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Louisiane 2005, La Nouvelle-Orléans est frappée par Katrina et pour ajouter à la dévastation de l'ouragan, les digues mal entretenues se rompront et des quartiers de la vielle seront complètement submergés.

Dans ce décor de cauchemar, d'autres crimes sont commis. Un jeune Noir est tué et un autre a été gravement atteint à la colonne vertébrale. Ce ne sont que deux victimes dans cet enfer, mais le blessé était justement recherché par Clete Purcell, détective privé, pour le compte d'un prêteur sur gages. Et quand son ami policier Dave Robicheaux se trouve mêlé à l'enquête, on sent qu'ils iront jusqu'au bout, même si leurs proches sont menacés.

Un polar très violent. En plus des noyés de Katrina et du racisme endémique, il sera question d'un viol collectif, de gens torturés, de règlement de compte et de « diamants de sang ». On ne passera pas sous silence aussi l'ampleur de la corruption, avec la manne de l'argent de la reconstruction qui est détourné au profit de criminels à cravate.

Un bon polar, mais c'est du lourd, il faut avoir le coeur bien accroché. On le classe dans la liste : Les 100 meilleurs polars américains selon Sang Froid n°3 : https://www.babelio.com/liste/12915/Les-100-meilleurs-polars-americains-selon-Sang-Fro
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Il y a des fulgurances poétiques et oniriques dans ce roman. Tout le long d'une écriture classique, elles s'échappent ; elle crèvent à la surface comme des bulles d'air. Les ouragans Katrina et Rita ravagent la Louisiane à quelques jours d'intervalle ; le doigt de Dieu écrase la Nouvelle-Orléans. La religion a son importance chez Jame Lee Burke. Dave Robicheaux est autant guidé par sa foi que par son instinct de flic. Cette "nuit la plus longue"  relate donc les ravages de Katrina  et de Rita, avec en toile de fond une enquête policière complexe. Toutes les digues sont rompues dans cette histoire, au sens propre et figuré ; Robicheaux tente de colmater les brèches. Ce que décrit J.L. Burke à propos de l'ouragan Katrina, du chaos et du désespoir à la Nouvelle-Orléans, est probablement bien en dessous de la réalité. La littérature même si elle peut s'approcher au plus près du réel ne peut le surpasser, ni assimiler l'essence de sa vérité. Bien sûr, il y a une enquête policière. Elle sert de fil rouge à une critique du gouvernement américain, des institutions, des préjugés, des problèmes raciaux, de la brutalité des humains et de leur inconscience. L'écriture de J.L. Burke est rude, atténuée par une réelle empathie pour les déclassés et les classes moyennes américaines. Nous avons l'impression que tous font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont ou ce que la vie (qui souvent n'a pas été franchement favorable) leur donne. Certains caractères, certaines situations pourraient paraître tout à fait manichéens et notre esprit européen des Lumières pourrait facilement se gausser sauf que J.L. Burke nous offre une peinture sociale américaine cohérente, complexe, sans langue de bois, sans apologie, sans outrance. Sa seule glorification est pour la description de la Louisiane, cet état qui, selon lui, n'en fut jamais un, mais qui fut une chanson, une pensée. La végétation, la lumière, l'eau omniprésentes sont des îlots miraculeux de beauté dans l'opacité.
Clete Purcell, l'ami de Robicheaux et lui-même regardent cette ville – la Nouvelle-Orleans – qu'ils aiment, s'effacer, s'engloutir, devenir le fantôme de leurs regrets. Je parlerai de Clete Purcell dans Swan Peak où il est un pivot central de l'histoire.
Et puis la Nouvelle-Orléans fut la ville de Jame Lee Burke ; c'est donc un cri du coeur, un cri d'amour pour « sa ville » disparue ; une oraison funèbre rageuse, impuissante et désolée.
La fin du livre est un tableau biblique, comme une ultime prière. Peut-être le seul rachat pouvant absoudre la destruction, la honte et la violence dans le coeur des hommes.
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Katrina, la pire catastrophe naturelle de l'histoire des Etats Unis, est le contexte omniprésent de ce roman. James Lee Burke recrée la désolation engendrée par l'ouragan; l'atmosphère est étouffante, faite des descriptions de personnages, on ne peut plus hideux, pataugeant dans l'eau lors de la dévastation de la Louisiane... les pilleurs sont à l'oeuvre. le tout est rendu avec réalisme.

C'est la seizième enquête de Dave Robicheaux. le lecteur que je suis recherche plus de rythme, ici pas de progression mais une teinte grise et suintante, présente du début à la fin d'une histoire complexe.
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A la fin du mois d'août 2005, l'ouragan Katrina atteint les côtes de la Nouvelle Orléans, avant de bifurquer. le cyclone ne passera pas sur la ville mais provoquera un raz-de-marée qui dévastera la ville, notamment les quartiers les plus pauvres, faisant des centaines de morts. Cela provoquera une annihilation quasiment complète des "services publics", hôpitaux et police en tête, ouvrant la voie à de nombreux pillages. 


C'est dans ce cadre que s'ouvre le dernier roman de James Lee Burke, romancier américain originaire de Louisiane, dont toute l'oeuvre est consacrée à cette région. Dans la nuit fatidique, deux jeunes noirs qui pillaient une maison des quartiers riches sont abattus. Un autre parvient à s'enfuir. L'affaire aurait dû s'arrêter là tant la pagaille régnaient dans la ville. Seulement, la maison que les jeunes pillaient était celle d'un malfrat et le butin qu'ils y trouvèrent dépassaient leur espérances. de plus, Dave Robicheaux, l'inspecteur fétiche de Burke se met à enquêter...

Autour d'une intrigue bien ficelée, Burke parvient à décrire au delà de la destruction d'une ville l'effondrement de la société qui en découle. Ce tableau d'une société en proie à la violence, livrée à elle-même, capable d'engendrer le pire et le meilleur est un peu à part dans la série des Robicheaux. Si sa maîtrise du rythme, des dialogues et de la narration est bien là, la plume est moins lyrique que d'habitude, plus dure, âpre et nostalgique. On devine par le biais des personnages la colère froide et les désillusions de l'auteur qui dénonce la tragédie d'une Louisiane qui restera toujours le rebut d'un pays qui a décidé de lui tourner le dos.. Ce roman magnifiquement écrit sonne comme un requiem.

Un livre fort, toujours aussi humain, qu'on peut conseiller au-delà du cercle des amateurs du genre policier. Un des meilleurs livre sur Katrina.
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« La nuit la plus longue » est le seizième opus de la longue série consacrée aux aventures de Dave Robicheaux, dit « Belle mèche », ancien du Vietnam, inspecteur à New Iberia et de son incontrôlable acolyte Clete Purcel, privé à la Nouvelle Orléans.

Si un mélange détonnant de noirceur et de lyrisme constitue la marque des romans de James Lee Burke, son oeuvre est avant tout un hommage à la Louisiane. Elle célèbre la beauté sauvage de ses paysages, les exhalaisons salées du lac Pontchartrain, le vent qui souffle dans les bougainvilliers en fleurs ainsi que le jazz qui ne cesse jamais de swinguer dans le « Vieux carré » de la Nouvelle Orléans. Les heures sombres du passé de la région, tels les fantômes de soldats confédérés en guenilles ou ceux d'esclaves noirs encore rivés à leurs chaînes rouillées hantent l'oeuvre de Burke. Ce dernier fouille tel un archéologue dans l'histoire tourmentée de la Louisiane, lieu à la beauté languide des fleurs du mal qui semble avoir été maudit par un dieu malveillant.

« La nuit la plus longue » tient une place à part dans l'oeuvre du romancier dans la mesure où il se déroule pendant la destruction de la Nouvelle Orléans par l'ouragan Katrina à l'été 2005. Au coeur de la tempête qui s'abat sur la ville, Robicheaux enquête sur le meurtre de jeunes noirs abattus en pleine nuit alors qu'ils venaient de piller la maison d'un gangster notoire et d'y trouver tout à la fois de l'argent liquide à profusion, de la cocaïne et « les diamants du sang », des pierres précieuses au passé maudit. Avant de trouver la mort sur un bateau de fortune, ils avaient été mêlés au viol d'une adolescente ainsi qu'à la disparition de Jude Leblanc, ancien ami de Dave et prêtre au bout du rouleau qui tentait de sauver de la noyade ses ouailles enfermées dans son église.

Comme dans la plupart des romans de James Lee Burke, les ramifications et les protagonistes de l'intrigue sont multiples. On y croise Ronald Bledsoe, un tueur en série aussi psychotique que sadique qui suit la trace des « diamants du sang » et a le malheur de s'en prendre à Alafair, la fille adoptive de Belle mèche. On y suit également les pérégrinations aux airs de chemin de croix de Bertrand Melancon, un jeune homme complice des deux noirs abattus, en quête d'une improbable rédemption.

En s'emparant de l'anéantissement de l'âme de la Louisiane, le roman prend une dimension biblique et plonge son lecteur dans ce moment d'apocalypse qu'a constitué la submersion de la ville par une tempête d'une violence inouïe. Au delà des milliers de familles déportées, des pillages, des violences en tous genres, des meurtres, c'est un monde qui disparaît à tout jamais sous les yeux ébahis de Dave Robicheaux et de Clete Purcel, et ce monde c'est le seul qu'ils aient jamais vraiment connu, le monde de leur enfance transformé en quelques heures en une cité engloutie par les eaux, telle une nouvelle Babylone balayée par le déluge.

« La nuit la plus longue » est un grand livre qui transcende le genre du roman noir en nous transportant au sein de l'ouragan qui se déchaine, en creusant au coeur des ténèbres de l'holocauste qui emporte la Nouvelle Orléans et en mettant à nu la laideur du monde qui survit à l'effondrement d'une civilisation.
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Si comme mon amie Latina ou moi-même vous lisez rarement un policier, alors faites de celui-ci une de vos exceptions. Polar ? Roman Noir ? Qu'importe, se plonger dans La nuit la plus longue, est découvrir de la toute bonne littérature américaine.


«La Nouvelle Orléans était une chanson sous les vagues. Parfois, dans mes rêves, je vois une ville engloutie. Dans cette ville, des tramways métalliques verts datant de 1910 avancent toujours pesamment sur le terrain communal de Garden District, ... » Dans un blues déchirant James Lee Burke nous livre son amour de la Louisiane, sans concession. «Tout écrivain, tout artiste qui a visité La Nouvelle-Orléans en est tombé amoureux. Si la ville était la Grande Putain de Babylone, peu de gens oubliaient son étreinte, ou la regrettaient.» p.255


«Ils se noyaient dans les mansardes, au premier étage des maisons. Ils se noyaient sur le bord de la Highway 23 en essayant de rouler jusqu'à la paroisse de Plaquemines. Ils se noyaient dans les maisons de retraite, dans les arbres, sur le toit des voitures, tout en agitant frénétiquement les bras en direction des hélicoptères qui volaient au-dessus de leurs têtes. » p.59 Katrina, Rita ... alors tels des crocodiles issus des eaux troubles des bayous sortirent les pillards et d'ajouter à la calamité naturelle les exactions revanchardes de tant d'oppressions d'un racisme endémique.


Des phrases belles et tranchantes comme des éclats de cristal brisés. Son héros Dave Robicheaux dans la désorganisation qui suit l'ouragan fera mieux que mener une simple enquête, il nous interroge sur le sens de la justice, la définition d'une civilisation et l'homme face à son destin.
« Je crois que le mot que je cherche, c'est « empathie ». On la trouve chez les gens qui n'ont apparemment aucune des caractéristiques des porteurs de flambeaux. »p.430


https://www.youtube.com/watch?v=DeumyOzKqgI
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Je commencerai pas un aveu : je n'avais aucune envie de terminer ce livre, ce qui explique sans doute la lenteur avec laquelle je l'ai lu; Je n'avais aucune envie de quitter la Louisiane de Dave, Molly et Alafair Robicheaux, même dévastée par l'ouragan Katrina.
Je n'ai pas non plus classer ce livre dans les romans policiers. Pourtant, tous les ingrédients sont là : au lendemain de Katrina, deux pillards sont assassinés, un homme dont la fille a été violée deux ans plus tôt, est soupçonné. Si j'ajoute que ces pillards, aidés de deux complices, ont dévasté la maison de la mauvaise personne (un charmant fleuriste, qui cachait dans ses murs de la fausse monnaie et des diamants de conflits) et que Dave Robicheaux, Clete, un ami détective privé, mais aussi le FBI sont sur le coup, vous me direz que rien ne manque. Vous aurez raison. Ce livre dépasse pourtant les codes du roman policier.
James Lee Burke donne à voir, à entendre, à sentir un univers bien particulier. Grâce à lui, nous sommes là-bas. Il restitue les rayons du soleil à travers les feuilles d'un arbre, la saveur d'un petit déjeuner en famille, la grâce du travail d'une jeune apprenti écrivain. Il restitue aussi l'horreur de cette nuit la plus longue, et surtout tout ce qu'elle a laissé derrière elle, dans une écriture toujours aussi belle, riche, noble. James Lee Burke raconte les pires atrocités dont est capable l'être humain avec sobriété et pudeur - Dieu seul sait pourtant que le viol et la torture font mauvais ménage avec ses deux termes. Il prouve à tous les auteurs qui se repaissent de détails sanglants avec complaisance qu'il est possible de raconter des scènes insoutenables, du point de vue des victimes, et de garder une écriture d'une rare sensibilité - sans sensiblerie. Il multiplie les points de vue : Dave Robicheaux, ancien du Vietnam, ex-alcoolique, est le narrateur principal. Pourtant, nous entendons parfois d'autres voix, celle de Bertrand Melancon, jeune homme noir qui cherche sa rédemption au milieu de son enfer personnel ou Otis Baylor, dont la vocation est d'assurer les autres.
Je me suis plains, parfois, de la religiosité excessive de certains auteurs américains (voir les derniers romans d'Harlan Coben). ici, il est surtout question du bien, du mal, de la frontière entre les deux, si facile à franchir (Dave se sent lui-même près à chavirer quand sa famille est directement prise pour cible). Il s'agit aussi de la résilience, ou comment se reconstruire quand, comme Thelma Baylor ou Mélanie, sa belle-mère, on a été détruite en profondeur ? le livre nous montre la douleur, physique et morale de Thelma, et comment elle et son père quittent leur statut de victime (qui n'a strictement rien d'enviable) pour poursuivre leur vie.
La lecture de ce roman est un véritable coup de coeur.
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James Lee Burke a pris l'excellente habitude de nous livrer des bouquins dont la qualité est l'exacte opposée de son nom !

Durant l'été 2005 , Katrina frappe la Louisiane de plein fouet . La nouvelle-Orléans ressemble à un champ de ruines . C'est dans ce contexte apocalyptique que Burke a choisi d'y décrire son dernier thriller , et de quelle maniere !
Les maisons , desormais abandonnées , attirent les voleurs de tout poil et ça n'est certes pas pour y faire du rangement . Parmi les heureux veinards ayant pu conserver intacte la leur , il y a la famille Baylor . Veinards sur ce coup-ci car il y a quelques années , leur fille Thelma ( fille d'Otis pour etre plus précis puisque ce dernier s'est remarié ) fut violée par trois noirs jamais retrouvés....Occasionnant un traumatisme profond toujours present comme on peut l'imaginer . C'est donc durant l'une de ces nuits post-apocalyptiques qu'ils furent témoins du saccage de la maison d'en face , maison appartenant aux Kovick . Mr Kovick est un fleuriste respecté mais également un personnage beaucoup plus sombre aux dires de certains puisque possiblement à l'origine de la disparition du responsable de la mort de sa petite fille lors d'un accident de voiture . Disparition à ce jour non élucidée . Personnage à qui il vaut mieux éviter de se frotter donc ! Mauvais point pour les voleurs...
Ces derniers , cette nuit là , sont au nombre de quatre à dériver silencieusement en bateau ( moyen de locomotion desormais à la mode...) , dans cette rue désolée , à l'affut du larcin facile . Parmi eux se trouvent Eddy et Bertrand . Deux freres avec un casier long comme le bras et toujours dans les bons coups . Thelma , témoin priviligié de ce vol en regle croit alors reconnaitre deux de ses violeurs .Une fois la maison des Kovick rapidement délestée d'un lourd secret par ces vautours , plusieurs coups de feu retentissent laissant sur le carreau l'un des pilleurs , en expediant un autre à l'hopital.. Bertrand , et son ulcere persistant , y réchappera miraculeusement en cultivant sa peur des représailles avec son envie de vendetta . Qui est donc à l'origine de ces meurtres ? Assassinat délibéré ? Racisme légitimé par cette situation de chaos ? Vengeance personnelle ? Simple volonté de se proteger contre ces profiteurs sans aucun état d'ame ? Qu'a t il donc été volé de si précieux dans la maison de ce fleuriste si particulier ? C'est des lors le début d'une enquete rondement menée par l'ami Robicheaux qui s'étend sur pres de 500 pages sans jamais lasser !

Livre interessant de par son contexte historique . Meme si l'auteur ne s'y attarde pas plus que de raison et ne sombre jamais dans le miserabilisme , il dépeint avec brio ce catyclisme naturel et nous y immerge du début à la fin .
Autre point fort de ce récit , sa multiplicité ! Il n'est pas question que de meurtre , de vol , de disparition , de quete de soi mais bien de tout cela à la fois ! Ces differentes histoires s'entremelent , se percutent avec un réalisme tout à fait surprenant . Burke ne fait pas dans la surenchere gratuite mais officie sur plusieurs fronts de façon plutot brillante et toujours au service d'un récit ultra coherent . Il fait penser à ces films à la mode , ces films chorale ou l'on y croise plusieurs destins n'ayant en apparence aucun point commun les uns avec les autres mais qui tendent au final vers un épilogue les réunissant tous !
Les personnages sont tour à tour effrayants , énigmatiques , tenaces , violents...Ils sont simplement humains avec tout ce que cela induit de faillible ! Point tres appreciable chez Burke , l'absence de manichéisme dégoulinant . Chaque personnage , qu'il soit dans le camp des "bons" ou des "mechants" doit vivre avec ses fantomes , ses parts d'ombre et de lumiere..
Robicheaux doit toujours faire face a ses vieux démons ( vietnam , alcoolisme ) alors que son pote , Clete , lui , s'y noie jusqu'à se perdre..Sa fille , Alafair , se revelera comme quelqu'un de perspicace et ne s'en laissant pas compter , y apportant meme son écot final a la résolution des problemes paternels .
Baylor , assureur de son état amoureusement épris de sa femme semble tout désigné dans cette affaire de meurtre ! Toutes les apparences sont contre lui mais ne dit-on pas qu'elles sont parfois trompeuses ?
Kovick est l'un des personnages les plus interessants car meme s'il apparait peu , il fait penser au parrain ! Façade respectable , arriere-cour jonchée de cadavres..
Autre personnage incontournable car énigmatique au possible : Ronald Bledsoe . Personne ne sait d'ou il vient ni quelle est sa mission . Travaille t il pour Kovick et dans ce cas , pourquoi harcele t il les Robicheaux ? Il n'a pas d'existence propre car son passé semble flou , il n'a aucun casier judiciaire permettant de le confondre . Tout ce qui transpire de lui , c'est un profond sentiment de malaise à son contact ! Ce mec qui jamais ne s'énerve , vous parle toujours de façon tres polie avec un petit sourire en coin sans jamais se dévoiler pue le danger à plein nez !
Ce bouquin traite également de la repentence et du pardon . Peut-on vivre avec ses fantomes , s'en liberer par une action rédemptrice ? de meme , avons nous la force de pardonner suite à l'indicible ? Les personnages ont une vraie épaisseur et sont tres loin des clichés éculés ( excepté le flic alcoolo bien sur !) régulierement usités dans ce type de roman...Ce qui fait qu'un roman passe de la catégorie "pas maaal " à "oh putaing cong que c'est bong!" , c'est bien évidemment son final . Ici, l'on se trouve dans le deuxieme cas avec un dénouement qui tient la route en plus d'etre des plus surprenants !
Burke , grace à une écriture enlevée au service d'une intrigue à tiroirs nous délivre une fois de plus un thriller digne de ce nom ! Un thriller situé comme de juste en Louisiane ; état si cher au coeur de l'auteur ! Mankell sait décrire amoureusement sa Scanie , Burke , et sa Louisiane , en est son pendant Americain .
Un grand merci à Babélio et à la collection Rivages/Thriller pour ce moment de bonheur occasionné dans le cadre de Masse Critique !

Il vous faudra , tout comme moi , plusieurs nuits pour venir à bout de cette nouvelle enquete mais en aucun cas , vous ne direz que ce fut La nuit la plus longue...de votre vie de lecteur !

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Le 23 août 2005, l'ouragan Katrina ravage les cotes de la Louisiane...un ouragan de plus, mais un ouragan énorme dont la force crée une vague énorme qui submerge les bas quartiers...les habitants tentent de se réfugier dans les derniers étages, en vain malheureusement pour beaucoup. La vague sera trop importante et noiera tout sous son passage, malgré l'intervention désespérée des hélicoptères de secours. le pays est ravagé, arbres déracinés ou portant dans leurs branches de sinistres guirlandes de cadavres d'hommes et d'animaux, quand ceux-ci ne dérivent pas sur les eaux stagnantes.
Quelques maisons mieux placées sont restées debout, leurs habitants ont pu y rester, c'est le cas de la famille d'Otis Baylor, agent local d'une compagnie d'assurance. Une famille éprouvée par le passé par le viol par quatre jeunes noirs de leur fille Thelma, qui en reste traumatisée.
La police et les services de secours sont débordés, et laissent ainsi le champ libre aux pillards qui vont en barque, de maison en maison, éventrer meubles et coffres forts afin de rapporter, argent liquide, bijoux et objets de valeur. Des jeunes noirs pillent la maison de Mr Kovick fleuriste, maison voisine de celle des Baylor et y découvrent une grosse somme d'argent, des bijoux et de la drogue. Un fleuriste respecté de tous, pas très net cependant, que certains soupçonnent cependant d'avoir fait disparaître le responsable de la mort de sa petite fille lors d'un accident de voiture. Deux de ces jeunes noirs sont abattus, un est tué sur le coup, l'autre est paraplégique à vie, la balle ayant broyé ses vertèbres cervicales. Ils étaient connus des services de police.
Dave Robicheaux, personnage récurrent chez Burke, est l'un ces flics envoyés en renfort depuis les comtés voisins. Il est chargé d'enquêter sur ces crimes qui sont peut-être des crimes racistes, dans État de Louisiane toujours prompt à endosser ses vieux démons. Il est assisté de Clete.
Mais d'autres enquêteurs et flics privés sont sur le terrains. Ce sont ces détectives privés travaillant pour le compte des assureurs chargés de détecter les fraudeurs ou pour d'autres mandataires. Parmi eux Ronald Bledsoe, personnage énigmatique inspirant un profond malaise !
Mais Thelma a cru reconnaître dans la barque l'un de ses agresseurs.... Est-ce une vengeance perpétrée par son père? Un père qui possède une arme qui aurait pu être utilisée.
Début d'une enquête de 500 pages, qui vous permettra de passer quelques longues nuits d'insomnie, sans jamais vous ennuyer, d'autant plus que vous plongerez (oui !) dans l'histoire de cette catastrophe sans pathos, sans misérabilisme. Burke ne s'y étendra pas trop cependant...j'aurais pourtant aimé en savoir un peu plus sur le contexte catastrophe, sur son traitement par les autorités américaines. le coté policier l'emportera.
Vous aurez toutefois un aperçu souvent dérangeant de ce racisme à l'encontre des "Nègres", toujours présent dans ces états autrefois ségrégationnistes, de cette misère et de cette pauvreté d'une partie de la population.
Et vous serez surpris par le final de ce livre fort, dérangeant parce que l'Homme et ses travers, racisme, appât du fric, violent... est toujours présent.
Alors même si vous n'êtes pas un amateur du genre policier, n'hésitez pas. Je ne pense pas que vous ferez "Beurk !"

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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S'il n'a pas vécu en direct le passage de l'ouragan, Dave Robicheaux en découvre les dégâts quelques heures à peine après son passage. Policier dans la paroisse toute proche de New Iberia, il est envoyé en renfort à La Nouvelle Orléans après le passage de Katrina. Nous sommes à l'été 2005 et le paysage décrit par Robicheaux vaut tous les reportages journalistiques de l'époque. Plus lyrique et empathique peut-être, il conte la désolation, la désorganisation totale, les scènes de pillage et les quelques moments de courage qui n'arriveront pas à compenser ceux, plus fréquents, de lâcheté évidente. Une phrase revient sans cesse au long de l'enquête que devra mener Robicheaux au milieu de ce paysage dévasté, phrase que Dave entend dans la bouche de plusieurs personnes, parmi les plus pauvres et les plus touchées par l'ouragan : 'pourquoi personne n'est venu nous chercher?', phrase dans laquelle l'on sent que le verbe 'chercher' pouvait à maintes reprises être remplacé par 'aider'. Profondément touché par la manière dont cette ville, à laquelle il est très attaché, perd en quelques heures une grande partie de ce qui faisait son identité, Robicheaux n'en reste pas moins professionnel jusqu'au bout des ongles : « Tu ne refermes jamais un dossier...tes fichiers te restent dans la tête. Si tu n'étais pas flic, tu pourrais avoir un col romain » dira d'ailleurs de lui sa supérieure directe. Voilà pourquoi elle savait qu'en lui confiant cette histoire de deux jeunes blacks abattus alors qu'ils tentaient visiblement de piller des maisons abandonnées, Dave 'Belle Mèche' ainsi que de nombreuses personnes le surnomment encore, agirait au mieux de l'intérêt général. L'intérêt général, voilà pourtant bien un concept qui ne le touche pas immédiatement, comme il nous le fera comprendre à quelques reprises au long de cette brique de pas loin de 500 pages. A 100 lieues de ce qui fait le politiquement correct, Burke, l'auteur, n'hésite pas à mettre quelques paroles très dures dans la bouche de son personnage-fétiche : « Je crois qu'un violeur devrait aller direct sur la table d'injection »côtoie par exemple « Je ne crois pas à la peine capitale. Mais je n'ai pas d'argument contre ceux qui la défendent ». le texte de Burke se révèle pourtant beaucoup plus subtil que ce que ces deux phrases, tirées de leur contexte, pourraient le laisser supposer. Perpétuellement tiraillé entre son devoir de flic -servir et protéger impartialement- et ses penchants pour une justice plus radicale qui le culpabilisent tant et plus, Robicheaux peut pourtant compter sur ses proches pour maintenir un semblant d'équilibre dans son existence. Parmi eux, sa femme, Molly : « De ta vie, tu n'as jamais délibérément fait de mal à un innocent. Tu prends en charge la souffrance des autres sans qu'ils te l'aient demandé. Ta plus grande qualité est ta plus grande faiblesse ». de manière assez logique, la vie de Robicheaux, ce à quoi il accorde le plus d'importance, reste évidemment sa famille, sa maison et ses quelques amis. Aussi, lorsque les développements de son enquête feront qu'un des suspects s'attaquera à sa fille, pourra-t-on s'attendre à ce que sa motivation à résoudre l'affaire s'en voie décuplée...
Roman de la perte, de la tristesse et du regret de ce que fut une ville -bien plus qu'un assemblage de maisons- roman de l'indignation face à l'incurie d'une certaine administration, 'La nuit la plus longue' est sans doute l'un des meilleurs textes de James Lee Burke. L'art avec lequel il aborde des thèmes classiques de la littérature américaine -la violence, la justice, la religion- tend à nous faire croire que c'est la première fois que nous y touchons. Lorsqu'il aborde les relations père-fille, c'est avec une passion retenue, une sagesse que l'on sent acquise de longue haleine et un sens du devoir qui ne peuvent que toucher. Mais au-delà, le roman s'impose surtout comme un formidable polar noir, qui développe une intrigue parfaitement ancrée dans son époque, mettant en scène des acteurs crédibles au point que l'on ne peut s'empêcher d'adhérer instantanément avec -presque toutes- les pensées les plus intimes de certains d'entre eux. Une enquête passionnante, un roman qui, sans en avoir l'air, pousse salutairement son lecteur à lever la tête du guidon.
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