Une communauté recluse vivant dans un village, Hag's, qui n'apparaît sur aucune carte... Une route unique pour se rendre dans ce village, route qui traverse une forêt aux plantes toxiques et aux pièges mortels... Des panneaux indiquant une contamination nucléaire... Des bûcherons, habitants de la forêt, qui achètent la paix sociale des villageois en exigeant des sacrifices humains réguliers... Des villageois surarmés en attente d'une guerre civile espérée... Des règles de vie rétrogrades, aux interdictions multiples assorties de lourdes sanctions...
C'est dans cet endroit idyllique que doit se rendre Naomi, jeune documentaliste, à la recherche d'un confrère journaliste disparu. Ce journaliste enquêtait sur le juge Hooter, ancien notable psychopathe du village, responsable de la condamnation à mort par pendaison de centaines de villageois.
Il n'y a pas de doute, à la lecture de ce pitch fracassant, nous sommes bien dans l'univers merveilleusement tordu de
Brussolo ! La question était plutôt, en ce qui me concerne et en faisant référence à mes précédentes lectures de cet auteur : la balance allait-elle pencher du côté de «
La main froide » ou de «
Ceux qui dorment en ces murs », authentiques chef d'oeuvres du genre, ou de celui de «
La stratégie de l'écureuil », beaucoup plus ordinaire ? La réponse est clairement « du mauvais côté ». le traitement de l'intrigue est convenu et, surtout, le style est linéaire, sans relief, presque commun. Simple, pour ne pas dire simpliste, avec le choix d'une narration au présent que j'ai toujours trouvé restrictive. Un comble, pour un auteur de ce calibre !
Malgré quelques similitudes au niveau du scénario avec le « Cul-de-sac » de 1994 de
Douglas Kennedy (une barrière naturelle donnée pour infranchissable, le bush australien dans ce cas-là, protège une communauté d'illuminés vivant reclus dans un village rayé de la carte, village duquel le personnage principal va tenter de s'évader), on est loin de la montée en tension continue et de la puissance de la scène finale du roman de Kennedy.
J'ai eu le sentiment d'un ouvrage de commande, écrit au fil de la plume et avec bien peu d'approfondissements, le pitch - énorme - semblant se suffire à lui-même.
Mais cela n'est-il pas inévitable quand on connaît le côté extraordinairement prolifique de
Brussolo, auteur de près de deux cents romans ?
PS : J'en profite pour demander aux fans de
Brussolo s'ils peuvent m'indiquer, parmi sa bibliographie hors norme, quelques titres indispensables de la même veine que ceux cités précédemment ? Merci d'avance...