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Un peu angoissé, à quelques semaines de la sortie de son prochain livre, Alain m'a fait l'honneur de me demander de le lire et de lui donner mon avis.

A peine terminée la lecture de la dernière page, je lui ai fait le retour "à chaud" suivant (le hasard a voulu que ce soit je jour de son anniversaire) : "Pour ajouter une bougie sur ton gâteau d'anniversaire, une bonne nouvelle : je viens de terminer de lire "Toutes ces nuits d'absence". Une bonne nouvelle, parce que généralement, pour rester concentré sur la lecture, il me faut lire trois ou quatre livres en parallèle ; là, je me suis contenté du tien ! J'en conclus que l'histoire est bien ficelée, avec suffisamment de détails et de digressions pour retenir l'attention. En un mot, si j'ose : captivant ! J'ajouterai que, de tous tes bouquins que j'ai lus, c'est celui qui me semble le plus abouti."

Je l'ai lu en effet en trois soirées, sans être tenté d'ouvrir une autre de mes lectures en cours (La lucidité, de José Saramago), ou d'en commencer une troisième (De Quimper à Cayenne - le singulier destin d'une Bretonne, de Jean-François Tifiou), voire une quatrième (Brunetti entre les lignes, de Donna Leon). Alain avait donc à faire avec forte concurrence, et son ouvrage a brillamment relevé le défi !

L'intrigue est bien menée, avec ce qu'il faut de suspense et de rebondissements.

Les personnages sont bien campés, avec une bonne dose d'humour. Alain a probablement exploité une part de son expérience d'auteur pour composer son héros, Jacques, écrivain vieillissant, un peu aigri, en mal d'inspiration, et qu'un événement plutôt anodin va conduire à ré-ouvrir l'enquête sur l'assassinat de son amour de jeunesse. Enquête dont il sortira transformé. Les personnages secondaires trouvent leur juste place : la jeune Manon (avec qui Alain compte peut-être concourir pour un second Prix Handi-Livres ?), apprentie journaliste particulièrement débrouillarde, et sa tante Zoé, qui pourrait vous dégoûter à tout jamais des dernières tendances culinaires ; la famille de la victime, bourgeoisie troyenne, proche de la droite extrême ; le monde du journalisme ; ...

Le contexte et l'environnement (Troyes et sa région, les milieux d'extrême droite, le début des années 60, entre la fin de la guerre d'Algérie et mai 68, les temps actuels, ...) sont dépeints avec le bon niveau de détails et de digressions, parfois en mode caricature, pour retenir l'attention du lecteur.

Bref, un très bon moment de lecture !

Meilleurs voeux de succès pour ce douzième roman (si j'ai bien compté sur ton blog), Alain
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"Toutes ces nuits d'absence" est un petit chef d'oeuvre de sensibilité et d'humour. L'idée de cet écrivain maladroit aidé par une comparse handicapée mais pleine de ressources, est unique, je crois, dans le monde du polar. En prime, une écriture fluide, des dialogues ciselés et des rebondissements inattendus. D'urgence, je me précipite sur les autres romans d'Alain Bron !
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Jacques, auteur de douze romans, ne s'est jamais remis de la mort suspecte de Brigitte, son amour de jeunesse. Quarante-huit ans après les événements, il part en pèlerinage à Troyes, ville de son enfance, seulement armé de quelques photos, dans l'espoir de résoudre le mystère. En premier lieu, de répondre à cette question: pourquoi le jeune Jacques, qui connaissait bien la victime, n'a-t-il jamais été interrogé par les enquêteurs ni le jour du meurtre, ni les jours suivants?
Au cours de son enquête à retardement, aidé par Ninon, jeune stagiaire à La Voix de L'Aude, Jacques découvre des détails intrigants. Pourquoi Brigitte, jeune femme belle et intelligente, avait-elle une double vie si près de chez ses parents? Provocation? Contrainte? Chantage? Tandis que Ninon fouille dans les archives du journal Jacques interroge témoins et policiers. Suite à des menaces et à une tentative de meurtre, les deux compères comprennent qu'ils sont sur la bonne voie. Doivent-il continuer seuls ou informer la police de leurs découvertes?
Mais quand les témoins se font assassiner à coups de hache, Jacques et Ninon devenus des cibles, les choses sérieuses commencent...

Le +: beaucoup d'humour allégeant quelque peu le contexte d'une époque troublée politiquement et socialement. Par exemple, le véhicule de la troupe de théâtre amateur utilisé par Ninon pour mener leurs investigations: "Installée au volant, Ninon mit le contact. Aussitôt, la carrosserie trembla. le moteur, après quelques ratés, finit par démarrer...Ninon roula vers le nord, et poussa une pointe à 70 km/h dans un vrombissement d'avion." (Page 76)...et les aventures du chat Iago dont la "cachette de l'après-midi -à ne pas confondre avec celle du matin-, elle se situait sur la tablette du haut, derrière la boîte de fer-blanc. Pour y arriver, Iago avait mis au point un parcours pour dépenser le minimum d'énergie et pour -sait-on jamais- semer les poursuivants." (Page 10)
Le +: de révélations en rebondissements, Jacques revit une période de sa jeunesse dont il comprend seulement maintenant la portée de certains épisodes: "Mais avec le recul, je réalise que je devais passer pour un minable avec mon vélo. Surtout aux yeux de Brigitte. le vélo, ce devait être le signe extérieur de pauvreté qu'il ne fallait en aucun cas montrer dans la bourgeoisie locale. Moi, je ne m'en étais même pas rendu compte." (Page 86)...Le plus drôle, ce sont les témoins qui parlent de celui qu'il était au moment de la disparition de Brigitte sans réaliser qu'ils l'ont en face d'eux: "L'homme au vélo jaune devient alors jaloux à un point tel qu'il subtilise le pendentif à sa maîtresse, l'entraîne près du canal la nuit, l'étrangle et lui glisse la chaîne dans les doigts." (Page 125).
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Atrabilaire, un peu comme Paul Léautaud, Jacques Perrot est écrivain et n'a pour seul compagnon que Iago, un chat qui possède ses habitudes parfois dérangeantes pour la sérénité du romancier.

Ainsi il aime se blottir, à un certain moment de la journée, sur une planche disposée au dessus de la cheminée, derrière une boîte en fer. Au début, sa corpulence ne prêtait guère à conséquence, mais en vieillissant Iago a pris de la consistance, et ce qui devait arriver arriva. La boîte tombe et laisse échapper des photos anciennes, des années de jeunesse de Parrot. Une photo de classe, notamment, et il reconnait dessus certains de ses condisciples du Lycée d'Etat de Troyes. Année 1966/1967.

Les souvenirs remontent comme des bulles dans une vasière. le petit groupe de musique folk, les Hors-la-loi, dans lequel il jouait de la planche à laver. Mais c'est surtout le visage de Brigitte qui s'inscrit dans son esprit. Brigitte qui l'avait repéré lors d'un concert. Brigitte qui avait vingt ans. Lui dix-neuf. Elle l'avait déniaisé, mais ce n'était pas son premier coup d'essai. D'ailleurs elle l'avait avoué dans un sourire. Elle cumulait les amants. Elle poursuivait ses études à Paris, mais revenait en fin de semaine à Troyes, dans un petit studio et où elle était censée étudier, loin du vacarme de la capitale.

Leur liaison avait duré quelques semaines, et il la retrouvait chez elle, traversant la ville avec son vélo jaune. Or, un matin, il apprend par un de ses copains, que le corps de Brigitte vient d'être retrouvé noyé. Elle avait été violée avant d'être étranglée.

Cela le turlupine, car il ne se souvient qu'approximativement de cet épisode de son adolescence, et il demande à son éditeur de lui organiser une séance de dédicaces dans la capitale de l'andouillette. Puis il téléphone au rédacteur en chef d'une publication locale afin de pouvoir s'immerger dans les archives du journal.

Rendez-vous est pris et le revoici sur les terres de son enfance. Naturellement, le journal local a publié un entrefilet annonçant sa venue pour une séance de dédicaces, mais également qu'il enquêter sur la disparition près de cinquante ans auparavant de Brigitte Sobiel. Il va bénéficier de l'aide de Ninon, une jeune stagiaire, qui va non seulement va l'aider dans ses démarches et enquêtes mais y participer activement.

Ninon prépare un mémoire et tout en travaillant pour le journal, elle anime comme auteur, metteur en scène et actrice une troupe théâtrale. Pour cela elle conduit une vieille camionnette. A part ça, elle est gentille, un peu braque parfois, et mignonne. Ah oui, elle est aussi handicapée suite à une maladie rare et elle porte une prothèse à une jambe. Mais elle ne s'apitoie pas sur elle. Et elle est une adepte de l'informatique qu'elle maîtrise, s'introduisant, pour la bonne cause, dans des sites administratifs ou réussissant à berner ses interlocuteurs au téléphone.

L'annonce de la présence de Parrot, si elle est bénéfique pour les dédicaces, ne l'est guère pour sa santé. A plusieurs reprises il manque d'être agressé, voire assassiné. Mais il s'obstine, il se plonge dans les archives, notamment celles d'un journaliste qui avait couvert l'affaire et prêtée par sa veuve, retrouve quelques vieilles connaissances, ce qui l'oblige à regarder la réalité en face. Il était le jouet, le vilain petit canard, dans la communauté des soupirants, actifs, de Brigitte. Tous fils de notables de la cité troyenne, alors que sa mère tirait le diable par la queue, et encore quand elle le trouvait. Il se rend compte qu'il aimait Brigitte, alors qu'il n'était qu'un jouet. Sa consolation réside en ce qu'il n'était pas le seul.

Certains d'entre eux ont été soupçonnés, mis en garde à vue et l'un d'eux a été arrêté, condamné, et il s'est suicidé. Seulement, Parrot commence à se demander pourquoi il n'a pas été inquiété. Son vélo jaune avait été aperçu devant chez Brigitte et il avait oublié cet incident. Il a oublié beaucoup de choses d'ailleurs. Il se demande même si ce n'est pas lui l'assassin.

Alors il remonte la piste des intervenants lors de l'enquête, d'un inspecteur ayant été nommé commissaire à Lyon, de ceux qui avaient été inquiétés par la police, et il se rend compte qu'il met le pied dans un marigot puant. En 1966 et début 1967, le corps de Brigitte ayant été retrouvé le 8 janvier, puis après, il n'avait pas fait attention à des prises de position qui aujourd'hui ont pris de l'importance dans la vie politique française. C'est le nombre de notables et fils de notables qui frayaient à l'époque, et encore aujourd'hui avec l'Extrême-droite, épousant des idées qu'ils n'hésitent pas à afficher mais avec componction, avec démagogie.

La suite ci dessous :
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Déjà, avant les premières lignes, le grand plaisir d'ouvrir un nouveau roman noir d'Alain Bron, l'impatience de découvrir dans quelles aventures, dans quel milieu, il a plongé ses personnages (à chaque fois c'est très différent).
Et s'attendre avec délices à retrouver sa verve, son humour, à admirer son imagination au service d'une histoire passionnante.
Au final : une nouvelle fois, le contrat est rempli haut la plume !

Jacques Perrot (hommage subliminal à Jacques Perret ?) est un vieux parisien scrogneugneu pour ne pas dire atrabilaire. Bien parti pour finir sa vie tout seul avec son chat, à ressasser son amertume d'auteur de romans qui ne trouvent pas leur public. Une vieille photo de classe retrouvée inopinément fait ressurgir des souvenirs de jeunesse soigneusement occultés, le réveille de son ankylose affective, et le lance dans une enquête bien plus personnelle qu'il ne l'imagine au début. En 1967, Brigitte sa toute première petite amie, fille de notable, avait été retrouvée morte étranglée à Troyes où Perrot, petit-fils d'ouvrier-artisan, élevé par sa mère célibataire dans des conditions modestes, allait au lycée. Premier grand amour, rupture sans explication, mal digérée. A l'époque, se sentant inconfortablement en partie responsable, le jeune Perrot avait tout fait pour oublier le drame et ne s'était pas intéressé aux suites policières et judiciaires de l'affaire. le démon de la nostalgie aidant, il va peu à peu renouer les fils coupés de sa mémoire et découvrir pourquoi il n'a pas été le seul à vouloir enterrer le souvenir de la malheureuse Brigitte.

Comme dans ses précédents ouvrages, Alain Bron porte dans les à-côtés de son intrigue un regard lucide mais délicieusement ironique sur les petitesses contemporaines, surtout politiques et sociales !
Une nouvelle fois, il creuse à sa manière la veine du néo-polar français : du réalisme urbain (Troyes, Paris) ; une pincée de gauchisme littéraire : un regard critique sur la réalité sociale (années 70) et le pouvoir de l'argent, la dénonciation de dérives policières fascisantes, de la collusion de certains notables avec les mouvements d'extrême-droite de l'époque, etc.

Qu'il soit néo ou polar, il faut pour perpétuer le genre, qu'il y ait de l'action, des surprises, des morts violentes, des fausses pistes... eh bien, il y en a beaucoup, seulement je ne peux pas en dire plus !
Mais... et la tendresse, b... ?
Patience, elle est là aussi la tendresse, surtout dans la relation de Jacques avec Ninon, la jeune apprentie journaliste qui lui sert d'adjointe dans son enquête ; futée, rieuse, un peu foutraque, pas regardante sur les méthodes, indispensable. Ninon adoucit l'humeur souvent revêche et butée de son binôme. Sans compter qu'elle lui sauve la vie plusieurs fois (mais chut !). Son personnage attachant permet aussi à l'auteur de glisser quelques incidentes sur les nouvelles technologies, le handicap et le théâtre, thèmes qui lui sont chers.

Intrigue, politique, action et tendresse : un roman riche qui se lit d'une traite !
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Jacques Perrot, écrivain, la soixantaine, retrouve d'anciennes photos de jeunesse. Il se remémore sa première histoire d'amour abrégée par le meurtre de son amante. Obsédé par ce crime impuni, il décide de reprendre l'enquête affublé d'une stagiaire improbable.
Alain Bron nous plonge avec nostalgie dans le Troyes des années 60 et décrit sa société: l'émancipation sexuelle, les idées politiques, les esprits étriqués.....
Sous ses airs policés, l'auteur a beaucoup d'humour ainsi qu'une une écriture fluide et sans chichi.
J'ai beaucoup aimé le choc des générations et la complicité entre l'écrivain et sa jeune assistante au caractère bien trempé.
L'enquête est bien menée et la fin inattendue comme je les aime.
Vous passerez un très bon moment en compagnie de ce duo.
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Après le monde d'en bas, que j'avais bien aimé à sa parution, Alain Bron remonte à la surface, ce qui ne veut pas dire que le microcosme qu'il décrit dans Toutes ces nuits d'absence soit exempt de rats et de cloportes! Bref, Jacques Perrot, écrivain tranquille et plus ou moins reconnu, retrouve par hasard une vieille photographie qui lui rappelle ses jeunes années et un événement tragique survenu plus de quarante ans auparavant, le viol et l'assassinat de sa petite amie. Pas très satisfait des conclusions de l'enquête d'alors, il quitte le quartier des Batignolles pour Troyes. Il y retrouvera quelques souvenirs (dont un certain vélo jaune), des personnages pas très recommandables et une réalité politique locale qu'il pensait loin derrière lui.

Pas très sympathique en effet la réalité locale. Entre riches bonnetiers (certains nostalgiques de Vichy) abrités derrière leur notabilité et groupuscules d'extrême droite, les choses ne sont pas faciles à démêler. Dans cette société fermée, personne ne souhaite vraiment s'exprimer et d'aucuns ne verraient même que des avantages à ce que cette nouvelle enquête n'aboutisse pas. Quitte à employer des méthodes très radicales.

Toutes ces nuits d'absence est un bon polar classique dans lequel je n'ai retrouvé toutefois ni l'originalité ni l'inventivité du précèdent opus d'Alain Bron cité plus haut. Mais c'est un roman que l'on lit avec plaisir : l'intrigue tient la route et l'atmosphère un peu étouffante de Troyes (ses andouillettes, ses filatures, ses andouillettes...) est bien rendue. Jacques Perrot est entouré de personnages secondaires crédibles, même si l'on peut trouver l'opposition entre les « bons » et les « méchants » un peu manichéenne. Une bonne plongée dans la province avec ses notables locaux et leurs magouilles, plus quelques squelettes dans les placards.

Un grand merci à l'éditeur Les chemins du hasard pour le livre.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Je m'appelle, Perrot, Jacques Perrot. J'ai 67 ans, je suis écrivain et je vis seul à Paris dans un petit appartement au dernier étage d'un immeuble sans ascenseur. Iago, le chat que j'ai recueilli à la SPA est mon seul compagnon.
Perché sur l'étagère où il passe une partie de la journée, il provoque, d'un malencontreux mouvement de queue, la chute d'une boite en fer blanc qui libère de vieilles photos. L'une attire mon attention. Celle de la classe de Mathélem à Troyes en 1967. le souvenir de Brigitte remonte à la surface. Brigitte qui fut mon premier amour, le seul véritable, a été retrouvée morte dans le canal, étranglée et violée. Un suspect a été rapidement arrêté, mais il s'est suicidé en prison.
Que s'est-il réellement passé? Je veux enfin savoir, retourner sur les lieux et mener ma propre enquête sur la disparition de Brigitte.

"Comme tous les créatifs, il ne rencontrait aucune difficulté pour changer de contexte, sortir de son corps et emprunter la vie d'un personnage l'espace d'un instant. Mais pour l'enquête qu'il voulait mener à Troyes, l'un des personnages n'était autre que lui-même et cette dualité lui posait problème. Il ressentait la désagréable impression de devoir marcher sur ses propres pas. La première partie de son cerveau appartenait au romancier, la seconde à l'adolescent des années 60 qu'il avait été."

Ne serait-ce pas Alain Bron qui se dévoile en partie dans ce passage ?
Dressant le portrait sans concession de la vie dans une ville de province dans les années 60, il en profite pour décrire ce qu'était la société française juste avant mai 68. Il jette à la fois un regard sévère, quelquefois attendri sur cette époque, avec une pointe de nostalgie toujours présente.

Une jolie écriture, des pointes d'humour, une énigme bien construite : Trois bonnes raisons de ne pas rater " Toutes ces nuits d'absence", éditions Les Chemins du Hasard


Lien : https://www.lescheminsduhasa..
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Quand un souvenir de jeunesse refait surface par (comme qui dirait) hasard !

Tout commence à cause (ou grâce) à Iago le chat qui fait tomber une boîte renfermant de vieilles photos.
Jacques Perrot ramassant les clichés éparpillés se remémore l'année 1966 celle de son grand "Amour Brigitte" ... étrangement assassinée !
Étant en panne d'inspiration pour son roman et toujours obsédé par ce drame, vieux de 50 ans, il décide de reprendre l'enquête en retournant à Troyes sur les traces de son passé.

C'est avec une jolie plume teintée d'humour et de nostalgie que l'auteur m'a entraîné dans son récit.
Le roman paraît classique mais les sujets abordés sont variés dans cette intrigue qui tient bien la route.
Son personnage de Jacques Perrot se veut solitaire et peu disposé à l'empathie. Donc une belle surprise lorsque l'auteur lui adjoint Ninon, stagiaire au journal local de Troyes, pour mener l'enquête.
Il faut dire que cette jeune fille a un caractère bien trempé malgré son handicap et de plus c'est une vrai pro de l'informatique !
Au fil des chapitres, l'intrigue amène Jacques à marcher dans ses propres traces du passé. Doutes et questions sur son vécu et ses fréquentations vont le mener à se heurter à un secret de famille, à des hommes de main qui veulent l'éliminer, à de nouveaux meurtres, aux dérives de l'extrême droite...
Actions, fausses pistes, rebondissements jusqu'au dénouement !

L'auteur porte un regard lucide sur la réalité sociale et politique des années 60, mais pas que ...


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Jacques Perrot est écrivain et était en train de déguster son thé, quand son chat Iago fit des siennes : perché sur une étagère, il fait tomber une boite métallique. Quand celle-ci tombe par terre, elle s'ouvre et répand son contenu : de vieilles photos datant de la jeunesse de l'auteur. Parmi elles, Jacques Perrot trouve une vieille photographie de classe, quand il était au lycée de Troyes. Il se rappelle aussitôt Brigitte, son amour de jeunesse, retrouvée assassinée.

Ce meurtre lui a laissé un gout amer dans la bouche. C'est Brigitte qui l'a initié aux joies de l'amour, en 1966. Elle avait son appartement et il la retrouvait après avoir traversé la ville sur son vélo de course jaune. Si elle avait une réputation de fille facile, il s'en moquait bien, puisque la seule chose qui comptait pour lui était son amour pour elle. Tout cela s'est terminé par un corps abandonné, après avoir été violé et étranglé.

Jacques Perrot s'arrange donc avec son éditeur pour organiser une séance de dédicace dans une librairie troyenne. Cela lui permettra de rendre visite aux bureaux du journal local, et ainsi de revenir sur ce qui s'est passé à cette époque. Il en profite pour y passer un week-end entier, et il fait la connaissance de Ninon, stagiaire au journal, qui accepte de l'aider à fouiller les archives. Il se rappelle, grâce aux articles, qu'un coupable avait été arrêté et que ce dernier s'était pendu dans sa cellule, scellant ainsi la fin de affaire. Mais il ne fait pas bon remuer la boue du passé.

Une nouvelle fois, Alain Bron nous emporte dans la passé, avec sa plume magique, qui nous fait visiter la France du début des années 60, avant les événements de mai 1968. Il y a dans sa façon de raconter une histoire, une sorte d'évidence et de naturel qui fait que l'on est prêt à suivre l'auteur dans tout ce qu'il raconte. C'est l'une des grandes qualités de ce roman qui m'a transporté ailleurs dans un passé que je connais mal.

Car le sujet de ce roman est bien cette période peu connue et trouble des années 60 qui a été occultée par ce qui s'est passé ensuite. Il nous montre la vie en ce temps-là dans une petite ville de province, avec ses notables qui dominaient les affaires, et les ouvriers qui vivaient dans un monde séparé. Dans une période de plein emploi, tout ne pouvait que bien se passer. L'affaire du meurtre de Brigitte aurait finalement pu remettre en cause cette joie de vivre de l'époque.

Sauf que la communication ne passait que par les journaux ou la radio et qu'elle était contrôlée par des gens qui avaient beaucoup d'argent. Et que ces gens là avaient des origines politiques extrémistes, issus des mouvements armés luttant contre l'indépendance de l'Algérie et que … Bref, je ne vais pas tout vous raconter, mais Alain Bron va dérouler son intrigue comme on déroule une pelote de laine … bien sale.

Contrairement à beaucoup de romans historico-contemporains, Alain Bron ne choisit pas de faire des Allers–Retours Présent – Passé mais bien de suivre l'enquête personnelle de Jacques Perrot et s'avère une belle dénonciation de la création de certains mouvements d'extrême droite et leurs financements actuels. de simple roman policier, il nous offre un roman fort intelligent dans la forme et dans le fond, en même temps qu'il est un pur plaisir à lire. Si après ce que je viens de vous dire, vous avez encore des doutes, alors je ne comprends plus rien !
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