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La Louisiane, le racisme, la violence, le bayou, le trafic de drogues, les migrants clandestins...partez pour un road trip dans les bas-fonds du sud des Etats-Unis et découvrez Dave Robicheaux, l'enquêteur esquinté, que l'on suivra avec tendresse dans les romans suivants de James Lee Burke.
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Prisonniers du ciel est le second tome de la série Dave Robicheaux, et à lire le début de cet opus, on peut légitimement se demander comment Dave a pu redevenir l'enquêteur que l'on connaît par la suite. Il n'est plus policier, il tient un magasin d'articles de pêche. Il est marié à Annie, originaire du Kansas. Il ne boit plus depuis un an. Bref, une vie paisible. Jusqu'au jour où un petit avion s'écrase dans le bayou. Dave plonge, cherche des survivants, et trouve une petite fille dont la mère a réussi à maintenir la tête dans une poche d'air. Cette petite fille, qui a vu des choses que personne ne devrait voir dans son pays d'origine, sera leur fille, à lui et Annie, Alafair Burke (comme la mère de Dave).
Seulement, on ne va pas les laisser tranquille. Par « on », je n'entends pas l'équivalent de la DDASS, j'entends l'immigration et les stups. Ils soupçonnent que Dave Robicheaux ne leur dit pas tout, et lui sait très bien que ces gentils enquêteurs ont dissimulé un des corps. Pourquoi ? Comment ? Et si cet accident n'en était pas un ?
Certains n'ont pas compris qu'il n'y avait aucun intérêt à ne pas laisser tranquille Dave et sa famille, à le menacer ou à menacer des personnes auxquels il tient, surtout quand les menaces passent à exécution.
Violent, ce roman policier ? Oui. Gore ? Non. La complaisance n'a pas droit de cité dans les romans de James Lee Burke. Il ne s'agit pas non plus de se voiler la face : la Louisiane n'a rien à voir avec un dessin animé de Walt Disney. Les forces de police sur le terrain font ce qu'elles peuvent, quand elles ne sont pas elles-mêmes les victimes désignées des petits truands, proxénètes qui ne risquent pas grand chose, et n'ont peur de rien. Courage ? Non, bêtise pure : « Les saints ne prennent pas les avertissements en compte, car ils les considèrent comme non pertinents.Les imbéciles ne les prennent pas en compte parce qu'ils sont convaincus que les éclairs qui dansent à travers le ciel,le tonnerre qui roule à travers les forêts ‘existent que pour donner à leur existence un peu de piquant de quelque mystérieuse façon. »
La violence envahit le récit – mais n'était-elle pas là dès le début, même bien avant que le récit commence, dans les cauchemars de Dave, dans le vécu d'Alafair. Certes, ce n'est beau ni à voir ni à entendre mais j'emprunte à nouveau les mots de James Lee Burke qui dit les choses bien mieux que moi : « La plupart des gens pensent à la violence comme à une chose abstraite. La violence n'est jamais abstraite. Elle est toujours laide, elle avilit, elle déshumanise toujours, elle choque toujours, elle répugne et laisse les témoins qui y sont confrontés nauséeux et secoués. C'est le but recherché. »
Que reste-t-il à la fin du récit ? L'espoir ? Peut-être. La vérité, sûrement, même si elle a fait très mal.
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Impliqué par hasard dans une embrouille, Dave Robicheaux devra faire des pieds et des mains pour s'en tirer et protéger, en autant que faire se peut, les siens. L'histoire met en scène la faune locale brillamment illustrée: flics du patelin débordés, roitelets du crime amoraux, les fédéraux qui magouillent en arrière-plan, les belles créoles envoûtantes etc. le récit n'a pas de temps mort, la tension monte progressivement, la violence explose et le dénouement ne saurais convenir à tous; déjà à ce niveau nous sommes en présence d'un très bon opus.

Le personnage comme tel de Robicheaud dévoile ici une facette fondamentale de sa personnalité. Déchiré entre ses démons, alcoolisme et une rage intérieure qui le consume, il reste cependant fidèle à ses valeurs en aidant une amie aussi tourmentée que lui, en prenant d'énormes risques pour protéger une fillette innocente et en poursuivant son rêve chimérique d'une vie “rangée”. Cette tension perpétuelle permet à Burke d'y aller de réflexions sur la quête existentielle qui m'ont fait songer, dans un tout autre contexte au Wallander de Henning. Et surtout, l'auteur se fait presque poète lorsqu'il évoque avec un amour évident sa Louisiane adorée; on sent les odeurs du bayou, on visualise les couchers de soleil, on salive devant les écrevisses, crevettes et riz brun . . . En somme une série qui s'annonce plus profonde qu'elle n'y parait de prime abord tout en restant très bonne du coté strictement policier. On en redemande.
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Un roman de James Lee Burke que je trouve, de nouveau, excellent. Des pages de pure poésie entrecoupées de scènes de fulgurance, de violence et de rage. Et au milieu, Dave Robicheaux, personnage torturé, rongé par la culpabilité qu'il tente parfois de noyer dans l'alcool, mais aussi avec ses poings et malgré lui, son colt 45. Dave tente bien de mener une vie tranquille, de choyer sa famille, qui s'agrandit avec l'arrivée de Alafair, sa fille adoptive, son petit commerce de location de bateaux et d'articles de pêche, mais, fatalement, il trouve toujours moyen de s'attirer une multitude d'ennuis, et les morts s'accumulent, jusqu'à son entourage. Loin de l'anéantir, ces coups du destin, ou de sa malchance, il va chasser ses vieux fantômes pour démêler les fils de cette histoire tortueuse avec pugnacité et courage.
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Chasin' down a hoodoo there
« nous sommes ce que nous faisons, et non ce que nous pensons et ressentons. » Bien vu M. Robicheaux ! Nous ne sommes pas dans un traité de philo de Pascal ou Montaigne mais bel et bien dans un polar yankee et dans le bayou de Louisiane. C'est vrai qu'il reste la-bas quelque chose de la présence française et donc par un certain atavisme qu'un flic cajun fasse des maximes pleines de bon sens n'a rien d'étonnant.

Now when I was just a little boy standin' to my Daddy's knee
My Poppa said son don't let the man get you do what he done to me
'cause he'll get you 'cause he'll get you now now
Born on the bayou*

C'est le cas de Robicheaux ex flic reconverti dans la vente de vers de terre pour la pêche propriétaire d'une petite affaire de location de bateaux et d'appâts de pêche sur le bayou, au sud de New Iberia qui va fâcheusement recroiser le monde de la pègre
Alors qu'il pêche tranquillement, Un avion se crashe près de ses hameçons et de ses poissons-chats. C'est le début des ennuis et des gros Les p'tits gars de l'immigration, les fédéraux et le shérif local débarquent et regardent Robicheaux d'un air soupçonneux, et revêche car celui-ci a eu le mauvais goût d'aller voir dans l'épave avant les secours et contrairement aux autorités qui ne déclarent que trois cadavres, lui, Robicheaux en a vu quatre! le fait qu'il soit un ancien AA de renommé sans parler de sa réputation d' ex-flic-cow-boy et de casse-burnes de première ne parlent pas en sa faveur

I can remember the fourth of July runnin' through the backwood bare
And I can still hear my old hound dog barkin' chasin' down a hoodoo there
Chasin' down a hoodoo there
Born on the bayou*

Toujours est-il que les ennuis ils les attirent mais sait ne pas s'y soustraire et à tort d'ailleurs car il a une femme qui assure une présence aimante, permanente et constante qui en a vu des dures et qui ne demande qu'à vivre sans avoir à se coltiner toute la merde du monde, une petite migrante terrifiée qu'il prend sous son aile, Batist un aide pour son commerce bref un entourage sympathique et une vie normale à assumer.

(Mais il pourchasse le «hoodoo»)

Mais les vieux démons sont toujours là d'abord le traumatisme du Vietnam qui resurgit périodiquement et le rend morose, le tigre assoupi de l'alcool qui bien que muselé rugit encore. La déconvenue de sa carrière dans la police avec la déception d'un monde où la justice est foulée aux pieds par les puissants malfaisants et la police inefficace à cause de lois trop administratives, tatillonnes et favorables à la pègre
La bible et ses amis des AA suffisent difficilement à affronter ses démons mais avec Annie, Alafair, Batist il se maintient à flot

(Mais il pourchasse le «hoodoo»)

Wish I was back on the bayou rollin' with some Cajun Queen
Wishin' I were a freight train, oh, just a-chooglin' on down to New Orleans
Born on the bayou*

Toutes ces pensées noires il les livre pour s'en dépêtrer et en tire une philosophie pratique et directement exploitable Il sait aussi, toutefois, regarder autour de lui, voir le ragondin, le mocassin onduler à la surface de l'eau, trouver le poisson-chat dans des trous d'eau, respirer les chèvrefeuilles le soir et écouter le râle du gator qui appelle sa belle. Il sait nous en parler et nous faire aimer son bayou et sa Louisiane

Sous la plume dense et cultivée de Burke, Belle-mèche va nous faire vivre une aventure difficile et sanglante dans son bayou et ses marécages.

Chasin' down a hoodoo there (un sort, un maléfice, avoir la guigne, être malchanceux...)
*«Born On The Bayou» par Creedence Clearwater Revival
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La lecture de ce livre a été pour moi une première découverte de l'auteur. En effet, James Lee Burke nous fait découvrir un personnage très tourmenté (Dave Robicheaux) dans une narration au rythme alerte, faisant régulièrement référence au passé de l'ancien policier, tout en incluant régulièrement au récit des descriptions exaltées et poétiques de la nature environnante qui compose le Bayou.
Bref, le style est palpant et très imagé J'ai eu un gros coup coeur pour cet ouvrage!
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Personnellement, je suis venu vers l'auteur suite à un article lu dans LE POINT qui ne tarissait pas d'éloges sur l'aptitude de l'auteur à créer une "ambiance" au coeur d'un thriller. Et bien force est de reconnaître que je n'ai pas été déçu dans cet ouvrage où le héro évolue dans un univers cajun que l'on sent en permanence. Une immersion totale parfaitement réussie ! Les personnages principaux sont également très attachants et leur psychologie bien fouillée en particulier pour ce qui concerne le héro. Torturé par ses souvenirs qui ponctuent le récit, il nous conduit vers l'objectif de l'auteur qui pose le Mal comme étant un principe immanent. Les personnages tentent de lui échapper, y parviennent pour partie mais restent marqués et ne parviennent jamais à la Paix de l'Etre. Même si l'intrigue en tant que telle n'a rien d'extraordinaire, j'ai énormément apprécié les personnages et la capacité de l'auteur à jouer de sa plume pour nous transporter dans l'univers cajun.
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Dave Robicheaux 2 : Prisonniers du ciel (1988)

Au début de ce 2e roman qui lui est consacré, Dave Robicheaux a démissionné de la police pour gérer un petit commerce de location de bateaux et de matériel de pêche à New Iberia, en compagnie d'Annie qu'il a épousée. Ils sont tous les deux en train de pêcher dans le bayou quand un petit avion s'abîme pas loin de leur embarcation. Dave sauve une fillette, c'est la seule rescapée. Mais parmi les victimes se trouve un malfrat de bas étage auquel les stups et l'immigration accordent une importance obscure.

Epatant. Au travers de la plume de Burke, les paysages, les couchers de soleil (un chouia mieux dosés que dans le 1er tome) et des personnages très divers donnent au roman noir une couleur inédite. Malgré une philosophie assez brutale et typiquement américaine ("Nous sommes ce que nous faisons, et non ce que nous pensons ou ressentons" p.281 de l'EO), Robicheaux se montre capable de cogitations puissantes et lyriques, servies par un style d'une grande intelligence. Et l'animal a de la religion :

"Il m'arrive parfois de me remettre en mémoire un passage des psaumes. Je n'ai aucune perception théologique, ma morale religieuse a connu bien des vicissitudes ; mais ces lignes semblent me suggérer une réponse que la raison ne réussit pas à m'offrir, à savoir que les innocents qui souffrent pour le reste d'entre nous sont sanctifiés et aimés de Dieu d'une manière spéciale ; leurs vies comme autant de cierges votifs ont fait d'eux les prisonniers du ciel." (p.204 de l'EO).

Dave se fait embaucher en cours de route comme inspecteur à la police des ploucs de New Iberia. Il entretient des rapports conflictuels mais empreints d'estime mutuelle avec un flic spécial des stups de Lafayette, Minos P. Dautrieve. Dave va encore se faire dérouiller, au physique comme au moral, par des ordures à peine imaginables. Sa revanche sera totale, mais ô combien amère. 10/10
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L'histoire est ordinaire, improbable même mais les personnages sont d'une richesse inouïe. Un travail d'orfèvre pour la dureté, de dentelière pour la finesse. Fan je suis et fan je resterai.
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Je découvre l'univers de Dave Robicheaux dans le désordre, et ce premier tome passe après trois ou quatre autres livres, et c'est tant mieux, car si j'avais commencé par celui-ci, je n'aurais peut-être pas persévéré dans une histoire que j'aime bien.

Tout est là : Dave et ses subtilités, son attirance pour une certaine noirceur doublée d'une profonde gentillesse, sa méthode pour gérer l'obscur en lui. Et puis, il y a aussi la Louisiane avec ses paysages aquatiques en mouvement perpétuel, sous un ciel au diapason.

Le hic, c'est que la série commence avec une histoire de mecs, de combat de coqs à trois sous dont les conséquences auraient pu être si facilement évitées, et dévinez qui trinque? Une femme, forcément! Je ne suis absolument séduite par ce romantisme masculin à la noix qui fait souffrir les mères, les soeurs et les copines pour se donner une bonne raison d'aller ensuite casser la gueule du méchant.
Par bonheur, je sais que cette genèse n'est pas à l'image du reste!
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