" La seule force permanente de l'univers, c'est celle du changement ".
Philosophie taoïste.
Ce livre est un recueil de photographies qui ont pour point commun de toutes concerner Pékin (plus quelques photos de la grande muraille).
Seulement, ces photographies ont pour particularité de ne pas toutes être de la même époque . La plupart sont de 2002 et illustrent un Pékin moderne , occidentalisé mais certaines datent du début du XXème siècle (1909 à 1912).
En début d'ouvrage,
Hervé Bruhat explique la philosophie de son livre .
Il a, chaque fois qu'il a pu, juxtaposé les photos des deux époques :
des vues sur la cité interdite, l'église de l'Est, la tour de la cloche ou encore Zhengyangmen Dajie. le contraste est saisissant bien entendu, comme il peut l'être dans d'autres villes.
Quand les modifications d'urbanisation rendent impossible les comparaisons, l'auteur s'est intéressé aux métamorphoses de Pékin : habitat, scolarisation, habillement... avec des photos toujours assorties d'une légende la reliant à l'histoire, donnant à l'ouvrage un intérêt qui va bien au delà de la seule image.
On trouve d'ailleurs des photos du début du XXème siècle de Pékin dont les rues sont encombrées de chameaux, comme dans le pousse-pousse de Lao She.
A travers les photos récentes, on découvre le théâtre, la médecine traditionnelle, la cuisine, le cirque chinois ou encore la calligraphie.
L'histoire du XXème siècle est aussi parcourue: Les communistes ont rasé les enceintes de la ville Tartares , beaucoup de hutong (habitat traditionnel) ont été rasés, la ville s'est verticalisée, les périphériques se sont multipliés.
Les photos anciennes proviennent de la collection
Albert-Kahn, banquier qui a financé des reportages photos à travers la planète. l'objectif : "fixer une fois pour toutes des aspects, des pratiques et des modes de l'activité humaine dont la disparition fatale n'est plus qu'une question de temps".
je termine enfin avec une phrase d'
Hervé Bruhat:
"Les défenseurs du patrimoine déplorent la disparition de certains vieux quartiers. Sous leur influence, la ville a décidé de porter de 72 à 132 millions d'euros son budget pour la préservation des îlots historiques. D'autres relativisent en argumentant que la notion de patrimoine est le luxe des nantis et qu'elle comporte également un danger : figer la culture et la "muséographier".
Remarquable ouvrage pour les amoureux de Pékin.