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3,6

sur 104 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est tout là-haut, dans l'Arctique, qu'a élu domicile Angelika Rossdal. Peintre célèbre, elle a choisi cette côte sauvage pour la lumière si particulière qui émane de cet endroit quasiment désert. Elle s'est acclimatée à la rudesse de l'hiver qui contraste si fortement avec les chaleurs étouffantes de l'été. Certains journalistes qui viennent l'interviewer diront d'elle qu'elle vit comme une recluse. Elle, évidemment, ne le voit pas ainsi. Sa fille, Liv, considère Kvaløya comme la seule île où elle n'ait jamais vécue. C'est au cours de cet été-là, il y a dix ans maintenant, que se joua ces événements tragiques. Deux frères, Mats et Harald, se noyèrent à quelques jours d'intervalle, sur le même canot emprunté. Que faisaient-ils donc à bord, en pleine nuit? Personne ne trouve d'explications rationnelles à ces noyades. Kyrre, le vieux voisin, qui aime à raconter les légendes et les histoires de trolls ou de magie, dira à Liv qu'un esprit est à l'origine de tout cela. Que Maia, la dernière personne vue en compagnie des deux frères, est la réincarnation de la huldra, femme aux pouvoirs magiques et à la beauté fatale, que c'est elle, sans doute, la responsable. Mais comment expliquer la disparition de deux autres personnes? Liv, en tant qu'espion de Dieu, voudrait tant, aujourd'hui, trouver un sens à cela...  

Venez boire un thé avec Mère, écouter les légendes de Kyrre ou bien prendre un bain de soleil dans le jardin exotique... Dépaysant, mystérieux, sombre ou un peu irréel, ce roman nous emporte dans le nord de la Norvège. Liv nous raconte cet été-là, l'été de ses 18 ans, l'été où deux de ses camarades de classe se sont noyés mystérieusement. A travers le portrait de cette jeune fille mais aussi celui de sa maman, du vieux et attachant Kyrre, il nous emmène dans cette île qui regorge de légendes. Il ne s'y passe pas grand-chose, certes, mais l'atmosphère nous enveloppe tout à fait. L'écriture est dense, riche et poétique et les descriptions sont magnifiques. John Burnside nous offre un roman fort, fantastique et étrange... presque insaisissable. 

Revivez L'été des noyés... 
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Dans une île du nord de la Norvège, un endroit désert, magnifique et spectral où l'été est miraculeusement doux et radieux, Liv vit avec sa mère, un peintre qui s'est retiré là en pleine gloire pour mieux travailler. Son seul ami est un vieil homme qui lui raconte des histoires de trolls, de sirènes et de la huldra, une créature surnaturelle qui apparaît sous les traits d'une femme à l'irrésistible beauté, pour séduire les jeunes gens et les conduire à affronter les dangers et la mort. Noyades inexplicables et disparitions énigmatiques se succèdent au cours des nuits blanches de cet été arctique qui donne aux choses un contour irréel, fantasmagorique. Incapable de sortir de l'adolescence et de vivre dans le monde réel, Liv erre dans ce paysage halluciné et se laisse dangereusement absorber dans la contemplation des mystères qu'il recèle.

En lisant "l'été des Noyés", le nouveau roman de l'auteur écossais John Burnside paru lors de cette rentrée littéraire de septembre, je n'ai pu m'empêcher de penser à un autre roman étranger paru en cette rentrée littéraire, il s'agit de "L'homme des montagnes de Joyce Maynard (voir ma chronique ici même) qui suit une trame assez proche, celle d'avoir pour toile de fond des disparitions mystérieuses pendant un été, et qui sont vues par une jeune adolescente, le livre, comme celui de Maynard utilisant cette intrigue criminelle pour faire un portrait psychologique d'une adolescence.

Sauf qu'ici nous ne sommes pas dans l'Amérique profonde, mais dans une ile norvégienne, île peuplée d'êtres solitaires, et entourée par les légendes celtiques nordiques, conférant à l'ensemble un ton fantastique qui lorgne assez ouvertement sur l'univers de David Lynch.

Si l'écriture est très belle, singulière et parfois envoutante, le roman, contrairement à celui de Maynard, pèche un peu par une lenteur trop calculée et qui a tendance à tomber dans la léthargie, et des personnages finalement assez peu attachants.

Du coup, même si on aime au départ, les récits troubles, plein de zones d'ombres et de non-dits, il est possible que l'on soit un peu géné aux entournures par le manque de rythme et la trop grande torpeur dans lequel baigne cet été des Noyés qui empêche la mayonnaise de vraiment prendre...dommage !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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John Burnside est né en 1955 à Dunfermline, en Ecosse, où il vit actuellement. Il a étudié au collège des Arts et Technologies de Cambridge. Membre honoraire de l'Université de Dundee, il enseigne aujourd'hui la littérature à l'université de Saint Andrews. Poète reconnu, il est aussi l'auteur de romans et de nouvelles. L'Eté des noyés, son dernier roman traduit, date de 2014.
Une île désertique du nord de la Norvège, dans le cercle polaire arctique. Là vivent, Liv la narratrice, adolescente de dix-huit ans et sa mère, une artiste peintre connue, retirée du monde pour se consacrer à son art. Un été, des évènements tragiques autant qu'extraordinaires vont marquer à vie la jeune fille : deux frères, collégiens comme elle, vont se noyer au même endroit à quelques jours d'intervalle sans qu'on puisse expliquer le pourquoi et le comment. Leur seul voisin, Kyrre, un vieil homme collectionnant les anciens livres de contes et légendes, aime à lui raconter ces histoires de trolls et autres fantasmagories d'où émerge la huldra, une créature surnaturelle ayant l'aspect d'une très jolie femme entrainant les jeunes hommes vers la mort.
Avec John Burnside, ou ça passe ou ça coince ; ou vous faites abstraction de toute logique pour vous laissez porter par l'intrigue flirtant avec le surnaturel, ou bien vous calez d'entrée et abandonnez votre lecture. Il n'y a pas de juste milieu. Constat établi après lecture de trois de ses romans.
Le résumé ci-dessus est trompeur – mais qu'est-ce qui ne l'est pas dans ce roman ? – car certes, ces éléments mystérieux et tant d'autres ensuite, sont bien présents dans le livre mais ils servent à créer cette ambiance suspecte chère à l'écrivain, lui permettant de sortir son lecteur du train-train de ses bouquins habituels ou de ses raisonnements classiques. Car la vérité est ailleurs (mais bien malin celui qui la découvrira après avoir refermé l'ouvrage), planquée dans une analyse psychologique particulièrement complexe entre deux personnages – une mère et sa fille – qui pour être franc, m'ont semblé assez perturbés. Ajoutons un estivant logeant dans une cabane proche et qui intrigue la narratrice ou Maia, du même âge que Liv, une sorte d'ado gothique vue avec les deux jeunes peu de temps avant leur mort et qui pourrait être la huldra…
L'écrivain use des répétitions comme si Liv devait se persuader de ce qu'elle voit ou croit voir ; et pour crisper un peu plus le lecteur, de tournures de phrases du type « Quand je pense à ce qui arriva ensuite et à l'effet que cela eut sur moi… »
Il y a deux niveaux d'analyse du roman : soit on se contente de son aspect « surnaturel » et de ses mystères qui resteront inexpliqués jusqu'à la fin, et nous avons là un bon roman intrigant au possible, nimbé de cette poésie liée à la nature et son ésotérisme mis en lumière dans les contes. Soit on essaye de voir par-delà les choses, considérant qu'il s'agit derrière l'intrigue d'une métaphore ayant un sens. Mais alors quel est-il ? Et chacun de tirer sur un fil de la pelote.
La mère et la fille n'ont rien en commun. Aucune animosité entre elles deux mais elles ne se parlent pas, du moins jamais elles n'abordent de front les questions ou les problèmes (thème récurrent chez Burnside) par une sorte de pudeur ou de liberté accordée à l'autre mais poussée un peu loin. de cette éducation, Liv me paraît perturbée à moins que ce ne soit sa crise d'adolescence – beaucoup de traits y font penser – qui l'incite à ne fréquenter personne, être seule en permanence. Par contre dans sa tête, ça y va ! Les hypothèses, les suppositions, l'introspection, mais comme jamais elle ne demandera conseil à quiconque, le lecteur finit par se demander si tout ce qu'elle nous relate ne relève pas de son imagination ou de ses fantasmes de jeune fille agglomérés aux légendes racontées par le voisin ? On peut aussi se demander si Liv et Maia ne seraient pas la même personne, les deux faces d'un même être, à savoir une jeune femme passant à reculons (d'où tout ce bazar !) de l'adolescence à l'âge adulte, ce que corroborerait le tableau inachevé de Liv peint par sa mère puis celui de Maia ; la mère ayant deviné ce point de bascule garde une trace de sa fille encore enfant/inachevée puis de cette « autre » en devenir… ?
Bon j'arrête là, vous voyez que le roman est complexe et que chacun pourra s'en faire sa version s'il s'engage dans cette lecture, difficile, mais riche en possibilités.
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Vous ne supportez plus de subir chaque matin l'odeur d'aisselles mal lavées et d'haleines rances qui flotte dans les transports en commun ?
La pollution vous essouffle ?
La cacophonie urbaine vous épuise ?
Vous ne parvenez plus à soutenir le rythme effrené que vous impose votre existence en ville ?

Contactez John Burnside, je crois qu'il a trouvé le paradis qu'il vous faut. Un endroit où le silence est si dense qu'il en acquiert une texture presque palpable. Où vous pouvez vous promener des heures durant sans croiser âme qui vive. Où le temps s'écoule avec une lenteur qui relève de la léthargie...

Comment ça, où est l'arnaque ?

Bon, c'est vrai, il y fait un peu froid, et la lumière y est inhabituelle, tantôt permanente, tantôt inexistante et ce, de longs mois durant. Et vous risquez, au détour d'un chemin, d'y tomber en tête-à-tête avec quelque créature aux intentions malveillantes...

Mais si vous ressemblez un peu à Liv ou à sa mère, ou encore au vieux Kyrre Opdahl, sans doute vous plairez-vous beaucoup sur l'île de Valoya, au nord de la Norvège. Ces trois-là y vivent, par choix, depuis longtemps, et se sont en quelque sorte imprégnés de la rudesse et de l'ambiance étrange qui y règnent.

La mère de Liv est une célèbre artiste peintre. Elle s'est installée sur l'île alors que Liv n'était qu'une enfant. Loin de la frénésie urbaine et des incessantes sollicitations médiatiques, elle a trouvé une sérénité qui lui permet de mieux travailler.
Liv est devenue une adolescente calme et solitaire, qui passe davantage de temps à écouter les histoires de trolls et de sorcières que lui racontent Kyrre Opdahl qu'à fréquenter les jeunes de son âge qu'elle côtoie vaguement au lycée.

Le récit débute au moment des grandes vacances. Liv a obtenu son diplôme. Passive, elle se sent incapable de prendre une décision sur son avenir.
Les noyades suspectes de deux de ses camarades de lycée, l'arrivée dans la petite maison de location de Kyrre d'un estivant aux drôles de manières, et la réception d'une lettre l'informant que son père -dont elle ignore quasiment tout, et pour lequel elle n'éprouve aucune curiosité- est gravement malade, sont autant d'événements qui vont bouleverser la routine d'un été exceptionnellement doux...

La lecture de l'avant-dernier titre de John Burnside, "Scintillation", m'avait rendue très impatiente de découvrir son nouveau titre. On y retrouve bien certains des éléments qui dotent les textes de l'auteur écossais d'un caractère unique et pénétrant : son écriture juste et poétique, exempte de tout lyrisme inutile, ainsi que sa capacité à installer des atmosphères sourdement inquiétantes, dont le pouvoir réside dans la suggestion de possibilités surnaturelles, et le poids d'un environnement naturel propre à susciter mystère et angoisse.

Malheureusement, j'ai trouvé que "L'été des noyés" souffrait d'un excès de lenteur, trop de suggestion finissant par nuire à l'action. le récit est baigné d'une torpeur qui englue le lecteur. Aux côtés d'une Liv indécise, qui semble vivre à un rythme ralenti, j'avoue, malgré toute ma bonne volonté, avoir à plusieurs reprises succombé à l'ennui. Mon intérêt s'est à nouveau éveillé au deux tiers du roman, et j'ai aimé la dernière partie, plus intense -même si c'est une intensité toute relative, mais si vous êtes en quête d'action trépidante, ne lisez pas John Burnside !

Un avis en demi-teinte, donc, qui néanmoins ne m'empêchera pas de continuer à attendre avec impatience le prochain titre de l'auteur.
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Je n'ai pas trop accroché à ce livre, déjà "Scintillation" m'avait laissé dubitative mais celui-ci aussi. Je pense ne pas être réceptive à ce côté poésie, conte et légende où tout est suggéré et rien expliqué.
Liv est en fin d'adolescence, elle doit choisir sa voie après le lycée mais cet été norvégien, perturbant pas le manque de nuit noire, la laisse épuisée par différentes perturbations de son existence : la mort noyés de 2 de ses camarades de classe, l'apparition et la mort de son père, un touriste voyeur qui disparaît à son tour, une camarade de classe énigmatique qui pourrait être la "huldra" personnage des contes et légendes de Norvège néfaste et toxique.
De belles descriptions de ce coin de Norvège perdu, de la végétation, du caractère "sauvage" de ses habitants mais je n'ai pas adhéré et dire de ce livre qu'il est un thriller me semble extravagant.
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Le décalage entre le thème du livre qui essaie d'approcher la limite de deux mondes et le style choisi par l'auteur, plutôt terre à terre et descriptif, même si j'en crois comprendre l'objectif, ne m'a pas convaincue.

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