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Patrick Breuzé nous conte la rude vie des montagnards à la fin du XIX ème siècle dans le Cirque du Fer à Cheval à Sixt.
Ce sont les prémices de l'alpinisme, pratiqué par les paysans du coin pour qui "La terre est une priorité qu'on ne discutait pas".
Ceux-ci , faisant corps avec la montagne, prévoyant ses moindres caprices, sentant dans leurs fibres les changements de temps y étaient contraints, afin d'augmenter leurs faibles revenus.
L'histoire se situe à un moment charnière. La profession de guide, jusque là libre, va être réglementée. Une Compagnie des Guides va être fondée et cette décision va créer des tensions au sein des villageois.
L'auteur, lui-même amateur de la haute montagne, sait décrire avec poésie la beauté des paysages quelle que soit la saison, avec précision la rudesse des conditions de vie et avec émotion les personnages enracinés au coeur de cette vallée.
C'est ce qui rend le récit si prenant et même poignant.
Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce récit, peut-être parce que j'aime aussi beaucoup la montagne.
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Une jolie odyssée montagnarde, au pays du Giffre, une action se situant en 1865, année de l'âge d'or de l'escalade, puisque c'est elle qui vit le plus grand nombre de conquêtes de sommets alpins.

Mais les protagonistes de ce roman sont bien à l'écart de ces conquêtes menées le plus souvent par les britanniques, ils ont fort à faire entre les travaux de la terre, du bois pour l'hiver, et quand même des courses en montagnes pour quelques clients.

Le roman s'articule autour d'un personnage principal, Cyprien, homme honnête, véritable montagnard, force de la nature, capable de lire dans les regards, de porter aussi des souffrances, la dispartion prématurée des parents, la vie finissante du grand-père. Cyprien est un héros très attachant, un homme aux valeurs ancrées solidement au tréfonds de son être, capable de sentiments, même si ceux-ci sont le plus souvent énoncés que par la puissance du regard.

Un deuxième personnage est capital, l'ingénieur qui a besoin de Cyprien pour son projet fou de découvrir de l'or au coeur du glacier. Il n'est pas sympathique, dur et faible à la fois, dépendant de Cyprien qu'il admire sans l'avouer, enfermé dans ses fantasmes.

La personnalité du grand-père est également très forte, homme sur la fin de sa vie, perclus de douleur, guetteur du ciel et des âmes, particulièrement celles de ses petit-fils.

L'histoire, bien que naïve, tient la route. Elle est peu structurée, les chapitres se suivent avec certain manque de cohérence, largement compensé par les descriptions des saisons et du temps en montagne, brouillard, pluie, neige, orage, printemps lumineux, automne flamboyant, hiver figé dans neige et glace, l'ensemble procurant aux amateurs un vrai plaisir de lecture.

Il manque quelquefois le style pour atteindre le niveau d'un Frison-Roche qui est effleuré par moments, même si les clichés descriptifs sont un peu trop récurrents.

Ce roman fleure la montagne, le terroir, la vie dure, une époque très bien traduite, avec le vocabulaire désignant des objets, outils, lieux tels qu'ils étaient en 1865.

Belle lecture.
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Ne l'ouvrez pas si vous cherchez une histoire qui coule toute seule et des personnages qui vous ressemblent.

Il y a dans ce livre des morts, des sauvetages, des aventures en montagne, et plus. Il y a un pays, le massif du Giffre (en Haute Savoie). Il y a surtout un groupe humain, vivant durement dans ce pays rude, vers 1865, époque où le goût de l'alpinisme se développe. Et tout n'y est pas rose, on s'y affronte, par les mots ou par les poings si besoin. Pourtant la solidarité y est frappante : intérêts communs, besoin de s'entraider pour des travaux durs, pour des luttes contre les éléments (eau, feu...), mais aussi empathie sans autre justification que le sens du devoir, de la communauté et l'amour du prochain.

Eh bien, la lecture ressemble à ces hommes et à ces femmes : elle n'est pas facile, elle ne livre pas immédiatement ses aspects les plus amènes. Les longues descriptions, la lenteur de l'action au début, l'aspect peu sympathique du personnage du premier chapitre demandent au lecteur un peu de persévérance.

Le langage rapporté, plein d'expressions dont certaines persistent en Haute Savoie (et un peu plus loin) m'a attiré avant le fond. Un vocabulaire rare, souvent local, m'a plu, tout en continuant à me demander un peu d'effort. Je vous livre quelques exemples de mots ou d'expressions que je connaissais peu ou pas (êtes vous plus savant dans ce domaine?)  :
Une croche (dans le sens de gaffe, crochet)
une bézière*
un chapi
une gueule d'empeigne
baboler
le miche à foin
je me suis mis le piot à la renverse

Endurant, attiré et fatigué tout à la fois, j'ai poursuivi ma lecture, avec un plaisir croissant. Car outre le fait que des péripéties satisfaisaient après les premiers chapitres ma nature de lecteur naïf, je me suis peu à peu senti bien proche de ces rudes paysans montagnards, partageant leurs espoirs, leurs querelles, leurs amitiés. C'est vraiment cet aspect portrait de groupe** qui fait le sel de cette lecture.

Petite remarque finale : la quatrième de couverture reflète très mal le sujet du récit, mais ce n'est pas un défaut : quel besoin aurais-je qu'on me résume l'action avant que je ne la découvre ?

*Les bézières étaient des canaux en bois posées sur des poteaux afin de transporter l'eau d'alimentation des moulins et scieries (www. morzine-avoriaz.com)
** j'ai bien souvent envie de reprendre le titre du roman de Böll
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Des paysans du coin, personnages enracinés au coeur de leur vallée , faisant corps avec la montagne, prévoyant ses moindres caprices, les changements de temps, le vent qui tourne, une communauté de montagnards, en but aux terribles éléments de la montagne, vivant durement dans ce pays, vers 1865, où la solidarité y est prégnante , une expérience parfois dramatique de la montagne, le besoin vital de s'entraider pour des travaux durs, et prêts à déballer tout un attirail pour porter secours. Voilà le décor est planté.
Dans les difficultés ils savent se taire et se montrer solidaires.
Accepter de « monter » des hommes et des femmes attirés par la beauté des sommets, leur permettait d'augmenter leurs petits revenus..
Une rencontre entre deux hommes qui s'attirent et se rejettent, qui s'admirent mais qui vont devoir s'apprivoiser, dans un combat où l'un tient la vie de l'autre entre ses mains, et c'est l'amour de la vie qui va primer.

J'ai gardé de bons souvenirs de séjours en montagne et je souhaitais retrouver cette atmosphère et cette ambiance: toute une palette de couleurs est révélée au travers de ces lignes, des aquarelles, des camaïeux. Dans ces lieux où point n'est besoin de parler pour comprendre, et se comprendre, savoir écouter, les cascades, les torrents, les gouffres , les glaces qui bougent, enveloppé d'odeurs de roche, de terre, de neige, de feux de bivouac ou de cheminée, ressentir la beauté mais parfois la peur aussi.
La force de la montagne se révèle au fil du récit Patrick Breuzé par son choix des mots et il a parfaitement su nous offrir et porter à notre regard et nos émotions tout ce domaine qui n'est pas accessible à tous.


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Le roman se déroule en 1865 à Sixt Fer à cheval , en Haute Savoie. C'est le début de l'alpinisme dans cette région. Quelques années plus tôt, Jacques Balmat avait escaladé le Mont blanc.
Quelques personnages principaux suffisent pour meubler l'histoire qui se passe dans la région du Haut- Giffre, pays enchanteur, paysages époustouflants ...
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Je n'ai pas vraiment aimé ce livre, bien qu'il parle de montagne. L'ambiance décrite n'est pas joyeuse, le récit est trop long, trop lent. le personnage principal n'est guère attachant. Et le milieu décrit (les guides de montagne au début des créations des compagnies) est plutôt hostile, injuste. Encore une fois, le montagnard n'est pas mis sous son meilleur jour, il est décrit de façon plutôt triste, et est perçu comme un être renfermé. Je trouve ces portraits toujours sinistres peu glorieux pour tous les montagnards...
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