AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 713 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme le dit un lecteur babeliote, ce ne sont pas les divagations et les délires d'un drogué. C'est beaucoup plus que cela. Le Festin nu est un monde à lui tout seul. C'est l'émanation d'un esprit hors norme. Tout y passe. Il serait vain de vouloir expliquer et énumérer tout ce qui se passe dans ce livre. Dans la droite ligne de ses amis Ginsberg et Kerouac, grâce à qui ce livre a pu être publié, ces écrivains de la contre-culture américaine, dont Burroughs a d'ailleurs toujours voulu se démarquer. Il reniait ses amis de la Beat Generation. Pourtant, le lien est indéniable. Il s'agit de bousculer les valeurs conformistes bourgeoises, dont il était lui-même issu. Cependant, ce n'est vraiment pas facile à suivre. Parfois, on ne sait même pas ce qu'on lit. Pas beaucoup de liens entre les chapitres, style décousu. C'est macabre à souhait. Complètement déroutant. J'ai tenu jusqu'aux deux tiers du livre, le reste en diagonale puis arrêt. Je me suis senti complètement perdu. Dans un ailleurs qui ne me correspond pas. Mais il faut vraiment tenter de lire ce livre, au moins pour savoir qu'une telle écriture existe !
Commenter  J’apprécie          410
Au début, j'ai rien compris à l'histoire. A la fin non plus d'ailleurs. Mais je me suis laissée porter quand même sans chercher à m'accrocher au fil des personnages. Si je ne suis pas physionomiste, c'est sans doute pour une bonne raison.


C'est un livre destiné à narrer la vie des camés, commencé d'écrire le jour où William Burroughs s'estima guéri de ses addictions. Il dit ça sans doute pour rigoler parce que comme il décrit ce monde, on voit bien qu'il lui tient à coeur, on voit bien qu'il l'aime encore, qu'il le regrette. On ne décrirait pas le monde des camés d'une manière aussi attachante et exaltée si on ne l'aimait pas.


Le Festin nu, avant d'être un livre pour moi, c'était un film de David Cronenberg dans sa période dégueulasse. J'aimais bien cette période, avant qu'il se mette à faire des films comme « History of violence », « A dangerous method » ou « Cosmopolis » (qui sont bien quand même mais ça ressemble davantage à du n'importe quoi d'autre). Comme pour le livre, je n'avais rien compris au film mais j'aimais les passages de cul bizarres et dérangeants bien plus excitants que dans les films pornographiques où on sait toujours ce qui va se passer puisqu'en général, c'est déjà indiqué dans le titre, les passages de monstruosité organique, d'inconfort physique, de miracles coïtaux, tout ça construisant un monde de sensations hurlantes.


« Les changements physiques furent lents au début, puis tout se précipita, explosa en détritus noirâtres qui coulaient au fond de sa chair amollie, effaçant toute forme humaine… Dans la nuit absolue de la réclusion, la bouche et les yeux ne font plus qu'un organe qui déchiquette l'air de ses dents transparentes… mais les organes perdent toute constance, qu'il s'agisse de leur emplacement ou de leur fonction… des organes sexuels apparaissent un peu partout… des anus jaillissent, s'ouvrent pour déféquer puis se referment… l'organisme tout entier change de texture et de couleur, variations allotropiques réglées au dixième de seconde. »


S'il n'y a rien à comprendre à ce livre alors j'ai tout compris. Ne retenez pas l'essentiel, vous feriez fausse route.
Commenter  J’apprécie          300
Je savais tout à fait à quoi m'attendre en pénétrant dans l'Interzone de Burroughs, c'est dire si je n'ai pas été déçue. D'ailleurs, qu'est-ce que l'Interzone ? Bien difficile à décrire que cet univers dans lequel tout peut se produire, en un maelstrom hallucinatoire et orgiaque de drogues, de sexe, de violences, dans lequel il est bien difficile de trouver une cohérence, même si, finalement, un fil narratif, bien que ténu, se dessine bien au fil des pages rendues encore plus extravagantes par la technique du cut-up, qui tourne ici à plein régime.

Ce fil narratif, c'est William Lee, alter ego littéraire de l'auteur, pris dans un délire paranoïaque, qui rendra compte de ce qu'est l'Interzone, en même temps qu'il permettra de mettre en scène toutes les expérimentations, littéraires comme personnelles, de Burroughs lui-même, dans ce monde complètement dingue.

Une lecture en apnée, que je n'oublierai pas de sitôt.
Commenter  J’apprécie          230
Alors... Par où commencer. Par un article paru dans le magazine littéraire cette année qui mettant en avant les écrivains qui faisaient usage de procédés illicites pour leur création avec en tête de gondole Burroughs.

Comme à chaque fois, achat pulsionnel et hop j'ai acheté le festin nu.

C'est hard, tres hard. Pas pour le style mais par les propos. C'est aussi génial que cru. On comprend qu'il est plus simple d'atteindre le degré zéro de la condition humaine, sa base, dans un état de demence, ou de drogué.

En effet, anniler la conscience pour redonner l'état originel de l'homme, sa pureté, sa vraie valeur.
Commenter  J’apprécie          216
Horriblement drôle ; presque illisible, la plupart du temps... mais certains délires nous révèlent de façon troublante la monstrueuse réalité du monde, le "singe" que l'on porte tous sur le dos, camés ou non

Quelles que soient les réserves (nécessaires !) du lecteur, le texte est furieusement et indéniablement poétique
Commenter  J’apprécie          140
Livre très étrange, aussi sinistre que grotesque, extrêmement particulier, loufoque, presque malade : maladie du camé, maladie du fou – les deux se conjuguent un peu –, on ne sait plus trop, plus trop où donner de la tête, comment lire le livre, et l'on croit soi-même devenir un foldingue en lisant ces scènes successives où règne une odeur constante de sperme séché, avec des silhouettes d'orgies homosexuelles extravagantes, ou des chimères en tout genre dévêtues, aliénées, torturées, nymphomanes… et tout cela dans un univers dystopique informe, qui paraît tout dévorer, tout pénétrer – le sens sexuel est de bon sens –, les personnages, les lieux… Tout est liquide, liquéfié jusqu'à la moelle ; finalement, tout n'est que substance s'achevant par où elle a commencé : elle redevient un éjaculat, de la semence. Le Festin nu est truculent dans sa manière d'aborder l'érotisme – si cru que ça peut gêner parfois –, mais cela donne des scènes qui poussent au rire, tant elles sont à force répétitives et vraiment lunaires – certes, c'est un humour particulier, absurde du genre noir et humide. Mais ce que j'ai aimé, et ce qui m'a fait tenir jusqu'à la dernière page – le premier chapitre est passablement ennuyeux –, passant au-delà de la débauche éhontée parfois assommante car cyclique – un tel vient voir un minet et finit par le sodomiser, rebelote – et de la cohérence narrative décousue, d'un univers pas facile à suivre, c'est le style de William S. Burroughs : il est pétillant, bourré de pépites, éclatant, un panache sans pareil, qui m'a rappelé à plusieurs reprises ma propre manière d'écrire – avec un retour critique plutôt salvateur, de fait. Je ne sais si c'est un défaut dû à la traduction en particulier – ou mon côté ultra maniaque en la matière –, mais plusieurs termes reviennent de manière incessante, ce qui engendre un côté parfois irritable. Aussi coloré soit le style de Burroughs, délire verbal jouissif, il est fluide et très facile à lire ; tous ces termes issus de l'argot, parfois techniques, sans qu'on y comprenne grand-chose, sont de petites sucreries pour tout ceux qui aiment acquérir du vocabulaire ou apprendre des mots rares – voire ici très rares, et je suis sûr qu'il y a même pas mal de néologismes imputables à l'auteur.
Commenter  J’apprécie          70
Peut-être comprendre sous l'effet de la drogue est-ce le but de William Burroughs ?
Il a écrit ce livre drogué, puis façon l'on pioche par-ci par-là ce n'est pas grave..
Le festin nu demeure cependant un classique de la littérature américaine Beat Generation..
Commenter  J’apprécie          60
Burroughs, cet illustre architecte du chaos littéraire, qui tisse l'absurde et le sublime avec la grâce d'un trapéziste sous acide. Son oeuvre est un terrain de jeu pour l'esprit, un dédale où la logique a été bâillonnée et enfermée dans le placard du sous-sol. C'est un peu comme si Salvador Dali et Monty Python avaient décidé de co-écrire un livre. Vous êtes perdus ? Génial, c'est exactement là où il veut que vous soyez.

Chaque page est une descente vertigineuse dans les abysses d'une âme tourmentée, illuminée par les feux de la démence et de la dépendance. C'est moins un roman qu'un carnet de voyage dans les contrées inexplorées de l'esprit humain, un témoignage brut et non filtré d'une exploration intrépide dans les sombres recoins de la psyché.

Alors, amis lecteurs, si vous êtes prêts à délaisser le confort de la réalité pour plonger dans les eaux tumultueuses de l'absurde, "Le Festin Nu" vous attend. Ce n'est pas une lecture; c'est une expérience - chaotique, belle et déroutante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          41
Un chef d'oeuvre loufoque. Comment parler de cet ovni dans la littérature sinon dire que les images évoqués peuvent être resplendissantes, tenir de l'horreur et provoquer des euphories, tout cela en l'espace de quelques page. Cet ouvrage n'est pas une lecture mais une expérience - peut-être se rapproche-t-elle de l'expérience vécue lors de l'utilisation de la machine a bonheur justement créée par William Burroughs.

Je recommande
Commenter  J’apprécie          20
« Essayez donc d'utiliser la drogue comme le moyen d'une autre fin que la drogue elle-même... »

C'est le précepte que suivra l'auteur camérican William S Burroughs que je découvre dans ce titre dont j'avais apprécié l'adaptation par Cronenberg, il y a quelques années. Ce texte est un kaléidoscope halluciné remplis d'érections, d'explosion de foutre, de viols de gitons, d'incroyables unités protoplasmiques et de quelques Mugwump de l'interzone.

L'auteur s'est introduit de différentes manières et dans tous les orifices le catalogue complet de psychotrope et nous fait part de son voyage au bout de la came. C'est un récit syncopé mais hypnotique où on se plonge dans la psyché de l'envapé. L'assemblage des textes du co-fondateur de la beat génération peut faire penser à l'écriture automatique chère aux surréalistes.

Mais cela dépasse le simple exercice de style de production littéraire sous emprise. L'auteur fait preuve d'une acuité particulière de son état, de sa dépendance et dans une certaine mesure de l'organisation sociale qui l'entoure. Il organise un chaos de fragments fulgurants où se mêlent des scènes étranges, pornographiques, absurdes et parfois hilarantes.

L'expérience de lecture qui en résulte obligera le cerveau du babelionaute à rester aux aguets mais lui assurera une variation d'émotions avec de nombreuses scènes mémorables écrites par un créateur qui cherche constamment à alimenter le singe qu'il a sur le dos.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (2293) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4872 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}