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4,05

sur 12597 notes
Je me souviens avoir vu, il y a très longtemps, l'adaptation cinématographique de ce roman (je crois qu'il s'agissait de celle de François Truffaut) et j'en ai gardé un souvenir teinté de violence et d'oppression, d'une vision d'un monde qui m'horrifiait et qui ressurgissait à chaque fois que l'on me parlait d'autodafé, de livres interdits ou détruits. Pour tout amoureux (se) des livres, de la littérature et de la lecture, c'est un sujet très sensible et il provoque en moi comme une amputation d'une partie essentielle de ma vie.

451° Farenheit est la température à laquelle le papier entre en combustion et dans cette oeuvre de science-fiction datant de 1953, l'auteur imagine une société où les livres sont bannis car sources de pensées, de pertes de temps, de connaissances et de réflexion. Les autodafés sont de règle et les pompiers, dont fait partie Montag, sont là pour faire respecter la loi. Mais un jour Montag rencontre Clarisse, sa jeune voisine de 17 ans, tellement différente des autres femmes qu'il côtoie. Elle va lui ouvrir des portes sur un monde, un savoir qui va remettre en question toute sa vie, un monde où les pompiers éteignaient les feux au lieu de les allumer et quand elle va disparaître Montag va commencer à douter.

J'ai été tout d'abord impressionné par la prémonition de l'auteur sur ce que risquait de devenir la vie des humains dans le futur (pour lui à l'époque) : écouteurs, écrans, abrutissement par les médicaments, régimes totalitaires etc....

Mais ce qui est à la fois inquiétant et intéressant c'est l'évocation de l'interdiction des livres de quelque sorte dans les foyers car sources, pour les dirigeants, de révoltes, de questionnements, d'évasion et de rêves, en résumé de savoir et d'incontrôlabilité. Un monde sans livres, où lire est un délit dans cet univers autoritaire, à l'aube d'une guerre et où les vies de chacun sont totalement prises en charge et codifiées. le personnage de Mildred, la femme de Montag en est le symbole, où l'humain est devenu une machine à recevoir, à diriger, à programmer.

Grâce à des "résistants" tels que Faber, un ancien professeur et des marginaux en fuite, Montag découvre qu'il y a des hommes qui perpétuent le contenu des livres au risque de leurs vies, en les apprenant par coeur, morceaux par morceaux, pour assurer leurs transmissions et que lui-même doit également s'engager dans cette lutte afin que d'autres découvrent, comme lui l'a fait grâce à Clarisse, la richesse des mots, du savoir, des histoires et la liberté qu'apporte la lecture.

Que de symboles dans ce roman que ce soit sur un régime totalitaire qui, en interdisant la lecture, supprime toute pensées, ouvertures d'esprit et imaginaire. Farenheit 451 est le roman d'une certaine forme d'oppression et d'apocalypse où les livres sont les seuls dangers que redoute le pouvoir mais aussi d'espoir grâce à ceux qui perpétuent, qui résistent. Montag prend conscience qu'il existe d'autres possibles et que la liberté, la conscience et la réflexion passent par la littérature et inutile de vous dire que j'en suis très largement convaincue.

Farenheit 451 est important par les idées qu'il développe plus que pour l'écriture. C'est très puissant quant aux messages, au monde que Ray Bradbury imagine (n'oublions pas qu'il a été écrit à la sortie de la deuxième guerre mondiale où le nazisme a usé des autodafés) où les hommes sont gouvernés par des machines, des écrans et où ils n'ont plus leur libre arbitre.

A lire et à relire, pour ne pas oublier le pouvoir des livres (et c'est bien pour cela qu'ils sont parfois une des premières victimes sous certaines dictatures), pour tous ceux qui aiment lire mais aussi pour éveiller ceux qui ne comprennent ou ne savent pas pourquoi nous aimons lire et pourquoi les livres sont essentiels....

Le genre de livre à avoir dans toute bibliothèque et à transmettre.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Une dystopie passionnante : le personnage principal, Montag, est pompier. Sa mission : brûler les livres. Mais pourquoi me direz-vous? Parce qu'ils poussent les hommes à réfléchir et cela est inutile dans cette société où tout doit être condensé, rapide, et où les divertissements sont à la télé ... Trois écrans chez Montag mais Mildred, sa femme, rêve d'un quatrième afin de pouvoir voir sa "famille". La mémoire est inutile, les discussions sont inutiles, seule la "paix" est à cultiver pour apaiser le pays ... mais et ces avions ennemis menaçants qui ne cessent de passer dans le ciel?
Et Clarisse, cette étudiante qui aime la nature et prend le temps de se poser et de réfléchir?
Et si cet univers n'était pas si parfait?
Montag se met à réfléchir, attention!
Un roman puissant donc, dénonçant les dérives possibles lorsqu'on accepte de s'abêtir, de consommer sans réfléchir ou de courber l'échine face à une autorité absolue.
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LE meilleur livre que j'ai eu l'occasion de lire et j'ai bien réfléchi avant d'écrire cette ligne.
Clarisse n'est pas l'héroïne de ce livre, on la croise sur à peine quatre ou cinq pages, pourtant son incidence sur l'histoire est immense, elle m'a tout de suite plu avec son côté rêveuse incomprise.
Montag, lui, même si sont métier de pompier l'oblige à brûler livres et maisons, cherche...chercher, c'est déjà beaucoup dans son monde, quelque chose, il ne sait pas exactement quoi, il ne peut le nommer, et c'est cette quête qu'on suivra au fil de la lecture. Il sent bien que quelque cloche, sa rencontre avec Clarisse renforcera ce sentiment, cet inconfort grandissant.

En parlant de sentiment, j'ai toujours eu cette sensation étrange, quand je lis la dernière phrase d'un livre, peu importe si il m'a plu ou non, ce moment ou je m'arrête pour repenser à l'histoire et à ce qu'elle m'a apportée. Ici c'était quasiment à chaque page, il me faisait me questionner sur les livres, sur pourquoi il me tiennent tant à coeur, si demain on interdit les livres, pourquoi sauver celui ci plus que celui là ? Je sais pourquoi je sauverais Farhenheit 451, parce qu'en plus d'avoir une bonne histoire, il me donne matière à réflexion, il m'inspire et m'en apprend sur moi-même.

Le livre entier mériterait une citation mais comme je pense qu'au niveau des droits d'auteur il y aurait quelques soucis, je vous conseil simplement de le lire, peut importe votre âge, les genres littéraires que vous aimez, du moment que vous aimez la lecture vous vous retrouverez dedans. L'auteur est clairement un amoureux des livres et pour nous le faire comprendre, quoi de mieux qu'un livre ?
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A quoi reconnait-on un chef-d'oeuvre ? Probablement quand, à chaque page tournée, on ne peut s'empêcher de couiner convulsivement « Bon sang que c'est bon ! Bon sang que c'est brillant ! Bon sang que c'est VRAI ! » et que cette sensation extatique se renouvelle à chaque fois, quel que soit le nombre de relectures. Il ne paie pourtant pas de mine le chef d'oeuvre de Ray Bradbury : deux cents pages à tout casser, une couverture amusément kitch (dans ma fort vieille édition en tout cas), un style simple, clair sans fioriture… Pourtant en quelques dizaines de pages – scribouillées en à peine une semaine si l'on en croit l'auteur – Bradbury parvient à mener une des réflexions les plus pertinentes jamais écrites sur la littérature, la culture en général, la mémoire, l'opposition entre bonheur apprivoisé et liberté, la manipulation des masses en dictature comme dans n'importe quel type de régime… Tant de thématiques fascinantes et intemporelles traitées avec plus d'intelligence et de virtuosité les unes que les autres : pas une ligne qui est vieillie ! Pas un mot qui ne sonne encore aussi clair et juste qu'un son de cloche, même après soixante années écoulées !

L'histoire est archi-connue, mais résumons la tout de même : nous sommes dans un futur indéfini où lire est considéré comme un comportement anti-civique (à l'instars de bien d'autres actions « décadentes » comme se promener à pied, rouler à moins de 110 kilomètres à l'heure ou discuter sur une terrasse). Les réfractaires se voient envoyés à l'asile – toute personne doutant du gouvernement étant forcément démente – et leurs bibliothèques brûlées par la brigade de pompiers 451 spécialisée dans la destruction des ouvrages subversifs. Guy Montag appartient à cette brigade et, à trente-cinq ans, aucun nuage n'a terni son petit bonheur propret, ni sa conscience bien astiquée de défenseur de la société.

Jusqu'au jour où il rencontre Clarisse, une jeune fille étrange qui aime se promener toute seule le soir, rêvasser sur des bancs, ramasser des feuilles mortes, contempler la lune… La jeune femme va réveiller en lui de troublantes impulsions et un doute subtile, insidieux : Montag est-il vraiment heureux ? Et sa femme Mildred, l'est-elle ? Et ses amis ? Ses collègues ? La société toute entière ? le malaise s'installe, doublé d'une curiosité lancinante pour quelque chose que le pompier incendiaire est incapable de vraiment définir, et, un jour, lors d'une rafle semblable à des centaines qu'il a mené auparavant, Montag ouvre un livre…

Le reste, je vous laisse le plaisir de le découvrir ! Sachez pourtant que « Fahrenheit 451 » est un roman qui ne laissera personne indifférent et vous insufflera au fond du ventre cette angoisse sourde : rien n'est donné, rien est acquis. Les trésors de culture créés par l'humanité peuvent être dissipés en quelques années, soit par la violence, soit – et c'est là le plus pernicieux – par l'apathie et l'indifférence des masses. Face à ce déclin toujours menaçant, « Fahrenheit 451 » s'avère être une sacrée barrière, un cri de ralliement qui continue à résonner dans nos coeurs et résonnera probablement encore dans les décennies à venir – ce qui est également l'apanage des chefs-d'oeuvre.
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Farenheit 451 est un des grands classiques parmi les dystopies.
On se retrouve ici dans un monde idéal d'où les livres et la réflexion sont bannis. On y ignore volontairement la réalité, on refuse de se confronter au monde, on obéit à la seule injonction au bonheur.
Dans ce monde, Guy Montag est pompier. Depuis que les maisons ont été ignifugées, les pompiers n'éteignent plus les incendies, mais au contraire, ils les allument. Ils brûlent ainsi ce qui reste de livres et parfois les maisons qui les abritent, sans compter les propriétaires qui périssent avec leurs biens.
Mais Guy ne veut pas se contenter de ce bonheur prêt à consommer. Il réagit. Brusquement d'abord, puis, avec les conseils d'un vieil homme reclus, avec davantage de réflexion.
L'aveuglement de cette société est tel que la guerre qui arrive passe totalement inaperçue.
A travers cette chasse au livre, et donc au savoir, à la culture et à la mémoire, Ray Bradbury nous donne à réfléchir sur les travers de nos propres sociétés.
Certains passages sont d'ailleurs, et malheureusement, prémonitoires. A lire Farenheit, on entrevoit déjà les réseaux sociaux d'aujourd'hui où toute pensée tient dans les 250 caractères d'un tweet, où toute réflexion et tout recul sont bannis, où la forme prime sur le fond et où l'immédiateté excuse tous les excès et tous les outrages.
Lire une dystopie à travers le prisme de notre époque la rend d'autant plus intéressante et lui confère une profondeur supplémentaire.
Un livre qui se dévore comme le feu qui dévore les pages des ouvrages interdits.
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Je ne l'avais jamais lu, les "souvenirs" que j'en avais devaient remonter au film de Truffaut. Pourtant si le récit et le style sont souvent poétiques, ce roman se distingue aussi par de longues ratiocinations... Ce qui m'a le plus surpris : l'importance accordée au Limier, sorte de machine qui flaire les lecteurs et les assassine, la noirceur bien plus grande que ce que j'attendais de ce roman qui au final ne s'illusionne pas tant que ça sur la nature humaine et sa propension à tout détruire. le personnage de Clarisse, jeune fille un peu fantomatique qui fait que Montag commence à se poser des questions, est bien dessiné et sa disparition rapide est une surprise. La fin du roman est assez étonnante aussi avec sa course poursuite entre Montag et les forces de police, sa rencontre avec les hommes-livres mais aussi la destruction complète de la ville... Même si j'ai des réserves, je dois reconnaître que ce roman tient sacrément bien le coup plus de soixante ans après sa parution.
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Je viens de relire ce beau roman d'anticipation qui fait maintenant partie des livres-cultes du siècle passé. Je n'en ferai pas le résumé mais simplement je dirai que j'avais retenu de ma première lecture que c'était une société futuriste où le livre était l'ennemi à combattre, qu'il disparaissait mais renaissait à la fin sous la forme d'hommes-livres. Très beau comme concept.
Cette fois-ci, j'ai été sous le charme de la narration qui, bien que traduite, est très poétique : en particulier quand Granger évoque devant Guy Montag son grand-père : "Cela fait des années et des années que mon grand-père est mort, mais si vous souleviez mon crâne, nom d'un chien, dans les circonvolutions de mon cerveau vous trouveriez l'empreinte de ses pouces. Il m'a marqué à vie. Comme je le disais tout à l'heure, il était sculpteur."... "Remplis-toi les yeux de merveilles, disait-il. Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine. ne demande pas de garanties, ne demande pas la sécurité, cet animal-là n'a jamais existé..."
Une philosophie de vivre qui date des années 50 et qui est bonne à adopter. Il faut lire mais de bons livres, si possible. Advienne que pourra !
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Fahrenheit 451, bien qu'écrit en 1953 (tandis que les Etats Unis étaient en pleine phobie maccartiste), reste un modèle de dystopie (à l'inverse de l'utopie, la dystopie propose une vision pessimiste de l'avenir) intemporel. Si dans ce futur la littérature est bannie c'est aussi la communication qui fait défaut, pour éviter de se poser trop de questions l'on s'abrutit devant la télévision et la publicité (une vision futuriste malheureusement en passe de devenir bien réelle à l'ère des télé réalité de plus en plus insipides). le plus inquiétant dans cette vision du futur c'est que le “bannissement” du livre s'est fait quasiment sans heurts, un nivellement culturel par le bas accepté par la masse populaire. Une relecture qui m'a paru plus enrichissante que lors de son premier passage entre mes mains, peut être que la nouvelle traduction y est pour quelque chose mais je préfère songer que c'est le résultat d'un regard plus mature. Une piqûre de rappel nécessaire pour nous rappeler d'aimer et de respecter les livres, parce que franchement si je devais vivre dans cet avenir je crois que je préférerai me foutre en l'air plutôt que subir ce vide neuronal permanent…
Alors que généralement je n'accorde qu'un faible intérêt aux préfaces je dois reconnaître que celle de Jacques Chambon est particulièrement pertinente en guise de mise en bouche. Pas grand chose à ajouter sur le roman à proprement parler, une lecture aisée et une vision bien glauque de l'avenir mais d'où ressortent quelques lueurs d'espoir. Pas de risque que cet avenir devienne réalité même si la sous-culture mass-média est bel et bien réelle, mais ça n'empêche pas de se poser des questions et de réfléchir en refermant le bouquin.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Le Co-Vid et ses librairies ou rayons livres fermés "non-essentiels" m'avaient décidé à enfin m'attaquer à ce classique de SF, genre que je ne lis que trop peu souvent, mais dont le pitch est tant connu... Fahrenheit 451 prend en effet place dans un futur indéterminé où les pompiers brûlent les livres car la lecture est considérée comme une activité fantasque qui sème le trouble et le désordre. le pompier Guy Montag, dans une trajectoire un peu similaire au Winston Smith de 1984, se détachera progressivement de cet univers pour vouloir se rebeller contre lui. Je vais essayer de ne pas entièrement spoiler, mais ça va être dur...

L'on nous présente Montag par étapes : Pompier qui semble jouir du feu qu'il met aux maisons et aux livres, marié à une femme apathique suicidaire, il rencontre la jeune Clarisse, rêveuse dont il paraît tomber sous le charme, et qui incarne tout ce qui a disparu dans l'humanité du roman : L'hésitation, la réflexion, la contemplation, pour laisser place à un vacarme et à une fureur permanents. En effet, comme pendant au symbole des livres brûlés et interdits, la société du roman se défoule, se déverse inlassablement dans des distractions d'une grande violence. Écrans géants envahissent extérieurs et intérieurs avec pubs, conversations plus ou moins artificielles, les gens roulent très vite, s'adonnent à des attractions dangereuses, comme s'ils s'abandonnaient dans un oubli perpétuel de brouhaha pour ne pas voir l'atrocité de leur mode de vie. D'obscures guerres ou annonces de guerres sont relatées aux informations, des avions à réactions survolent le monde... Millie, l'épouse de Montag, est ainsi en perpétuelle conversation avec "la famille", personnages qui s'affichent dans les écrans géants recouvrant trois murs de son appartement et, comme d'autres personnages, est rattrapée par l'angoisse lorsque le silence et la solitude se font. Cette adoration du bruit, de l'agitation, revers de la pièce, est aussi passionnante que les autodafés de Fahrenheit, et l'on peut évidemment reconnaître les dérives qui nous ont rattrapés depuis quelques années.

Montag, donc, au contact de la jeune Clarisse, semble sortir peu à peu de sa torpeur pyromane. Il est fait allusion au contenu caché d'une bouche d'aération, qui sera décisif plus tard. En réalité, la rebellion de Montag est déjà en marche depuis longtemps mais l'on ne s'en rend pas compte de suite. Je ne m'attendais pas à ce que Clarisse soit si vite évacuée du paysage, mais Bradbury introduit Faber (faut-il y voir un clin d'oeil à l'édition?), mentor qui aidera Montag dès la deuxième partie, après son trauma face à une femme préférant s'immoler avec ses livres face aux pompiers. La troisième partie "L'Éclat de la flamme" est véritablement extraordinaire et l'action ne s'arrête plus. L'écriture poétique de Bradbury, avec des comparaisons et métaphores de la nature récurrentes, rare en SF du moins dans mes lectures, prend une toute autre dimension et s'élève véritablement dans un style d'auteur avec une très agréable traduction à la clé (Jacques Chambon et Henri Robillot), alors que jusque-là, on pouvait un peu singer ses tics. La dernière partie réhausse grandement le roman pour moi, même si je le trouvais déjà à la hauteur de sa réputation et intéressant. J'ai beaucoup apprécié la fin que je tairai. Au niveau de l'écriture, je me permets de rajouter une mention spéciale au passage où Montag imagine la mort de Millie dans le bombardement de son motel. La comparaison par Granger entre l'humanité et un phénix est plutôt inspirée...

Je ne peux faire l'impasse sur un passage des plus marquants dans le roman, lorsque le Capitaine Beatty, chef des pompiers et principal antagoniste, dresse un topo historique racontant comment le monde en est arrivé à cette dictature anti-lecture. Ce qui est effrayant et hallucinant est encore une fois que cela a été écrit en 1953 et qu'on en voit des traces aujourd'hui. le politiquement correct, la censure, le désaccord des uns, ne pas gêner, ne pas offenser telle ou telle communauté, jouent leur rôle dans le bûcher généralisé progressif et progressiste. Un, puis deux, trois, puis tout. Il y a aussi les livres résumés en "digests", l'information à quelques phrases, un nivellement par le bas généralisé, une disparition de toutes les valeurs censées générer inégalités et conflits, dont l'éducation, la discipline, pour une uniformisation, un aplatissement de tout censé aboutir à une humanité pacifiée débarrassée de toute préoccupation génératrice de désordre et de controverse, tournée vers le travail manuel, l'activité mais certainement pas la réflexion. le discours de Beatty est plus que jamais pertinent en 2021 et l'oeuvre de Bradbury est à brandir à la face de bien des gens...
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Il y a pas mal de temps que je voulais découvrir ce célèbre ouvrage de SF. C'est chose faite à présent et je comprends maintenant le prix reçu et l'enthousiasme qu'il a suscité et suscite encore.

Je ne vais pas développer l'histoire, ni même tenter de donner une analyse détaillée du contenu. Vu le nombre de critiques déjà postées sur ce livre, je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus. Je me limiterai donc simplement à ce que j'ai ressenti.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit au début. Ce découpage en seulement 3 parties et pas de chapitres m'enquiquinaient dans mon rythme de lecture, m'obligeant à l'interrompre un peu n'importe quand.
Mais ce n'est qu'un détail, car je fus vite prise par cette tension croissante dans l'histoire, cette course éperdue de Montag qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin.

Mes réflexions sur ce roman sont encore chamboulées, je n'ai pas encore eu le temps de bien les digérer, ça part un peu dans tous les sens. Beaucoup de choses sont dites, dénoncées dans ce livre, on ne reste pas indifférent.

Une des choses qui m'a marquée, c'est ce «gavage» d'images sur les grands murs pour empêcher les gens de penser et réfléchir. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec la programmation, malheureusement trop souvent «bêtifiante» et incitant au voyeurisme, de certaines chaines de télévision aujourd'hui. Quand la (télé-)réalité rejoint la fiction...

J'ai aimé cette idée de «réceptacle» qu'est le livre, un moyen comme un autre de conserver nos connaissances du monde, de notre Histoire et de la nature humaine. On brûle les livres ?! Qu'à cela ne tienne : on utilisera la mémoire de chaque homme ! «C'est ce que l'homme a de merveilleux ; il ne se laisse jamais gagner par le découragement ou le dégoût au point de renoncer à se remettre au travail...». Une note d'espoir dans un livre si sombre...

En fait, c'est un livre à lire, par les réflexions et le regard qu'il nous impose sur nos sociétés, nos modes de vie, notre rapport avec les autres, ou encore la connaissance de notre Histoire pour agir à notre tour...
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