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3,83

sur 178 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rien ne va plus dans les petites paroisses de Yorkshire...1811, l'embargo décrété par Napoléon sur tout le commerce britannique met en danger l'usine de textile de Robert Moore un entrepreneur mi-anglais mi-flamand et pour aller de mal en pis, les ouvriers détruisent ses machines accusées de leur voler leur travail. Les choses ne se passent guère mieux dans la petite société provinciale environnante où les vicaires, les hobereaux locaux et les jeunes filles tentent d'exister et de se réaliser dans une société très conventionnelle et dominée par la religion...c'est bien le cas de Caroline élevée par son oncle qui va faire la connaissance de sa cousine la très fantasque Shirley qui va faire bouger toutes les lignes, y compris les siennes..

Une lecture intéressante avec ce roman qui est une peinture de moeurs de la société provinciale anglaise. Avec brio, Charlotte Brontë met en scène des situations et des personnages reflétant les sentiments, les conséquences politiques, les contraintes de tutelles éducatives et religieuses qui conditionnent la société de l'époque; bien évidemment les amours sont contrariées, les héros tombent malades mais finalement s'en remettent et surtout ils évoluent et changent souvent en bien suite à cette épreuve. Les portraits psychologiques sont très fouillés mais j'ai regretté trop de références religieuses et quelques longueurs, j'avoue avoir lu en diagonale une centaine de pages. Au final Shirley est un roman intéressant qui me donne envie de découvrir d'autres romans de Charlotte Brontë.
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Dans ce roman très désuet, empreint de romantisme, on commence par faire la connaissance de trois vicaires, et puis on finit par les oublier car, en fait, ils n'étaient qu'un préambule. Dans la communauté villageoise, on croise des tas de personnages, beaucoup trop en fait. Quelques-uns , comme Caroline la sensible, Shirley la passionnée, Robert le propriétaire d'usine, Louis son frère, vont nous occuper. Je schématise.

On est dans la campagne anglaise au début du 19 ème siècle. Comme Bonaparte a fermé le marché, les patrons d'usine anglais ont dû remédier à la crise économique en développant le machinisme. Suite à cela, les ouvriers sont à bout, et ils organisent des mutineries. Dès qu'il est prévenu qu'une action de sabotage va se dérouler dans son usine, Robert Moore,bon pied bon oeil, part défendre son bien. Caroline sa cousine, amoureuse de lui, est dans tous ses états car elle a peur pour lui. Plus loin dans le livre, Shirley entre en scène presque à la page 200, et tombe amoureuse elle aussi De Robert qu'elle trouve exemplaire.

Entre romance et roman social, on hésite, mais la patte romance est beaucoup exploitée, surtout vers la fin du roman. Par moments, on se croirait dans un roman à l'eau de rose, et donc le romantisme fait rage.

Deux modèles de vertu féminins différents nous impressionnent chacun dans leur propre style. Shirley, c'est la raison qui maîtrise la passion, la fougue. Caroline c'est les émotions, la sensibilité, la générosité du coeur. Toutes deux ont en commun un désir d'émancipation. On comprend que ce livre, sous des dehors sages et désuets, nous parle donc d'une certaine liberté de la femme.

J'ai un faible pour Charlotte Brontë, car c'est avec Jane Eyre que j'ai commencé mon histoire de lectrice de romans. ça ne s'oublie pas. Mais ce livre m'a un peu déçue, j'avoue. L'écriture est belle et ça se lit sans véritable ennui. Cependant, le côté moraliste est bien trop prégnant, et la romance un peu illisible vers la fin.
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Mes découvertes des titres de Charlotte sont décidément bien difficiles car hormis Jane Eyre aucun ne parvient à m'emporter malgré une très belle plume et de bonnes idées.


Ouvrage le plus mature à l'heure actuelle parmi ceux que j'ai lus, Shirley est aussi celui où j'ai le plus aimé les petites phrases de l'autrice en dehors de Jane Eyre. Elle se propose dans deux parties distinctes, pour moi, de faire le portrait de la campagne anglaise, celle du Yorkshire, dans les années 1810 alors qu'elle est agitée par des troubles sociaux liés aux conditions de travail et à la politique économique de la couronne.

La première partie est drôle et caustique avec des portraits savoureux de cette faune anglaise remplie de vicaires et autres petits notables mais aussi de gens du peuple qui s'agitent face aux conséquences des guerres napoléoniennes et des décisions politiques prises plus haut avec cette Révolution industrielle qui bouleverse tout. Ça critique sec, ça bouillonne et ça réfléchit aussi. Cela rappelle les tableaux d'Elisabeth Gaskell (Nord et Sud arrive quelques années plus tard avec le même cadre industriel critiqué) sur cette Angleterre populaire ainsi que ceux de Dickens mais avec la touche caustique et féminine de Charlotte. Ainsi même si c'est très long, qu'il ne se passe pas forcément grand-chose car il n'y a pas de réelle tension narrative ou d'ambition autre que le récit de la vie de ces gens, j'ai trouvé plein de petites phrases qui font mouche.

"Depuis quelques années, une véritable pluie de vicaires s'est abattue sur le nord de l'Angleterre : aussi, chaque paroisse en possède-t-elle un, sinon plusieurs, assez jeunes pour être actifs, et qui doivent certainement faire beaucoup de bien."

Comme indiqué dans la préface signée Isabelle Viéville Degeorges, une rupture se produit après le chapitre 23, écrit après des décès qui auront douloureusement marqué l'autrice. L'autrice change totalement son fusil d'épaule et l'optique de ce roman n'est plus le même. Il ne s'agit plus d'un tranche de vie campagnard qui prêtait à sourire, telle une version anglaise de la Petite maison dans la prairie. On tombe plutôt dans un récit sociétal sur des familles cherchant à marier leurs filles qui elles ne le souhaitent pas forcément. Ce n'est pas ce que je préfère surtout qu'il y a à nouveau des longueurs et des longueurs et très peu d'humour et de causticité cette fois... Heureusement qu'il y a également une critique sous-jacente sur la place de la femme, son célibat, son envie d'apprendre et d'entreprendre et ses capacités à le faire. Cela compense un peu.

"L'avenir, parfois, semble, dans un sanglot, vouloir nous donner tout bas un avertissement sur le destin qui nous est réservé, un peu comme la tempête qui s'amoncelle au loin annonce, par les sursauts du vent, le tumulte du ciel et l'étrange draperie déchirée des nuages, le soulèvement terrible qui couvrira la mer d'épaves."

Heureusement les portraits des personnages sont intéressants. Charlotte s'est amusée à glisser les particularités de ses soeurs dans les caractères de deux de ses personnages principaux : Caroline et Shirley, ce qui donne une toute autre saveur à leur découverte quand on le sait. J'ai beaucoup aimé Shirley, la version romanesque d'Emily, même si on met longtemps à la rencontrer, ce qui faisait bizarre de lire un roman sans son héroïne pendant plus de 200 pages... C'est une jeune femme intelligente, qui sait ce qu'elle veut, qui a un esprit critique et qui va fasciner la jeune et introvertie Caroline, son antithèse. Celle-ci est peut-être encore plus l'héroïne de cette histoire. Elle ne variera pas ou très peu, si ce n'est en prenant confiance, contrairement à sa camarade. En effet, à partir de ce chapitre 24, on peine à reconnaître Shirley qui tombe dans le trope de la fille à marier, qui ne sait pas ce qu'elle veut ou du moins qui ne le montre pas, ce qui est assez pénible.

Du coup, je suis assez embêtée en vous chroniquant ce roman car à part dire que j'ai aimé les fulgurances de la plume de l'autrice à plusieurs reprises, que j'ai trouvé le contexte de la première partie riche et prenant (et rarement vu / lu chez moi) et que j'ai aimé qu'elle transpose le portrait de ses soeurs dans deux personnages à qui elle va offrir le happy end qu'elles n'auront pas eu dans la vraie vie ; pour le reste je me suis largement ennuyée dans un roman, où j'ai cherché une trame narrative longtemps absente, puis inintéressante à mes yeux. En terme d'objet littéraire, Shirley m'a plu, comme plaisir de lecture, ce fut un flop. 
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- Shirley Tome 1 -

Je continue la suite de ma collection des classiques féminins / féministes du 19ème siècle avec le tome 1 de Shirley. Connaissant évidemment Charlotte Brontë pour son célèbre roman Jane Eyre, j'étais contente de découvrir un nouvel ouvrage.

Bien que la lecture soit facile, je dois dire que je n'ai pas réussi à rentrer totalement dans le roman.
Au fond de la campagne anglaise, Caroline Helstone, une jeune femme orpheline, est élevée par son oncle qui fait partie du clergé.
Elle tombe alors amoureuse de son cousin, le controversé Roger Moore, qui doit calmer ses employés. En effet, avec les débuts des usines et de l'industrie, il doit faire face aux demandes "syndicales" et à la violence des employés qui se retrouvent sans travail.

En parallèle à tout cela, Shirley Keeldar arrive dans le village, devient ami avec Caroline et sème le trouble avec Roger Moore.
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Shirley, roman romantico-industriel écrit en hommage à sa soeur morte quelques temps avant.
C'est un quatuor amoureux qui se joue sur fond de guerre d'usine. Une région qui va mal, le Yorkshire, peinte assez noire par l'auteur et en même temps assez attachante.
2 héroïnes, une douce et réservée et l'autre rebelle et aventurière.
Et l'amour... L'amour anglais du XIXème où tout est dit en un regard, un frôlement de main, une moue pensive.
C'est beau, c'est comme on aime!
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Ma relation avec les écrits des soeurs Brontë est en demi-teinte. Il y a certains romans que j'adore: Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent et d'autres que j'aime moins comme La recluse de Wildfell Hall. Shirley, à mon grand regret fait partie de la deuxième catégorie.

Vu la description, je m'attendais à un roman social dans la veine de Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell, mais je suis loin d'y trouver mon compte. Ce roman est plutôt une chronique de la vie quotidienne plutôt ennuyeuse d'un petit cercle de personnes évoluant dans le Nord industrieux du Yorkshire. On parle bien de Napoléon, de son embargo contre l'Angleterre et de l'avancée de l'industrialisation, mais je trouve Elizabeth Gaskell meilleure dans ce registre.

Les personnages de ce roman ne sont pas aussi charismatiques et inoubliables que le sont Jane Eyre, Rochester ou Heathcliff.
Shirley n'apparaît qu'au bout de 200 pages, Caroline est assez insipide malgré toute la bonne volonté de Charlotte Brontë pour me la faire apprécier. Les personnages secondaires sont très (trop) nombreux, entre les ouvriers, domestiques, vicaires, pasteurs, recteurs, industriels, vieilles filles, gouvernantes que j'ai passé mon temps à tous les mélanger. On s'attarde sur certains personnages pendant des chapitres entiers avant de ne plus les revoir pendant des centaines des pages. J'avoue avoir été souvent perdue.

Je déplore aussi beaucoup de longueurs, avec des chapitres où il ne se passe rien à part des personnages qui ressassent leurs sentiments ou ont des échanges vraiment ennuyeux qui ne font pas beaucoup avancer l'histoire.
J'ai très souvent décroché de ma lecture, mon esprit partant vagabonder loin du Yorkshire et m'obligeant à relire plusieurs fois le même passage.

Je ne remets pas en cause le talent d'écriture de Charlotte Brontë, c'est d'ailleurs pour elle que je mets 3 étoiles, mais je pense simplement que ce roman n'est pas fait pour moi. Je sais que je passe sans doute à côté de quelque chose, mais voilà je suis déçue.
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J'aime les romans de Charlotte Brontë, pour sa manière si particulière de s'adresser au lecteur comme témoin des drames qui se jouent sous ses yeux. J'aime aussi son féminisme qui s'exprime à travers ses personnages féminins, et ici avec Shirley et Caroline, qui osent affronter le rigorisme et le sexisme des vicaires. Nous sommes à l'époque Victorienne, au fin fond du Yorkshire. Plus politique que Jane Eyre, cela reste toutefois très romanesque, et les intrigues amoureuses facilitent la plongée, (passées les cent premières pages sur lesquelles j'ai un peu peiné). Charlotte Brontë est une auteure hors pair, elle a cet art bien à elle de nous plonger dans une ambiance, une époque, grâce à des personnages denses, bref, tous les ingrédients pour de belles heures de lecture addictive.
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Cette histoire se déroule au début du 19ème siècle en Angleterre pendant la première dépression industrielle.
Robert Moore un industriel qui possède des filatures connaît une période difficile et des ennuis financiers. Un mariage avec Shirley Keeldar, une riche héritière récemment installée dans la région pourrait le sortir de cette mauvaise passe. Mais la vive et fougueuse Shirley repousse les prétendants les uns après les autres. Sa cousine Caroline est éprise de lui mais elle est un parti beaucoup moins lucratif.

Mon avis :
Charlotte Bronte peint ici la société anglaise entre différences sociales et révolu industrielle. Shirley représente une femme forte et une figure féministe à côté de Caroline qui est plus effacée.
Malgré cela je me suis ennuyée tout au long de ce livre. J'ai trouvé cette lecture très exigeante et j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. C'est avec beaucoup de difficultés que j'ai terminé ce roman.

Je lirai tout de même Jane Eyre d'ici quelques temps pour savoir si j'ai un avis différent.

Ma note : 13/20
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