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EAN : 9782258200326
456 pages
Presses de la Cité (03/02/2022)
  Existe en édition audio
3.64/5   1168 notes
Résumé :
Jouant avec les codes du suspense, de la manipulation et du roman d'anticipation, Michel Bussi ne vous aura jamais autant fait voyager.
La méthode, calme et systématique, du tueur terrifia les trois enquêteurs. Qui était cet assassin progressant à visage découvert ? Déjà, leurs tabletas se connectaient aux bases de données planétaires de reconnaissance faciale. Plus personne ne pouvait rester anonyme dans le monde actuel. Dans quelques secondes, ils connaîtra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (196) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 1168 notes
Me voilà inscrit depuis bientôt six ans sur Babelio, et jamais je ne m'étais interrogé sur la signification du nom de ce site, pas plus que sur son logo.
Bon, je savais qu'il y avait la tour de Babel dans la mythologie, je sais aussi qu'il y a la tour de Pise en Toscane, et ma réflexion n'a pas été plus loin. Peut-être une comparaison avec la taille de nos fameuses “Pile A Lire” ?
Eh bien pas du tout.
Michel Bussi l'expliquera mieux que moi dans son roman mais à l'origine, tous les hommes ne formaient qu'un seul et grand peuple, tout le monde s'aimait et se respectait, tous parlaient la même langue, il n'y avait aucune frontière. Et puis, rassemblés en Mésopotamie, les hommes eurent l'idée de construire une tour jusqu'au ciel.
"En ce temps-là, les hommes dans le monde parlaient tous la même langue, ne formaient qu'un seul et même peuple, et comme symbole de leur union, ils décidèrent de construire une tour, la plus haute possible, dont le sommet toucherait le ciel."
Dieu n'a pas du tout apprécié leur arrogance et il a empêché les hommes de se comprendre en inventant le patois, il a dispersé tout le monde un peu partout sur terre.
Il a pas raté son coup ! A part à New Dehli peut-être.
"Une seule terre, trois cent nations, deux mille peuples, sept mille langues et autant de territoires à défendre."
Babelio est donc tout simplement ce site qui rassemble les êtres de tous les pays francophones autour de leur passion commune : La lecture.
Et si son but n'est pas d'atteindre les cieux via l'architecture, il demeure la construction d'une oeuvre immense faîte de références littéraires, de critiques, citations, participations collectives, interviews d'auteurs, autant de briques apportées par chacun d'entre nous pour participer à l'extension de cet immense monde virtuel du livre.

En ce moment Michel Bussi est particulièrement prolifique et n'hésite pas à sortir des sentiers battus. A quelques mois d'intervalle il nous a offert un Code 612 : Qui a tué le Petit Prince ? en faisant un rapprochement inédit entre la disparition de l'auteur et pilote de guerreAntoine de Saint Exupery et la mort de son plus célèbre personnage. Et pas plus tard qu'il y a deux semaines il a publié La fabrique du suspense, donnant quelques ficelles aux auteurs de polars amateurs et égratignant notamment au passage Paula Hawkins et La fille du train.
Vilain pas beau.
On se souviendra qu'il s'était également essayé au polar ésotérique avec La dernière licorne, initialement publié sous pseudonyme, et qui avait dérouté plus d'un lecteur.

Je peux certifier en tout cas que l'auteur ne se repose pas sur ses lauriers et plutôt que de nous écrire Nymphéas noirs 2 : La revanche, il explore encore de nouveaux horizons et nous livre cette fois un roman d'anticipation.
Alors non, rassurez-vous, pas d'aliens, pas de vaisseaux spatiaux, pas de conquête spatiale ni de combats intergalactiques. Juste une projection de notre planète telle qu'elle pourrait l'être en 2097.
- Explique leur pourquoi j'ai choisi cette année-là en particulier ! me souffle alors une voix derrière moi. Surpris, je me retourne et j'aperçois Michel Bussi apparu comme par magie dans mon appartement, comme s'il surveillait que je ne racontais pas trop de bêtises sur son petit dernier.
- Oui oui, c'est prévu, c'est pas ma première critique. Tenez, tant que je vous ai sous la main, pourquoi vous n'avez pas choisi de pseudonyme pour ce thriller futuriste ? Michel Bussimov, Michel K. Dussi, Michel Bradbussi ?
- Parce que ça n'est pas parce que mon dernier livre est un peu futuriste que ça n'est pas mon style, tu n'es pas d'accord ?
- Alors vraiment ça dépend des points de vue ! J'y reviendrai d'ailleurs.

Je disais donc, en 2097 parce que c'est l'année du centenaire de la première téléportation. Ce qui signifie, exactement, que la première téléportation a déjà eu lieu il y a vingt-cinq ans. Juste quelques photons entre deux puces en silicium, mais bon les progrès scientifiques
commencent toujours avec une avancée qui semble presque anodine et aujourd'hui on ne saurait plus vivre sans internet, on envisage un vol jusque mars, des missiles nucléaires sont capables de raser des pays comme la France et à côté les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki font figure de jouets playmobil.
Alors si on parvient jusqu'à la fin de ce siècle, pourquoi ne pas imaginer un monde où chacun serait libre de se téléporter sur n'importe quel endroit du globe ? L'apogée des télécommunications ?
Vous n'en pouvez plus de cette chaleur étouffante ? Direction le Groënland. Vous souhaitez piquer un sprint parmi les fauves ? D'un clic vous voilà dans la savane africaine. Vous avez besoin d'un cocktail après une dure journée de labeur ? Faites un détour par Tahiti avant de rentrer chez vous dans votre ferme au Texas. Vous avez des envies exhibitionnistes ? Projetez vous avenue des champs-Elysées tout nu sous votre imperméable, mais à vos risques et péril : Tous vos déplacements sont enregistrés sur Pangaïa, immense réseau informatique, et le BIC ( Bureau d'Investigation Criminelle ) vous retrouvera facilement.
- C'est bien, insiste bien sur le véritable tour du monde que je fais découvrir à mes lecteurs cette fois-ci !
- Vous savez quoi Michel, ce dont j'ai surtout envie de parler là maintenant c'est de votre retournement de situation. Monsieur l'art du twist au point que cette marque de fabrique figure dans ta bibliographie, qui écrit tout un chapitre là-dessus dans ses secrets d'écriture. Tu sais comment je l'ai trouvé cette fois ?
- Dis-moi ?
- TPC ! Euh non DTC ! répliquais-je en appuyant sur mon TéléPuerto Cuerpo, bracelet de téléportation corporelle si vous préférez.

* * *

J'arrive au Vatican et me reconnecte à Babelio pour poursuivre ma chronique sans être interrompu. Mais il faut bien savoir que dans ce nouveau monde créé par Michel Bussi, non seulement il n'y a plus de twist ( ou alors je ne l'ai pas vu, ou je ne l'ai pas considéré comme tel ), mais il n'y a plus non plus de religion. Plus de frontières. Plus de problème de densité pour les dix milliards d'individus qui peuplent la planète. Plus de réchauffement climatigue. Une seule monnaie. Un seul
dirigeant pour une démocratie universelle. Quasiment plus aucune criminalité, des urgentistes toujours au taquet qui sont chez vous avant que vous n'ayez pu raccrocher avec les services hospitaliers. Un seul fuseau horaire. Et j'en passe et des meilleures.

Une seule langue pour tous : l'Espagnol. D'où le "TéléPueto Cuerpo" mais ça n'explique pas en revanche tous les autres sigles utilisés ( OMD pour Organisation Mondiale du Déplacement, OMM pour Organisation Militaire Mondiale ) et je reste très dubitatif quant au nom donné à cette urne mondiale recueillant les votes de tous pour chaque question primordiale : l'Ekklesia. Difficile de faire un nom plus croyant ( ecclésiastique ) et d'origine plus latine.

Et puis même si je comprends le choix de l'auteur de nommer chaque pays, chaque région, afin que le lecteur puisse s'y retrouver parfaitement sur le globe tel que nous le connaissons, toutes ces nations qui se sont désormais fondues en une seule sans aucune frontière est toujours subdivisée en pays, et le tour d'horizon accompli pour les personnages et les lecteurs inclue entre autres le Kazakhstan, New York, la Namibie, l'Himalaya, le Sénégal, la Polynésie, Amsterdam, la Corée, le Japon, la Birmanie, les Cyclades, ou encore l'île de Tristan da Cunha ( je ne connaissais pas non plus ) qui est la terre la plus isolée du monde, à 2 400 kilomètres de l'île d'exil bien connue Sainte-Hélène. Enfin je vous dis ça pour que vous puissiez épater vos amis lors d'une future soirée par votre culture.
Par miracle Michel Bussi, qui n'a pas fait les choses à moitié, ne nous emmène ni en Russie ni en Ukraine, mais on ressent une difficulté à se projeter dans ce futur univers utopique en constatant qu'aucune frontière n'est réellement effacée ( on voit d'ailleurs la carte du monde en arrière-plan de la couverture assez affreuse, soit dit en passant ), et en se référant à l'esprit de conquête de certains dirigeants on ne peut plus d'actualité.

Un siècle environ après la constitution des Droits de l'Homme du 03 juin 1958 est voté la constitution mondiale, le 29 mai 2058, dont les extraits fondamentaux sont indiqués à chaque début de partie : "Une seule terre, un seul peuple, une seule langue", "La terre est la propriété de tous les Terriens", "Il n'existe pas de limite à la libre circulation des individus", "Nul ne peut être déplacé contre son gré."

Je sens alors un souffle chaud derrière moi et j'entends quelqu'un renifler. Michel m'a retrouvé au Palais apostolique et a lu derrière mon dos tout ce que j'avais rédigé.
- T'es quand même gonflé, sanglote-t-il. Quasiment aucun compliment alors que c'est un de mes romans les plus aboutis et plus ambitieux !
- Mais je n'ai jamais dit que c'était mauvais ! Je pense même que ça aurait été excellent au rayon "la géopolitique pour les nuls" ! Mais j'ai quand même le droit de dire ce que j'en ai pensé sans que vous ne me dictiez quoi que ce soit.
Sur ces paroles cinglantes je sélectionne une nouvelle destination sur mon DTC, euh mon TPC pardon ( décidément ) et me projette gare du Nord à Paris. Sans faire attention à la mouche qui venait de se poser sur ma main.

* * *

Désolé David Cronenberg mais pas de fusion d'ADN et la mouche s'envole à mon arrivée dans la gare fantôme. Ben oui, plus besoin de TGV, d'avions, de voitures depuis l'avènement de la téléportation. Pas besoin de donner 1 € à la dame-pipi pour s'asseoir sur le trône en toute tranquillité pour continuer la rédaction de ma critique sans être interrompu.

On lit bien un roman de Bussi, que les fans se rassurent. La façon de mener des investigations criminelles a changé mais on a bien un roman policier, des victimes, des méchants. Même pour l'omnisciente Pangaïa,impossible de retracer le parcours de l'assassin. Polar mais aussi comme on l'a vu anticipation au service de la réflexion, géopolitique, action, sans oublier la touche de western ou même d'érotisme maladroit ( court passage inutile mais hélas récurrent dans ses romans ).
"Ses seins jaillirent. Lilio les embrassa, lapant l'eau douce perlant à ses tétons. Sa langue s'enhardit, suivit les gouttes qui coulaient, du cou au ventre de Cléo." Et après carré blanc.
Par ailleurs je trouve qu'il manque toujours un petit quelque chose pour donner plus de réalité à ses personnages, autant qu'ils soient, pour qu'ils sortent de leur carcan de papier et deviennent réels. Ou, si vous préférez, je ne ressens aucune émotion si un des principaux personnages meurt, comme s'il leur manquait un peu de substance.

Et pourtant je me suis accroché. Sans trop de difficultés puisqu'on a quand même envie de les résoudre ces crimes mystérieux. Et on veut en savoir plus sur cet univers de 2097 et son véritable fonctionnement. Et on est finalement doublement récompensé. Par une fin en apothéose déjà qui devrait combler tous les lecteurs avec d'ultimes rebondissements très bien pensés. Et parce que je suis finalement sorti très enrichi de ce roman, ne voyant pas immédiatement ce qui sautait pourtant aux yeux :
Le prix à payer en échange de cette terre merveilleuse.
"Tous les monuments, tous les arts, tous les savoirs sur lesquels repose le monde actuel n'auraient pas existé si les peuples, puis les nations, puis les Etats n'avaient pas existé."
"Il n'y a qu'une seule façon pour un peuple, une nation, une religion, de se faire entendre, de se faire respecter, de résister, sinon il disparaît."
Ce sont les guerres qui modifient les frontières, les pays qui agrandissent leur territoire sous des prétextes économiques mais aussi culturels. Ce sont des idéologies qui veulent justifier des génocides.

Je ne me suis jamais caché de ne pas supporter les religions quelles qu'elles soient, l'homme n'a plus aujourd'hui à agir au nom d'une puissance supérieure, ni à imposer sa foi et ses coutumes aux pays voisins sous des prétextes fallacieux. Mais sans parler de guerre, de terrorisme ou de violence, qu'en serait-il des langues ? Toutes réduites à l'état de langues mortes ? Et le patrimoine culturel ? Les traditions ? Les spécialités culinaires ? L'architecture ?
Fini les pissotières à la turque, les bidets japonais auto-lavants, me dis-je en relevant mon postérieur et en tirant la chasse d'eau, moment lors duquel Michel Bussi se matérialise devant moi.
- Alors tu as quand même un peu aimé mon livre ? me demande-t-il alors que, gêné, je me rhabille en vitesse afin que la situation ne prête pas plus encore à confusion.
- Tout n'a pas fonctionné mais effectivement j'ai apprécié cette question : Vaut-il mieux un monde fade, unique, où tous les auteurs écrivent en espagnol mais où tout le monde vit en harmonie à l'exception de quelques dissidents celtes bretons, ou un monde riche, fragmenté par ses différences, riche de ses multiples cultures, qui font aussi bien ses forces que ses faiblesses ? La réponse se situe probablement quelque part entre les deux.
Mais peut-on tirer un trait sur L Histoire, la haine, tout en gardant le meilleur de chaque philosophie, l'identité de chaque peuple ?
- Et tu vas me mettre une bonne note ? me demande-t-il, anxieux.
- Tu le découvriras par toi même ! Maintenant tu peux aller embêter un autre chroniqueur ! répliquais-je en cliquant sur publier, afin de téléporter ma critique sur Babelio, ajoutant ma petite pierre au monumental édifice dudit site.

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En 2097, l'humanité est depuis un siècle dans l'ère de la téléportation. Chaque être vivant, chaque objet, est tenu en laisse par un boitier TPC (TelePuerto Cuepo), qui localise en temps réel sa position, au centimètre près, sur notre globe.

Cette technologie permet de déplacer instantanément chaque personne ou chaque produit. Les avions, camions, cargos, voitures sont relégués dans les musées ainsi que les bicyclettes, chevaux et parachutes. La pollution a disparu, le télétravail (ou ce qu'il en reste) est généralisé. Chacun est libre de se mouvoir dans un monde globalisé, libéré des frontières et des différences culturelles et linguistiques. La démocratie universelle, présidée par Galileo Nemrod, gère un état unique régi à coups de sondages en temps réel. Cette nouvelle Babel est fondée sur Pangaïa un système d'informations riche en données (big datas) et intelligence artificielle (IA).

Pangaïa, comme tout programme informatique, est écrit par des hommes et des femmes, qui peuvent détourner la technologie, optimiser les sondages ou suffrages et déporter secrétement ceux « qui nuisent au repos du monde ». Ainsi nait Pitchipoi, nouvel avatar de la solution finale, qui déporte au fond du Kazakstan les indésirables (basques, bretons, corses, ouïghours, palestiniens, etc.) et tous les asociaux rétifs au nouvel ordre mondial.

Et la fourmilière obéit d'autant mieux à son président que des menaces criminelles ou terroristes sont diffusées par les médias …

Cette dystopie, inspirée par 1984 de George Orwell, dans la même veine que « code 612 Qui a tué le petit Prince ? », dénonce, comme Antoine de Saint-Exupéry, un monde de termites où « L'homme châtré de tout son pouvoir créateur ne sait même plus, du fond de son village, créer une danse ou une chanson. L'homme que l'on alimente en culture de confection, en culture standard, comme on alimente les boeufs en foin. »

Merci à Michel Bussi de fissurer la nouvelle Babel qui menace notre futur !

PS : ma critique de Code 612
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Ce que j'ai ressenti:

« Pour que le monde tienne en équilibre, il faut des lieux que l'on montre, qui attirent, qui s'affichent, et d'autres que l'on cache. »

Comment savoir quel est le juste équilibre? Si la Terre n'avait plus de frontières, quel en serait le quotidien? C'est tout l'enjeu et le défi que lance Michel Bussi, dans cette nouvelle intrigue d'anticipation…Un monde sans frontières et des déplacements instantanés d'un endroit paradisiaque à un autre…Vu d'ici, ça fait rêver…Un jogging à Tahiti, une escapade à Paris, du shopping à New-York, un dîner à Venise, imaginez que vous puissiez faire ça en une seule journée et le répéter quotidiennement, comme bon vous semblera…C'est extrêmement euphorisant de pouvoir aller où on veut, quand on veut, en une seconde! Ça donnerai presque envie, cette instantanéité. Mais l'humanité étant ce qu'elle est, vous vous doutiez bien que notre cher auteur, allait nous préparer un thriller de haute voltige…Et forcément, on est tenu en haleine, à apparaître et disparaître un peu trop vite, à constater et à deviner le prochain coup du sort, à se laisser charmer et désenchanter d'une possible vie sans limites…

« Une seule Terre, un seul peuple, une seule langue. »

Nouvelle Babel est une lecture passionnante. On explore la Terre, la probabilité d'une autre manière de se déplacer, la Liberté plus accessible encore, la superficialité et ses adeptes, les causes et les conséquences d'une société qui compte avec les intelligences artificielles. Autant de thèmes et de réflexions intéressantes qui nous poussent à revoir nos propres limites, nos rêves démesurés ou nos craintes les plus profondes. Derrière l'enquête en cours, Michel Bussi ouvre un espace gigantesque et en même temps, minuscule, où la vie poursuit son cours. Parce qu'il en a toujours été ainsi. L'amour, la haine, l'ambition, la vengeance, le pouvoir continueront de dévorer tous les hommes, peu importe les avancées scientifiques. le futur aura beau être idyllique, les symboles toujours aussi puissants, la tour de Babel enfin construite, la Terre pour tous, l'humanité est trop pétrie de mille et une contradictions…

« Un jour, il faut choisir son camp. »

J'ai choisi. J'ai choisi d'être dans celui de Michel Bussi. Toujours aussi émerveillée et accro à ses thrillers dynamiques. Celui-ci pour le coup, offre une bien belle bouffée d'oxygène et un voyage incroyable autour du monde. Quand on sait qu'avec les temps qui courent, nos déplacements sont limités, un livre de 450 pages qui nous permet de partir vers des destinations, plus belles les unes que les autres, c'est déjà un petit bonheur appréciable. Et puis, avec ou sans TPC, j'ai été embarquée par cette histoire, ce temps revisité, les mondes plus ou moins lointains, et l'idée presque palpable de la Liberté…Que je sois ici ou partout ailleurs, je vous invite au coeur du voyage…Allez voir de plus près, la Nouvelle Babel, prenez place dans l'attraction touristique la plus en vue du moment!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Lorsque le malaise s'installe : Michel Leeb, Michel Bussi, même combat ?

Michel Bussi critiqué sur mon blog ? le chien s'est il vendu au grand capital, les Presses de la cité lui ont elles déroulé un pont d'or ?

Cela a commencé comme une blague sur Twitter, un tweet de Lune si mes souvenirs sont bons demandant qui voulait se sacrifier pour lire le dernier Bussi, un roman de SF (d'anticipation, soyons sérieux). Une lecture commune s'en est suivi avec quelques blogueuses (je ne crois pas avoir vu de mâles), Bussi est un auteur pour femmes (nous y reviendrons). Suite à un pari perdu, me voilà à lire ce texte.
Bussi, c'est l'un des auteurs banquable de la littérature française. Pas la vraie littérature blanche, mais la populaire. le deuxième écrivain français en nombre de livres vendus selon Wikipédia : plus d'un million d'exemplaires vendus en 2019. Mieux que notre Alain Damasio ! Donc forcément, il n'a pas ses lettres de noblesses dans les prix littéraires sérieux. C'est un mauvais auteur, comme nous nous lisons de mauvais genres.
Michel écrit habituellement des romans policiers (je crois) et son nouveau millésime se classe comme un roman d'anticipation. En 2020-2021, il avait écrit deux romans jeunesses qui étaient déjà de l'anticipation. Place aux adultes désormais. Donc pourquoi pas ? Dans mon cerveau de canidé pas très malin, je me disais qu'un auteur reconnu comme lui, il devait à minima savoir mener une intrigue comme un orfévre. du page turner efficace, quel mal à ça ? Il en faut pour tous les goûts.

Sur une île paradisiaque en copropriété, de vieux riches, blancs, se font assassiner.
Un inspecteur, blanc, accompagné de ses coéquipiers, un noir préférant le monde sans technologie, et une asiatique fan de technologie et sexy en diable, mènent l'enquête.
Parallèlement, un journaliste au dent longue et une institutrice, vieille fille dont maman veut absolument caser, voient leur destinés se croiser. L'instit est bien entendu une vielle fille dont la maman rêve de caser.

Tous les poncifs sont bien en place pour une histoire qui va les aligner et lorgner du côté réac. Comme de bien entendu, la grande histoire va nous parler d'Hitler, voir pire de Staline. Tout le long de ma lecture, je me demandais où Michel se classait sur l'échiquier politique. le black qui peut vivre dans le monde entier grâce à la téléportation choisit naturellement un pays d'Afrique du nord. Il n'aime pas la technologie et préfère un mode de vie plus ancestral. Il a des enfants bien entendu...
La fliquette asiatique a tout de la poupée sexy, elle excelle dans les technologies nouvelles, c'est normal pour une coréenne.
Le chef est blanc.

Il y a de gros fachos aussi, mais je n'ai jamais réussi à savoir si c'était bien ou mal, une certaine ambiguïté se dégage. Est moi qui me fait un film ? Je n'ai rien de tangible mais cela m'a chatouillé plus qu'un peu.

Bussi auteur pour femmes ? C'est ce que je pensais, un auteur pour midinettes, un peu de fleur bleu pour les sortir de leur quotidien morose.
Les femmes sont bien affrétées et amoureuses car l'amour est leur seul raison de vivre. Les hommes ne pensent qu'au travail et ne voient jamais les efforts déployés par la gente féminine pour leur plaire.Triste monde.
Certaines passent leur temps à s'amuser dans l'eau, aspergeant leurs magnifiques corps. C'est beau.

Tout cela commence à faire beaucoup pour moi.
Arrivé à la moitié de ma lecture, j'ai décidé de lire en biais pour voir où tout cela menait. Pas bien loin malgré la téléportation. Nous sommes dans un univers de pacotille science-fictionnelle, on cite Star Treck pour montrer son côté geek, mais rien de bien folichon.
La fin se devine aisément.

Une fois la dernière page tournée, le malaise est installé, moi qui pensait lire un roman divertissant, me voilà bien en peine de voir toutes ces représentations nauséabondes dans 400 pages.

A fuir.
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Imaginez un Monde où la téléportation serait possible. Quel gain de temps ! Fini d'en perdre dans les transports entre deux points.

Imaginez : vous avez fini votre journée de travail, vous appuyez sur le bouton "casa" de votre TPC et hop, vous voici transporté tout de suite chez vous !

Ok, depuis 2020, une partie de la population a déjà testé ce miracle, sauf que nous l'avons appelé « télétravail »… Tout est dans la sémantique. Oui, je sors.

Que les allergiques à la SF n'aient pas peur du nouveau roman de Bussi, il est accessible à tout le monde puisque l'action se passe dans les années 2090, que les frontières n'existent plus, les nations non plus, les villes pareilles, tout le monde peut vivre où il veut et se téléporter partout. Il y a juste des règles de taux d'occupation, ce qui est normal, trop de monde dans un endroit minuscule et ce serait le bordel.

La société qu'il nous présente est utopique, on en rêverait tant ça a l'air simple, facile, sans prises de tête. Plus de guerres, plus d'armement, presque plus de crimes. Putain, le rêve !

Ah, pardon, on vient de trouver 10 corps assassinés sur une île, plus un chien. Pourquoi le chien a-t-il été tué aussi ? Parce que l'auteur aime assassiner les animaux, le méchant (il a épargné le chat, merci à lui).

Bon, trêve d'amusement, les enquêteurs envoyés sur place ne comprennent pas, nous non plus et il faudra lire tout le roman pour que toutes les questions trouvent leur réponse. Nous avons beau être dans de la science-fiction où les téléportations sont possibles, il n'en reste pas moins qu'il faut enquêter sur ces assassinats et qu'il y en aura d'autres.

Lorsque je lis un roman de Michel Bussi, je me demande où je vais me faire avoir… Un peu comme lorsqu'on signe un papier à la banque, chez l'assureur, lorsqu'on va voter : la question se pose toujours. Quand va-t-on se faire entuber royalement ?? La seule différence, c'est qu'avec la littérature, on est content lorsque ça arrive…

Zut, je ne me suis pas faite avoir, j'avais deviné la couille dans le pâté. Cela ne m'a pas empêché de lire ce roman à grande vitesse, tant il était addictif et bien mis en scène. Les personnages, en grande partie, m'ont plu, sauf les méchants, bien sûr ! Et puis, l'avantage, c'est qu'ils peuvent évoluer, ils ne font pas du sur-place, leurs réactions sont naturelles et réalistes.

Comme souvent, dans le roman, on retrouvera des vérités implacables, des phrases qui font mouches, qui sont si vraies et que personne ne veut écouter. En ces temps où tout le monde se replie sur son pré carré, voir une Terre avec une seule langue, une seule monnaie et peu de politiciens, cela fait du bien. Attention, le populisme n'est jamais loin, il ne meurt jamais.

Le côté science-fiction et l'enquête sur les meurtres sont aussi l'occasion pour l'auteur pour nous parler de propagande, de mensonges, de magouilles, d'images ou de reportages que l'on veut nous faire avaler, afin de mieux nous manipuler. Et je ne vise pas les pubs pour les produits de consommation…

L'Humain réagit toujours aux émotions, généralement plus à celles de la colère que celles de la joie. Une image violente aura toujours plus de vues qu'une avec des chatons. Les gens seraient prêts à renoncer à leurs libertés pour un peu de sécurité, même si les caméras n'ont jamais empêché des agressions, des vols ou pire, des attentats.

L'auteur joue avec les peurs des gens, comme d'autres le font, mais pas dans le but de nous mettre en garde, de nous divertir ou de fournir de la matière à leur roman. Jusqu'où certains sont-ils prêts à aller afin de nous prouver qu'ils avaient raison et nous tort ? Jusqu'où certains sont-ils prêts à aller pour renforcer nos peurs et nous offrir plus de sécurité ? Jusqu'où sont-ils prêts à mentir ? À se parjurer ?

Non, non, ce thriller de science-fiction n'est pas qu'un énième roman de pur divertissement.

C'est surtout un roman intelligent qui, sous le couvert de nous divertir, nous pousse à réfléchir, à ne pas croire tout ce que l'on voit (Saint-Thomas avait raison, nous devrions prendre exemple sur lui), à ne pas avaler les couleuvres, ni à prendre des vessies pour des lanternes.

Un roman différent des autres, certes. Un roman qui ne manque ni de profondeur, ni de justesse, ni de références à notre époque actuelle.

Le résumé ne m'aurait jamais laissé présumer que j'allais entrer dans un roman aussi intéressant, aussi poussé, aussi intelligent.

Merde, j'ai été eue, alors ?? Une fois de plus… Merci monsieur Bussi !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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critiques presse (5)
LeJournaldeQuebec
25 juillet 2022
Ce roman stupéfiant, où l’on voyage autour du globe et dans le temps, montre un futur pas si lointain où la technologie permet de se téléporter.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaProvence
04 mai 2022
Lui qui a habitué ses lecteurs à être manipulés, baladés, et happés par ses histoires, n'a pas su donner à Nouvelle Babel le suspense haletant que l'on retrouve dans ses précédents romans. Son petit dernier n'en reste pas moins passionnant par cette nouvelle société très réaliste, nous poussant à nous poser des questions sur notre quotidien et ce qu'il pourrait devenir.
Lire la critique sur le site : LaProvence
LeParisienPresse
25 avril 2022
Pour son premier ouvrage du genre, Michel Bussi nous projette en 2097, dans un monde sans frontière grâce à la téléportation. Le géographe tire en arrière-plan un signal d’alarme sur notre terre qui ne tourne pas rond.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
LaTribuneDeGeneve
23 février 2022
Complot géopolitique, crime crapuleux, malédiction mythologique? Les pistes abondent sous toutes les latitudes, du port d’Hong Kong au musée de la locomotive d’Amsterdam. Michel Bussi joue avec ses fantasmes avec une prudente délectation.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LePoint
16 février 2022
Ce qui compte, comme dans 1984 d'Orwell, c'est le monde que Bussi nous propose. [...] Un polar dystopique si l'on veut, mais surtout une intrigue pétrie du questionnement passionnant d'un ex-universitaire et directeur de recherche au CNRS.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
— S'il te plaît, c'est quoi cette histoire de mariage ?

Mylène s'assit sur le lit, écrasant les robes de sa fille sous ses fesses. Un immense sourire éclaira son visage.

Tu ne vas pas le croire ! C'est incroyable. Élias a réussi à acheter un créneau d'une heure pour célébrer votre mariage, en 2118, dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

Cléo en resta sans voix. Sa mère insista.

— J'espère que tu te rends compte, ma petite gâtée sans conscience de la valeur des choses, de ce que ça représente ? Il y a sur terre à peu près dix milliards d'êtres humains, dont au moins la moitié vivent en couple et ne rêvent que de célébrer leur union dans un des lieux les plus fabuleux de cette planète. Fais le calcul ! À raison d'une cérémonie toutes les heures, Jour et nuit, seuls cinquante heureux élus chaque jour peuvent se marier à Saint-Pierre de Rome, ça veut dire à peu près quinze mille par an, un petit million au bout de soixante-dix ans. Ramène ça aux milliards de Terriens, ma fille. À peine un couple d'amoureux sur mille, sur dix mille, aura cette chance dans sa vie.
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Rupert haussa les épaules et shoota à nouveau dans la noix de coco pourrie. Rolf hésita, puis courut après le fruit. Oui, continua de monologuer Rupert dans sa tête (il aimait se tenir ainsi debout dans le sable, seul, à penser à tout et à rien), Rolf est la bonne excuse pour éviter de se téléporter toutes les cinq minutes à chaque coin de la planète. Rolf pesait cinquante et un kilos : une belle bête, la plupart des bergers allemands ne dépassent pas les quarante. Rupert l'avait gavé comme un pacha pour ça. Et le tour était joué ! Depuis que l'Organisation Mondiale des Déplacements avait ajouté le fameux article 19 à la Constitution de 2058, il était interdit de se téléporter avec un bagage de plus de cinquante kilos, valise ou animal de compagnie. Rupert était donc obligé de rester sur son îlot de Tetamanu, Il n'llait pas mettre Rolf au régime, et encore moins le confier à un voisin. Du coup Minna parcourait le monde seule, ou avec ses copines, toutes les quinze secondes si ça lui chantait, et c'était parfait ainsi.
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« Savez-vous que Saint-Exupéry, dans Le Petit Prince, écrivait que les hommes se croyaient bien plus importants qu'ils ne l'étaient, alors qu'ils occupent en réalité très peu de place sur la Terre, et que bien serrée, on pourrait entasser l’humanité sur n'importe quel petit ilot du Pacifique ?

Croyez-le ou non, il disait la vérité ! Des experts ont calculé tout cela avec précision : à raison d'une personne par mètre carré, on fait facilement tenir dix milliards d'individus dans une boîte rectangulaire de cinq cents étages et de cinq kilomètres de côté, et qui, comme le disait Saint-Exupéry, pourrait tenir sur un ilot perdu au milieu de l'océan.
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Réveillez-vous, fit Lilio en haussant le ton. Êtes-vous consciente du danger que représente un gouvernement unique sur cette Terre ? Une seule assemblée, un seul gouvernement, un seul président, pour diriger dix milliards de citoyens. Sans contre-pouvoir, sans presse libre, sans personne pour tout mettre sur la table, le monde deviendra totalitaire. Je n’ai pas le choix, les Terriens doivent savoir. Je ne fais que mon boulot, Cléo, j'essaie de le faire du mieux que je peux. Accordez-moi au moins ce courage.
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Le multilibéralisme, vous appelez ça un équilibre ? Oh, bien entendu, après 1945, plus de bombes atomiques qui explosent, plus d’armées marchant baïonnette au poing, mais les États-nations ont construit des frontières, des murs plus hauts et plus nombreux que jamais. Les grandes puissances se sont refermées sur elle-mêmes, les clés ont été confiées à des leaders désignés par leur peuple, défendant leur pays comme des pitbulls défendent une gamelle. Chacun s’est recroquevillé, jamais le monde n’a été aussi égoïste. Des millions de migrants sont morts de ne pas avoir pu changer d’hémisphère, dans l’indifférence générale des nations barricadées. Jamais l’économie n’avait circulé aussi librement, l’argent, les images, la musique, ce que les gens mangeaient ou portaient sur leur dos, et pourtant jamais la Terre n’avait été autant divisée, en deux cents morceaux, deux cents États ne jurant chacun que par son intérêt particulier.
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Vidéo de Michel Bussi
L'auteur normand à succès Michel Bussi présente son nouveau livre "Mon cœur a déménagé" sur BFM Normandie. Après plus 12 millions de livres vendus en France, l'auteur revient avec une 17ᵉ histoire située dans la ville de Rouen : Ophélie a grandi dans un environnement difficile et a dû se remettre du meurtre de sa mère à l'âge de sept ans. Aujourd'hui étudiante, elle décide de prendre sa revanche sur la vie. "L'écrivain décrit son livre comme un récit "de vengeance", un "roman sur l'enfance".
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