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3,84

sur 179 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman social, lutte des classes, condition de la femme, des sujets chers a l'auteur et merveilleusement écrits. Un très bon moment de lecture et "La Villette" ajoutee en pense bete
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SHIRLEY de Charlotte Brontë "Feuilletons du "National" 1850 traduit de l'anglais 1849" 700,- pages



L'histoire se déroule dans le Yorkshire en pleine guerre Napoléonienne. L'industrie naissante se paralyse faute de pouvoir commercer avec le continent et la misère s'accroît dans les classes sociales les plus faibles.

Les personnages principaux sont l'énigmatique Roger Moore, industriel en draperie ET son frère, précepteur dans une noble famille.
Deux jeunes femmes complètent cette présentation, Caroline Helstone, jeune femme introvertie, pieuse et profondément bonne. Elle est amoureuse depuis toujours de son cousin Robert. L'autre de ses demoiselles est Shirley Keeldar, jeune héritière d'une jolie fortune, gaie et fantasque, elle fait partie de ce groupe où se côtoie peu ou occasionnellement mais on pense beaucoup.

Contrairement au HAUTS DE HURLEVENTS et à JANE EYRE d'Emily Brontë , ces célèbres romans qui gardent toujours presque deux siècles plus tard une cadence de lecture agréable pour un lecteur de notre époque, SHIRLEY, lui a pris quelques rides qui le mettent un peu à l'écart du choix des lectures actuelles.
La prose est longue, parsemée de descriptions interminables et rend la lecture difficile.
Elle dévoile cependant le climat tendu entre l'Église d'Angleterre et les Jacobins, entre les conservateurs et les Torys... tout cela a quand même un grand intérêt.

A ma connaissance, ce roman n'a donné inspiration qu'à un seul film dans les les années 1920.

Qu'en penser : Comme je l'écrivais le texte est long et parfois très lourd. Il présente des attraits manifestes pour ceux qui veulent étudier le maximum que la vie puisse offrir comme temps pour une lecture la plus éclectique possible.
Quant à l'intrigue ; la complexité des acteurs ne peut aboutir qu'à une fin compliquée mais qui donne un parfum de "je l'avais dit" à l'issue de la dernière page.

Bonne lecture.
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Shirley est un roman qui m'a beaucoup surprise. Quand je l'ai commencé, je me suis d'abord demandé si je n'avais pas, par mégarde, téléchargé un autre livre audio car, dans les premiers chapitres, il n'était pas le moins du monde question d'une Shirley. Vérification faite sur un résumé, j'étais bien dans le bon roman.

L'histoire commence en effet par nous présenter Robert Moore, manufacturier au bord de la ruine et les personnages qui gravitent autour de lui : sa soeur, des vicaires assez peu catholiques, le belliqueux recteur de la paroisse et la nièce de celui-ci, Caroline, amoureuse en secret de Moore. Celui-ci a une attitude des plus ambiguës envers elle, tour à tour tendre et complice ou froid et indifférent. Les espérances de Caroline semblent devoir s'évanouir définitivement lorsque revient dans le pays Shirley Keeldar, héritière d'une confortable fortune, belle jeune fille volontaire et indépendante. Elle semble beaucoup apprécier Moore mais elle devient également amie intime avec Caroline. Alors classique triangle amoureux qui ne peut que mal finir ? Eh bien... non ! Si vous ne connaissez pas l'histoire, attendez vous à être surpris.e. Seulement, il faudra être patient.e car le roman est très long, il digresse volontiers.

S'il m'a surprise dans son déroulement, ce roman m'a aussi déroutée dans son propos. Il présente une héroïne fière et indépendante mais pas autant qu'on peut le voir et l'attendre à notre époque. Peut-être qu'elle choquait autant par sa liberté de ton et d'attitude à l'époque qu'elle nous surprend aujourd'hui par son conformisme. Elle serait à mi-chemin entre l'image de la femme idéale à l'époque de Charlotte Brontë et à la nôtre. le fait qu'elle donne son nom au roman nous induit en erreur car elle n'est pas plus l'héroïne que Caroline, Robert ou un autre personnage que je ne nommerais pas.
J'ai remarqué également qu'on retrouve, comme dans Jane Eyre, une relation de couple très asymétrique, qui fonctionne mais qui étonne, surtout à notre époque.

Un roman qui m'a fait osciller de l'ennui à un vif intérêt. Il ne m'a pas autant captivée que Jane Eyre mais m'a, finalement, agréablement surprise. le propos de Charlotte Brontë sur les femmes et sur le mariage est riche mais peu clair (sans doute voilé pour ne pas être censuré). Il demanderait à être plus attentivement disséqué mais je laisse ça aux universitaires.
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mon résumé :
Angleterre, années 1810. Caroline Helstone, jeune orpheline sans fortune est élevée par son oncle, pasteur (et recteur) du village de Briarfield. Elle est secrètement amoureuse de son cousin par alliance Robert Moore, propriétaire d'une fabrique de tissus mais qui, à cause des guerres napoléoniennes de ce début du XIXème siècle qui rendent le commerce au point mort, se débat dans des dettes qui lui semblent inextricables. Par conséquent, il repousse l'idée d'un mariage avec Caroline qu'il aime pourtant et tourne son intéressement vers la jeune Shirley Keeldar, l'héritière de la région qui vient juste de revenir habiter "Fieldhead", le manoir de sa famille, accompagnée de Mistress Pryor sa gouvernante. Après bien des tourments, bien des coeurs brisés, Caroline aura son Robert et Shirley succombera au charme du seul homme qui puisse la dominer : Louis Moore, frère de Robert, son ancien précepteur et amoureux secret.

la suite sur site :
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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“Si vous croyez, ami lecteur, découvrir dans cette introduction le prélude à une sorte de roman, vous ne vous serez jamais aussi lourdement trompé. Vous attendez-vous à du sentiment, de la poésie ou du rêve ? Espérez-vous de la passion, du mouvement, du mélodrame ? Ne vous emballez pas trop vite. Quelque chose de réel, de froid, de solide se présente à vous, quelque chose d'aussi peu romanesque qu'un lundi matin, lorsqu'on s'éveille avec la conscience qu'il va falloir reprendre le collier.”

Shirley” est en effet la participation de Charlotte Brontë au courant des romans industriels de l'époque victorienne. le roman s'ouvre sur la lutte qui oppose Robert Moore aux ouvriers de sa filature. Ces derniers refusent les machines modernes qui, forcément, vont les mettre au chômage. Les ouvriers veulent détruire toutes les machines arrivant dans les usines. le roman de Charlotte Brontë se situe en 1811-1812 au moment des violentes révoltes ouvrières, mouvement appelé luddisme, du nom de John Ludd ouvrier ayant détruit des métiers à tisser en 1780. S'inspirant de ce personnage, les ouvriers sabotent les tentatives de “modernisation” des usines. Robert Moore voit ses machines détruites par des hommes du village qui craignent la misère. Notre héros est détesté de tous à cause de ses machines mais également car il est étranger. Venant des Flandres, Robert veut à tout prix réussir et effacer la honte de la ruine familiale. Cette idée l'obsède, le préoccupe à tel point qu'il ne se rend pas compte de la pauvreté qui l'entoure. Il est hautain avec les ouvriers, ne comprend rien à leur révolte. Mais fort heureusement Robert Moore est un coeur honnête qui ne demande qu'à s'ouvrir aux autres. Car, malgré son désir de s'éloigner du romantisme avec “Shirley”, Charlotte n'est pas une Brontë pour rien et le romantisme prend rapidement le pas sur le roman industriel. C'est donc l'amour qui va rendre meilleur Robert Moore et qui est le centre du roman.

L'histoire se concentre sur deux jeunes filles : Caroline Helstone et Shirley Keedar. La première est la nièce du pasteur Helstone, elle est orpheline et ne possède aucun bien. Caroline est éperdument amoureuse de Robert Moore qui est trop occupé par sa filature pour s'en apercevoir. Elle incarne totalement l'héroïne romantique puisqu'elle se meurt littéralement d'amour. “Elle dépérissait, perdait sa gaieté et pâlissait de jour en jour. le nom de Robert Moore l'obsédait comme une mélopée. Sans trêve, l'élégie du passé chantait à ses oreilles : les débris de son rêve détruit passaient, de plus en plus lourds, sur sa jeunesse ardente qui se pétrifiait lentement, comme si l'hiver envahissait peu à peu son printemps et enserrait dans la stagnation stérile de ses glaces, ses trésors les plus purs qu'elle recelait en elle. ” Mais Caroline n'est pas qu'un coeur en souffrance, elle est aussi une jeune femme moderne. Elle soutient et comprend les ouvriers. Elle tente tout le long du roman d'adoucir les positions de Robert envers les pauvres. Sa condition sociale l'aide probablement à se sentir proche des démunis. Caroline est très consciente de sa position et elle compte y remédier en devenant préceptrice. Tout son entourage rejette cette idée mais la jeune femme souhaite devenir maîtresse de son destin.

Shirley Keedar est également un personnage très moderne. Elle est propriétaire terrienne et la filature de Robert Moore se trouve sur ses terres. Shirley est une jeune femme riche mais elle ne se contente pas du revenu de ses terres, elle aide Moore à gérer la filature. C'est un personnage extrêmement énergique, entier et attirant le respect par son charisme et son courage physique. Elle agit de même dans sa vie privée puisqu'elle refuse tous les riches prétendants proposés par son oncle. Shirley choisira son mari selon son coeur et non selon les diktats de la société. Il est bien entendu plus facile pour Shirley d'être indépendante puisqu'elle jouit de hauts revenus. La timide et discrète Caroline n'en est que plus méritante dans son envie d'indépendance.

Shirley” n'est sans doute pas le meilleur des romans industriels, j'ai préféré celui de Elizabeth Gaskell qui d'ailleurs sera la biographe de Charlotte Brontë. Il n'en reste pas moins que ce roman est fort plaisant. Il dresse le portrait de deux jeunes femmes voulant suivre leurs aspirations, leurs désirs sans se plier aux volontés de leurs proches. Cette modernité des personnages m'a séduite et j'y retrouve un des thèmes privilégiés des soeurs Brontë. Contrairement à l'avertissement de départ, Charlotte a bien écrit un roman d'amour mais ce sont les femmes qui y mènent la danse et qui choisissent leurs maris ! La force du désir triomphe pour notre plus grand plaisir.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Shirley et Caroline sont amis. La première est une héritière fière sans être arrogante, la seconde nièce d'un pasteur plutôt rigide. Chacune aime un homme qui selon les règles sociales de ce début de XIXème siècle n'étaient pas pour elles.
Pour tout dire, lors des cent premières pages, je me suis dit que j'avais bien fait de m'y prendre un mois à l'avance pour cette lecture, tant l'intrigue se trainait en longueur, et surtout Shirley, qui donne donc son titre au roman, n'avait toujours pa spointé le bout de son nez! Puis, l'histoire décolle, tout en restant un peu trop dans le cliché de la jeune femme qui dépérit d'amour. Cela dit, lorsqu'enfin le lecteur peut s'intéresser aux personnages, il retrouve la patte de Charlotte Bronte, sa capacité à décrire en quelques lignes un personnage, une situation.
La suite sur mon blog! :)
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
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Ce livre est une fresque de l'Angleterre du début du Xixeme siècle, qui fait face aux débuts de l'industrialisation sur fond de guerres napoléoniennes. Elle dépeint la vie de plusieurs habitants d'un petit village du Yorkshire.
Charlotte Brontë a écrit les trois quart du livre avant la mort de ses frères et soeurs, et quand elle s'est replongée dans l'écriture, elle a décidé de changer le destin de ses personnages.
J'ai beaucoup aimé le contexte politique, qui nous fait découvrir la réalité du camp opposé, peu racontée dans nos livres d'histoires français.
Ce livre est une belle surprise, même si on met du temps à rentrer dans l'histoire, notamment à cause de la galerie de personnages présentés assez rapidement dans les premiers chapitres, et qu'on perd un peu le fil de l'intrigue vers la fin (ce qui est dû au changement de cap opéré par l'autrice).
J'ai retrouvé l'écriture de Charlotte Brontë que j'aime tant (on retrouve d'ailleurs pas mal de tournures de phrases présentes dans Jane Eyre), les personnages sont hauts en couleur, et tellement humains, une très belle fresque !

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J'ai aimé me faire interpeller par Charlotte Brontê, moins passionnant que Jane Eyre............
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