J'aime lire depuis toujours, mais la littérature actuelle me déçoit ; ainsi j'ai de plus en plus tendance à relire de vieux ouvrages considérés comme des valeurs sûres.
J'ai donc relu
Fahrenheit 451 dont je ne conservais qu'un vague souvenir, mais je suis restée totalement sur ma faim.
C'est un petit roman court qui amène des idées intéressantes mais ne fait que les survoler.
Bradbury décrit une société dystopique où les livres sont interdits et systématiquement brûlés, mais on ne sait ni le comment ni le pourquoi de cette situation.
Même chose concernant la guerre : qui sont les belligérants ? quelles sont les raisons du conflit ? La guerre est simplement évoquée sans rentrer dans le vif du sujet.
La prise de conscience de Montag est également plutôt brutale, non étayée par divers faits qui l'amèneraient à revoir sa position de façon plus crédible. Hormis la rencontre avec Clarisse, qui elle aussi est juste esquissée avant de disparaitre.
En outre le style manque de fluidité et de rythme, sauf à la fin lors de la fuite de Montag qui apporte au récit un peu d'action bienvenue.
J'ai tout de même apprécié l'analogie entre la vie décrite dans ce récit qui date de 1954 et notre société actuelle :
* Il y a une ressemblance troublante entre "la famille" qui absorbe toute l'attention de Mildred au détriment de son mari et les réseaux sociaux, qui, de la même façon nuisent aux rapports humains.
* le matériel, les gadgets et le paraître remplacent la pensée et l'être.
* La régression culturelle, le nivellement par le bas fait également écho à ce qu'il se passe réellement de nos jours : les séries ont remplacé la lecture.
Et, même si certaines personnes lisent toujours, comme je le disais en préambule, la qualité des oeuvres littéraires actuelles est souvent contestable. Même chose pour le cinéma et la musique d'ailleurs.
En conclusion, je trouve que Bradbury a eu une vision prophétique intéressante mais je déplore que le livre soit resté bref et superficiel alors qu'il y avait matière à produire un ouvrage plus dense et prenant.