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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ça se lit comme on écoute une rencontre de passage entre deux trains ou deux avions. Je l'écoute dire je sais pas quelle vie je mène ni pourquoi, et je me dis qu'elle pourrait louper le bonheur censé érodé par la routine.
L'agente d'immeubles croise des vendeurs - souvent une séparation -, des acheteurs - optimistes en diable - et se compare à eux. Elle se trouve mauvaise, mais elle écoute leurs malheurs et leurs espoirs.
Tessa pratique l'introspection continue, un brin cynique, souvent caustique, pas dupe de cet humour qui masque un malaise à être contente de ce qui est et avide d'imprévu fantasmé.
Le parler québecois affleure souvent, ajoutant au charme de phrases courtes, de saynètes apparemment anodines et de gens déjà rencontrés quelque part. Les sauts d'époque m'ont parfois largués, j'ai eu envie de sauter quelques longueurs, mais finalement, j'ai écouté son histoire jusqu'au bout, à distance de ces à-peu-près existentiels dont j'ai passé l'âge. le talent alerte, les tournures enjouées, bien senties de l'auteure m'ont donné un aperçu (et à réfléchir) de l'érosion sentimentale contemporaine et des façons de l'apprivoiser. J'ai croché pour un bon bout de temps.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Chère lectrice, Cher lecteur,

Entrer dans Les maisons de Fanny Britt, c'est pénétrer dans l'univers intime de Tessa, une mère de 3 jeunes garçons et conjointe adorée d'un musicien. Tessa est âgée de 37 ans et elle exerce le métier d'agente immobilière. Par le plus grand des hasards, elle revoit son premier amour, celui qu'elle n'a jamais pu oublier, celui qu'elle a toujours gardé enfoui dans les tréfonds de son âme. Cet homme, après l'avoir revue, l'appelle et les deux anciens amants se fixent un rendez-vous quelques jours plus tard. Pendant ces trois journées d'attente, Tessa est alors confrontée à ses souvenirs et elle entre en conflit avec ses émotions.

Ce livre offre une belle métaphore textuelle, celle de l'intériorité versus l'extériorité par le biais de la maison. Tessa projette l'image d'une mère aimante, d'une conjointe attentionnée et d'une agente immobilière à l'écoute de ses clients. Sa façade est bien belle, donc le portrait qu'elle offre apparaît quasiment parfait. Pourtant, qu'est-ce qui se cache derrière la porte de cette femme? Dans ce récit, le lecteur est amené à l'intérieur de Tessa et il comprend qu'elle ne va pas bien. Est-ce la peur de vieillir ou encore est-ce la faute aux démons de son passé? Est-ce associé à la société qui impose un certain mode de vie? le lecteur accompagne Tessa en fouillant avec elle les méandres de sa pensée, en revisitant les lieux qui l'ont marquée, en rencontrant les gens qu'elle a côtoyés et en étant témoin des drames qu'elle a vécus. Tessa renoue avec la petite fille en elle et l'amoureuse passionnée qu'elle a été.

“Attendre. Pressentir avec effroi et exaltation qu'on en espère autant qu'au premier jour, que la fièvre ne se guérit pas, qu'on est une chandelle fondue, que le pouvoir a toujours été et sera toujours du côté des autres, que rien, ni le temps, ni les enfants, ni les briques qu'on a farouchement empilées n'ont d'effet sur le sombre désir de dire oui à cet homme absent depuis si longtemps. (p. 37)”

En ce sens, Francis apparaît comme le fil reliant Tessa à son passé, à ce qu'elle a perdu : sa jeunesse et sa fougue. Cet homme est omniprésent dans sa vie depuis des années ; c'est à lui qu'elle s'adresse. Il est devenu son compagnon intérieur. Comme elle le mentionne :

“Ce qui est étrange, c'est que j'ai beaucoup parlé à Francis, dans ma tête, depuis quinze ans. Il a assisté à la résolution de plus d'un conflit intérieur. (p. 205)”

À cet égard, Tessa a perdu ses repères et elle essaie de retrouver sa place à la suite de ses retrouvailles avec Francis. Ses murs intérieurs sont ébranlés. Lors de leur première rencontre, elle s'était dit qu'elle n'aimerait plus jamais personne comme elle l'a aimé. Pourtant, à la fin, elle prend conscience qu'elle a vieilli, tout comme lui, que cet amour n'est qu'un fantasme et qu'il est tributaire d'une période révolue.

“Mais ces versions de nous n'existent plus.
N'est-ce pas d'une éclatante évidence? Est-il encore possible que ce soit lui, mon amour torrentiel? Ses cheveux grisonnants mais surtout clairsemés- en fait, pas tant clairsemés que duveteux, une tragi-comédie qui arrive aux hommes vieillissants, les faisant ressembler pendant un temps à des canetons, inoffensifs comme de la barbe à papa- ses cheveux changés, en tout cas, et puis les vêtements, ceux-là mêmes qu'il aimait à l'époque, mais qui désormais lui donnent un air tristounet, ce Francis réel, en somme, que vient-il faire dans mes délires? N'est-il pas aussi ridicule que moi dans mon costume de matrone dépressive?
N'a-t-il pas, autant que moi, douloureusement honte?
Ne sommes-nous pas les tristes, tristes clowns d'un sketch éculé? (p. 205)”

J'ai beaucoup aimé cette histoire en raison du lien intime qui se noue entre l'instance lectrice et Tessa. Cette dernière apparaît en pleine crise identitaire et elle tente de se retrouver dans son rapport au désir. Donc, j'ai apprécié cette crise de la quarantaine que traverse Tessa en silence. L'écrivaine trace le portrait d'une femme qui s'est développée à travers ses peines et ses échecs. Chaque pierre de son être raconte une histoire… Tessa doit faire la paix entre ce qu'elle attendait de la vie au début de la vingtaine et ce qu'elle est 20 ans plus tard…Entre illusion et désillusion, il lui faut redéfinir les cloisons de sa maison afin d'accepter la réalité.

Aussi, le thème de l'adultère apparaît central mais d'autres viennent s'y greffer comme la maternité, l'amitié et le vieillissement.

Alors, je vous recommande certainement d'ouvrir les portes des Maisons de Fanny Britt. Je suis convaincue que vous ne serez pas déçu par cette écriture intelligente, sensible…

Lien : https://madamelit.wordpress...
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Une belle découverte pour moi que Fanny Britt. Ce premier petit roman se dévore. Il y a une réalité, une vérité dans cette centaine de page, qui fait qu'on s'attache irrémédiablement à la protagoniste qui nous dévoile des passages de sa vie dans le désordre, nous permettant peu à peu de comprendre ce qu'elle vit aujourd'hui. On ne s'attend pas à la tournure finale, et on l'en apprécie d'autant plus.
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La prémisse semble banale : une femme de 37 ans en-couple-avec-le-père-de-ses-trois-enfants revoit l'amour de ses 20 ans. Sauf que, ce n'est pas aussi banal qu'on pourrait le croire. Ce qui est particulièrement intéressant avec ce livre, c'est qu'il n'est pas lourd. Les anecdotes sont souvent racontées avec beaucoup d'humour. Parfois avec de l'humour gris foncé. J'aime.
Lien : https://julielitaulit.com/20..
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Conseillé par ma Belle-Mère, jolie surprise en refermant ce livre. Il est court mais dense. La méthode de narration est telle que je mets de longues minutes à comprendre de qui on parle dans le second chapitre.
J'ai du mal à accrocher.

Mais finalement ça pogne, je me laisse emporter. l'héroïne va-t-elle retrouver son amant?

J'ai adoré le suspens jusqu'au bout et le déroulé de l'histoire/

Je ne vous en dis pas plus: lisez-le!!!!
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Écriture remarquable! L'histoire convie à une réflexion intéressante sur les souvenirs et les relations de couple.
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Le roman "Les maisons" de Fanny Britt concourait en 2016 parmi les trois finalistes du prix littéraire France-Québec, aux côtés du "Nid de pierres" de Tristan Malavoy et de "La femme qui fuit" d'Anaïs Barbeau-Lavalette. C'est ce dernier roman qui a remporté le prix... et je ne l'ai pas lu car F. qui l'avait commencé m'avait dit : c'est très mal écrit, laisse tomber... Comme quoi, d'autres ont dû le trouver bien écrit et intéressant !
Pour ma part, j'ai voté pour "Les maisons" de Fanny Britt !

Drôle de titre. de fait, Tessa est agent immobilier. Voilà. Mère de trois enfants, on la suit dans son quotidien, comme accompagner le gamin à l'expo des sciences de l'école pour laquelle il a construit une maquette en bâtons d'esquimaux.
Un jour, some day, Tessa doit s'occuper de la vente de la maison d'un couple qui se sépare. elle sympathise avec la femme, puis découvre que le mari est son ancien amour de jeunesse. La vie devient alors une bataille des souvenirs, un grand questionnement sur le quotidien, le bonheur, le couple, l'avenir... Tessa se sent vieille et en même temps rajeunir. Entre deux chaises, elle fixe RV à Francis, ils vont errer dans le froid jusque devant la maison de Leonard Cohen...
Et puis après ? A vous de lire ce joli roman !
Lien : https://coquelicoquillages.b..
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Un roman nous amenant à nous questionner sur notre propre conception (et surtout, application) du bonheur. Une histoire qui reste légère avec en son centre le thème de la nostalgie qui permet une narration semée de retours en arrière. J'ai particulièrement aimé les personnages qui dégage l'authenticité et donne, à mon avis, un grande part de la saveur à ce roman de Fanny Britt.
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