AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 631 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
RÉSUMÉ:"Au XVIIe siècle, dans les espaces sauvages du Canada, les voix d'un jeune jésuite français, d'un chef de guerre huron et d'une captive iroquoise tissent l'écheveau d'une fresque où se confrontent les traditions et les cultures. Trois personnages réunis par les circonstances, divisés par leur appartenance. Car chacun mène sa propre guerre : l'un pour convertir les Indiens au christianisme, les autres, bien qu'ennemis, pour chasser ces « Corbeaux » venus prêcher sur leur terre. Un livre à la prose superbe, dont la teneur historique n'exclut aucune des questions contemporaines que sont la place du commerce, la prégnance de la foi ou la cohabitation des cultures. "

MON AVIS: Une lecture passionnante. Joseph Boyden a fait un énorme travail de recherche mais il écrit avec son coeur (il a des origines Cree et est trés ataché à l'histoire des natifs), et j'ai été époustouflée par ces différentes visions d'un même monde, données par trois voix qui chacune est convaincue d'être dans le vrai. Difficile de ne pas prendre parti contre "les envahisseurs" car ceux qu'ils voient comme des "sauvages" ne sont pas pire qu'eux, pas plus violents, pas plus cruels. Ils ont une autre façon d'appréhender le monde qui les entoure et même leurs ennemis. En remontant dans le passé Joseph Boyden nous montre l'avenir et nous le connaissons aujourd'hui, nous savons ce qui est arrivé.
L'auteur nous décrit de façon poétique, lumineuse et aussi sombre un monde qui n'est plus. C'est beau, c'est fort, c'est triste. J'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          170
CHEF D'OEUVRE ABSOLU, LYRIQUE ET MAGIQUE
Mon livre préféré de l'immense Joseph Boyden dont tous les Livres sont magiques. Son talent n'a d'égal que sa simplicité et son humanité. J'ai choisi "Dans le Grand cercle du monde", ce chef d'oeuvre absolu.
Christophe "Corbeau", un jeune jésuite français, se rend au Canada, en Nouvelle-France au XVIIe siècle évangéliser les Indiens. Il n'est sur place que depuis un an quand ses guides l'abandonnent et le laissent à la merci des Iroquois. Ainsi commence pour le jeune homme une odyssée incroyable où très vite les Hurons le font prisonnier à leur tour ainsi qu'une jeune captive iroquoise à la personnalité énigmatique, la si bien nommée, Chute de neige. Leur ravisseur, Oiseau, un grand guerrier a perdu toute sa famille et sait qu'un grand et nouveau danger menace son peuple.
Un roman lyrique, épique et polyphonique totalement maîtrisé : la narration se fait à Trois voix d'où un équilibre des points de vue, une totale justesse et nul esprit manichéen.
Le talentueux Joseph maîtrise parfaitement l'envergure de son roman - un exercice dans lequel nombre d'écrivains pourtant excellents se sont perdu : les Trois voix sont d'une égale force et sincérité.
Ce chef d'oeuvre est aussi un hymne magnifique à la beauté naturelle de chaque chose, "The Orenda" (le titre originel intraduisible) dénonçant en creux (entendez sans propos moralisateur insupportable de lourdeur) la brutalité de la colonisation de ce continent et l'esprit étriqué des peuples dits civilisés. Et bravo (aInsi que merci) au traducteur, Michel Lederer toujours aussi époustouflant. J'ajoute que Tous les Boyden sont des chefs d'oeuvre. Tellement envie qu'un autre soit publié....
Commenter  J’apprécie          130
Il paraît que l'envie d'écrire de Joseph Boyden sur les Amérindiens est en partie venue d'un dégout du Dernier des Mohicans de Fenimore Cooper. Celui-ci idéalisait les autochtones nords-américains, en faisait des bons sauvages libres et proches de la nature. Par respect pour les Amérindiens, dont sa famille est en partie issue, il veut les raconter dans leur complexité, leur violence et leur cruauté aussi.

Dans le grand cercle du monde – très beau titre – propose de suivre les destins croisés de trois voix. Chutes-de-Neige, adolescente Iroquoise bientôt adoptée par les Hurons ; Oiseau, chef de guerre huron ; Christophe, père jésuite qui part s'installer sur les terres sauvages pour évangéliser les Indiens. Chacun de ces personnages s'adresse à quelqu'un (une famille disparue, des absents), mais c'est finalement nous, lecteurs, que ces mots atteignent.

Et quelle puissance !!! Boyden a une plume magnifique, d'une force incroyable. J'ai lu ce livre en plein mois de juillet sur la cote d'azur, autant dire que le contraste avec les terres gelées du Canada au 17e siècle peut difficilement être plus grand ; mais j'ai été pris immédiatement dans ses pages, avalée par la puissance d'évocation du Grand cercle du monde.

L'auteur s'est nourri d'anthropologie, d'histoire, et cela se ressent. le livre est riche, les témoignages, bien que romancés, sont plus vrais que nature. Trois points de vue différents pour raconter un monde perdu, aussi violent que tendre, et surtout passionnant.

L'histoire se passe au début des relations entre les Français installés au fort Québec et leurs alliés Hurons. Ces derniers sont en guerre contre les Iroquois. Les alliances des uns et des autres avec les futurs colonisateurs (Français, Hollandais puis Anglais), l'arrivée des métaux, des armes à feu, la demande toujours plus fortes des Européens pour les fourrures, tout cela va créer une guerre désastreuse, et c'est dans ce contexte là que évoluent nos trois personnages.

Certaines scènes, surtout vers la fin, sont d'une violence quasiment insoutenables. Il ne me semble pas que ce soit gratuit. D'une part parce que cela correspond à la réalité des amérindiens du nord-est de l'Amérique, chez qui la torture des prisonniers occupaient une grande place – avec un intérêt à la fois stratégique (la terreur des ennemis) et spirituel (conjurer la mort, investir le courage). D'autre part parce que cela donne à voir la philosophie de vue, le point de vue sur le monde, des Hurons et des Iroquois, deux confédérations de peuples finalement assez proches – et pourtant ennemis mortels.

En bref, un livre puissant aussi bien écrit que documenté. Pour moi la découverte d'un très grand auteur.
Commenter  J’apprécie          131
Excellent roman encore une fois de Joseph Boyden. Propulsés sans ménagement dans les paysages verglacés des territoires indiens en plein XVIIe siècle, on est submergés par la peur d'être rattrapé par les guerriers Haudenosaunees (Iroquois) qui poursuivent un parti de braves Wendats (Hurons) ayant capturé une jeune iroquoise et un prêtre jésuite. L'auteur met le lecteur sous tension dès le début et il ne nous laissera plus de répit. C'est une écriture flamboyante qui sait admirablement rendre les paysages canadiens du Nouveau Monde, c'est aussi un mélange d'érudition lorsqu'il évoque les cultures amérindiennes et le choc de la rencontre entre les européens et les "premiers hommes" et un fabuleux récit d'aventure par le prisme de la voix des trois héros : le chef huron "Oiseau", le prête jésuite et la jeune captive "Chutes-de-Neige". Toute l'histoire est racontée par ce qu'ils voient et vivent : c'est haletant, captivant, parfois éprouvant (les scènes de guerre, les tortures infligées...), mais surtout magistralement raconté.
Commenter  J’apprécie          130

An 1635
Un très beau roman historique se déroule en Nouvelle France à la période de Champlain et après sa mort. Les Wendats et les Haudenosaunees s'opposent depuis toujours et mènent des guerres fratricides meurtrières et destructrices.
Quand arrivent les Jésuites qui s'allient aux Hurons –Wendats, et veulent les convertir, et avec eux les colons, les militaires, les armes, les maladies, l'alcool, …
La construction à 3 voix est intéressante, un magnifique jeune chef de guerre Huron Oiseau, une jeune captive iroquoise Chutes-de-neige, et un jeune frère jésuite Christophe Corbeau. Chaque chapitre alternativement donne la voix à l'un des protagonistes.
Ils sont jeunes mais ont-ils droit à un avenir ?
L'auteur d'ascendance amérindienne porte à merveille la parole de ces nations quasiment disparues.
C'est toute l'histoire peu connue de ces tribus indiennes du Québec, qui est décrite dans le livre, l'habitat, le mode traditionnel de culture, les réunions, le commerce, les croyances…. Il y a des chapitres entiers consacrées aux batailles très violentes, aux tortures ultra sophistiquées et insoutenables. On est vraiment porté par le sujet.
L'écrivain s'est appuyé sur une documentation sérieuse. L'atmosphère de l'époque est très bien rendue, et on peut ainsi appréhender cette période sur un plan ethnographique.
Commenter  J’apprécie          120
J'ai depuis toujours été fasciné par le Canada, le Québec, leurs forêts immenses, leurs lacs, le froid, et j'ai retrouvé dans ce livre tous mes rêves d'enfants, une partie de mes bandes dessinées qui me transportaient, me faisaient rêver...mais là pas de cow-boys, mais des Corbeaux, ces jésuites venus de France, évangéliser ces Sauvages...C'est comme ça qu'ils les présentaient : des sauvages...Non! mais des hommes, des peuples indiens ayant une culture différente, un autre mode de vie...des hommes au coeur de la nature, la vénérant, ainsi que ses animaux.
Choc de deux cultures, Européenne et Amérindienne, choc de deux modes de vie.
Ces braves indiens Hurons vivaient tranquillement de la chasse, de la cueillette, de la pêche...certes de temps en temps ils se jetaient dans la guerre contre les Iroquois, une guerre ancestrale. C'était l'occasion de longues tortures pratiquées jusqu'à la mort sur les prisonniers. Ces peuples nomades ne vivaient pas sous des tentes, comme nos BD enfantines nous les présentaient. Sédentaires ils vivaient réunis par centaines dans des villages en dur, cultivaient la terre, pour faire pousser les trois soeurs, maïs, courges et haricots, et abandonnaient le village pour en créer de nouveaux lorsque la terre qu'ils avaient défrichée autour ne les nourrissait plus.
Puis au XVIIème siècle Français et Anglais, arrivèrent là pour s'emparer de ces terres mais aussi pour évangéliser ces peuples. Les soldats armés de fusils venaient accompagnés de leurs hommes d'église, des jésuites en soutane en ce qui concerne les Français, afin de coloniser également, de force parfois et insidieusement, les âmes indiennes. Parmi eux, leur chef, le Corbeau, Christophe, dira "ils vivent dans le péché, dans le monde coupable de l'idolâtrie, et sans l'ombre d'un doute sous l'emprise de Satan, ce qui rend d'autant plus importante ma mission".
Les flèches ne pouvaient lutter contre les balles des mousquets. Français et Anglais arment alors les tribus Hurons pour les français et Iroquoises pour les anglais, tribus hostiles depuis toujours, et transportent ici, sur ces terres vierges, par indiens interposés, leur luttes européennes! Des tribus qu'il faut "contrôler". Chacun afin de s'accaparer territoires nouveaux et richesses. Avec eux arrivait une mort plus insidieuse, la maladie, les épidémies qui tuaient les indiens par centaines.
Toute cette épopée culturelle et guerrière nous est contée par trois personnages, trois regards différents : le Corbeau, moine jésuite arrivant de France, Oiseau, chef de tribu huron et Chutes-de-Neige, fille de chef iroquois tué par Oiseau. Une gamine qu'Oiseau adoptera et fera sienne. Trois personnages qui tour à tour au fil des pages se côtoient, s'affrontent, s'épient, se soutiennent, s'observent en amis et en ennemis.
Grand plaisir de lecture, avec toutefois quelques rares longueurs.
Une écriture imagée qui nous transporte au coeur de ces grands espaces, de ces bois, de cette nature québécoise, aux côtés de ces hommes fiers en lutte contre les manipulations des jésuites, au coeur de leurs luttes tribales, au coeur de leur mode de vie
Une écriture troublante parfois notamment quand Joseph Boyden met toute son imagination au service de la description de ces tortures raffinées pratiquées sur les prisonniers..
Et une écriture "sourire", notamment quand Corbeau explique la religion catholique : il "s'adresse comme un demeuré à ceux qui veulent bien l'écouter, à savoir ceux qui, surtout, ont envie de se tordre de rire". Vengeance ? Il a été élevé semble-t-il chez les jésuites !
Une fois ce livre refermé, j'ai su que je reparlerai bientôt d'un autre livre de Joseph Boyden.
Belle découverte

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          120
4.75/5 : Joseph Boyden est l'un des plus grands écrivains de notre époque, il nous livre avec Dans le grand cercle du monde, un roman passionnant et incroyable !

Quel plaisir de retrouver cette plume à la fois si belle et universelle : cela ressemble à un chant, à un poème si simple et si complexe, si sincère et si intime, si vrai et si sensible. L'auteur donne la parole à trois personnages aux espérances, sentiments et personnalités très différentes. C'est l'histoire de chemins qui se croisent et de rencontres qui vont bouleverser l'existence.

L'histoire se déroule au XVIIème siècle et j'ai adoré voir Boyden créer une histoire à cette époque : cela est à la fois exotique et fascinant. L'écrivain déploie un trésor d'inventivité pour mélanger L Histoire, son récit, les pensées des personnages, la mise en lumière des moeurs et traditions... C'est un portrait saisissant de toute une période historique vue de l'intérieur.

Chaque narration apporte quelque chose de précieux à ce roman : il y a le jésuite qui hésite entre foi divine et courage humain, le chef de guerre huron qui doit à la fois protéger son peuple et se battre pour lui et il y a une captive iroquoise qui a tout perdu et se retrouve à cheminer à leurs côtés pour le meilleur et pour le pire. Trois êtres, trois destins. J'ai aimé les suivre un par un, le style de l'auteur s'adapte en plus à chaque fois : on ne se perd pas et on sait à chaque fois qui parle.

En définitive, un roman que j'ai dévoré et adoré : une merveille !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          123
j'ai lu se livre et par certains côté il n,a fait penser au dernier des Mohicans.
Commenter  J’apprécie          110
Ce livre me faisait de l'oeil depuis sa sortie. Et puis le temps a passé, beaucoup d'autres romans se bousculant dans ma PAL, j'ai repoussé l'échéance. Il faut dire que les éloges qu'il a reçu me faisaient peur... Oui je sais, c'est paradoxal !

Finalement, je me suis lancée... et j'ai bien fait !
Je n'avais qu'une idée assez vague du sujet de ce roman avant de me plonger dedans. Si j'avais su plus tôt qu'il parlait des Hurons-Wendat au moment de l'arrivée des Européens sur le sol Canadien, je me serais lancée bien plus tôt !
En effet, j'ai eu la chance l'année dernière d'aller visiter la réserve indienne Huron-Wendat, située près de Québec. J'aurais aimé, à ce moment là, en apprendre plus sur leur histoire, leurs coutumes, et les différentes raisons de leur quasi-extermination...
Ce livre a autant valeur de roman que de documentaire historique sur l'évolution de cette peuplade sur une période de quelques année au cours du XVIème siècle. Attention, c'est sans concession, et les coutumes de l'époque ne sont pas aussi "peace and love" que l'on voudrait bien nous le vendre aujourd'hui ! Comme précisé dans d'autres critiques de mes camarades Babelionautes : âmes sensibles s'abstenir !
La philosophie de ces peuples est très bien retranscrite, notamment leur attachement à la nature, qu'ils n'exploitent pas égoïstement. Ils n'utilisent que les ressources dont ils ont besoin. Ils avaient notamment coutume de rester une 12aine d'années à un endroit, puis de partir établir leur village ailleurs pour ne pas épuiser le lieu où ils étaient. C'est un exemple des multiples choses que j'ai pu apprendre à la lecture de ce roman.

C'est un très beau roman, très agréable à lire et sans temps mort. le roman s'articule autour de trois protagonistes très différents de par leurs origines, mais qui se révèleront finalement plus proches qu'on ne pouvait le penser au départ. Cette construction du récit permet d'avoir une vision assez plurielle de la situation à cette époque, autant du point de vue des amérindiens que des français venus pour évangéliser ces "peuples de sauvages" (je cite, bien sûr !)...

Si vous vous intéressez aux peuples amérindiens et que vous êtes amoureux des paysages québécois, je ne peux que vous recommander cet ouvrage !
Commenter  J’apprécie          112
Un roman-somme sur le peuple huron au XVIIème siècle et sur son affrontement avec les Iroquois, débordant de sang et de fureur, allant à l'encontre de la vision véhiculée par le dernier des Mohicans de Fenimore Cooper.
Pour moi qui n'avais jamais lu cet auteur, ce fut une vraie découverte: le style est plutôt élégant et prend des accents tragiques bienvenus dans le cadre des nombreuses scènes de bataille ou de torture. Mais ce qui donne une vraie vitalité au roman, c'est l'alternance de ses points de vue, la confrontation entre ses personnages principaux et le portrait ainsi dressé de ceux-ci (j'ai une certaine préférence pour le madré Renard).

Bref, tout cela offre un roman marquant et tumultueux que l'on peut, même s'ils diffèrent sur bien des points (et notamment sur la qualité de l'écriture, remarquable chez Boyden), rapprocher des fresques de Ken Follett.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (1449) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1849 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}