L'héritier de Casa Carella avait, en apparence, tout d'une histoire réussie : le couple principal ne se saute en effet pas inexplicablement dessus dès la page 2, l'intrigue se centre assez rapidement vers les déboires de l'attachante petite soeur du héros et, pour une fois, le cadre n'est pas mentionné en vitesse pour faire joli.
Non seulement Cherry se retrouve coincée au milieu de nulle part chez des gens fabuleusement riches suite à une panne de voiture, mais voilà que la jeune soeur du propriétaire des lieux se tourne vers elle, l'inconnue de passage, pour annoncer sa grossesse à son bourru d'aîné.
Encore quelque part entre l'adolescence et l'âge adulte, Sophia est une jeune femme qui sait ce qu'elle veut mais n'a pas encore forcément les épaules pour tout encaisser, d'autant qu'elle n'a pour ainsi dire pas d'entourage en dehors de son frère, leurs domestiques, et bien sûr le petit ami qu'elle voit en cachette. Et voilà Cherry embrigadée dans dans le rôle de figure féminine de référence que Sophia n'a jamais eue, à gérer des histoires de famille, de mariage à organiser en urgence, sans oublier les humeurs du maître des lieux et de son ex revancharde.
Et malgré tout, au milieu de tout ça,
Helen Brooks case de vrais petits morceaux de tourisme et de dolce vita, au milieu des paysages sauvages et des villages pittoresques. Alors certes, il ne s'agit que d'une description ici ou là, mais c'est déjà beaucoup plus que dans la plupart des Azur où l'on n'a rien du tout et, en l'état, on a déjà l'impression d'un livre gorgé de soleil et d'huile d'olive.
Cependant, vous l'aurez compris dès le début de cette critique, il y a un « mais » , et celui-ci se nomme Vittorio. Macho, un poil dominateur et surtout attaché à des valeurs sur la famille et le rôle de la femme tout droit sorties du moyen-âge, le héros masculin de livre se révèle rapidement imbuvable. Oh, on a déjà vu pire, mais le fait qu'il campe sur ses positions du début à la fin sans la moindre remise en question et sa manie d'embrasser Cherry à tout moment sans prévenir et encore moins lui demander voire outrepasser purement et simplement son consentement sous prétexte « qu'elle en a envie » agace encore et encore. Quand bien même les vagues descriptions qui en sont faites le présentent beau comme un dieu au point de perturber le bon sens de Cherry, l'absence totale d'alchimie entre eux et son comportement insupportable font tout sauf rêver.
Clairement, le livre aurait été meilleur sans la partie « romance », d'autant que la conclusion de celle-ci s'avère rapide et aussi peu crédible que mal amenée.
C'est franchement dommage, car entre le décor dépaysant, la personnalité de Sophia et le développement de son histoire,
L'héritier de Casa Carella était pourtant bourré de qualités. Mais en l'état, on oscille entre plaisir de lecture et irritation d'un bout à l'autre de l'histoire.