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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un tableau de ce que fut l'apartheid en Afrique du sud. Ben du Toit est afrikaner. Il ne s'est jamais posé de question sur l'organisation sociale de son pays. Puis il finit par prendre conscience de ce qu'il a jusqu'alors ignoré : dans son pays, on peut impunément massacrer des hommes à cause de la couleur de leur peau. Pour cette même raison, ils ne sont pas traités comme des citoyens voire des êtres humains. Il va alors se muer en pourfendeur de cet ostracisme en se révoltant contre la police, contre les institutions, un système qui discrimine et opprime.
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Dans le pays de l'appartied, l'Afrique du Sud, Ben du Toit est un professeur d'histoire à la vie banale. La mort d'un jeune noir et celle du père de ce dernier, le poussera à tout faire pour comprendre. Ignorant jusque là le système politique dans lequel il vit, il découvrira la réalité désolante de son pays. Un pays où il est souvent mieux de ne pas trop savoir...

Voilà un grand livre! Un témoignage percutant qui touche droit au coeur! C'est le combat d'un homme courageux qui veut savoir à tout prix peu importe les conséquences. Il choisira la vérité plutôt que le confort de sa petite vie. Malgré ce qu'en pense les autres, il ne pourra vivre avec sa conscience sans continuer à chercher. Voilà une leçon à ne pas oublier! Un récit difficile à lâcher tellement on se sent happé par l'histoire. Un livre qui nous apprend bien des choses et qui nous bouleverse, c'est ça la force d'un grand roman!
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Ce livre est un coup de coeur gigantesque : c'est le type d'ouvrage qui laisse une trace profonde dans la vie d'un lecteur et qui le pousse à remettre en question plusieurs aspects de l'ordre établi. Je m'excuse par avance si mon commentaire est long mais j'ai plusieurs choses à dire.
Deux incidents, qu'on pourrait même qualifier de faits divers à cette époque, viennent bouleverser la vie bien rangée de Ben du Toit. Il s'y intéresse, tout à fait par hasard, et parce qu'il ressent une certaine sympathie pour Gordon, qui a toujours bien effectué son travail de jardinier. Petit à petit, il est entraîné dans une situation inextricable, qui souvent le dépasse : comment expliquer la disparition subite du fils du jardinier dans les locaux de la police ? Et le décès de Gordon, son père, lorsque ce dernier se met à rechercher les causes de sa mort ? Ben du Toit veut savoir, mais cette recherche va surtout lui ouvrir les yeux sur la réalité du système politique et social dans lequel il vit quotidiennement, c'est à-dire une société où la couleur de la peau est un critère discriminant. Les citoyens noirs d'Afrique du Sud vivaient à cette époque dans des conditions déplorables, où la précarité la violence, l'insécurité et l'injustice étaient monnaie courante. La justice elle-même n'est qu'un simulacre et les méthodes de la police font froids dans le dos.
L'auteur évoque avec subtilité plusieurs autres sujets : la quête d'un homme épris de sens et de justice dans un pays où les lois ne lui permettent pas d'assouvir ce besoin, la liberté d'expression et d'opinion, qui se heurte avec l'ordre établi (et qui semble juste pour les autres), les pressions exercées par l'entourage, l'illusion et le combat pour un idéal.
Deux questions me sont venues à l'esprit lors de cette lecture :
- est-ce que se battre pour un idéal en vaut-il réellement la peine ? Ben du Toit s'y risque mais peut-on dire à la fin du livre qu'il y est arrivé ?
- qu'est-ce que la loi et la justice ? Comment peut-on estimer que les lois qui régissent un pays sont justes ? La plupart des Blancs considéraient cette situation comme normal et acceptaient de fait ce qui existait déjà. Nous, dans notre système politique, économique et social actuel, est-ce qu'il y a des choses que nous prenons pour acquis et pourtant qui sont totalement absurdes ? A quel moment faut-il remettre en question ce qui existe déjà ?
Le style de narration change fréquemment car il y a un mélange entre les fragments de journaux et les points de vue du narrateur. Mais, l'ensemble est parfaitement bien agencé, et il n'y a pas de brusque coupure.
le ton est fluide, agréable, avec une richesse dans les mots, une profondeur dans chaque phrase qui a fait vibrer toutes mes cordes sensibles.
Que dire de plus à part à lire de toute urgence !!!
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Ben du Toit est un Afrikaner bien tranquille — un père de famille sans histoire que rien ne distinguerait de ses quatre millions de frères et soeurs bien tranquilles, sûrs d'eux-mêmes et de leur supériorité. Jusqu'au jour où Ben veut savoir. Savoir pourquoi le jeune fils de Gordon, le jardinier noir de l'école où il enseigne, a disparu sans laisser de trace dans les locaux de la police sud-africaine. Savoir pourquoi Gordon va disparaître à son tour, qui cherchait à connaître la vérité sur la mort de son fils. Savoir ce qui se cache sous les versions officielles. Savoir, par exemple, ce qui s'est vraiment passé à Soweto. Savoir au fond ce qu'est la vie de ces seize millions de Noirs qu'il a côtoyés toute sa vie sans les voir. Mais au pays de l'apartheid, il ne fait pas bon vouloir trop en savoir. le long de son douloureux chemin de Damas, Ben va peu à peu le découvrir. Et l'amour de Melanie, engagée dans le même combat que lui, ne le protégera pas de la machine infernale qui s'est mise en marche implacablement.
Encore un grand livre par cet écrivain en lutte contre l'apartheid.
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Ben du Toit est professeur d'histoire. Il est marié, a trois enfants. Rien de plus banal hormis le fait qu'il vit et travaille en Afrique du Sud. Il est blanc.
P49: "En ce qui concerne Ben, tout a commencé avec la mort de Gordon Ngubene. Mais, d'après ses notes, d'après les coupures de presse, le problème était plus beaucoup plus ancien. Il remontait à la mort de Jonathan, fils de Gordon, au moment des émeutes de jeunes de Soweto..." "Gordon était le balayeur noir de l'école où Ben enseignait l'histoire et la géographie aux élèves de classe terminale."
Ben, jusqu'à présent vivait plutôt tranquillement puis ces évènements (les morts de Jonathan et Gordon Ngubene) vont bouleverser sa vision du monde, ses principes, sa morale, sa famille. Et jour après jour, il va être en quête de la vérité quant à la disparition de Jonathan et Gordon, il va être en quête de justice. Il ne peut plus vivre autrement qu'en accord avec sa conscience qui refuse ces "assassinats" d'État. Car oui, il semblerait qu'ils soient morts après emprisonnement et torture. Mais en Afrique du Sud, celui qui cherche la vérité, la justice , celui-là réveille la bête noire, une section chargée de veiller au grain et surveiller tout individu susceptible de mettre l'État en danger. Alors commence les intimidations en tout genre, le harcèlement, la destruction d'un homme qui ne recherchait que la vérité. Excellent livre, brillamment écrit, qui peint les rouages de la dictature qui broie ceux qui s'y opposent.
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Un très beau roman se déroulant à la fin des années 1970 en Afrique du Sud. Ben, un professeur d'histoire-géographie, dans une école prestigieuse, père de trois enfants, bien installé dans la société s'est lié d'amitié depuis plusieurs années avec un employé noir de son école. Lorsque le fils aîné de celui-ci est assassiné par la police, leur vie bascule. le père démissionne pour se consacrer à la recherche de la vérité sur la mort de son fils. Arrêté lui aussi, il reste plusieurs mois en prison avant que son décès 'par suicide ' soit annoncé à sa famille. Ben, se consacre alors corps et âme à la recherche de la vérité, ce qui l'entraînera dans une quête où il devra affronter la police, les préjugés de ses collègues , connaissances et bouleversera à jamais sa famille.
Un roman magnifique.
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C'est l'histoire d'un homme ordinaire qui ne voit pas l'injustice de sa société. Jusqu'à ce qu'elle frappe près de lui. Obligé de modifier son regard sur le monde, il ne peut plus faire machine arrière. Il devient alors – non pas un héros, mais un homme agissant. Parce qu'il ne peut faire autrement.
C'est la force de ce récit. de montrer une résistance issue d'une personne normale, sans grands idéaux politiques ou haute idée de lui-même. On peut tous s'identifier à Ben du Toit. Il est le Résistant, comme d'autres ont été le Soldat Inconnu.
L'écriture est particulière : elle mêle partie romancée et extrait de journal, nous plongeant toujours au plus près de « l'action » et des sentiments du personnage principal.
Quand on lit ce roman, il faut avoir le moral bien accroché, car dès le début, on sait que ça ne finit pas bien. Par l'incipit, d'une part, et par l'histoire de l'Afrique du Sud, d'autre part. du Toit est comme un rat perdu dans un labyrinthe sans sortie. Et à la fin, la boucle est bouclée et une autre commence, celle du narrateur – romancier, nous laissant avec cette question : combien d'innocents assassinés, combien de résistants ordinaires avant qu'enfin tout le monde ouvre les yeux et que le système s'effondre ? Malheureusement, l'Histoire y répond.
Je suis heureuse d'avoir découvert ce roman grâce à une liste Babelio, il montre comment un système injuste perdure et immobilise les gens.
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A l'annonce de la mort d'André Brink, je me suis rendu compte que "Une saison blanche et sèche" était l'un des nombreux livres "de référence" que je n'avais pas lu. Et donc, il y avait là quelque chose à rattraper.
J'ai toujours une certaine appréhension à attaquer ce genre de livre unanimement encensé : serais-je à la hauteur d'un tel monument, est-ce que je ne vais pas le trouver nul sans jamais oser l'avouer ?
Or donc, ce ne fut pas le cas.
"Une saison blanche et sèche", outre le remarquable témoignage qu'il représente sur la façon dont un blanc peut vivre l'apartheid de l'intérieur et, après l'avoir parfaitement accepté, progressivement ouvrir les yeux jusqu'à ne plus pouvoir supporter de vivre au sein de la société qui a été la sienne.
Ce que ce livre a de particulièrement réussi, outre d'avoir parfaitement rendu ce lent glissement qui accompagne la prise de conscience du héros, c'est qu'il parvient à nous tenir en haleine alors que dès le début on sait comment ça va se terminer (en l'occurence, mal...). On se retrouve un peu comme des gamins, à se dire "non, ça ne va pas se passer comme ça, quelque chose va arriver..." tout en sachant très bien que non.
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Ce sont des conseils de lecture donnés par ma professeure de français en classe de première, qui m'ont amené à lire ce livre. Nous sommes en 1989 et le monde change, bruisse, bouillonne un peu partout.
Lorsque je lis Une saison blanche et sèche d'André Brink, Nelson Mandela est toujours en prison, mais sera libéré quelques mois plus tard.
Le livre a paru dix ans plus tôt, en 1979, alors que les lois de l'apartheid sévissent à plein en Afrique du Sud. Il y est bien évidemment immédiatement interdit. Ce roman donnera à André Brink une renommée internationale et contribuera à lutter contre cette forme étatisé de ségrégation raciale.
À 17 ans, cet ouvrage m'avait profondément marqué par la violence de qu'il dépeint et tout autant par son humanité.
À 47 ans, il ne sera pas inutile de le relire.
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Ce livre m'a empoignée du début à la fin. Je crois qu'il est impossible de sortir indemne de ce roman.

C'est une lecture presque douloureuse, l'étau se resserre et même la dernière page n'apaise pas le profond sentiment d'injustice et d'horreur qui vous étreint à ce moment là.

J'ai été très touchée par ce combat pour la justice, cet homme qui est prêt à sacrifier sa vie pour sauver sa conscience, faire éclater la vérité quelqu'en soit le prix parce qu'il pense être le seul à pouvoir le faire.

Une magnifique leçon de courage, de justice, d'humanité.

Un roman inoubliable.
Lien : http://www.lelivroblog.fr/ar..
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