussi mon chapeau à Michel Lederer, le traducteur, pour son travail admirable.

Une intrigue richement documentée sur les us et coutumes des indiens canadiens et notamment des deux tribus ennemies que sont les Hurons (soutenus par les Français) et les Iroquois (alliés aux Anglais), à une époque où leur rivalité culmine. On partage avec un incroyable réalisme leur façon de vivre, leur culture et leur philosophie ; mais aussi leur esprit guerrier et leur zèle dans l'art de la caresse. du jour au lendemain le paisible agriculteur peut se transformer en un impitoyable guerrier.
Une intrigue où s'entremêlent différents genres, l'auteur étaye et dilue la partie historique de son roman dans un grand récit d'aventure et de guerre aux rebondissements multiples avec çà et là une pointe de magie. le mot fresque employé en quatrième de couv' n'est pas usurpé, ce bouquin est d'une richesse et d'une intensité incroyables.

Une intrigue passionnée et passionnante. le contraste entre le quotidien dans le camps et les scènes de guerre est saisissant (même si le quotidien des Hurons est loin d'être un long fleuve tranquille). Un tourbillon d'émotions garanti avec quelques touches d'humour. Un vrai régal à lire, c'est tout simplement captivant du début à la fin ! le genre de bouquin dont on pourrait parler pendant des plombes tant il y aurait à dire.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Dans le grand cercle du monde, l'Orenda...
Un roman qui se raconte en trois voix entremêlées : deux amérindiennes, une française. Chacune raconte les mêmes événements de son point de vue, avec son expérience, sa culture.
Un roman qui raconte le choc des cultures, l'incompréhension et le dialogue impossible, mais aussi le respect qui arrive lentement, au contact de l'autre.
Un roman qui raconte la violence de la perte, les liens sacrés qui se tissent doucement, malgré les événements entre un père et sa fille adoptive.
Un roman qui montre la magie de faire partie du grand cercle du monde, des éléments, de les comprendre et de savoir ce que cela implique.
Un roman qui raconte la fin d'un peuple, la fin d'une culture sans chercher de coupable.
On aurait voulu que tout cet univers soit préservé, on aurait voulu connaître cette magie.
Et pourquoi pas...
"On ne peut pas perdre l'Orenda, seulement l'égarer. Le passé et le futur sont le présent".

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Décidément, Joseph Boyden est un grand. J'avais déjà beaucoup aimé mes deux précédentes expériences, notamment le chemin des âmes, mais avec ce roman il passe au niveau supérieur… C'est vraiment magistral, quelle claque ! En quelques mots : grandiose (comme les espaces infinis du canada), épique (une épopée sauvage), violent (comme le sont toutes les guerres), mais au final profondément humain et plein d'une poésie déchirante. Les personnages sont magnifiques, même ceux qu'on n'aime pas, et ce qui est vraiment fort c'est que l'auteur donne la parole à chacun des partis impliqués (et sans parti pris s'il vous plaît !) : les Hurons, les Iroquois et les Jésuites français. Eh oui je sais, encore une histoire d'indiens… mais bon que voulez-vous, on ne se refait pas, je suis fan. À ce propos, ça me gêne un peu de dire “Huron” car ce nom a été donné à ces indiens par les colons français à cause de leurs coiffures qui rappelait la hure du sanglier femelle en France. Insupportables ces européens qui débarquent partout et transforment l'existant en fonction du petit bout de leur lorgnette ! En réalité, les enfants d'Aataentsic, le peuple Wendat, est composé de cinq tribus distinctes : les Attignawantan, les Attignaenongnehac, les Arendaronon, les Tahontaenrat et les Ataronchronons. Pas facile à prononcer certes, mais c'est quand plus joli non ? Bien avant l'arrivée des européens dans l'Ontario, le peuple Wendat se battait contre les Iroquois. Ces guerres ancestrales, malgré une cruauté inimaginable, se faisaient avec un grand respect de l'ennemi, respect de sa valeur et de ses croyances, les tribus savaient que pour survivre dans ce monde hostile certaines choses étaient primordiales. Je ne vais pas rentrer dans le détail mais si vous choisissez de lire ce roman, accrochez-vous et rappelez-vous toujours que la nature est sauvage par nature. Évidemment, avec l'arrivée des blancs ce fragile équilibre est rompu et l'avancée des Jésuites entraîne insidieusement mais irrémédiablement la perte de toutes ces peuplades. En effet, non contents d'apporter avec eux des maladies qui détruiront en un rien des tribus entières, et l'alcool qui fera les mêmes ravages, il faut savoir que le mercantilisme forcené des européens (français en anglais en l'occurrence) a été l'élément déclencheur du génocide des Hurons par les Iroquois. Oui, ce massacre a eu lieu au cours de la guerre des fourrures dont le but était de prendre le contrôle des territoires de chasse aux castors dont les peaux étaient destinées au commerce avec les Européens. Les français arrivent et soutiennent les Hurons, les anglais arrivent et soutiennent les Iroquois. Non pas pour les aider bien sûr, mais pour s'assurer du profit de l'exploitation de ces terres. Bref, commerce et religion, voici les deux mamelles de la colonisation responsables de la disparition de ces fabuleuses cultures.
Mais attention, ce livre ne se résume pas à ça ! C'est moi qui donne ces explications simplement pour vous situer le contexte dans lequel prend place ce récit magnifique et d'une beauté saisissante. Non, il y a beaucoup plus dans ces pages et, vraiment, je vous encourage tous à prendre place dans le Grand cercle du monde et à partir à la rencontre de Oiseau, Chute-de-neige et Corbeau Christophe. Malgré ses 600 pages, on lit ce roman comme on se balade en forêt, le rythme est bon, il n'y a rien de superflu et on tourne la dernière page avec regret. Et d'ailleurs, bye bye tout le monde, je vous quitte, je vais devenir indienne ^^
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Joseph Boyden auteur du livre , est a féliciter pour le travail de recherche qu'il a effectué pour son roman !majestueux !
On ne s'y ennuie pas , dés que l'on entre dans le sujet , on lit avec délice , tout ce qu'il s'y passe
Je trouve que le sujet est toujours d'actualité .

" essayer de christianniser un peuple indien ,(hurons wendats) , cela me rappelle un film "mission" que je vous engage à visualiser !
Tous les personnages sont divisés par leur appartenance
-- Un jésuite français appellé corbeau pour sa robe noire
--un grand chef Huron qui n'est pas du tout d'accord
-- Une captive iroquoise qui est mitigé !
Et bien d'autres héros de ce roman si attachant les uns aux autres qui se confrontent dans leurs tarditions et cultures .
Attention il y a des scènes difficiles mais incontournable c'était comme ça à cette époque ! Bien que la teneur historique rejoigne les questions contemponaires

J'ai été subjugué par ce livre ,écrit avec ferveur ,amour ,violences , humour parfois et tenacité souvent des uns et des autres ,la fin est émouvant très émouvant !!
a lire absolument
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Aho ! J'ai adoré les histoires de Oiseau, Chutes de Neige et de Christophe le corbeau - nom que lui donne les indiens du fait de son habit noir de Jésuite. Il y a aussi Renard, Petite Oie et bien d'autres. L'histoire des indiens tel qu'ils ont vécus et la brutale rencontre avec les français et plus particulièrement les Jésuites. Les sauvages ne sont pas ceux que l'on croit. Mise à part les coutumes guerrières entre Hurons et Iroquois, ces indiens avaient un art de vivre avec la nature qui - il me semble - était exemplaire. Au lieu de leur imposer nos règles, nous aurions dû regarder cess indiens et nous en inspirer.
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Un roman fort et dur qui décrit sans concession la violence des guerres entre tribus indiennes. Nous suivons avec émotion les trois personnages qui sont au coeur du roman, avec chacun sa culture propre, les doutes terrestres et existentiels des prêtres qui sont venus se jeter dans cet environnement incroyablement violent pour évangéliser les Hurons, la jeune iroquoise enlevée par la tribu ennemie des Hurons et qui résiste de tout son être à son père adoptif, le vieillissant grand chef de guerre qui voit son monde irrémédiablement changer. Un livre brillant.
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C'est lors qu'on lit des livres comme Dans le grand cercle du monde qu'on se dit qu'ils ont tellement de choses à nous apporter ! Ce roman fut non seulement agréable à lire pour son côté fiction, mais il le fut surtout pour son côté historique. En effet, Joseph Boyden a fait énormément de recherches pour pouvoir nous offrir ce roman qui revient sur la fin du peuple des Hurons/Wendat au Canada du 17e siècle.

Pour nous raconter cette histoire, l'auteur a choisi de donner une voix à trois personnages : Christophe, un jésuite français venu évangéliser les Sauvages ; Oiseau, le chef de guerre du village des Wendat ; Chute-de-Neige, une Iroquoise capturée par Oiseau et qui devient ensuite sa fille adoptive. Cette façon de faire nous permet de découvrir trois points de vues fort opposées et permet de confronter des façons de vivre et de penser radicalement différentes.

Christophe arrive avec tous ses préjugés et ses croyances catholiques fort fermées sur les terres des Indiens. Surnommé « Corbeau » à cause de ses vêtements noirs et de ses pratiques funéraires catholiques (les prêtres vont d'un mort à l'autre pour les signer à l'image d'un corbeau qui saute d'un cadavre à un autre), il a du mal à se faire accepter des habitants du village à cause de sa mission, mais aussi à cause de la barrière linguistique – du moins au début. Lire son histoire, c'est aussi découvrir comment les Occidentaux s'y prenaient pour enseigner leur religion : pour se faire comprendre des populations, les prêtres empruntaient les croyances locales et les réarrangeaient à leur manière. Par exemple, Dieu prend dans le roman le nom de « Grand Génie ».

Oiseau nous dévoile, quant à lui, le caractère guerrier des Indiens. Par son biais, on vit non seulement les batailles qui opposent les Wendat aux Iroquois, mais on vit également les rites funéraires, les échanges commerciaux avec les Français, les prises de décisions vitales pour le village et enfin les relations humaines entre époux/épouse, veuf/maitresse et père/fille. C'est grâce à ce personnage en particulier que l'on plonge pleinement dans la culture Wendat.

Enfin, avec Chute-de-Neige, on aborde l'histoire d'un point de vue féminin. On découvre ainsi la vie des femmes au sein de la communauté et le début des histoires d'amour entre jeunes. Ce n'est pourtant pas l'unique aspect que nous apporte la jeune fille. En effet, on découvre également par son biais le traitement des prisonniers de guerre. Ceci nous permet de comprendre une dimension fort étrangère à nos coutumes occidentales où la vengeance et l'amour se confondent.

Ces éléments ne sont qu'une partie de tout ce qui est abordé dans le livre. Mais, cette confrontation des cultures est sans aucun doute ce qui est le plus marquant et qui retient le plus notre intérêt tout au long de la lecture. Fermées, ouvertes, aimantes, haineuses, elles se confrontent, s'affrontent et se mélangent l'une l'autre au gré des interactions entre les différents acteurs. Même si Dans le grand cercle du monde est une peinture des siècles passés, cette caractéristique reste encore et toujours d'actualité dans nos sociétés contemporaines qui tendent à se confondre de plus en plus. Ce roman témoigne ainsi d'une universalité passée mais également moderne.

Outre la division en trois points de vue évoquée plus haut, le roman est également divisé en trois grandes parties :

la première s'intéresse à décrire la rencontre des trois protagonistes et leur manière de s'habituer à leur nouvelle vie ;

la deuxième décrit la vie quotidienne au sein du village ;
et la dernière partie raconte la fin du village et du peuple des Wendat.

Une dizaine d'années sépare la première partie de la dernière et nous permet de nous attacher aux trois protagonistes puisqu'on les voit évoluer sur le long terme. Si les deux premières parties paraissent très lentes du fait que l'on observe principalement le quotidien du village, elles sont tout de même essentielles pour comprendre les us et coutumes des Indiens et pour découvrir chaque personnage dans sa singularité. Ce n'est qu'à la fin de la deuxième partie que le roman devient réellement addictif et qu'il devient difficile de le lâcher!

J'ai beaucoup aimé de manière générale l'écriture de l'auteur. Tout d'abord, il est important de savoir que la narration est faite à la première personne du singulier ! En alternant les points de vue entre chaque chapitre, on emprunte ainsi le regard et la voix des trois protagonistes. La narration est réalisée au présent de l'indicatif, ce qui nous permet de vivre l'histoire en temps réel, comme si nous y étions réellement. Les phrases, plutôt courtes, donnent l'impression de suivre le regard des personnages et offrent un réalisme puissant qui immerge entièrement le lecteur dans le quotidien des Hurons.

Si j'ai été transportée du début à la fin par ce livre, j'ai malgré tout une critique importante à faire à son sujet : à plusieurs moments, il y a des problèmes de syntaxe. Cette erreur de traduction et cet oubli de correction m'ont principalement dérangée au début du roman. Heureusement, ce souci se disperse petit à petit et devient rare au fil des pages. Voici un exemple de ce type de phrase : (il s'agit du début d'un paragraphe) « Christophe Corbeau, au moins, n'a pas changé, qui nous a accueillis quand nous sommes entrés en titubant, le visage bleui de froid. »

Dans le grand cercle du monde est sans aucun doute l'un des meilleurs romans historiques contemporains. Avec des éléments historiques véridiques et une histoire fictionnelle parfaite, on découvre et on s'attache à la culture des Hurons-Wendat du 17e siècle. L'auteur mérite pleinement le prix littérature-monde qu'il a obtenu en 2014 !

Par le biais de cette lecture, j'ai appris un nombre incroyable de choses, mais j'ai surtout passé un moment magique en compagnie de Christophe, Oiseau, Chutes-de-Neiges et de tous les autres personnages. Si l'aspect « tranche de vie » pourrait rebuter certaines personnes, je l'ai personnellement beaucoup aimé car cela m'a permis de vivre une expérience émotionnelle inoubliable, simplement à travers les lignes d'un livre.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Boyden arrive à nous faire partager le monde des Hurons et des Iroquois au 17e siècle, ainsi que l'avant garde génocidaire, ceux qui amenèrent les ténèbres en premier, les Jésuites. le roman est bien documenté et évite tous les poncifs et autres approches romantiques concernant les Amérindiens, sans pour autant faire l'impasse sur la spiritualité avancée de ces peuples. Peuples qui voyaient cohabiter en eux des qualités humaines inexistantes en occident et des pratiques d'une grande violence, comme la torture sur leurs ennemis. La référence romanesque (et anthropologique en l'occurrence) concernant les Amérindiens est Hanta-Yo de Ruth Beebe Hill, qui je pense restera à jamais inégalé. Mais "Dans le grand cercle du monde", s'inscrit dans sa continuité.
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