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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vanda vit un peu en marge de la société. Des boulots parfois précaires, des amis qu'elle fréquente de loin en loin, des coups d'un soir, un cabanon sur la plage pour seul logement, sa Bretagne natale et accessoirement sa mère qu'elle a quittée pour s'installer à Marseille. Son seul rayon de soleil, c'est son fils, Noé, qu'elle surnomme affectueusement son petit Bulot. Un lien indéfectible et immuable les unit depuis que le petit garçon est né. Mais voilà qu'un soir, dans un bar, elle reconnaît son ex petit ami, Simon. Sept ans qu'ils ne se sont pas vus mais s'accordent tout de même pour se revoir dans les jours prochains. Lors de leur rendez-vous, alors qu'il est revenu pour le décès de sa mère, il est surpris d'apprendre qu'il a un fils. le retour de ce père risque de bouleverser la vie qu'ils s'étaient faite à deux...

Vanda et son petit Bulot contre le reste du monde... Si jusqu'ici la jeune femme a tenu bon, portée par l'amour de son fils et la complicité sans faille qui les unit, l'arrivée de Simon, le père de Noé, va mettre en émoi Vanda, mère protectrice et aimante qui, jusque là, s'est très bien passée de lui. Après Ab Stenson, Marion Brunet dresse une nouvelle fois le portrait d'une femme sans reproche et sans peur. Un portrait saisissant d'une mère ultra-protectrice, presque possessive, qui ne supporte pas d'être séparée de son fils (excepté à quelques occasions), et qui, évidemment, voit l'arrivée de Simon comme intrusive. Cet amour immodéré ne court-il finalement pas à sa perte ? Un roman émouvant mais aussi éprouvant de par cette relation mère/fils, prenant de par ce drame que l'on sent poindre, révoltant de par cette peinture sociale miséreuse et une plume juste et vivante...
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Second Marion Brunet au compteur et le constat s'impose, l'auteure adore les femmes fortes, libres, fidèles à leurs idéaux.

Vanda s'inscrit pleinement dans cette lignée.
Femme de ménage en HP, élevant seul son bambin, Noé, et vivotant en marge d'une société qu'elle conchie, elle voit d'un très mauvais oeil le retour du père qui pourrait bien lui ravir sa raison de vivre.

C'est court mais c'est bon.
En peu de pages, Marion Brunet dresse le portrait d'une louve au bord de la rupture.
Habitée par un amour inconditionnel envers son gamin, Vanda ne demande qu'une seule chose, le droit de bosser, enfin survivre, et de ne surtout pas se faire emmerder.
Il se trouve que ces deux aspirations pourraient bien lui être ravies, je vous laisse imaginer le degré d'ébullition de la cocotte minute.
Mais ce court récit pose également la question des droits en paternité.
Rien de manichéen chez Brunet mais le désir prégnant de visiter le spectre des possibilités plausibles tout en tissant le portrait de première bourre d'une marginale assoiffée d'amour et d'indépendance.

C'est encore un bien joli portrait.
Merci Marion Brunet.
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Vanda raconte l'histoire d'une mère et de son fils Noé, âgé de 6 ans, qu'elle élève seule. Ils vivent dans un petit cabanon sans confort au bord de la mer, vers Marseille. Vanda s'en contente car elle est assez marginale, plutôt solitaire, même si elle aime faire la fête avec des copains. Cette mère célibataire est prête à tout pour garder son fils, en dépit des difficultés auxquelles elle est confrontée au quotidien. Elle entretient une relation forte avec son fils, trop forte, fusionnelle, et l'entraine parfois dans des situations difficiles, mais ce qui importe pour elle c'est qu'ils sont ensemble, elle et lui « contre le reste du monde ». Cette relation est d'autant plus exclusive que Vanda est seule depuis longtemps, elle veut garder sa liberté, les autres ne comptent pas et ne peuvent être au mieux que des relations d'un soir.
Cet équilibre fragile va se rompre quand Simon L ex petit-ami de vanda, et père de Noé, réapparaît inopinément après sept ans d'absence. Celui-ci découvre qu'il est le père de Noé et entend faire valoir ses droits sur son fils. le roman se construit désormais sur la tension qui va naître quand Vanda réalise le danger que pourrait représenter Simon et voit sa vie lui échapper.

Marion Brunet ne décrit pas seulement la précarité des personnages mais relate leur combat quotidien. L'amour que Vanda porte à son fils est évident, mais maladroit et exclusif, aussi veut elle le priver de l'amour de son père qui a un vrai désir de paternité et une légitimité à s'inquiéter et à vouloir exercer ses droits.
Par petites touches, Marion Brunet sait habilement décrire la tension que le lecteur ressent au fil des pages sans savoir sur quoi elle va déboucher. le regard de l'auteure reste toujours humain et subtil, un beau roman.
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Vanda ou l'amour un peu braque d'une mère pour son fils ; Noé son petit bulot.
Un roman social qui aborde la précarité, les troubles psychiatriques, la lutte des classes et le besoin de liberté.
Rien n'est blanc, rien n'est noir et chaque personnage est ambivalent avec ses failles, ses faiblesses mais aussi ses courages et ses générosités.
Il y a de l'amour, des enfances cabossées, de la pauvreté, des cicatrices et beaucoup de solitude.
La pression monte lentement ; les prémices d'un drame annoncé.
On assiste impuissant et c'est poignant.
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Mon fils, ma bataille

Après L'été circulaire, Marion Brunet nous revient avec un roman tout aussi fort. Vanda raconte le combat d'une mère-célibataire pour un fils que son ex-mari découvre après une très longue absence.

Vanda vit seule avec Noé, son fils de 6 ans, dans un cabanon en bord de plage. Un soir, au bar du club où elle vient noyer son mal-être dans l'alcool, elle croise Simon qu'elle n'a plus vu depuis sept ans. Il est de retour pour enterrer sa mère et régler les affaires de succession et ignore qu'il est le père de Noé.
Après les obsèques et avant de rentrer sur Paris, il décide d'aller prendre une bière avec Vanda et de faire la connaissance de Noé. Une rencontre qui le bouleverse bien davantage qu'il ne le laisse paraître. Chloé, avec laquelle il partage désormais sa vie, comprend que désormais plus rien ne sera comme avant.
Pendant ce temps Vanda, employée à l'hôpital psychiatrique en contrat précaire, voit le personnel s'insurger contre des conditions de travail de plus en plus dégradées et un niveau de vie qui baisse. C'est le moment où apparaissent les gilets jaunes et où le moteur de sa voiture lâche. C'est le jour où elle doit prendre les transports en commun pour récupérer son fils fiévreux. Et pour couronner le tout, voilà que Simon réapparait. Il est revenu pour voir le notaire, vider la maison de sa mère et voir son fils. Ce fils qu'il a découvert et qu'il ne veut plus lâcher.
Ni Chloé, ni Vanda ne comprennent ce soudain attachement, mais toutes deux savent que les emmerdements vont croître aussi vite que l'obstination de ce père. Vanda, qui vient de perdre son emploi après avoir manifesté et vu de près la violence policière, accepte son invitation à dîner dans un restaurant de bord de mer, prend les billets qu'il lui propose pour réparer sa voiture avant de comprendre qu'elle se fait piéger. Alors, elle part avec Noé.
Marion Brunet, qui avait déjà réussi avec L'été circulaire (Grand Prix de littérature policière 2018, disponible en poche) à ficeler une intrigue dans laquelle la tension montait crescendo comme la température de cet été dans le Vaucluse, confirme ici son talent à prendre le lecteur dans une intrigue dont il devine que l'issue sera dramatique, sans qu'à aucun moment il ne puisse pourtant deviner l'issue. Ce qui ne fait du reste qu'augmenter son plaisir au moment de feuilleter les dernières pages, quand se dénoue le drame. Vous n'oublierez pas Vanda de sitôt !


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N'en déplaise au grand Charles, la misère n'est pas toujours moins pénible au soleil.
Vanda, 35 ans, femme de ménage passée par les Beaux-Arts, élève seule son gamin de 6 ans dans une cabane au bord de la Méditerranée. Elle ne mène pas une "vie comme il faut", elle sort, elle boit, elle fume, elle dit des gros mots et porte des tatouages. Mais elle aime son fils d'un amour fusionnel, et est prête à tout pour protéger cet amour -surtout lorsque le père de l'enfant réapparaît.
Ce qui m'a particulièrement plu dans ce roman, c'est que Marion Brunet aborde de nombreux sujets sociaux, sans jamais les imposer ni les juger : ils sont la toile de fond de la vie de Vanda, un miroir de la société française sous Macron -et ce n'est vraiment pas folichon. Mais ce roman n'est pas plombant pour autant, tant il bourdonne et vibre d'amour et de vie. Avec beaucoup de sensorialité, Brunet raconte l'enfance et ses dinosaures, la puissance animale de la maternité, et Marseille, ses ordures, son ciel bleu et ses palmiers hauts. On n'est pas dans le "feel-good", on est plutôt entre Nicolas Mathieu et Virginie Despentes, à osciller entre bonheur et douleur, et c'est sincère, émouvant, et ça cogne juste.
Alors que le précédent roman de Brunet, "L'été circulaire", m'avait laissée sur ma faim, j'ai pleinement apprécié celui-ci. Je l'ai trouvé parfaitement équilibré, entre faits de société, intrigues et rêves. de plus, le style est bien maîtrisé ; de quoi contribuer à faire de cette lecture un moment de réflexion, et de plaisir aussi (car il est addictif).
Je remercie Ziliz d'avoir aussi hardiment insisté pour me le faire lire sans plus attendre -et à mon tour, j'ai envie que ce livre soit partagé autant que possible, tant il est beau, (dur) et généreux, et nous rappelle, avec délicatesse et intelligence, à quoi ressemble le monde qui nous entoure.
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Ce roman plutôt court, est porté par un fort réalisme social.
Dès les premières pages cela devient addictif, envoûtant et dérangeant, il est impossible de rester indifférent.

Marion Brunet joue sur le trouble qui provoque la personnage principale, ambiguë, complexe et insaisissable, aussi bien dans ses relations quotidiennes avec autrui qu'avec son histoire.
Elle est un peu à côté de ce qu'elle ressent, de ce qu'elle croit dire et de ce qu'elle voudrait faire entendre.
L'auteure capte à merveille le débit, le rythme, l'intonation du discours parlé et ses particularités, les tours des phrases et les gaucheries.

La romancière française maîtrise à la perfection les silences et l'on entend même les mélodies intimes qui parcourent les êtres.
Parfois la douceur fait surface comme un bouchon, mais cela ne fait que présager le drame.

Il est question de survie.
Il est question d'êtres cabossés, malmenés par la vie et qui luttent sans cesse pour s'en sortir.
Il est question de résilience, de résistance aux chocs, jusqu'à la rupture.

Marion Brunet nous sert ce genre de final qui déstabilisera plus d'un lecteur, qui fait ouvrir de grands yeux et qui amène à la réflexion et pousse à méditer un long moment une fois le livre refermé.


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Dans ce bar de Marseille, après quelques verres de vodka, angoisse et ivresse se mêlent chez Vanda. La vue de Simon, parti depuis sept ans faire sa vie à Paris, la ramène à cette réalité : Simon va sûrement découvrir l'existence de son fils, le petit Noé, et faire éclater la bulle protectrice que Vanda a construite, à sa manière, autour de leur binôme fusionnel.
Le petit Noé dort dans la vieille Renault, alors que sa mère s'enivre et se fait draguer. Ils rejoignent ensuite tous deux leur univers : un cabanon borgne sur la plage, le sable sous leurs pas et l'odeur de la mer.

Vanda, sa vie précaire et déréglée, ses emportements, ses regrets et son amour animal et maladroit pour son petit Bulot. Vanda qui noie sa rage dans l'eau glacée, face à son inaptitude à être toujours une mère douce. Vanda, l'explosive et l'inconsciente, que l'on a pourtant du mal à juger. L'auteure a réussi, inexplicablement, à tirer de moi de l'empathie pour un personnage que j'aurais jugé condamnable en toute autre circonstance.

L'intimité très poussée entre la mère et l'enfant est là, réciproque, percutant chaque chapitre. Elle prend une place prépondérante mais ne peut être la seule à occuper ces deux vies indissociables. Elle baigne dans l'actualité sociale, la précarité de l'emploi et le méli-mélo des revendications qui se déversent dans la rue lors des manifestations des gilets jaunes. Avec ses missions de ménages dans un hôpital psychiatrique, Vanda est une « jetable » parmi tant d'autres.
Simon et Vanda, chacun à leur manière, reflètent les séquelles de l'absence de père dans leurs existences. C'est alors tout un ensemble de relations parentales cabossées que l'auteure évoque.
Avec le retour de Simon à Marseille, c'est également deux mondes qui se font face, celui de la vie parisienne et celui Méditerranéen qui ont du mal à cohabiter. Simon se heurte à la vie qui avance. Et pourtant, les années sont là et le passage de la jeunesse à l'âge adulte demeure difficile.

Ce roman frappe par son actualité, par sa réalité sociale mais surtout par la puissance que Marion Brunet a su développer pour nous faire ressentir le désespoir et les efforts que Vanda déploie pour se fondre avec Noé, pour consolider ce mur de solitude à deux, contre les autres, contre le monde actuel qu'elle pressent proche de sa fin.

Il nous parle de la place de l'enfant, difficile parfois, mais si belle, si importante, si viscérale, si instinctive.

Tolérées dans les dialogues, je déplore toutefois les vulgarités gangrenant la narration qui est pourtant vivante, spontanée, parfois belle et émouvante. Je les ai ressenties comme une pollution un peu trop présente qui a entaché mon plaisir de lecture.
Mais une fois le livre fermé, cette déception s'estompe un peu et je préfère garder en mémoire le bleu et le petit Noé, sources de vie et de lumière pour l'impétueuse Vanda.

Merci à l'auteure, aux éditions Albin Michel et à Babelio.
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Vanda est une jeune femme qui ne passe pas inaperçue. Avec son corps tatoué, sa chevelure flamboyante et son rire éclatant, à la limite de la folie, elle suscite à la fois le désir des hommes et la réprobation de la société, qui la considère comme une mauvaise mère : une maman qui arrive en retard à l'école, qui confie son fils à des inconnus quand elle bosse ou qui le laisse dormir seul à l'arrière de sa voiture pendant qu'elle fait la fête dans les bars.
Mais Vanda n'a que faire du regard et du jugement des autres : pour elle, seul compte son petit « Bulot », qu'elle élève comme elle peut, à l'instinct. Elle n'a que lui et il n'a qu'elle. Dans leur cabanon sans fenêtre au bord de la mer, ils se sont construit un petit cocon, « seuls contre le reste du monde ».
Alors quand Simon, le père de Noé, débarque 7 ans après et souhaite pour son fils une vie plus conventionnelle, Vanda panique et vit cette intrusion comme un déchirement. Car il n'y a pas de place pour un père dans cette relation mère-fils tellement fusionnelle.

Vanda, c'est aussi le symbole de tous les laissés pour compte, qui vivotent de petits boulots précaires payés une misère, en marge du système. Face aux injustices, Vanda refuse de se soumettre et laisse éclater sa rage avec violence, quitte parfois à tout perdre. Mais derrière sa carapace, elle est profondément humaine et se montre douce et compréhensive avec les patients de l'hôpital psychiatrique dans lequel elle fait le ménage.

J'ai été profondément touchée par cette jeune mère écorchée vive et prête à tous les excès, mais aussi par Noé, ce petit garçon si mature pour son âge et si désireux de plaire à sa maman, et par Simon, qui découvre sa paternité brutalement et qui tente maladroitement de trouver sa place de père.
La fin m'a glacé le sang, mais pouvait-il en être autrement ?

Je ne connaissais pas Marion Brunet, j'ai beaucoup aimé son écriture criante de vérité. C'est une belle découverte, un livre poignant que je garderai en mémoire, et sur les conseils d'une amie babéliote, je me note pour plus tard « L'été circulaire ».

Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche
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J'aime beaucoup Marion Brunet. Vanda est ma troisième découverte de cet auteur après L'été circulaire et Dans le désordre. J'avais été très enthousiaste à la lecture de L'été circulaire dans lequel les portraits de personnages me semblaient justes, le tout avec une écriture nerveuse et incisive. Elle sait nous emporter dans des histoires dramatiques.

Vanda n'a pas dit à son amoureux de l'époque qu'elle était enceinte, il a quitté la ville et elle s'en porte bien. Marginale, avec des boulots précaires, vivant dans un cabanon en bord de plage dans des conditions de confort minimum, Vanda élève donc seule son « bulot » depuis 6/7 ans. Ce fragile équilibre va basculer quand le père revient à Marseille et veut revendiquer des droits sur l'enfant. Vanda devient comme une louve voulant protéger son petit.

Comme d'habitude, l'auteur sait camper ses personnages avec talent. Dès les premières pages, on y croit et elle nous embarque dans son histoire qu'on devine tragique. Mais cette fois, j'ai eu une petite réserve sur le personnage de Vanda. Son rapport passionnel avec son fils m'a un peu dérangé dans la mesure où il ne tient nullement compte de l'intérêt de ce petit garçon et j'ai trouvé cette mère terriblement égoïste, sans empathie et du coup moins sympathique aussi. A aucun moment, elle ne remet en question son éducation plus que particulière ou se demande si le petit a envie de passer du temps avec son père….Alors je me suis moins attachée à Vanda qu'à ses personnages précédents et à leurs destins tragiques.
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