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Voilà une oeuvre atypique ! En lisant le résumé, qui nous parle d'une Europe dominée par l'Allemagne nazie depuis sept siècles, on pourrait croire qu'il s'agit d'une uchronie, une énième variation autour du thème du Troisième Reich victorieux de la Seconde Guerre Mondiale.

Sauf que ce roman a été publié en 1937, au moment où Hitler était au pouvoir à Berlin. Remis dans son contexte de publication, ce livre est donc un récit d'anticipation, une dystopie dans laquelle l'autrice décrivait un monde dominé par l'idéologie nazie poussée jusqu'à la caricature.

Le récit commence bien, nous plongeons dans une Allemagne nazie fantasmée, oscillant entre vision d'horreur et caricature presque drôle. Sept-cent ans après sa mort, Hitler est adoré comme un dieu et représenté comme un grand blond aux cheveux longs. Les femmes sont opprimées, considérées comme des animaux et ne servent qu'à reproduire la race aryenne. L'Allemagne domine totalement l'Europe après avoir vaincu la France, la Russie et le Royaume-Uni, et l'Empire Japonais domine le reste du globe, dont les Etats-Unis. Les deux grands puissances s'opposent dans une longue guerre froide sans conflit armé et sans vainqueur ni vaincu.

Le récit débute quand Alfred, un anglais en pèlerinage sur les lieux saints allemands, retrouve son ami Hermann, un ancien soldat allemand qu'il avait rencontré cinq ans plus tôt lorsque celui-ci servait au sein de l'armée d'occupation en Grande-Bretagne.

La suite met les deux amis en relation avec un Chevalier, un aristocrate nazi qui appartient à la classe sociale qui domine le régime nazi. Celui-ci en sait beaucoup plus que ses compatriotes sur la réalité de la foi nazi et sur leur divinité Hitler.

Si l'idée de départ m'a séduit, le récit m'a un peu ennuyé par moment. On assiste surtout à de longs dialogues entre Alfred et le chevalier van Hess : c'est parfois passionnant, mais c'est surtout l'occasion pour l'autrice de dérouler ses idées sur l'idéologie nazie. C'est évidemment très pertinent, mais c'est parfois artificiel dans un contexte romanesque.

J'ai donc été en partie déçu par ce roman, un peu ennuyant parfois malgré une idée de départ très séduisante.
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Je lis moins de romans que de livres écrits par des historiens, des témoins d'événements ou des philosophes. Pourtant, il m'arrive d'en choisir un et de me plonger dedans.
C'est ce que j'ai fait pour Swastika night, de Katharine Burdekin.
Je ne vais pas vous spoiler, si vous avez envie de le lire, mais je peux parler du contexte. Il s'agit d'une uchronie qui projette le lecteur plusieurs siècles après la victoire des nazis sur le reste du monde, ou presque. On y découvre une société inscrite dans les préceptes du Dieu Hitler, mais qui vieillit mal et se trouve bloquée, incapable d'évoluer. Au milieu de tout cela, un Anglais et un Allemand se retrouvent. Un événement va se produire et changer leurs vies. S'engagent alors des discussions sur le futur du monde.
Le scénario n'est pas exceptionnel et les thèmes traités pourraient passer pour communs à notre époque. On y parle de la condition de la femme, réduite à peu de choses, de la religion, du droit de penser par soi-même, de la liberté de choix. Rien de bien nouveau, me direz-vous, sauf que ce livre a été écrit par une femme britannique en 1937.
1937. Avant que la guerre ne soit déclarée, avant tous les tumultes et les drames qui en découlèrent.
1937, dans un Empire britannique où la femme n'avait pas du tout les droits qu'elle peut avoir de nos jours.
Durant toute la lecture de ce livre, je n'ai cessé de me référer au contexte d'écriture et cela a changé ma façon de voir l'histoire. Et je pense sincèrement que toute personne qui lit cet ouvrage en laissant de côté l'époque à laquelle il a été écrit perd beaucoup de son intérêt.
De fait, il s'agit plus d'une critique sociétale que d'un roman en tant que tel.
À tous les amateurs de lectures placées dans un contexte particulier, je ne peux que le recommander.
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Une lecture que j'ai trouvée super intéressante! Les dialogues sont intelligents, suscitent notre réflexion... On réalise comment nous sommes formatés par notre culture, par les discours intégrés depuis notre plus jeune âge. le style littéraire de l'uchronie est une découverte que je suis contente d'avoir faite.
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Roman uchronique sortit en 1937, qui établit un règne de 700 ans pour le régime Nazi…
On plonge dans un système fait de dignitaires Nazis et de chevaliers où les femmes sont des sous-catégories ; C'est glaçant, impressionnant et drôlement surprenant quand on sait que Burdekin (une femme !) n'avait pas de recul sur le régime Hitlérien et les outrages perpétués lors de la Seconde Guerre Mondiale…

Il y a également un magnifique plaidoyer pour la cause féminine, sur les femmes, sur leur condition qui devrait être lu par toutes les petites filles et les femmes…

En outre, cette uchronie a un plus, elle mêle très habilement un suspens à une réflexion sur l'époque, les relations entre les religions, les personnes, l'amour et également sur la période actuelle.

A lire absolument ! Et, aussi, si cette période vous intéresse et si les uchronies vous fascinent.
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Il est un exercice créatif que j'affectionne particulièrement.
Remonter à l'embranchement, au tournant décisif et imaginer une histoire différente. Si Napoléon avait remporté sa campagne de Russie ? Si Cléopâtre avait eu le nez plus court ? Si mon oncle en manquait, il serait ma tante ?
L'uchronie.
Parmi les uchronies, il y en a une qui est un peu la Rolls des déviations de l'historiquement exact : et si les nazis avaient gagné la guerre ?
On ne compte plus les visions cauchemardesques d'un monde aryanisé. FATHERLAND, au hasard, de Robert Harris qui lance un enquêteur sur les traces d'un tueur en série qui dézingue les caciques du régime hitlérien et qui va mettre à jour le grand secret du Reich. Excellent bouquin que je vous conseille.
Et puis... Bien sûr... LE MAÎTRE DU HAUT CHÂTEAU du grand K Dick.
Grand Dickien devant l'éternel, je dois confesser une incompréhension devant le seul prix Hugo de la carrière prolifique de Dick, son bouquin le plus fa(u)meux. Je défie quiconque d'entraver quelque chose à la fin totalement azimutée du livre, il n'y a rien à comprendre et on reste songeur devant cette entourloupe Dikienne.
On joue à se faire peur.
L'auteur(e) le sait bien qu'Hitler et sa clique ont fini dans les chiottes de l'Histoire.
Mais quand il s'agit d'une uchronie prospective ?
Impressionnant ce livre. Paru en 1937. A l'époque, beaucoup s'accrochait encore à l'hypothèse d'une paix préservée sur le continent, au prix de renoncements coupables face à la mégalomanie d'Hitler.
Il fallait un sacrée vision et un courage certain pour oser écrire un brûlot pareil, même si'l fut édité un premier temps sous pseudonyme.
1937. Une victoire finale des Nazis est alors une hypothèse probable. Il ne s'agit plus de se foutre gentiment les miquettes sachant le fin mot mais de serrer les fesses et tout ce que l'on peut serrer.
SWASTIKA NIGHT est un manifeste. Féministe en premier lieu. la misogynie étant fort répandue, je dirais même qu'il s'agit d'un ressort intime commun aux religions, systèmes de pensées, idéologies etc. Les femmes sont abruties à bouffer du foin ou bien perverses et porteuse de la fin de toutes choses si on n'y prend garde. A vrai dire, on pourrait fort bien s'en passer si ce n'était leur matrice obscure et indispensable pour enfanter. Des garçons de préférence.
Cette vision de femmes reléguées à leur unique fonction reproductrice n'est pas une vue de l'esprit d'une virago désenchantée. Les centres Lebensborn existaient bel et bien dans l'Allemagne nazie où la race suprême devait voir le jour et pallier à disons l'image un brin décalée des élites nazie, Hitler bedonnant parkinsonien, Göring obèse morphinomane, Goebbels au pied bot etc... On est pas vraiment raccord avec l'aigle teutonique triomphant.
Katharine Burdekin, anglaise et progressiste, ne délivre pas avec SWASTIKA NIGHT, un livre SF pur jus mais plutôt un conte philosophique à la Zadig.
Un dialogue entre un chevalier nazi, qui ne peut se défaire totalement de ses préjugés racialistes quand bien même il sait que ceux ci reposent sur un mensonge d'état, et un jeune mécano anglais, esprit libre, qui par un effort de pensée démentiel arrive à s'extirper du joug intellectuel sous lequel il vit depuis toujours.
On ne peut s'empêcher de saluer le courage et l'intolérable actualité du livre de Katharine Burdekin.
Lien : http://micmacbibliotheque.bl..
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Quatrième de couverture :

Inédit en France, Swastika Night est la première mise en garde romanesque contre le nazisme, écrite par une militante féministe peu après l'ascension d'Hitler au pouvoir.

Sept cents ans après la victoire d'Hitler, le Saint Empire germanique a soumis la moitié du monde à l'idéologie nazie. La nouvelle société, empreinte de mythologie et d'ignorance, repose sur une stricte hiérarchie : les chevaliers et les nazis en occupent le sommet, tandis que les étrangers servent de main d'oeuvre servile et les femmes, uniquement destinées à la perpétuation de la race, sont réduites à l'état animal. Lorsqu' Alfred, mécanicien anglais en pèlerinage en Allemagne, est impliqué dans une rixe, il est conduit devant le chevalier von Hess, gouverneur du comté. Séduit par sa personnalité, von Hess ne tarde pas à lui révéler un secret qui le bouleverse. Mais la connaissance a un prix : celui du sang.

Mon avis

Dans quelques centaines d'années … Après la guerre de vingt ans, Hitler a mis à genoux le monde. le monde se retrouve séparé en deux empires : L'empire germanique et l'empire japonais. Une nouvelle religion a vu le jour : celle d'Hitler ; car seul un Dieu pouvait vaincre le monde entier. Cette religion met l'accent sur la caste supérieure, celle des chevaliers. Les femmes, elles, sont réduites à enfanter des garçons.

Hermann est un jeune paysan allemand de 25 ans. Il assiste à une messe dans la chapelle Hitler, où un chevalier prêche la bonne parole auprès des femmes. Elles doivent enfanter des filles … euh des garçons. Les femmes, toutes au cuir chevelu rasé ne doivent pas savoir que l'Empire manque de femmes pour enfanter.

Hermann sort de la chapelle et rencontre Alfred. Alfred est Anglais, a 50 ans, et a rencontré Hermann en Angleterre, quand celui-ci y a fait son service militaire. Alfred est venu en Allemagne car il s'est donné une mission : détruire l'Empire Germanique. La rencontre de ces deux personnages avec un chevalier membre de l'ordre des Dix, Heinrich von Hess va aller au-delà de ses espérances.

Après une scène d'introduction qui nous met dans une ambiance de fin du monde, en nous plongeant dans la nouvelle religion, en nous montrant que les femmes sont réduites à l'état de reproductrices, l'auteure nous met deux personnages en présence d'un dirigeant. Et je me suis dit : Heureusement que ce roman a été écrit par une femme, sinon on aurait pu prendre ce roman comme un traité ultra-misogyne.

Puis, nous basculons dans une bonne moitié de roman qui n'est qu'un dialogue entre Alfred et Herman von Hess. C'est l'occasion tout d'abord de savoir comment la société est arrivée à de telles extrémités, puis cela devient une discussion sur la société, sur l'humanité, sur la religion, sur l'Histoire. Et le roman en devient un livre philosophique entre deux personnes qui ont des avis opposés ou différents. Si c'est parfois un peu bavard, il n'en reste pas moins que cela amène le lecteur à réfléchir.

La fin se veut à la fois pessimiste et optimiste. Mais il en ressort un message formidable : ce sont les nouvelles générations qui amèneront un monde meilleur ; c'est à elles de se baser sur l'Histoire pour construire un avenir qui balaiera la nuit d'aujourd'hui. Ce roman est une intéressante curiosité à ranger aux cotés d'Un monde meilleur d'Aldous Huxley et 1984 de George Orwell.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Franchement, assez dérouté et surtout déçu par ce livre. Une dystopie (il a été écrit en 1937) qui imagine le monde env 700 ans après la victoire du IIIe Reich. Ne vous attendez pas à une plongée immersive dans ce que serait ce monde mais plutôt à une réflexion philosophique sur les notions de pouvoir, totalitarisme, connaissance, asservissement...sur ce dernier point (et sans spolier l'ouvrage) j'ai trouvé la condition féminine particulièrement peu crédible, comme une bonne partie du livre d'ailleurs. En plus d'avoir trouvé l'écriture peu fluide, toute l'histoire tourne quasiment autour de 3 personnages que j'ai trouvés fades car caricaturaux au possible. J'ai trouvé le déroulé du récit peu cohérent, saccadé sans jamais parvenir à me représenter ce qu'était cette société. Frustant.
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Une des plus belle découvertes de ces dernières années , ce roman d'anticipation (1937) mérite une large audience par sa puissance d'évocation et vision de l'élaboration d'une religion machiste et raciste: le National Socialisme.
En souligner le sadisme et la négation de la vie à une époque où s'affrontaient des idéologies oppressantes vers les faibles et minorités et dont on connait les issues contrairement à l'Auteure.

Un livre qui mériterait le statut de "1984" ou de "Fahrenheit 451".
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Et si Hitler avait gagné ? Et si le nazisme régnait en maître depuis sept siècles ?
Lorsque l'on sait que le roman a été écrit durant la guerre, sa lecture a immédiatement une teinte différente. On pressent l'inquiétude et le danger. Dans cette dystopie, on retrouve bien sûr les éléments attendus. L'auteur a surtout choisi de parler des femmes. Au début, le contexte hypnotise. Malheureusement, le texte est ensuite fort long et la focalisation sur les femmes domine trop. Cela papote à tout-va et les faits se font rares. Dommage, l'ennui survient alors.
Lien : https://chezmirabilia.wordpr..
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