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sur 1183 notes
Le recueil T'en souviens-tu, mon Anaïs ? se compose de quatre nouvelles où les personnages mènent l'enquête.

>T'en souviens-tu mon Anaïs ? - Une femme emménage dans la maison où la comédienne Anaïs Aubert s'est réfugiée en 1826, après sa fuite de Paris. Elle se sent épiée, elle reçoit des menaces, des faits étranges se produisent. Quel secret dérangeant se cache derrière la fuite d'Anaïs Aubert ?
Dans cette nouvelle, j'ai particulièrement apprécié la touche fantastique, l'aspect historique et la description de Veules-les-Roses. On s'y croirait !

> L'armoire normande - Un couple de retraités en vacances séjournent dans une chambre d'hôtes. A leur arrivée, un cri se fait entendre. Étrangement, la femme du propriétaire qui était censée les accueillir n'est pas là. Que s'est-il passé ?
J'ai trouvé cette nouvelle très drôle sur de nombreux points : le caractère du couple, leur manière de mener l'enquête et surtout la chute.

> Vie de grenier - Dans une foire-à-tout, un père de famille tombe sur un stand où sont exposés exactement les mêmes objets que possédaient ses enfants étant plus jeunes. Comment cela est-il possible ?
Cette nouvelle est ma préférée. Sa construction est originale, l'humour est présent, la complicité du couple est attendrissante, la chute est inattendue et très touchante.

> Une fugue au Paradis - le cadavre d'un jeune homme est retrouvé dans un lagon à la Réunion. Qui est l'assassin et quelles étaient ses motivations ?
Ce que j'ai surtout retenu de cette nouvelle, ce sont l'évocation d'une thématique grave et la réflexion que la chute entraîne sur la notion de vengeance.

Je n'ai pas trouvé les chutes si prévisibles que cela, et même très surprenantes pour certaines. Une lecture très plaisante !
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Un recueil de 4 nouvelles agréables à lire.
Par contre, ce qui est annoncé en 4ème de couverture ne se vérifie pas : "Dans les romans de Michel Bussi, vous étiez surpris jusqu'à la dernière page. Dans ses nouvelles, vous le serez jusqu'à la dernière ligne." En effet, pour chaque nouvelle la lecture est certes agréable, le mystère bien présent mais on devine assez facilement où Bussi veut en venir.
La première nouvelle de 115 pages porte le même nom que le recueil et possède beaucoup de charme. Elle fait voyager et donne envie de découvrir le village où se situe l'action (ma note pour cette seule nouvelle serait de 8/10).
La 2ème nouvelle, de 30 pages, est sans conteste la plus faible. La lecture est certes agréable mais on "devine" assez facilement. Une nouvelle anodine (5 ou 6/10 pour moi).
J'aime beaucoup la 3ème nouvelle (Vie de grenier), de 70 pages, notamment du fait de sa construction originale (8/10).
La dernière (55 pages) n'est pas inintéressante mais, selon moi, difficile d'être étonné par la fin (7/10).
En résumé, des nouvelles un peu inégales mais un petit recueil agréable à lire et non dénué de charme, à l'instar de la région où les histoires se passent (le pays de Caux pour 3 sur les 4).
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Quelques mois plus tôt ...

Ca faisait plus d'une heure que je faisais du stop, en marchant à côté de la départementale 982, à l'ouest de Rouen, quand enfin une voiture s'est arrêtée.
Il était temps. Je commençais à avoir une crampe au pouce. Je ne sais pas si le temps pluvieux de Normandie est juste une légende urbaine mais en tout cas je suis complètement trempé.
La vitre se baisse et l'homme au volant me demande :
- Vous allez où monsieur ?
- Bonjour, je dois me rendre à Flers. Je ne suis même pas sûr d'être sur la bonne route, je suis complétement pommé.
- Ce n'est vraiment pas la porte à côté dîtes moi ! Ecoutez, je me rends à Caen en fin de journée, je pourrais déjà vous rapprocher. Mais avant je dois faire quelques recherches dans les environs dans le cadre de mon futur livre. Si ça ne vous dérange pas de sillonner le pays De Caux, montez !
- Vous n'êtes pas un pervers ou un psychopathe au moins ?
- Non. Mais si j'en étais un je ne vous le dirais probablement pas.

- Ca vous dérange si je mets un peu de musique ?
- Ben non, c'est votre voiture et c'est déjà bien aimable à vous de vous être arrêté.
Le lecteur CD enchaîne alors les chansons, à commencer par un avion sans aile de Charlelie Couture : Comme un avion sans aile / J'ai chanté toute la nuit / J'ai chanté pour celle / Qui ne m'a pas cru toute la nuit ...
Puis ça a été le tour de Mistral gagnant de Renaud : Enfin il faut aimer la vie / Et l'aimer même si le temps est assassin / Et emporte avec lui le rire des enfants / Et les mistrals gagnants ...
Suivi du tube de Mylène Farmer en 1984 : Un maman a tort / Deux c'est beau l'amour / Trois l'infirmière pleure / Quatre je l'aime...
On a également eu droit à la chanson de Pierre Perret, Lily : On la trouvait plutôt jolie, Lily / Elle arrivait de Somalie Lily / Dans un bateau plein d'émigrés / Qui venaient tous de leur plein gré ...
Des titres qui me rappellent quelque chose, qui ont un lien. Je l'ai sur le bout de la langue. Je regarde le conducteur plus attentivement et les engrenages se mettent en place.
C'est Michel Bussi ...
J'essaie de rester calme, de ne pas me changer en fan hystérique ou pétrifié d'intimidation. Auteur parfois décrié, j'ai beaucoup aimé pour ma part la majorité de ses romans.
Peut-être que le mieux, c'est de faire comme si de rien n'était.

Nous arrivons rapidement dans la petite commune de Touffreville-les-Corbeline où a justement lieu la brocante annuelle. Michel se gare à proximité, et je l'accompagne, regardant principalement les livres d'occasion, à la recherche de la perle rare. Genre Sang famille, actuellement le roman le plus dur à trouver de l'écrivain et l'un des seuls que je n'ai pas encore lus.
- Vous saviez que dans la région on appelle ces évènements des foires-à-tout ?
- Je connaissais le terme mais j'ignorais qu'il était principalement utilisé par ici. Et qu'est-ce qu'on doit chercher exactement ?
- J'ai juste une idée de nouvelle, qui s'appellerait "Vie-de-grenier", mais je recherche l'inspiration, je dois m'imprégner des lieux, pour rendre au mieux cette ambiance, décrire ces rues et ces chineurs à la recherche de bonnes affaires ou d'antiquités, et trouver une chute qui soit à la fois originale et réaliste. C'est un peu ma marque de fabrique, que ce soit dans mes romans ou mes nouvelles. Ce qu'on appelle un twist.
- Ce serait quoi le sujet de cette histoire ?
- Eh bien j'imagine un personnage principal qui serait fasciné par les mystères, les enquêtes, les affaires non résolues. Un modeste écrivain régional qui publierait ses recherches et qui dévoilerait par le biais de ses écrits les secrets régionaux qu'il aurait percés à jour.
Un jour, son épouse l'obligerait à sortir un peu, à arpenter ces rues couvertes de vieilleries. Et il se retrouverait avec une nouvelle énigme insoluble à résoudre.
- de quelle genre ?
- Eh bien, j'imagine qu'il tomberait sur un stand un peu particulier, où des jouets et des albums attireraient son attention. Ils reconnaîtrait les films de Disney que regardaient ses enfants et mettrait cette pointe de nostalgie sur le compte du hasard ... Jusqu'à reconnaître également les poupées de sa fille, les disques de son fils. Des objets courants pour la majorité mais qui en si grands nombre deviendraient une anomalie obsédante. Ces souvenirs, ce sont les siens et ceux de ses enfants qui ont quitté le domicile parental depuis belle lurette déjà. Mais ce cheval à bascule, ces albums, sont-ils ceux de son propre foyer ou est-ce juste une coïncidence ? Comment auraient-ils atterris entre les mains de cette brocanteuse ?

Peu après, nous remontons dans la voiture et nous passons par de jolies petites communes telles que Yvetot, Sainte-Marie-des champs, avant de rejoindre la départementale 20. Grémonville, Amfreville-les-champs, Doudeville...
On s'arrête à proximité de cette dernière, près d'un manoir au doux nom de "La Renardière".
- C'est là que va se situer une autre de mes histoires ! J'imagine très bien mes personnages. Un couple âgé de Parisiens qui prendrait des vacances ici même et qui, en arrivant sur ce petit chemin, entendraient un étrange cri, peut-être animal. Ils rencontreraient ensuite Monsieur Lefebvre, au lieu de son épouse avec laquelle ils avaient correspondu pour la location. Et là, les mystères s'enchaîneraient les uns aux autres : Ils ne rencontrent jamais l'épouse censée leur expliquer le fonctionnement du gîte. La seule consigne qu'ils ont obtenus de la part de leur hôte c'est de ne pas toucher à l'armoire normande dans leur chambre : Un petit bijou d'orfèvrerie, un héritage familial rendu fragile par les années et qui menace de s'effondrer. Et peu à peu, les coïncidences ne pourront plus en être, et le vieux couple, qui s'en amusait initialement, commence à additionner deux et deux et à s'inquiéter véritablement.
- Et comment ça se termine ?
- Ca je le garde pour moi, n'y voyez aucune offense.

On remonte dans la voiture pour une dernière escale, poursuivant au nord sur la départementale. On tourne à droite juste avant d'arriver à Saint-Valery-en-Caux.
Michel Bussi met le volume à fond et laisse s'exprimer la voix d'Hubert-Félix Thiéfaine :
"On s'est aimé dans les maïs / T'en souviens-tu mon Anaïs / le ciel était couleur de pomme / Et l'on mâchait le même chewing-gum."
Je reconnais la chanson de 1979 de l'album Autorisation de délirer : Dernière station avant l'autoroute.

Dernière halte à Veules-les-Roses, sur la côte d'albâtre. Un village d'environ six cent habitants aux nombreuses caractéristiques : Classé depuis septembre 2017 parmi les plus beaux villages de l'hexagone, il est également traversé par le plus petit fleuve de France : La Veules mesure en effet ... 1149 mètres.
- Vous saviez que Victor Hugo avait séjourné ici à plusieurs reprises, notamment durant ses vieux jours ?
Il me montre une photo sur laquelle Victor Hugo est entouré de nombreux enfants. La photo date de 1882.
- Mais le mystère ici qui m'obsède le plus est celui d'Anaïs Aubert, connue également sous le nom de Mademoiselle Anaïs, une célèbre actrice de la comédie française qui a eu un véritable coup de coeur pour ce petit village. Elle a fui Paris en 1826, sans explication, et a séjourné ici quelques semaines avant de retrouver la capitale. Pourquoi ? Des théories plus farfelues les unes que les autres courent encore aujourd'hui, mais je me suis penché sur son histoire, sur les personnalités qu'elle a fréquentées, sur le contexte de l'époque, et je pense que j'ai trouvé la solution. En tout cas, une hypothèse possible qui expliquerait tout.
- Donc ça sera une nouvelle historique ?
- Oui et non. Je vais m'appuyer sur des faits réels du dix-neuvième siècle mais l'histoire se déroulera de nos jours. Une jeune mère, Ariane, se découvrira de nombreux points communs avec cette Anaïs Aubert. Elle emménagera dans le village et essaiera d'y installer son commerce, mais elle sera confrontée à des mystères inexplicables : L'impression d'être épiée constamment dans sa propre maison, sa fille de trois ans qui possède d'inexplicables capacités prodigieuses, ou encore cette photo qui semble avoir disparu de tous les exemplaires du guide "Les promeneurs de Veules" ...

Un dernier regard aux chaumières, aux moulins à eau, à l'abreuvoir de ce village aussi pittoresque que chargé d'histoire et nous repartons vers Caen, une longue route nous attend et nous traversons le pays De Caux dans l'autre sens.
- Il n'y aura que trois nouvelles dans votre recueil ? Ca ne fait pas beaucoup.
- "T'en souviens-tu, mon Anaïs" et "Vie-de-grenier seront des textes assez longs, presque des novellas. Mais je pense en effet en ajouter une dernière parce que les personnages d'Aja et de Christos me manquent. Ce sont des flics de l'île de la Réunion qui jouaient un rôle important dans mon roman "Ne lâche pas ma main".
- Et vous avez déjà une idée de la nouvelle affaire à laquelle ils seraient confrontés ?
- Plus ou moins, oui. Je pense à une intrigue qui s'intitulerait "Une fugue au paradis" et qui se déroulerait sur quelques heures seulement. Juste avant et juste après le nouvel an, en alternance. Il y aurait bien sûr une affaire de meurtre à résoudre, celui d'un jeune homme poignardé retrouvé au petit matin au bord de l'océan. Et parallèlement, la veille au soir, des jeunes qui s'apprêtent à fêter la saint Sylvestre. Des garçons de l'île et deux filles de la métropole qui finiraient par se rejoindre.

Quand l'auteur me dépose dans les rues caennaises, je le remercie tant pour le transport que pour toutes ces histoires que je promets de découvrir à leur future publication, pour en découvrir la version intégrale.
Et je ne peux m'empêcher de crier quand le véhicule redémarre :
- Merci pour tout monsieur Bussi !

* * *

Ps 1 : Quelques mois plus tard, j'ai enfin pu lire ce fameux recueil, dont la lecture fut très agréable. Même si on voit venir de plus ou moins loin la majorité des chutes, l'intérêt de ces nouvelles ne s'arrête pas là puisqu'elles sont toutes enrichissantes, souvent instructives ou émouvantes.

Ps 2 : Toutes mes excuses aux habitants du pays De Caux pour les imperfections géographiques ou culturelles de mon histoire ... qui n'a bien évidemment eu lieu que dans mon imaginaire.

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Gentillet.
Ces nouvelles se lisent bien, mais on est bien loin des romans habituels de Michel Bussi, des régals superbement bien ficelés comme "Le temps est assassin", "Un avion sans elle", "Les nymphéas noirs",...
J'en retiens toutefois une description sympathique de Veules-les-Roses qui m'a donné l'envie d'aller y passer un week-end :-)
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Encore une fois, Michel Bussi se fait romancier et agent du patrimoine. Quatre nouvelles, quatre lieux méconnus de la majorité de la population française sauf celle du Pays de Caux, en Normandie. Après cent vingt pages de la première histoire, je connais Veules les bains mieux encore que d'y avoir passé la journée. Grâce à la troisième, qui se déroule à Touffreville-la-Corbeline, j'ai souri au nom de « Mont du cul », un trou du cul du monde au croisement de deux routes secondaires et quelques habitations. Ne voulant pas en rester là j'ai voulu tout savoir et j'ai découvert, en Chine, dans le canton de Fangcheng 方城 (province de Henan, ville de Nanyang 南阳), se trouve le magnifique "Mont du cul".
Les quatre intrigues de ce petit bouquin à suspens sont succulentes. Leurs déroulements et dénouements improbables et cocasses. Pas de commissaire de police, pas d'assassin sanguinaire, pas d'intrigue politique. Juste des histoires du cru qui sonnent plus vraies que nature.
Avec Michel Bussi c'est qu'il est tellement à la limité du roman et du reportage patrimonial que l'on doit garder à portée de main un accès internet et un dictionnaire. Les personnages et les faits historiques sont tirés de l'histoire de France et non d'une imagination débordante de l'auteur. Donc, on se pose sans cesse la question de ce qui est du roman et ce qui ne l'est pas et c'est très bien ainsi. Si Bussi vous parle d'une maison avec un pressoir et un colombier, allez-y voir et vous verrez.
Il reste des petites choses à vérifier sur place qui nous font hésiter entre le romanesque et la réalité (est-ce que telle ou telle chose, telle particularité, tel personnage, telle épisode existe-t-ils ou ont-ils existés ?
PS :
La dernière nouvelle se passe à la réunion. Mais l'esprit malin de Bussi fait référence Philippe Delerm à la page 253 et par la même occasion à un classique d'Amérique du sud "Les eaux troubles de Mojito" (Bravo)

A consommer sans crainte ni modération
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Aimant beaucoup Michel Bussi, c'est tout naturellement que je me suis acheté ce recueil de quatre nouvelles à sa sortie, début janvier. Et je l'ai lu tout à l'heure dans mon bain, d'une traite !
Ce recueil est composé de deux nouvelles précédemment publiées et de deux inédites.
Il y a :
- T'en souviens-tu, mon Anaïs ?
- L'armoire normande
- Vie de grenier (inédite)
- Une fugue au paradis (inédite elle aussi).
J'apprécie Michel Bussi, auteur de roman, et je viens de découvrir que j'aime également beaucoup Michel bussi, auteur de nouvelles.
J'ai aimé ces quatre nouvelles. Je les ai trouvé aboutis, les histoires sont bien écrites et je suis ravie de ma lecture.
J'ai aimé T'en souviens-tu, mon Anaïs ? mais j'ai une préférence pour Vie de grenier, nouvelle très touchante. Je n'avais pas vu venir la chute de L'armoire normande, alors que je me doutais bien de celle de Une fugue au paradis ! En effet, cette dernière nouvelle est assez prévisible si on lit régulièrement des thrillers ou des policiers, et qu'on a l'habitude de ce genre d'histoire.
Malgré une chute prévisible, je ne regrette pas du tout mon achat, et je mets avec plaisir quatre étoiles et demie.
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J'avais hâte de découvrir ces petites histoires de Michel Bussi, un auteur que j'aime beaucoup comme vous le savez si vous me suivez. Ces quatre nouvelles sont parues directement au format poche chez Pocket, la première ayant donné son nom à l'ouvrage. J'ai passé un très bon moment en Normandie et sur l'Île de la Réunion, l'auteur sachant toujours distiller ce mystère qui émane de chacun de ses récits. Il sait aussi si bien décrire les lieux, nous imprégner de l'ambiance, nous plonger au sein d'un village, d'une famille, d'un paysage. Ainsi, pour vous rendre une chronique la plus complète possible, je vous propose quelques lignes de mon ressenti pour chacune des nouvelles.

T'en souviens-tu, mon Anaïs ?

Débarquement immédiat pour Veules-les-Roses, station balnéaire normande qui a vu défiler l'actrice Anaïs Aubert surnommée « Mademoiselle Anaïs », le comédien Étienne-Marin Mélingue, l'écrivain Paul Meurice et le célèbre Victor Hugo. J'ai trouvé cette nouvelle passionnante. Je me suis complètement immergée dans l'histoire basée sur un secret bien réel. En effet, « la belle serait tombée un matin sous le charme de ce village de pêcheurs à la suite d'une soudaine fuite nocturne de Paris ». Mais alors, « quel secret emportait-elle lors de sa chevauchée de Paris à Veules ? »
Michel Bussi a mélangé réalité et fiction pour nous dévoiler ce secret, celui qu'il a inventé en faveur de la belle Anaïs. Même si j'ai fini par le deviner avant la fin, j'ai vraiment beaucoup aimé sa façon de l'amener, de nous conter ces vies, ce passé, ce village. Un délice !

« Un instant, je perçois dans l'ombre des villas de Veules la menace d'un village hanté dans lequel je me serais fait piéger. »

J'ai retrouvé un peu de Nymphéas noirs dans cette nouvelle, dans la façon de dévoiler les événements et de dérouler les faits dans un village qui a côtoyé des personnes célèbres, et donc de s'appuyer sur des éléments réels. Ici, il est notamment question de Victor Hugo (et de ceux nommés plus haut), alors que dans Nymphéas noirs c'est Claude Monet qui a inspiré l'auteur. La couverture est d'ailleurs sur la même trame avec un graphisme similaire, les roses – en rapport au nom du village certainement – remplaçant les nénuphars. C'est pourquoi cette nouvelle m'a vraiment emballée, ayant eu un coup de coeur pour Nymphéas noirs. L'histoire est vraiment différente en soi, mais il y a ce petit quelque chose qui nous rappelle ce roman phare. À découvrir absolument !

L'armoire normande

C'est l'histoire d'un couple de parisiens qui vient en vacances en Normandie. Accueilli par le mystérieux propriétaire de la chambre d'hôtes, le couple se pose de plus en plus de questions : que cache cet homme ? Où est sa femme ? Quel était ce cri à leur arrivée ? Quelle est cette odeur bizarre dans la chambre ? Qu'y a-t-il dans cette belle armoire pour que le maître des lieux leur demande de ne surtout pas la toucher et encore moins de l'ouvrir ?
Michel Bussi nous embarque dans un huis-clos machiavélique dans lequel le doute est permis. J'ai beaucoup aimé, il y a malgré tout une vraie pointe d'humour dans toutes ces inquiétudes et la fin est surprenante ! du Michel Bussi tout craché !

Vie de grenier

Un homme se laisse traîner par sa femme dans une foire-à-tout en Normandie non loin de chez eux. Alors qu'il déambule nonchalamment dans les allées, il tombe sur un stand qui va le bouleverser. Pourquoi tous ces objets sont exactement ceux de ses deux enfants ? Ce passionné d'enquêtes ne pourra pas s'empêcher de mener celle-ci qui le concerne personnellement, sous les sourires de sa femme qui le connaît comme sa poche mais qui se désespère un peu d'avoir un mari qui offre plus de temps à l'écriture de ses livres (et à la résolution d'anciennes affaires criminelles non élucidées) qu'à sa famille.
C'est une nouvelle drôle, mystérieuse, complice qui nous offre des dernières lignes finalement assez attendrissantes, j'ai beaucoup aimé aussi. Très divertissante !

Une fugue au paradis

Après trois nouvelles en Normandie, direction désormais La Réunion ! Ambiance complètement différente : chaleur, attirance, feu d'artifice mais toujours un secret à résoudre. Un groupe de jeunes hommes en quête de fête et de drague, deux jeunes filles qui ont quelque chose à cacher, une rencontre, un cadavre au fond du lagon, une vengeance. Les flics vont devoir démêler tout cela.
Comme c'est une nouvelle, tout va vite, et dans ce genre d'histoire c'est presque dommage. On devine trop rapidement, il y a peu de suspense. Sous forme de roman, on l'aurait davantage appréciée. Mais elle reste agréable à lire et les derniers mots nous font reconsidérer le récit.
Ce n'est pas ma préférée des quatre mais elle a le mérite de nous faire voyager tout en abordant une thématique féminine grave. À découvrir !
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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On retrouve dans ces quatre nouvelles des éléments récurrents de l'oeuvre de Michel Bussi :

• Thématiques : petite enfance, famille et liens entre générations, couple, temps qui passe et nostalgie... Et même si les personnages manquent parfois de finesse, on se sent proches d'eux, on se retrouve dans certaines de leurs préoccupations et difficultés.

• Lieux fétiches : la Réunion, le pays de Caux (Normandie) qui suscitent des envies de voyage.

• Reconstructions autour de personnages historiques - ici, la première histoire est consacrée à Victor Hugo et quelques individus qui ont gravité autour de lui, dont l'actrice Anaïs Aubert (1802-1871).

• Musique en fond sonore, variété et rock français principalement, comme 'Dernière station avant l'autoroute' d'Hubert-Félix Thiéfaine, qui donne le titre au recueil.

... Et du suspense !

Ceux qui aiment cet auteur devraient passer de bons moments en découvrant ces quatre histoires insolites. Et même si certaines chutes sont prévisibles, peu importe, il y a plein de jolies choses à savourer - notamment dans la troisième nouvelle.
____

♪♫ On s'est aimés dans les maïs
T'en souviens-tu, mon Anaïs ?
Le ciel était couleur de pomme (d'opium ?)
Et l'on mâchait le même chewing-gum... ♪♫
-> https://www.youtube.com/watch?v=QwTBbzwNLqg
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Page Facebook: Pascale Bookine
Blog: pascalebookine.eklablog.com

Je préfère habituellement les romans aux nouvelles pour leur capacité à aller davantage en profondeur et à être plus nuancés mais ayant apprécié, voire adoré, la plupart des livres de Michel Bussi, je me suis réjouie à la perspective de découvrir « T'en souviens-tu, mon Anaïs ? ».

L'ouvrage se compose de quatre nouvelles se déroulant tantôt en Normandie, tantôt à la Réunion, très différentes les unes des autres. La première a donné son titre au recueil («T'en souviens-tu, mon Anaïs ?», extrait d'une chanson d'Hubert-Félix Thiéfaine) et se déroule dans le petit village de Veules-les-Roses, sur les traces de l'actrice Anaïs Aubert et même du grand Victor Hugo. Elle est suivie de trois autres récits : «L'armoire normande», où nous suivons les aventures d'un couple de citadins dans un gîte, «Vie de grenier», dans lequel un écrivain est troublé par un étal de brocante à tout le moins surprenant, et enfin «Une fugue au paradis», qui revient sur une mort mystérieuse lors de la nuit du Nouvel An.



Le livre se lit vite et sans temps mort et il est évident que dans un concours de nouvelles, je lui aurais accordé une place de choix en trouvant l'auteur très prometteur. Venant de Michel Bussi, celui-là même qui m'a ravie avec «Un avion sans elle» et «Nymphéas noirs», je ne peux m'empêcher d'être déçue et de rester sur ma faim. Cela étant, ces quelques nouvelles sympathiques vous feront cependant probablement passer un bon moment en attendant un prochain roman de l'auteur…
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