Michel Bussi a reçu de nombreux prix pour ses polars, et il est traduit dans plusieurs langues, et quand on le lit, on comprend pourquoi ! Dans «
ne lâche pas ma main», Martial et Liane, un couple d'amoureux passe quelques jours de vacances avec Sofa, leur fillette de 6 ans, dans les eaux turquoise de l'ile intense.
Cette ile si diverse et si attachante, un paradis sur terre pour ses habitants et pour tous les touristes qui y viennent et y reviennent. l'auteur nous fait parcourir les paysages si variés et si dépaysant, évoque les croyances et les expressions de la langue créole, nous plonge dans la vie de cette population bigarrée qui vit le plus souvent en parfaite communion, créoles, Malbars, Zoreilles, Cafres ou Zarabes, en nous décrivant leur quotidien, un quotidien qui n'est cependant pas toujours très rose car les difficultés et la pauvreté sont aussi présentes, et ne sont pas oubliées dans le roman.
Je suis allée plusieurs fois à la Réunion et j'ai adoré. C'est ce qui m'a donné envie de lire ce livre. Je n'ai pas été déçue. A partir d'une intrigue à priori très simple, la disparition de Liane et la culpabilité évidente de son mari Martial, l'auteur dénoue des fils qui nous emportent loin, tout en haut du volcan, au bord de la mer turquoise, en bas du piton de saint Rose, ou même jusqu'aux plages de l'ile Maurice tout proche. Mais il fait aussi un voyage dans le temps, dans le passé de ce touriste apparemment sans histoire et dont il ressort qu'il ne découvre pas la Réunion lors de ce voyage, mais cache un passé bien étrange et qui semble bien lourd.
Une intrigue portée par deux policiers un peu particuliers mais compétents, n'en déplaise à leurs supérieurs qui ont du mal à leur faire confiance. Aja, jeune gendarme métisse, qui se bat pour être reconnue et Christos, qui ne craint pas de fumer un peu de zamal, qui aime la dodo, la bière locale, et les femmes, en particulier Imelda la belle cafrine et ses cinq enfants. Christos qui est arrivé totalement par hasard sur cette ile qu'il a parfaitement adoptée, même si au départ il a été muté sur une erreur : confondre saint Denis dans le 93 et saint Denis dans le 97 !
L'auteur alterne les chapitre et les points de vue, celui des enquêteurs, celui de Matias, puis celui de Sofa, qui nous font alterner aussi notre vision du coupable et de l'intrigue. Un vrai bon suspense jusqu'au bout. Intéressant, varié et aussi intense que sait l'être cette magnifique ile de la Réunion.