Cinq lectrices sont sélectionnées pour participer à un atelier d'écriture aux Marquises, sous la direction de Pierre-Yves
François, auteur de best-sellers. Chacune a sa personnalité et ses failles, qu'elle cache du mieux qu'elle peut. L'enjeu : mettre la première main à un roman que l'éditrice de PYF s'est engagée à publier. Sous le soleil de l'île où reposent Brel et Gauguin, les cinq femmes écrivent et cherchent l'inspiration. Et voilà que l'auteur à succès disparait, ne laissant sur les rochers que ses vêtements, soigneusement pliés, et un texte, maintenu par un galet représentant un symbole ésotérique : le testament de l'une d'entre elles, issu d'un exercice d'atelier d'écriture.
La narration polyphonique alterne entre le journal de Maïma, la fille d'adoptive de l'une des stagiaires, le récit de Clémence, l'une d'entre elles, et des pages, rédigées à la troisième personne, écrites du point de vue de Yann, le mari d'une autre stagiaire. le récit est plaisant, avec une tension croissante au fur et à mesure que des meurtres sont commis. Ecrit dans un style assez simple, il donne parfois l'impression de lire un roman pour ados ; j'ai été tout de même surprise par le twist qui permet de découvrir l'identité du meurtrier et le secret de la narration, même s'il m'a paru artificiel et dévoilé un peu tôt avant le dénouement qui est, pour le coup, longuet et peu crédible.
Brel est omniprésent dans l'histoire, bien plus que son coreligionnaire de cimetière Gauguin. L'hôtesse de toute la tribu passe chaque matin un CD du chanteur belge, son portrait orne les murs de l'hôtel et tout le monde semble connaître ses chansons par coeur ; il semble avoir inspiré l'auteur qui sort parfois sortir du registre du roman de détente pour écrire quelques lignes où il file la métaphore : « le soleil couchant transforme les cocotiers en ombres chinoises. Les vagues blanches viennent mordre la plage déserte, telles des dents réclamant elles aussi quelques jambes, quelques bras, quelques ventres. Si celles qui atteignent la plage ne sont que de timides langues baveuses, à quelques mètres au large, l'écume roule en crocs aiguisés. ». On appréciera, ou pas.