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EAN : 9782221273456
272 pages
Robert Laffont (15/02/2024)
4.07/5   28 notes
Résumé :
En 1988, dans la vallée de l'Aisne, le cadavre de Grâce Modave est découvert au pied d'une falaise, près de sa villa isolée. Si les gendarmes concluent rapidement à un suicide, l'attitude du veuf engendre certaines questions. Ancienne gloire du football local et propriétaire d'un magasin de chaussures, Maurice Modave a également une relation fusionnelle avec sa mère.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En 1988, le long de la rivière, au sommet d'une falaise, le professeur Dumont , ancien archéologue, promène son chien en espérant trouver des traces des civilisations celtes.
Son chien Sultan fait une toute autre découverte : celle d'un cadavre féminin.
Rapidement identifié, le corps appartient à Grâce Bonjean qui n'a de Grâce que le prénom. Elle était l'épouse de Maurice Modave, dit Momo.
Bien mystérieux ce Momo. Pourtant, tout le monde l'apprécie dans le coin.
le commandant Bodard conclut rapidement à un suicide.
Elle se serait jetée de la balustrade attenant à sa luxueuse villa située juste au-dessus de la falaise.
L'adjudant Guillaume se montre un peu plus curieux et fait son enquête en douce.
le professeur Dumont fait de même.
Plus intéressant , le narrateur , copain d'enfance de Momo. Il le voyait traverser le pont d'Amercoeur à Liège , sur le vélo de sa maman, Céleste. Une très belle dame qui, en réalité est la mère adoptive. L'aime-t-elle vraiment comme une maman?
Ils jouaient ensemble, allaient au camp scout ensemble.
Momo lui avait confié son rêve d'habiter cette belle villa en face du camp. Momo retrouve le narrateur après tous ces évènements, à Liège . Il lui raconte son parcours en toute sincérité.
C'est dire que la narration prend un ton personnel pour analyser le personnage de Momo.
Quand on revient au tout début du roman, on peut relire la citation qui prend alors tout son sens.
Ce roman d'Armel Job est une merveille pour l'analyse très fine du personnage, pour la narration très originale, pour la grande qualité d'écriture, pour le suspense, pour l'imagination.
Mon roman préféré de l'auteur mais j'en apprécie beaucoup d'autres de lui.
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Dans les années cinquante, le narrateur enfant a l'habitude de jouer dans les rues du quartier d'Amercoeur à Liège ou au parc avec des camarades, dont un certain Maurice Modave. Ce dernier est le seul à être apostrophé sans retard par sa mère, Céleste, une très belle femme, au moment où il faut rentrer ; elle le couve. Il faut dire que Maurice a été adopté à quatre ans par le couple qui n'arrivait pas à avoir d'enfant et est allé chercher Momo à Anvers. le narrateur voit aussi Momo chez les scouts. Un jour, ils partent camper et aperçoivent une superbe demeure à flanc de coteau. « Cette maison, elle sera à moi », dit Momo. Bien des années plus tard, en 1988, un professeur d'archéologie spécialiste des Celtes découvre, lors d'une promenade avec son chien, le cadavre d'une femme en contrebas de la bâtisse. Selon toute apparence un suicide, à moins que… ● L'auteur nous propose ici une enquête classique avec des personnages à la psychologie fouillée, présentant presque tous une fêlure intérieure, qui peuvent faire penser au compatriote d'Armel Job, Georges Simenon. ● le rythme est assez lent, l'auteur prend son temps, ne cherche pas à tout prix les rebondissements, même s'il ne déteste pas user de « cliffhangers » surtout à la fin des premiers chapitres. ● L'auteur a du métier, cela se sent, et le roman se lit agréablement, même si la fin peut se deviner. le livre est bien écrit, sans faute de syntaxe, cela devient suffisamment rare dans la littérature de genre pour devoir être souligné.
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Après "La disparue de l'île Monsin", c'est le deuxième livre que je lis de cet auteur. J'ai bien aimé mes deux lectures.

Le Passager d'Amercoeur d'Armel Job, est l'histoire d'un gamin, adopté à l'âge de quatre ans, un petit flamand. Quand le narrateur, rencontre Maurice surnommé "Momo" par tout le monde. "Deux syllabes qui fondaient entre la langue et le palais comme une bouchée de chocolat Côte d'Or." (J'ai, tout de suite pensé à Yaena, Clin d'oeil.) Il allait à l'école, dans un panier métallique sur la fourche du vélo de sa mère Céleste, une sorte de madone des faubourgs. C'était une des plus belles femmes du quartier, elle ressemblait à une actrice américaine.

Céleste était une vrai mère poule, elle le couvait exagérément, chaque souffle de sa respiration été pour Momo, elle voulait le garder que pour elle.

"De la conversation de maman avec Céleste, je déduisis donc que c'était par Anvers que les enfants venaient au monde. le soir, je lui demandais si elle aussi était allée prendre livraison de moi à Anvers." Cela valu à l'auteur une avalanche de rires et de moqueries.

Il ne ressemblait à aucun d'entre nous dans ce quartier populaire de Liège, ni à Céleste et Armand "ses incapables de parents." Ayant transité par Anvers, Momo était un produit exotique, surement issu d'un mélange entre les filles du port et des marins de passage.

Le narrateur et Momo deviennent amis et se suivront durant quelques années, lors d'une sortie avec les Scouts, dans une prairie au bord de la rivière, ils découvrent au-dessus d'une colline, une superbe maison. Momo en tombera fou amoureux. « Une belle villa, qui émergeait à la façon d'un atoll dans la mer des feuillages. » Avec assurance, il décide qu'elle lui appartiendra un jour prochain.

En 1988, le professeur Dumont, archéologue spécialiste des Celtes, se promène avec son chien, à la recherche de quelques vestiges et découvre le corps sans vie de Grâce Modave au pied d'une falaise, où elle semble avoir chuté depuis sa villa perdue dans les taillis.

Est-ce un suicide ? autre chose ? l'enquête commence et si vous voulez découvrir cette histoire très prenante, n'hésitez pas. Les personnages sont bien décrits ainsi que leurs sentiments. Un très bon moment de lecture.


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Je plains les enfants trop aimés.
Le « trop » est l'ennemi du bien, tout le monde sait ça. Et quand un fils est accaparé par sa mère qui lui voue un amour exclusif, l'amertume se profile. Car il y a une conciliation quasi impossible entre la vie normale et la reddition à la mère.

Armel Job, sous couvert d'un roman policier, tire avec brio les fils de cette relation invivable.
En effet, l'énigme policière n'en est pas vraiment une : je pense que le lecteur découvre assez vite qui aurait commis le crime ou à tout le moins poussé la femme de Momo à se suicider en se jetant du haut de la terrasse de leur villa à flanc de colline. Pour moi, en tout cas, c'était très clair.
Et c'est à la lumière de cela que j'ai suivi avec intérêt les interrogatoires des gendarmes chargés de l'affaire, les comportements de Momo et de sa maman, les non-dits et les révélations.

C'est le coeur qui guide nos pas. Les émotions, les coups de coeur. La raison n'intervient que très peu, ou alors elle vient suivre les élans du coeur pour les justifier.
Je le pense sincèrement. Et Armel Job le confirme dans ce titre bien choisi « le passager d'Amercoeur », que je vous recommande si vous aimez les ambiances plutôt que l'énigme, les désirs secrets plutôt que les révélations fracassantes.
Le monde est gouverné par le coeur, souvenez-vous-en la prochaine fois que vous prendrez une décision.
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Depuis qu'il est à la retraite, le professeur Dumont, un spécialiste de la civilisation celte, va faire, chaque jour, une balade avec son chien. Il ne désespère pas de déterrer quelque vestige d'une forteresse qui, selon lui, dominait le versant d'une colline.
Ce matin-là, Sultan se met à aboyer. Sans l'ombre d'un doute, il a trouvé quelque chose d'intéressant. Mais, bien loin d'une relique du passé, c'est un cadavre tout frais que découvre Dumont.
Enfin, tout frais... C'est un bien grand mot. Ce corps de femme, tout démantibulé, a sans doute dévalé d'un sentier en surplomb. Vite, il faut alerter les gendarmes. En 1987, pas encore de portable. C'est donc à l'Hôtel des Roches que se rend le professeur.
Un peu plus tard, on ramène la civière au parking de l'établissement. « Mais, c'est Grâce ! » s'exclame la patronne, « La femme à Momo ! »
Il y a des moments de l'année dont on attend le retour avec impatience. En ce qui me concerne, c'est le mois de février qui m'apportera le nouveau roman d'Armel Job.
Le titre de celui-ci me semble particulièrement intrigant. L'auteur a pour habitude de situer son action dans des paysages imaginaires qu'il crée, je suppose, en amalgamant des éléments empruntés à divers décors. Pourtant celui-ci, je suis allée le vérifier, en dépit d'un nom semblant sorti tout droit d'un conte de fées, est bel et bien réel. J'entendais « amer-coeur », ce qui correspond bien au personnage de Momo, lui dont le coeur a de quoi se remplir d'amertume.
Dans les premières pages, un narrateur, dont le lecteur ne connaîtra jamais l'identité, - mais qu'importe – replonge, avec une certaine nostalgie, dans ses souvenirs de jeunesse. Maurice Modave, qu'on surnomme « Momo », n'avait que lui comme ami. Ils ont fréquenté la même école, et, au cours d'un camp scout, ont planté leur tente face à un éperon rocheux surplombé par une villa semblable à un rêve.
Et aujourd'hui, le narrateur a assisté aux funérailles de cet ami. Perdre quelqu'un de son âge ramène, inévitablement, à sa propre finitude. le passé ressurgit. Il va défiler, tout au long du roman, sans que le narrateur du début se manifeste. Il ne réapparaîtra qu'à la fin, pour conclure. Par conséquent, le lecteur est amené à se forger sa propre opinion, en rassemblant, au fil de l'histoire, les pièces d'un puzzle habilement semées. Gare aux idées préconçues ! Enfant, Momo s'extasiait devant la villa Métis. « Un jour, dit-il, cette maison, elle sera à moi. » Tendant le doigt vers la jolie femme accoudée à la balustrade, son ami objecte qu'elle a déjà une propriétaire, sans doute pas prête à la céder. « Alors, c'est simple, je la basculerai par-dessus le parapet. »
A la page suivante, un corps semble réellement avoir basculé. Les années ont passé, Momo habite la villa de ses rêves. C'est sa femme qui vient de dégringoler la pente. Est-il devenu cet assassin que sa fanfaronnade d'adolescent laissait entrevoir ?
C'est ce que pensent, en tout cas, bon nombre de personnes. L'enquête, puisque enquête il y aura, est présentée à travers la vision de divers protagonistes, qui tous se sont déjà forgé un avis.
Pas de suspense haletant à l'américaine. Ces investigations ne sont que prétexte à analyser les relations humaines, l'atmosphère villageoise, le revirement des opinions.
Le professeur Dumont, qui a découvert la victime, voit là un dérivatif à son ennui. Spécialiste des Celtes, il se targue d'exhumer cette forteresse qui, selon lui, défendait fièrement la vallée. Ou alors n'était-ce qu'un fantasme destiné à le maintenir dans l'illusion de son importance. Depuis sa retraite, il glisse dans la routine, et, devenir le héros d'une affaire bien contemporaine va le divertir et lui procurer son quart d'heure de gloire. D'autant que ce ronron quotidien ne date pas d'hier, semble-t-il. Tout son savoir, il l'a concentré dans un unique ouvrage, « vendu au rythme soutenu d'une dizaine d'exemplaires par an, correspondant au nombre de ses étudiants, pour lesquels c'était une lecture obligatoire. » Ce qui ne laisse pas imaginer un cours passionnant que l'enseignant se fait un devoir de continuellement diversifier et enrichir !
L'adjudant-chef Guillaume vise un poste à la PJ et potasse assidûment le « Manuel de l'enquêteur judiciaire » du commissaire Vandeputte.
Lætitia, la soeur de la défunte, lance une terrible accusation le jour-même de l'enterrement et les amis de la veille se détournent immédiatement de leur ancienne idole.
Les aubergistes se passionnent pour l'affaire. Un bon petit parfum de scandale n'est pas pour leur déplaire et a des chances d'appâter le client.
Le notaire ne manque pas d'enjamber son devoir de réserve pour déverser son fiel au cours d'une soirée bien arrosée.
Et, au centre du cercle, il y a celui qu'on ne prend pas la peine d'écouter, Momo et ses relations plus qu'ambiguës avec sa mère.
Pour soutenir l'histoire, on se délecte du style. Armel Job excelle dans les remarques ironiques et surprenantes. Ainsi la description du panier de la ménagère, où, « à la place des attendus sachets en papier kraft d'où s'échappaient le cou des poireaux ou la tignasse frisée d'une endive, se dressait la bobine d'un petit garçon. » En quelques mots, les légumes prennent vie, ils ont un cou surmonté d'une chevelure, alors que l'enfant, avec sa « bobine », a l'air d'un simple jouet.
Les paysages ne sont pas en reste : « De loin en loin, des hameaux composés d'une poignée de maisons jalonnaient la grand-route. Entre eux, quelquefois, des maisons disséminées, comme si quelques grains s'étaient échappés de la main qui avait semé les villages. » Difficile, à mon avis, de trouver plus juste et plus imagé.
Évidemment, ce roman m'a beaucoup plu et je le recommande avec enthousiasme. Non, c'est vrai, je n'ai rien dit de l'intrigue. A vous, maintenant, de la découvrir.
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critiques presse (2)
LeSoir
13 mars 2024
Armel Job revient, comme chaque année, avec un roman efficace, accrocheur et humain.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
05 mars 2024
”Le passager d’Amercœur”, nouveau thriller psychologique d’Armel Job, l’anatomie d’une chute mortelle et mystérieuse.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Or, je ne vous apprends rien, monsieur Poncelet, les lieux de suicide exercent une attraction irrépressible sur les désespérés.
- Exact, confirma le substitut, s'empressant d'apporter sa pierre à l'édifice du suicide, il suffit qu'un malheureux se jette d'un viaduc jusqu'alors parfaitement inoffensif pour que tous les fatigués de la vie s'y précipitent ! Prenez le viaduc de.....
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Selon le Manuel de l'enquêteur judiciaire, il arrive que le cerveau de l'enquêteur brusquement dans l'impasse produise une étincelle, résultant à vrai dire de la friction de ses cellules grises en pleine agitation. Tout à coup une issue de secours lui apparaît qui pourrait sauver la mise.
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Momo avait donc été adopté par une sorte de madone des faubourgs, qui, du fait même, ne pouvait avoir qu'un seul enfant. Je me souviens de la première fois où je l'ai rencontré. Cela se passait sur le pont d'Amercœur. Maman me conduisait à l'école ce matin-là, parce que c'était le jour de la rentrée. J'avais cinq ans,....
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Mais les gendarmes étaient des gendarmes, c'est-à-dire des hommes vigilants, soupçonneux par devoir et, dans leur comportement instinctif, assez semblables - révérence gardée - au chien Sultan, toujours empressé à renifler le terrain. Ils descendirent du perron et se mirent à examiner les lieux
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Après mes études, j'ai quitté Liège, pour une autre ville où j'avais trouvé du travail et où j'ai fini par m'incruster. Liège cependant est une ville dont on se détache difficilement. Pour quelle raison, je ne saurais le dire, mais c'est un fait que la plupart des Liégeois confirmeraient, quels que soient leurs justes griefs à l'égard de leur langoureuse patrie. Liège est comme la frayère des truites et des saumons. Si on y est né, on a beau lui préférer des eaux plus fécondes, on finit toujours par y faire retour afin de s'y ressourcer.
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Vidéo de Armel Job
Interview d'Armel Job, principalement à propos de son roman "Une drôle de fille". Il répond également à quelques questions sur son processus d'écriture.
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