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sur 1083 notes
Quand j'ai lu pour la première fois l'histoire de Gil, j'étais à peine plus âgée que lui ; aujourd'hui c'est mon fils qui a son âge. Et la transposition n'en est que plus forte, l'émotion plus violente.

Gil est un gamin hors normes, dont l'imagination trop riche et la soif de vivre perturbent, pour ne pas dire effraient son entourage. Ses parents, engoncés dans leurs principes étouffants, désemparés devant ce fils qu'ils ne comprennent pas, ne savent pas l'aimer, malgré une évidente bonne volonté de la manman. Alors quand il rencontre Jessica, une petite fille aussi lunaire que lui, c'est le coup de foudre, même s'il ne sait pas encore mettre de mots sur cet émoi. Mais pour les adultes bien-pensants, les enfants ne sont que de petits êtres incomplets, incapable de sentiments. Et c'est le drame.

Interloqué de se retrouver isolé dans la "Résidence Home d'Enfants les Pâquerettes" à cause de ce qu'il a fait à Jessica, incompris par le corps médical qui prend son imagination pour une déviance et son amour pour un crime, Gil trouve un exutoire en écrivant son histoire sur le mur de la salle de repos.

« Il voulait voir s'envoler les minutes. »

Cette phrase écrite par une main étrangère résonne au coeur du récit. Sans savoir le formuler, Gil laisse transparaître son seul espoir de gamin grandi trop vite : devenir adulte, pour pouvoir s'extraire du regard réprobateur qui l'entoure.

Ce roman m'a toujours donné envie de hurler, de piquer comme Gil des crises de nerfs tant l'injustice y transpire de chaque mot. Je me sens tellement impuissante, tellement en colère contre ces médecins imbus d'eux-mêmes et agacée par ces parents incapables de remettre en question la parole médicale... Pour tout vous dire, je rêve d'aller casser la figure de l'horrible Dr Nevele pour lui faire ravaler son sourire arrogant et ses convictions rétrogrades ! Mais malgré tout ça, j'aime profondément ce texte qui est, à l'image de son auteur, Howard Buten, ou Buffo le clown, triste et poétique. Et brillant.
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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C'est l'histoire d'un drame raconté par un enfant de 8 ans, avec le langage et la compréhension des événements qui en découlent, avec certains passages racontés par son thérapeute (et qui viennent éclairer le témoignage de l'enfant). À 5 ans, Gil a commis un crime odieux avec sa copine du même âge Jessica. le lecteur s'attend à un récit de quelque chose d'épouvantable qui serait arrivé, alors qu'en fait, Gil et Jessica sont de très jeunes amoureux qui ont tenté de faire comme les grands. Ce comportement a été évidemment réprouvé par les adultes qui y ont vu une véritable perversion et un trouble mental. Il y a donc un énorme décalage entre le témoignage de Gil et celui des adultes. Toute l'histoire met le lecteur dans état de malaise volontaire, afin de l'obliger à se poser des questions sur le bien et le mal, sur ce qui est naturel et sur ce qui ne l'est pas, et il est extrêmement intéressant de voir où l'on se situe soi-même en jugeant cette histoire tout au long du récit.

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Cela faisait longtemps que je voulais lire ce livre... Je l'avais entamé puis abandonné sans doute déroutée par la forme du récit.
Le narrateur est un enfant de 8 ans, Gil, "hospitalisé" dans une maison pour enfants en service pédopsychiatrique. Il raconte avec ses mots d'enfant, d'enfant intelligent qui ne comprend pas toujours la logique des actes et des propos des adultes. Il a été placé là après avoir "fait quelque chose" qu'on ne veut pas nommer à une petite amie, Jessica. On a l'impression qu'il est vu comme un meurtrier psychopathe incontrôlable par les adultes et les médecins en particulier sans qu'ils évoquent et nomment clairement à l'enfant ce qu'ils lui reprochent... à part qu'il a profondément blessé et traumatisé à vie une fillette que Gil ne voit pas autrement qu'une camarade marginale qui lui ressemble et avec laquelle il s'est lié d'amitié et qui fait battre son coeur.
J'ai vraiment été choquée par la manière dont cet enfant et l'incident en question (qu'on découvre explicitement vers la fin) ont été traités et heureusement qu'un des soignants fait preuve de plus d'empathie, de psychologie et de pédagogie pour rassurer Gil qui n'a rien d'un fou...
C'est un texte fort à l'écriture originale. J'ai adoré la façon dont le garçonnet intègre les expressions toutes faites des adultes dans son discours !
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Difficile (je parle de l'histoire). Ecriture atypique(cf. le titre) mais qui nous accroche. le narrateur est un enfant de 5 ans qui va voir sa vie bouleversée pour un jeu d'enfants survenu au mauvais moment. La folie ou plutôt, la bêtise des adultes vont le mener là il n'aurait jamais dû être, se considérer différent. Ce livre nous livre ses sentiments, comme si on y était, ressentir les injustices et la bêtise des adultes qui échappe aux enfants loin de notre façon de concevoir le monde. Là où nous voyons le mal, il n'y a souvent que de l'innocence, de la découverte et du jeu. J'ai lu ce livre il y a une vingtaine d'années et en voyant sa couverture sur babelio, l'histoire a ressurgi immédiatement; ce livre m'a marqué. Puissant, marquant, révoltant. Réaliste aussi. A lire.
L'adaptation cinéma, même si elle n'est pas réalisée par un grand studio, est très fidèle à l'oeuvre et après avoir lu le livre, je n'avais pas été déçue par le film.
A lire et à voir également.
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Voici un livre qui me vient de ma petite maman, qui figurait dans sa bibliothèque, (avec de nombreux autres, comme le Chambre des Dames, le jeu de la tentation, etc …) du temps ou grâce à France Loisirs, elle en achetait au minimum un par trimestre.

Un livre touchant, émouvant aussi. On assiste à la « diabolisation » d'un petit garçon qui n'a rien fait d'autre que d'aimer. Bien-sûr, maladroitement pour un petit garçon de 5 ans. Les adultes ont donc choisi de le faire interner dans un établissement « spécialisé » …

On assiste donc au récit que nous fait Gil, avec ses mots et son langage, de sa vie et de cet affreux malentendu adultes/enfant qui l'aura amené jusqu'à l'internement.

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Un roman dont j'avais entendu parlé pendant mes études de psychologie, il était temps de le lire.
J'ai particulièrement aimé la narration, nous nous retrouvons dans la tête d'un petit garçon de 8 ans, enfant sans doute plus ou moins concerné par le syndrome autistique, c'est assez déstabilisant de voir le monde autrement mais surtout d'adopter un nouveau langage.
Nous suivons le quotidien et les réflexions de ce petit gars, interné dans un centre pour enfant. L'injustice de la situation et l'incompréhension des adultes face face à cet enfant différent, rendent le narrateur très attachant.
Cette histoire est assez déstabilisante, très loin des récits classiques sur le sujet, c'est fascinant et crédible.
Le lecteur retiendra son souffle jusqu'à la fin, imaginant le pire quant aux raisons qui ont causées l'internement de notre narrateur. La scène finale clôture magistralement cette histoire, qui vous perturbera encore longtemps après avoir refermé ce livre.
Un très bon textes sur "l'enfant différent", qui n'est cependant pas à mettre entre toutes les mains.
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Ce court roman relate l'histoire d'un petit garçon autiste. L'auteur dessine parfaitement les symptômes de cette maladie : troubles d'interaction sociale (il parle à Jessica, alors qu'elle est absente), trouble de la communication verbale et non-verbale (il répète les phrases et mots qu'il entend sans toujours les comprendre) et comportement répétitifs (il ferme 50 fois la porte du placard et ne supporte pas les bruits de mastications, et, fait une fixation sur les odeurs). Au début de la lecture, on remarque que Gil est victime d'une très grande souffrance : « J'avais quelque chose de casser à l'intérieur ». Rapidement, il va comprendre cet état d'enfermement dans lequel le jette la Résidence. Il compare la résidence à « une prison pour ceux qui n'ont rien fait ». L'apparence a une haute importance dans son regard : il a honte de ses bleus au visage ; il trouve Mme. Cochrane « à dégobiller » ; il trouve les poils de nez du Dr. Nevele absolument ignoble. Sa psyché est particulièrement développée malgré tout puisqu'il est capable d'affirmer que les photos de Jésus ne sont pas des vrais puisqu'à cette époque, il n'y avait pas d'appareil photo. Ce qui contraste fortement avec sa naïveté lorsqu'il ne comprend pas pourquoi on devrait rire en lisant « ONRI ». Dès qu'il est contrarié, et ce surtout dès qu'il s'agit du sujet Jessica, Gil a de violents excès de colère le menant à être violent, envers lui (ceinture de contention) ou envers autrui (morsure, détérioration de mobilier … ). Très vite, on s'aperçoit que tout passe par le regard de Jessica : Jessica dirait « Oh, quel brave jeune homme ! ». Tristement, au fil de la lecture on vient à se dire qu'il est fou et ce sentiment est augmenté lorsqu'il dit que les autres enfants lui paraissent dérangés. Ne dit-on pas qu'un fou ne sait pas qu'il est fou ? de plus, l'auteur nous emmène dans une dérangeante et même désagréable perversion de cet enfant. On n'aime pas imaginer un enfant si jeune capable d'acte sexuel, même s'il le fait complètement inconsciemment. Aidé par les notes du Dr. Nevele, on en vient rapidement à penser que Gil frôle la sociopathie, voir la schizophrénie. On s'attend au pire quant à ce qui est arrivé à Jessica : la mort (« Il l'avait trainé dans la rivière et l'avait tué »). Rudyard inspire un apaisant sentiment de sérénité à Gil et obtiens facilement ses confidences (« Je suis différent des autres »).
Ce roman reste touchant, prenant et même émouvant, surtout dans la relation que Gil entretient avec Rudyard (Cf : épisode de la piscine) qui devient son seul repère alors qu'il reste privé de ses parents. de plus, son sentiment amoureux pour Jessica semble être sincère (« Je ne laisserais personne te faire du mal »).
On peut toutefois reproché à l'auteur un manque de clarté dans les flash-backs. Pendant un long moment, on a du mal à comprendre si les phases écoles se passent avant l'accident ou après. de plus, on ne sait pas réellement si cette école est une école normale ou une école spécialisée. En effet, les enfants ayant toujours une imagination débordante, on ne sait plus s'ils sont comme Gilbert ou s'ils ne font qu'être acteur dans une histoire inventée, le temps d'un instant.
La chute est particulièrement choquante, déstabilisante. En l'espace d'un instant, le lecteur se retrouve perdu dans une palette de sentiment différent : affection, colère, dégoût … Doit-on continuer à l'apprécier ? Doit-on le haïr pour ce qu'il a fait ? Doit-on oublier son état d'enfant pour le juger tel un adulte conscient de ses actes ?
Une oeuvre qu'on aime lire et qu'on aimerait oublier, tant il est déroutant.
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L'intérêt principal du roman est la création d'un langage et d'un univers enfantin. le rapport à la réalité du personnage qui se rêve en super-héros mais a peur de la réalité qu'il déforme sans cesse, croyant apercevoir des contrôleurs de l'école buissonnière lorsqu'il croise des agents de la municipalité. C'est ce rapport à la réalité de l'enfance qui vient se confronter au monde des adultes, lorsque deux enfants tombent amoureux et qu'ils sont officiellement trop jeunes pour s'aimer, qui est le vrai sujet du livre.
Un petit garçon est enfermé dans une sorte d'hôpital psychiatrique pour un mystérieux crime, il aurait fait du mal à une de ses amies, actuellement hospitalisée. La nature du crime, découverte à la fin, sert de suspens narratif mais on lit le roman pour autre chose que ce dénouement, pour voir ce personnage évoluer. On ne peut pas dire à proprement parler que ce soit une histoire d'amour, puisqu'elle n'est affirmée qu'à la fin, c'est plutôt une belle plongée dans un imaginaire enfantin, une tension entre le monde de l'enfance et le réel des adultes.
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quel décalage entre le monde de l'enfance innocent et pure et celui de l'adulte rationnel et quelque peu pervers!
un livre à lire absolument pour apprendre à relativiser les comportements de nos chers bambins...que nous étions il n'y a pas si longtemps!
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Gil est un garçon d'à peine 10 ans, à l'imaginaire débordant et à la violence mal contenue. Sa vie se partage entre ses parents, son frère aîné, l'école, les copains et sa nouvelle amie Jessica. Un jeu de simulation « d'amour » est mal interprété par la mère de Jessica et Gil se retrouve dans une maison d'accueil pour enfants en difficultés. Là il devient le patient d'un pédopsychiatre qui décèle en lui des troubles sérieux et décide de le garder plusieurs mois. Contrairement à l'avis d'un autre thérapeute qui voit en Gil un enfant « ordinaire » qui n'a pas sa place parmi les autistes. Excellent par la langue, l'univers enfantin et la dénonciation de l'erreur psychanalytique.
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