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3,84

sur 179 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est une fresque de l'Angleterre du début du Xixeme siècle, qui fait face aux débuts de l'industrialisation sur fond de guerres napoléoniennes. Elle dépeint la vie de plusieurs habitants d'un petit village du Yorkshire.
Charlotte Brontë a écrit les trois quart du livre avant la mort de ses frères et soeurs, et quand elle s'est replongée dans l'écriture, elle a décidé de changer le destin de ses personnages.
J'ai beaucoup aimé le contexte politique, qui nous fait découvrir la réalité du camp opposé, peu racontée dans nos livres d'histoires français.
Ce livre est une belle surprise, même si on met du temps à rentrer dans l'histoire, notamment à cause de la galerie de personnages présentés assez rapidement dans les premiers chapitres, et qu'on perd un peu le fil de l'intrigue vers la fin (ce qui est dû au changement de cap opéré par l'autrice).
J'ai retrouvé l'écriture de Charlotte Brontë que j'aime tant (on retrouve d'ailleurs pas mal de tournures de phrases présentes dans Jane Eyre), les personnages sont hauts en couleur, et tellement humains, une très belle fresque !

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1811 - Yorkshire : la tranquillité de cette région est troublée. Nous sommes dans une période de dépression industrielle due aux guerres napoléoniennes et à l'embargo sur les produits britanniques.
Les gens ont faim, ils n'ont pas d'emploi et l'achat de machines par les industriels leur promet un avenir encore plus dur. Les révoltes grondent.
Quatre personnages centraux sont présents, définis par contrastes - les hommes : Robert Moore (industriel dont le Moulin tourne à vide en raison de la guerre) et Louis Moore (précepteur privé attaché aux enfants d'une famille) ; et les femmes : Caroline Helstone, timide et incertaine et Shirley Keeldar, héritière d'une fortune, au caractère bien trempé.
Leurs personnalités permettent à l'autrice de développer des thèmes féministes, comme la place de la femme dans la société du XIXe, leur peu de possibilité d'avenir, les limites imposées à leur parole et développement personnel, mais aussi de souligner le soutien entre femmes, Shirley et Mrs Pryor par exemple, ou l'amitié entre Carolina et Shirley.
Peut-être moins connu et lu que Jane Eyre, Shirley est tout de même un roman magistral, plutôt assez innovant et provocant pour son époque, développant des thématiques féministes et points de vue sociétaux peu conformes aux us et coutumes de l'époque.
Une excellente lecture malgré quelques passages un peu longs sur la religion.
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Ce n'est pas l'histoire d'amour qui m'a marquée en lisant Shirley.
Celle-ci, celles-ci même puisqu'il y en a deux, sont à l'image de toutes les histoires d'amour victoriennes, quelques soupirs, quelques regards, on passe par quelques quiproquos et désespoirs avant de se reconnaître et de s'aimer pour toujours.

Mais c'est aussi un roman social, les débuts de la société industrielle telle que nous la connaissons. Les luttes entre classe ouvrière et patronat, la disparition des métiers traditionnels.

Et surtout, ce que j'aime le plus et ce qui fait que je retourne régulièrement lire un Brontë, un Austen ou un Gaskell, c'est me plonger dans cette époque, pas si lointaine (débuts 1800 ici) où le temps s'écoule différemment. Pas d'électricité, pas de téléphone, pas de télévision encore moins de réseaux sociaux. Lorsque l'on voyage on part en calèche les trajets prennent des semaines. On vit au rythme des saisons, on est bloqués par la neige, on rentre tôt l'hiver quand le soleil se couche, on revit au printemps. On coud ses vêtements, on cuisine avec ce qu'on a sur place, on se visite, on se parle..
Bref je trouve que ça fait du bien..

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SHIRLEY de Charlotte Brontë "Feuilletons du "National" 1850 traduit de l'anglais 1849" 700,- pages



L'histoire se déroule dans le Yorkshire en pleine guerre Napoléonienne. L'industrie naissante se paralyse faute de pouvoir commercer avec le continent et la misère s'accroît dans les classes sociales les plus faibles.

Les personnages principaux sont l'énigmatique Roger Moore, industriel en draperie ET son frère, précepteur dans une noble famille.
Deux jeunes femmes complètent cette présentation, Caroline Helstone, jeune femme introvertie, pieuse et profondément bonne. Elle est amoureuse depuis toujours de son cousin Robert. L'autre de ses demoiselles est Shirley Keeldar, jeune héritière d'une jolie fortune, gaie et fantasque, elle fait partie de ce groupe où se côtoie peu ou occasionnellement mais on pense beaucoup.

Contrairement au HAUTS DE HURLEVENTS et à JANE EYRE d'Emily Brontë , ces célèbres romans qui gardent toujours presque deux siècles plus tard une cadence de lecture agréable pour un lecteur de notre époque, SHIRLEY, lui a pris quelques rides qui le mettent un peu à l'écart du choix des lectures actuelles.
La prose est longue, parsemée de descriptions interminables et rend la lecture difficile.
Elle dévoile cependant le climat tendu entre l'Église d'Angleterre et les Jacobins, entre les conservateurs et les Torys... tout cela a quand même un grand intérêt.

A ma connaissance, ce roman n'a donné inspiration qu'à un seul film dans les les années 1920.

Qu'en penser : Comme je l'écrivais le texte est long et parfois très lourd. Il présente des attraits manifestes pour ceux qui veulent étudier le maximum que la vie puisse offrir comme temps pour une lecture la plus éclectique possible.
Quant à l'intrigue ; la complexité des acteurs ne peut aboutir qu'à une fin compliquée mais qui donne un parfum de "je l'avais dit" à l'issue de la dernière page.

Bonne lecture.
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Shirley est un roman qui m'a beaucoup surprise. Quand je l'ai commencé, je me suis d'abord demandé si je n'avais pas, par mégarde, téléchargé un autre livre audio car, dans les premiers chapitres, il n'était pas le moins du monde question d'une Shirley. Vérification faite sur un résumé, j'étais bien dans le bon roman.

L'histoire commence en effet par nous présenter Robert Moore, manufacturier au bord de la ruine et les personnages qui gravitent autour de lui : sa soeur, des vicaires assez peu catholiques, le belliqueux recteur de la paroisse et la nièce de celui-ci, Caroline, amoureuse en secret de Moore. Celui-ci a une attitude des plus ambiguës envers elle, tour à tour tendre et complice ou froid et indifférent. Les espérances de Caroline semblent devoir s'évanouir définitivement lorsque revient dans le pays Shirley Keeldar, héritière d'une confortable fortune, belle jeune fille volontaire et indépendante. Elle semble beaucoup apprécier Moore mais elle devient également amie intime avec Caroline. Alors classique triangle amoureux qui ne peut que mal finir ? Eh bien... non ! Si vous ne connaissez pas l'histoire, attendez vous à être surpris.e. Seulement, il faudra être patient.e car le roman est très long, il digresse volontiers.

S'il m'a surprise dans son déroulement, ce roman m'a aussi déroutée dans son propos. Il présente une héroïne fière et indépendante mais pas autant qu'on peut le voir et l'attendre à notre époque. Peut-être qu'elle choquait autant par sa liberté de ton et d'attitude à l'époque qu'elle nous surprend aujourd'hui par son conformisme. Elle serait à mi-chemin entre l'image de la femme idéale à l'époque de Charlotte Brontë et à la nôtre. le fait qu'elle donne son nom au roman nous induit en erreur car elle n'est pas plus l'héroïne que Caroline, Robert ou un autre personnage que je ne nommerais pas.
J'ai remarqué également qu'on retrouve, comme dans Jane Eyre, une relation de couple très asymétrique, qui fonctionne mais qui étonne, surtout à notre époque.

Un roman qui m'a fait osciller de l'ennui à un vif intérêt. Il ne m'a pas autant captivée que Jane Eyre mais m'a, finalement, agréablement surprise. le propos de Charlotte Brontë sur les femmes et sur le mariage est riche mais peu clair (sans doute voilé pour ne pas être censuré). Il demanderait à être plus attentivement disséqué mais je laisse ça aux universitaires.
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Shirley était le dernier roman de l'auteure qu'il me restait à découvrir et je fus plus que joie de découvrir sa parution dans la collection Romans Éternels. Ainsi, je me suis empressé de me jeter corps et âme dans son second chef-d'oeuvre semble-t-il. Malheureusement , même si ça me rend triste de l'admettre et à l'image de Villette, je n'ai que trop peu apprécié ma lecture.

Pourtant, les premiers chapitres et surtout le préambule m'avaient fortement bonne impression et m'avaient interpellés, surpris et totalement convaincu de par leur fond ainsi que leurs tonalités emplis de mystères et de mélancolie. C'est pourquoi, je m'attendais à une lecture poignante et saisissante et à vivre énormément d'émotions alors que je me suis – finalement – profondément ennuyé. La faute à de trop nombreuses longueurs qui sont venues casser mon entrain et tout l'intérêt que j'avais pour cette lecture et par une arrivée bien trop tardive de notre héroïne Shirley qui, finalement, ne se dessine, ni se devine comme telle. Cette dernière bien que vive, forte et indépendante ne tient que peu trop son rôle et seule Caroline son amie que tout oppose parvient à se démarquer et à s'émanciper de toute cette intrigue. Ainsi, j'ai comme l'impression de m'être quelque peu fait avoir et même si j'ai adoré ce second personnage pour sa douceur et sa légèreté ainsi que sa candeur, j'aurais préféré que l'indépendance et la volonté de fer de Shirley m'interpellent bien plus que je l'ai été. Pourtant, cette dernière détient toutes les qualités d'une héroïne féminine de son époque mais n'est pas parvenue à me toucher un seul instant, ce qui ne m'a pas aidé à m'attacher à celle-ci. Ainsi et par conséquent, je suis resté bien trop passif et j'ai eu énormément de difficultés à m'immerger et à me sentir inspirer par ce roman et ses intrigues mêlant pourtant habilement romantisme et satire.

Il est indéniable que Charlotte Brontë fait force de proposition à travers sa critique de l'évolution sociétale apportée par les nouvelles industries. Cependant et malgré la dureté du sujet et de ses nouvelles différences entre les populations, je n'ai pas été touché par le traitement réservé au petit peuple et aux ouvriers. D'autant plus que je n'ai cessé d'avoir en mémoire le magnifique chef d'oeuvre d'Elizabeth Gaskell, Nord et Sud dont cette dernière s'inspire et traite du même sujet avec bien plus d'éloquence et de finesse et dont le cadre spatio-temporel m'avait fasciné lors de ma lecture. C'est pourquoi seules les parties traitant des amours de nos jeunes demoiselles m'ont réellement plu et fortement convaincu. Il faut dire que, comme ses soeurs, l'auteure excelle dans le romantisme et sa plume ainsi que son style se dévoilent toujours aussi saisissants et attendrissants. Sans pour autant être totalement émouvant, j'admets bien volontiers que certaines scènes m'ont fait vivre et ressentir de doux sentiments et de fortes émotions et bien qu'assez sombre, Shirley nous laisse sur une note emplie d'amour et de tendresse malgré une prévisibilité bien établie.

Ainsi et après lecture faite, je ressors frustré et assez triste de ne pas avoir retrouvé toute l'admiration que je peux avoir pour Jane Eyre ni ressenti les vives émotions lors de ma précédente lecture de le Professeur. C'est pourquoi, je suis assez mitigé face à ce roman aux idées et aux sujets pourtant pertinents mais malheureusement effacés sous de nombreuses longueurs cassant mon entrain ainsi que toute l'acerbité qu'aurait pu détenir cette oeuvre.
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Le début de la lecture fut assez pénible, plusieurs semaines pour lire 200 pages, et la fameuse Shirley qui n'arrive qu'à la page 222... Au final j'ai bien aimé ma lecture : le style de Charlotte Brontë me plaît généralement beaucoup, il y a quelques très beaux passages, Shirley est en effet une jeune femme qui ne s'en laisse pas compter par les hommes, l'esquisse sociale est intéressante (même si dans ce genre, l'amie de Charlotte Elizabeth Gaskell l'a infiniment surpassée avec son excellent "Nord et Sud") et j'ai plutôt aimé Caroline même si c'était mal parti.

Je n'ai mis que 3,5/5 pour les longueurs du texte, certains messages peu à mon goût (Shirley se "rebelle", oui, mais finit par dire qu'elle ne se mariera qu'avec un homme qui sera son "maître" et s'y empresse dès que l'un d'eux la remet à sa place de femme - voilà la tentative féministe avortée), quelques péripéties peu crédibles (la sous-intrigue avec Mrs Pryor). Et puis aucun des prétendants du roman ne m'a marquée, contrairement au fameux Rochester de "Jane Eyre".

En définitive, le premier roman publié de Charlotte Brontë reste son meilleur.
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Remarquable chronique sociale, toute en délicatesse, ce qui fait encore mieux ressortir la rudesse des temps.
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Ce roman de Charlotte BRONTË fut écrit en 1849 sous fond de la dépression économique de 1812 due aux guerres napoléoniennes et à la guerre d'indépendance des Etats-Unis.
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"La guerre anglo-américaine de 1812 a opposé les États-Unis a l'Empire britannique, entre juin 1812 et février 1815. Cette guerre est aussi connue sous les noms de "guerre de 1812", de "seconde guerre d'indépendance", voire plus rarement de "guerre américano-britannique" ou encore de guerre "canado-américaine" car il s'agit d'une invasion du Dominion du Canada par les États-Unis. L'appellation de « guerre de 1812 » peut parfois conduire à une confusion dans la mesure où la guerre d'invasion de la Russie par Napoléon Ier, la campagne de Russie, a eu lieu la même année."
Wikipedia.
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Cette guerre a entraîné d'importantes perturbations économiques dans le Royaume, entraînant faillites d'usines textiles, sous-emploi et misère.
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Roman social, lutte des classes, condition de la femme, des sujets chers a l'auteur et merveilleusement écrits. Un très bon moment de lecture et "La Villette" ajoutee en pense bete
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3e roman de Charlotte Brontë que j'attaque. Je commence à être familière de ses romances et c'est sans trop de mal que j'ai réussi à deviner les différents petits mystères qui ont ponctué la narration.

Si Shirley est le titre de ce livre, l'héroïne principale est à mon sens Caroline. Timide, réservée mais pleine de bon sens. Sans le sous mais éprise de son cousin.
Ce cousin, Robert Gerard-Moore, ambitieux, entend redorer le prestige de son nom et pour ce faire souhaite relancer l'illustre activité de sa famille : l'industrie des draps. Chose difficile à faire lorsque l'on est ruiné et que les guerres napoléonniennes bloquent le commerce... Un mariage peu lucratif n'est donc pas chose à faire. D'autant que Shirley, la châtelaine et investisseuse de son entreprise, est aussi riche que jolie... D'autant qu'en la découvrant, nous lui trouvons aussi de très belles qualités. A la fois source de tourment mais également véritable amie et source de bienfaits pour Caroline...

Voilà le tableau brossé au bout de quelques 300/ 400 p. Il m'a bien fallu 200 p. avant de rentrer complètement dans ce roman, et c'est ce qui lui coûte sa 5e étoile. L'histoire est longue à se mettre en place mais une fois dedans, on apprécie vivement.

Concernant les romances : non-dits, confusion sont de mise. de même que l'argent. Trop d'un côté, pas assez de l'autre. Cela semble avoir tout son poids et freiner l'amour... Sans compter que comme j'ai pu le constater dans Jane Eyre et Villette, l'amour selon Charlotte Brontë s'accompagne au mieux de bons rembarrages, au pire de petites trahisons qui font du mal à tout le monde, y compris eux-mêmes. Chouette perspective! Bien que distrayante par endroits...

En parallèle de ces amours contrariés et contrariants, des personnages secondaires qui ne manquent pas de sel, notamment ces chers vicaires si ridicules, une narratrice intrusive toute en facétie, un contexte économique éclairant - la crise des industries du Nord au temps des guerres napoléonniennes - et des petites analyses sur la société de son temps, notamment sur des sujets de prédilection de Charlotte Brontë : la place de la femme, l'école et l'Eglise...

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